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mardi, 14 octobre 2025

Sublime Catherine Trottmann

Catherine Trottmann, Haendelv=8awZJxBKG6U&list=RD8awZJxBKG6U&start_radio=1

vendredi, 10 octobre 2025

Pas assez

Logan Zillmer.jpgQue dit La Rochefoucauld ? "Nous n'avons pas assez de force pour suivre toute notre raison." Correction de la fille de Madame Sévigné : "Nous n'avons pas assez de raison pour employer toute notre force. "
Photo de Logan Zillmer

mercredi, 08 octobre 2025

Nous ne cherchons jamais les choses, mais la recherche des choses

Jasper Tejano.jpg« Rien ne nous plaît que le combat mais non pas la victoire. On aime à voir les combats des animaux, non le vainqueur acharné sur le vaincu. Que voulait on voir sinon la fin de la victoire et dès qu’elle arrive on en est saoul. Ainsi dans le jeu, ainsi dans la recherche de la vérité. On aime à voir dans les disputes le combat des opinions mais de contempler la vérité trouvée ? Point du tout. Pour la faire remarquer avec plaisir il faut la faire voir naître de la dispute. De même dans les passions il y a du plaisir à voir deux contraires se heurter, mais quand l’une est maîtresse ce n’est plus que brutalité. Nous ne cherchons jamais les choses, mais la recherche des choses. Ainsi dans les comédies les scènes contentes, sans crainte, ne valent rien, ni les extrêmes misères sans espérance, ni les amours brutaux, ni les sévérités âpres. »
Blaise Pascal
Photo : Jasper Tejano

lundi, 06 octobre 2025

Avec nous les copains ça ne prend pas

Georges Brassens, Boby Lapointe, Ces Héraultais qui ont fait l'HistoireGeorges Brassens : « Ce satané Boby Lapointe, depuis qu'il a tourné le coin, à Pézenas comme à Paris, ses copains et admirateurs ont du mal à s'y habituer. En ce qui me concerne, les soirs où son amitié et sa bonhomie me manquent un peu, je fais comme si de rien n'était, j'écoute ses chansons pour qu'il continue à vivre le bougre ! Et il continue. Mon vieux Boby, putain de moine et de Piscénois, fais croire à qui tu veux que tu es mort ; avec nous les copains ça ne prend pas. »
Raymond Alcovère, Extrait de "Ces Héraultais qui ont fait l'Histoire", Papillon Rouge éditions, 2018

lundi, 29 septembre 2025

Rencontres de hasard

Secrets de pierre.jpg"C’est une règle de la vie que nous pouvons, et devons, apprendre avec tous ceux qui nous entourent. Certains des aspects les plus sérieux de la vie, nous pouvons les apprendre de charlatans et de bandits ; il est des philosophies que nous enseignent les imbéciles, il est des leçons de loyauté et de constance qui nous viennent par hasard, de rencontres de hasard. "
Fernando Pessoa

dimanche, 28 septembre 2025

Cévennes, près des cascades de l'Orgon

Cévennes 2025.jpg

16:23 Publié dans Paysages | Lien permanent | Commentaires (0)

On était en septembre

Ray Bradbury, Mark Littlejohn"On était en septembre. Dans les dernières journées, quand les choses deviennent tristes sans raison.
Ray Bradbury
Photo : Mark Littlejohn

samedi, 27 septembre 2025

L'étreinte : Josef Kunstmann, 1949

L'étreinte de Josef Kunstmann, 1949.jpg

19:43 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : josef kunstmann

mardi, 23 septembre 2025

Le Sourire de Cézanne

24H-LeSourire.jpgVu aujourd'hui la très belle expo du Musée Granet à Aix-en-Province sur Cézanne. Petit retour en arrière sur mon roman "Le Sourire de Cézanne", paru en 2007. Voici l'article que lui avait consacré Jean-Louis Kuffer.

mardi, 16 septembre 2025

Soyez moins lourds

Yves Heurté, Jérôme Liebling« Si vous marchez sur mes rêves, amis, soyez moins lourds ! Hélas, très peu de vous ont la légèreté voulue. Seuls quittent leurs semelles de plomb ceux qui traversent leur vie en enfants, en poètes, ces ingénieurs d'amour. Ils posent leurs pattes nues sur mon tapis bleu comme un moineau, un hérisson, un petit animal inconnu. Ce tapis qui depuis toujours est censé ne servir à rien. »
Yves Heurté
Photo : Jérôme Liebling

dimanche, 14 septembre 2025

Maigret voyage

Georges Simenon, MaigretSimenon, mais si ! Quel talent quand même ! Une affaire délicate, celle-ci. Elle se passe chez les riches, les ultra-riches comme on dirait aujourd'hui. Et du coup Maigret n'est pas à son aise, ce n'est pas son milieu. Les règles ne sont pas les mêmes, il lui faut prendre des gants, arrondir les angles. Il lui faudra deux jours d'imprégnation, à l'intuition comme d'habitude : il voyage, Monte-Carlo, Lausanne, des palaces évidemment, avant de revenir au point de départ de l'affaire : l'hôtel Georges V. On a droit à sa visite hallucinante en pleine nuit, y compris de l'envers du décor, ce que les clients ne voient pas, de tout le personnel au service de... Maigret "enregistrait tous les détails, machinalement." C'est toujours comme ça qu'il trouve...

dimanche, 07 septembre 2025

Autobiographie des films

Yannick Hanel"La poésie sauve le monde, même si le monde n’existe plus." Yannick Haenel fait son autobiographie des films sur Pileface Sollers et dans Charlie !

https://www.pileface.com/sollers/spip.php?article3499

15:59 Publié dans Cinéma, Film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yannick hanel

vendredi, 05 septembre 2025

Et puis, soudain...

Philippe Sollers, Philippe BerthetEt puis, soudain, Philippe Sollers se confie, l’air de rien, dans L’Éclaircie (p. 165) : « Je ne suis pas un écrivain, je suis beaucoup plus, mais les gens ne me prennent pas au sérieux. Ils me prennent au sérieux comme écrivain (et encore). Tant pis pour eux. »

Image : Philippe Berthet

jeudi, 04 septembre 2025

Hugo sur Baudelaire

Baudelaire.jpg« J'ai reçu, Monsieur, votre noble lettre et votre beau livre. L'art est comme l'azur ; c'est le champ infini. Vous venez de le prouver. Vos Fleurs du mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles. Continuez. Je crie bravo de toutes mes forces à votre vigoureux esprit.
Permettez-moi de finir ces quelques lignes par une félicitation. Une des rares décorations que le régime actuel peut accorder, vous venez de la recevoir. Ce qu’il appelle sa justice vous a condamné au nom de ce qu’il appelle sa morale. C’est là une couronne de plus.
Je vous serre la main, poëte.
Victor Hugo »
30 août 1857, Hauteville (Guernesey).
Lettre admirative de Victor Hugo à Charles Baudelaire suite à la parution des Fleurs du Mal. On note le petit « tacle » adressé à Napoléon III par Hugo, lorsqu’il précise à Baudelaire : « