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samedi, 22 juillet 2006

La Révolution

medium_odalisque1857.jpg"La Révolution a été faite par des voluptueux"

Baudelaire

Delacroix, Odalisque

vendredi, 21 juillet 2006

La clef et le résumé parfait de tous les autres

medium_women_pl_20tintoretto.jpgUne autre superstition de ces âges est arrivée jusqu'à nous : celle de l’Homme du Livre. Sur quelque étagère de quelque hexagone, raisonnait-on, il doit exister un livre qui est la clef et le résumé parfait de tous les autres : il y a un bibliothécaire qui a pris connaissance de ce livre et qui est semblable à un dieu. Dans la langue de cette zone persistent encore des traces du culte voué à ce lointain fonctionnaire. Beaucoup de pèlerinages s'organisèrent à sa recherche, qui un siècle durant battirent vainement les plus divers horizons. Comment localiser le vénérable et secret hexagone qui l'abritait ? Une méthode rétrograde fut proposée : pour localiser le livre A, on consulterait au préalable le livre B qui indiquerait la place de A ; pour localiser le livre B, on consulterait au préalable le livre C, et ainsi jusqu’à l'infini... C'est en de semblables aventures que j'ai moi-même prodigué mes forces, usé mes ans. Il est certain que dans quelque étagère de l'univers ce livre total doit exister ; je supplie les dieux ignorés qu'un homme – ne fût-ce qu’un seul, il y a des milliers d'années – l'ait eu entre les mains, l'ait lu. Si l'honneur, la sagesse et la joie ne sont pas pour moi, qu'ils soient pour d'autres. Que le ciel existe, même si ma place est l'enfer. Que je sois outragé et anéanti, pourvu qu'en un être, en un instant, Ton énorme Bibliothèque se justifie.

J.L. Borges, La bibliothèque de Babel

Tintoretto

Une chaîne secrète

« L’auteur s’est donné l’avantage de pouvoir joindre de la philosophie, de la politique et de la morale à un roman, et de lier le tout par une chaîne secrète et, en quelque façon, inconnue. »

Montesquieu, Les lettres persanes

Repose

"Repose et ne nourris plus d’autres desseins que de dormir au bord de la rivière pendant que le lac s’évapore".

C.F. Ramuz

13:42 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, Ramuz

jeudi, 20 juillet 2006

Hors du monde

" J'ai vécu hors du monde, ce qui m'a permis d'échapper à certaines désillusions des hommes de mon âge. Ils étaient attachés à des idées que les événements ont cruellement démenties. De sorte qu'ou bien ils ne sont plus attachés à rien ou bien ils ne le sont qu'à des formes vides auxquelles, seule, leur situation officielle, car ils appartiennent à la génération qui aujourd'hui détient le pouvoir, leur permet de maintenir un semblant de vie. N'ayant pas suivi la mode, il se trouve que je ne suis pas démodé. N'ayant pas été attaché, il se trouve que je ne suis pas détaché. Ni libéral, ni radical, ni bourgeois, ni capitaliste (surtout pas capitaliste). "

Ramuz

mercredi, 19 juillet 2006

Les provinces

Poésie délicieuse des noms de provinces :françaises : Aunis, Saintonge, Bourbonnais, Vivarais, Maine, Berry, Gévaudan, Comtat-Venaissin, Hainaut, Grésivaudan, Bigorre, Quercy, Biscaye, Cerdagne, Guyenne, Velay , Gâtinais…

mardi, 18 juillet 2006

La censure

« La censure est détestable à deux niveaux : parce qu’elle est répressive, parce qu’elle est bête ; en sorte qu’on a toujours envie, contradictoirement, de la combattre et de lui faire la leçon. »

Roland Barthes

Berthe Morisot

medium_Lady_at_her_Toilette.jpgLes formes sont toujours vagues dans les tableaux de Mme Berthe Morisot, mais une vie étrange les anime. L’artiste a trouvé le moyen de fixer les chatoiements, Les lueurs produites sur les choses et l’air qui les enveloppe…le rose, le vert pâle, la lumière vaguement dorée, chantent avec une harmonie inexprimable. Nul ne représente l’impressionnisme avec un talent plus raffiné, avec plus d’autorité que Mme Morisot.
Gustave Geoffroy, « L’exposition des artistes indépendants », in La Justice, 19 avril 1881

Le Musée de Lodève organise, du 17 juin au 29 octobre 2006, une importante exposition consacrée à BERTHE MORISOT intitulée « Berthe Morisot Regards pluriels ».

lundi, 17 juillet 2006

Colère

 « Le premier effet de la colère est précisément celui de priver l’esprit de la faculté de penser » écrit Casanova dans ses Mémoires, à propos d’une servante qui vient de se servir de trois de ses cahiers où il vient d’écrire justement ses Mémoires comme papier pour le ménage, sous prétexte que « les papiers étaient usés et griffonnés, avec même des ratures ». Casanova ajoute un peu plus loin : « J’ai cela de bon que chez moi la colère est de très peu de durée ». « J’ai pris le parti d’écrire de nouveau de mauvaise humeur, et par conséquent très mal, ce qu’étant de bonne humeur j’avais dû avoir écrit assez bien ; mais mon lecteur peut s’en consoler, car, comme les mécaniciens, il gagnera en temps ce qu’il perdra en force ».

