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vendredi, 22 septembre 2006

Hasard ou nécessité ?

medium_arton2086.jpgMercredi soir, la librairie Sauramps à Montpellier organisait une rencontre lecture avec quatre écrivains : Eric Chauvier, Héléna Marienské, Laurent Mauvignier et Lorette Nobécourt suivie d’une discussion avec Nelly Kapriélian et Emmanuel Favre.

http://www.sauramps.com/article.php3?id_article=2086 

Ces quatre écrivains, pourtant différents, ont traduit, par leur livre ou les opinions qu’ils défendaient une certaine évolution de la littérature contemporaine française, évolution dessinée ou concrétisée il me semble par Michel Houellebecq, même si celui-ci est beaucoup décrié. Eric Chauvier est anthropologue, et son roman se situe à la limite, à la frange entre sciences humaines et littérature. Laurent Mauvignier, dont les précédents romans étaient plutôt classés dans la catégorie « intimistes » prend cette fois pour sujet un événement marquant de l’histoire contemporaine : la tragédie du Heysel. Lorette Nobécourt, pour la première fois aussi rompt avec le genre « autofiction ». Héléna Marienské dans son roman se moque du « nombrilisme » supposé des écrivains français contemporains et mêle leurs destins à l’histoire récente, en l’occurence de manière loufoque et fantasmée. Alors hasard ou nécessité ?

Quelques notes de lecture de l'année

Carnets nomades, de Bona Mangangu

Les muets de Trecorbier, de Olivier Cousin

Une vie divine, de Philippe Sollers

Le quatre de coeur, de Ellery Queen

Porte de la paix céleste, de Shan Sa

Visa pour Shangaï, de Qiu Xialong

La guitare, de Michel del Castillo

Destination inconnue, d'Agatha Christie

jeudi, 21 septembre 2006

Ayant été ailleurs suffisamment silencieux

medium_Email0351.jpg"- Vous sentez-vous assez robuste et bien pourvu de souffle diagonal pour parcourir le trajet qu'elle vous a assigné dans ses steppes sans égales ?

- Oui, je me sens capable, ayant été ailleurs suffisamment silencieux."

René Char, Chants de la Balandrane

Peinture : Frédérique Azaïs

Où naissent les nuages

Marcher - jusqu'au lieu - où l'eau prend sa source

S'asseoir - attendre le moment - où naissent les nuages

Wang Wei, Mon refuge au pied du Mont Chung-Nan

14:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Chine, Wang Wei

Toréadors

21, 22 et 23 septembre à 19 heures

« TORÉADORS »
de Jean-Marie Piemme

avec Gregory Nardella et Béla Czuppon

D'un côté, Momo, l'émigré du Sud intégré dans la gérance d¹un petit salon­lavoir ; de l'autre Ferdinand, fils de la blanche Russie, cadre désintégré et sans domicile fixe

Un texte d'une ironie grinçante et jubilatoire sur la compétition dans notre monde libéral.

Entrée : 5 euros

La Baignoire, 7 rue Brueys 34000 Montpellier
tel 06 14 47 06 99

Ce qu'est la littérature antique

medium_Email0361.2.jpgQuand on vous explique du grec de Théocrite ou les Bucoliques de Virgile sous les oliviers dans un pays comme Barbentane qui est d'une pureté de lignes extraordinaire, pour peu que vous ayez de la sensibilité étant jeune, vous conservez cela toute votre vie. Et vous avez une prédilection pour ce pays qui vous a révélé réellement ce qu'est la littérature antique. Car ce n'est pas avec un bouquin dans une classe noire et enfumée comme elles l'étaient de ce temps-là - il n'y en a plus maintenant je pense - que vous pouvez apprendre l'amour des choses, qui sont des choses de soleil, des choses extrêmement vivantes. Là, sous les oliviers de Barbentane, je vous assure que Théocrite se promenait autour de nous et nous parlait lui-même.

Henri Bosco (site à découvrir ici)

Peinture de Frédérique Azaïs

Concours de BD Salmigondis, derniers jours

Voir ici

04:25 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Concours de BD, BD, Salmigondis

mercredi, 20 septembre 2006

Polyfiction

medium_Email0347.jpgUne nouvelle revue, Polyfiction, à télécharger gratuitement ici, avec notamment "Caberdouche" ; une nouvelle inédite de Eric Dejaeger

Peinture de Frédérique Azaïs

 

Frédérique Azaïs, petits formats, suite

Frédérique Azaïs, petits formats, sur boismedium_Email0344.jpgmedium_Email0350.jpg

Il est des êtres singuliers...

Il n'y a pas deux temps pareils de solitude, car jamais on n'est seul de la même façon. Il est des êtres singuliers dont le passage vous inspire un sentiment plus vaste ou plus profond d'isolement, après qu'ils vous ont laissé seul. Plus eux-mêmes sont solitaires, plus leur présence vous emplit, plus leur absence vous laisse de vide. Peut-être vous accordent-ils, eux qui sont faits pour le désert, aux lois secrètes de la solitude.

