mardi, 24 janvier 2006
Soyez poètes
« Les paroles sont toutes faites et s’expriment : elles ne m’expriment point. C’est alors qu’enseigner l’art de résister aux paroles devient utile, l’art de ne dire que ce qu’on veut dire, l’art de les violenter et de les soumettre. Donnez tout au moins la parole à la minorité de vous-mêmes. Soyez poètes. »
Francis Ponge, Rhétorique, 1935, in Le Parti pris des choses
14:41 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (11)
Commentaires
"la minorité de nous-mêmes", c'est nos silences, c'est ce qui se refuse à la parole ?
le poète, porte parole de nos silences !
Écrit par : porte parole | mardi, 24 janvier 2006
Un aller retour entre le silence et le CRI !
Écrit par : Ray | mardi, 24 janvier 2006
pour l'aller -retour silence- CRI , cher Ray , est ce qu'il y a encore des trains (poussifs de préférence) avec compartiments fumeurs ?
sinon , tant pis pour la poésie, je ne prends pas mon billet !
Écrit par : hozan kebo | mardi, 24 janvier 2006
prendre l'option aller retour silence-toux !
Écrit par : Ray | mardi, 24 janvier 2006
Ah ça oui ! je vois ça d'ici : une vieille loco , à vapeur for sure , des wagons en bois , des banquettes durailles au cul , deux ou trois crachoirs de cuivre disposés ça et là .
Et le train arrive dans une petite gare dans un bled désert , écrasé de soleil , et des mecs sont là , affublés de grands "cache poussière" , et soudain on entend une petite musique d'harmonica .
là , pour le coup Ponge a raison : va falloir , et fissa , trouver
"l’art de les violenter et de les soumettre"
parce que sinon c'est toi qui y aura droit !
Alors tu portes doucement la main droite à ta ceinture
en te disant que ce putain de recueil de poesie que tu as dans la poche de ton manteau ne va pas te gêner pour dégainer plus vite qu'eux !
Écrit par : hozan kebo | mardi, 24 janvier 2006
Le bouquin dans la poche gauche et le pétard dans la droite (ou vice versa) question d'équilibre
Écrit par : Ray | mardi, 24 janvier 2006
peu importe dans quelle poche est ce foutu bouquin de "poésie"
il va gêner ! c'est sur et certain !
face à des mecs en cache-poussiere (ou en costards ministériels)
la "poésie" ne suffit pas , n'a jamais suffi , ne suffira jamais !
SUFFIRE, verbe trans. indir. et pronom.
I. Empl. trans. indir.
A. Constituer à soi seul le facteur déterminant pour que soit obtenu l'effet que l'on constate ou le résultat que l'on attend.
1. [Le suj. est un animé ou ce qui lui est propre]
a) Qqn suffit à + inf. Un chef si déterminé, à la tête de quelques soldats, suffirait à bouleverser Lisbonne (LEMERCIER, Pinto, 1800, I, 8, p. 27).
b) Qqn suffit à + subst. Dans le tourbillon de tant de jouissances, le cœur et les yeux ne peuvent suffire à la multitude des sensations (VOLNEY, Ruines, 1791, p. 15).
Écrit par : hozan kebo | mardi, 24 janvier 2006
Vos échanges me font penser à l'humour poétique de Pablo Neruda quand la police est venue l'arrêter dans ses murs...
Écrit par : Calou | mardi, 24 janvier 2006
Bang bang
He shot me down, bang bang
I hit the ground , bang bang
That awful sound, bang bang
My baby shot me down
Écrit par : Rick Hunter | mercredi, 25 janvier 2006
entierement d'accord Rick
surtout dans la version de la BO de "Kill Bill" 1
ah! U Thurman , en voila une qui met "en action" le "soyez poetes" de Ponge (sauf qu'après son passage faut ... éponger le sang et la cervelle sur les murs !)
Écrit par : hozan kebo | mercredi, 25 janvier 2006
C'était évidemment à Kill Bill que je faisais allusion, Hozan. LES SABRES...! Ça te connaît comme une vieille patate ses yeux !
Écrit par : Rick Hunter | mercredi, 25 janvier 2006
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