La liberté de dire et d'écrire ce que nous pensons

"La liberté de dire et d'écrire ce que nous pensons est une faveur trop précieuse pour ne pas provoquer la jalousie du destin" : Alina Reyes note cette phrase de Julien Green dans son Journal, une de ces phrases - et ça a été le cas pour elle - qui relancent l'écriture d'un texte, comme la clé magique qu'on attendait au bon moment pour continuer d'avancer. Celle-ci est parfaite justement, forte, énigmatique, elle ouvre des espaces, donne envie de lutter justement, de plonger dans ce mouvement d'adhésion et de combat simultané qu'est l'écriture.

dimanche, 16 juillet 2006

Rois à la barbe noire et crépelée...

Rois à la barbe noire et crépelée, rois frottés d'huile, rois aux pupilles étincelantes comme des rubis,

dans les sarments de vos mains vous avez pris une poignée de boue

et longuement, en crachant dessus, vous l'avez pétrie avec votre salive de menthe et de romarin,

et sont nés la tête, les grands yeux où je sombre, le cou fragile, les seins palombes effarouchées, le long chemin du dos pour les escargots de mes lèvres, les fesses pour mon plaisir, le ventre d'ivoire, les cuisses ma grand-route, et doux, chaud, fou, le nid de joie, de mousse et d'armoise qui m'enclôt, prison de miel, prison moelleuse, prison de pétales et de glaieuls, prison de rosée, jamais fermée à clé, ma prison où vous m'acceillez vous,

loin du vautour, sans craindre le dragon,

vous m'y accueillez, rois de santal et de cannelle, rois des noires filles de l'Ethiopie, rois des sables dorés de Tartessos.

Bernard Lesfargues, extrait de "La brasa et lo fuoc brandal"  

A découvrir sur le tout nouveau site des édtions Jorn, poésie occitane contemporaine

Aucune métaphore plus appropriée...

medium_fragonard-abbe.jpg« Aucune métaphore plus appropriée n’ayant été trouvée pour traduire certaines nuances d’ordre émotionnel, j’affirme que les dieux existent ! » : Ezra Pound.

Jean-Honoré Fragonard, portrait de l'abbé de Saint-Non

mercredi, 12 juillet 2006

Une pause...

medium_Dubout_D52.jpg... de quelques jours,

à bientôt...

20:44 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pétanque

Manet

medium_olympia.jpg"Manet... Manet et manebit...il reste et il restera... Voilà le latin révélateur du véritable sens d’un nom, de son affirmation dans le temps, c’était inscrit... Sans compter qu’à l’oreille, la formule en langue « morte » trouve un sens tout singulier, et, en cela peut-être, inouï..." Philippe Sollers

A quoi on peut ajouter l'étonnant parallélisme entre Monet et Manet, entre o et a, deux maîtres contemporains de la peinture moderne, Monet l'oeil absolu, et Manet peut-être plus grand encore, plus profond, par son attention à l'humain : chez Manet il y a aussi Vélasquez et toute la peinture espagnole, il a si bien peint le noir...

La guitare

medium_2020358247.08.jpgLe narrateur, nain, laid et bossu, vit rejeté de tous, quelque part en Galice, dans ce pays de brumes et de pluie. Jusqu'au jour où il découvre la guitare, qui va changer sa vie. Un des premiers livres de Michel del Castillo, écrit en 1957 ; son écriture, sèche et précise, s'empare de toute une série de thèmes pourtant éculés : la laideur extrême, l'envie d'être aimé, le rejet de l'autre, l'absurdité de la condition humaine (les marins de Galice que la mer enlève...), sans jamais s'y perdre, et en tire une fable forte et poignante...

(trouvé chez Joseph Gibert : 0,20 €en collection Presses pocket)

Archipel

medium_Ia_Thira_-_Greece_-_01.jpgOn l'apprend sur Langue Sauce Piquante, La mer Egée, tant semée d’îles que les navires y sont toujours en vue d’une côte, a donné le mot archipel. Aigaion pelago, son nom grec, resserré en arcipelago par les navigateurs italiens, perdit encore ses trois dernières lettres dans le mot français moderne...

(Photo de l'île de Santorin)

11:13 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Archipel, Mer Egée, photo

mardi, 11 juillet 2006

Après toutes ces années d'errance

medium_errance_2.jpgPhotomontage de Claude Corbier

01:47 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photomontage, Corbier

lundi, 10 juillet 2006

Par cet impossible que la vérité touche au réel

« Je dis toujours la vérité, pas toute parce que, toute la dire, on n’y arrive pas, c’est impossible, ce sont les mots qui y manquent, c’est même par cet impossible que la vérité touche au réel. »

Lacan

13:54 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Lacan, vérité

Sots

"La gravité est le plaisir des sots" : Alexandre Vialatte

 

Paul Dardé, scultpeur lodévois

medium_lodevemon08.jpgPlus d'infos ici