Henri Bosco, Malicroix

mardi, 19 septembre 2006

Le bonheur

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Ma nouvelle adresse

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09:44 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, adresse, boulot

La France classique

"Je rappelle contre Schopenhauer, et en faveur de Platon, que tout ce que la France classique a produit de supérieur, tant dans la civilisation que dans la littérature, s’est développé dans un climat d’intérêt pour les choses de l’amour. Partout on peut y chercher la galanterie, les sens, l’affrontement des sexes – bref, y «chercher la femme»-, on ne cherchera jamais en vain... »

Nietzsche, Le crépuscule des idoles

lundi, 18 septembre 2006

Bethsabée recevant la lettre de David

medium_bathsheb.jpgApparemment, celui-ci on est sûr qu'il est de Willem Drost, élève de Rembrandt, superbe ! Merci VK

22:18 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Rembrandt, Drost, Sollers

Le cavalier polonais

medium_cavalier_polonais_520-2.jpgRembrandt, lire ici

Un simple passager de l’éternel retour du Salut

Dans l’Inde ancienne, le sacrifiant, au commencement du rite qui doit le conduire vers les dieux, dit : « Maintenant, je quitte la fausseté pour aller à la vérité. »

Il fait son travail intense et compliqué de mélodies et de rythmes, il devient un corps-parole, un corps-mélodie, un corps-rythme, de façon à aller, par-delà la mort, dans un monde qu’il se sera fait. Il n’est pas exclu que, pendant son voyage, il tombe sur une déesse « vêtue d’espace », portant au cou un collier de crânes et, autour du buste, des nœuds de serpents. Il n’est pas exclu non plus qu’il apprenne à faire parler et danser les cailloux, les pierres, les rochers. Le voici donc, avec sa poignée d’herbe, allant du profane au sacré.

Pour le retour, il ne va évidemment pas dire, qu’il quitte la vérité pour aller vers la fausseté. Sa formule est délicate et modeste : « Maintenant, je suis seulement ce que je suis. »

Où suis-je ? Qui suis-je ? Un simple passager de l’éternel retour du Salut. Mais oui, du Salut.

Paris, le 30 septembre 118

Philippe Sollers, Une vie divine, fin du livre. D'autres extraits à lire ici

Riviera di Chiaia

Le soleil est brûlant à l’extérieur, avec le bruit vermeil de l’été, les ombres longues qui descendent sur la ville, et ce moutonnement de bruit. Je marche seul,  parmi les ombres. Elle est là, souvent, qui me parle dans le dos, guide ma marche. Son souffle léger, comme un murmure de vent, dans un roulis d’étoiles, et ce parfum entêtant. Je sens la douceur de ses mains, suis enveloppé par son être chaud, suivi par son ombre, arpentant les rues. Riviera di Chiaia. De là j’aime à monter sur les hauteurs, passer de la lueur extrême aux plaines de l’ombre. Dans les bassi où le soleil n’arrive jamais. La ville la plus lumineuse d’Europe, la plus brûlante a le goût des cryptes, des catacombes, ce besoin d’un retour quotidien vers les entrailles de la terre, les origines.

(Extrait de "Fugue baroque", n & b éditions)

09:31 Publié dans Baroque | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fugue baroque, Naples

dimanche, 17 septembre 2006

n'importe quelle explication vaut mieux que pas d'explication du tout

medium_CIMG0073.JPGRamener quelque chose d'inconnu à quelque chose de connu, cela soulage, rassure, satisfait, et procure en outre un sentiment de puissance. Avec l'inconnu, c'est le danger, l'inquiétude, le souci qui apparaissent - le premier mouvement instinctif vise à éliminer ces pénibles dispositions. Premier principe : n'importe quelle explication vaut mieux que pas d'explication du tout. Comme au fond il ne s'agit que d'un désir de se débarrasser d'explications angoissantes, on ne se montre pas très exigeant sur les moyens de les chasser : la première idée par laquelle l'inconnu se révèle connu fait tant de bien qu'on la " tient pour vraie ". La preuve du plaisir (ou de l'efficacité) comme critère de la vérité... Ainsi, l'instinct de causalité est provoqué et excité par le sentiment de crainte. Aussi souvent que possible le " pourquoi ? " ne doit pas tant donner la cause pour elle-même qu'une certaine sorte de cause : une cause rassurante, qui délivre et soulage.

Nieztsche, Le crépuscule des idoles

Peinture de Frédérique Azaïs

Lexique d'anthropoclastie

Plage : mine de pétrole à ciel ouvert

Patrie : surface géographique que le con défend jusqu'à la mort bien qu'il n'en soit pas propriétaire

Obéir : reconnaître la supériorité d'un autre. En obéissant continuellement, nous prouvons sans contexte notre infériorité

Libéraliser : travailler au retour de l'esclavage

Havane : Gode de riche. Chez les sado-masochistes, on l'utilise allumé

Ecu : ancêtre de l'€. Dommage, on a râté des expressions du genre : L'écu baisse en bourse.

Démocratie : Partage du pouvoir entre plusieurs dictateurs.

Malchance : bouc-émissaire de notre incompétence.

Ukase : Toute décision prise par un homme politique. "Il me manque une ukase" (Nicolas II)

Cher : Qualité d'un être que l'on apprécie beaucoup, sans oublier qu'il faut battre le cher quand il est faux.

Misogyne : 1. Sage s'il s'agit d'un homme. 2. D'une intelligence très supérieure à l'homme s'il s'agit d'une femme.

Autrefois : Quand il faisait soi-disant bon vivre.

Eric Dejaeger, éditions Gros textes. Rions de soleil, Cave de Fontfourane, 05380 Châteauroux les Alpes

 

 

Frédérique Azaïs, peintre

medium_Email0343.jpgFrédérique Azaïs

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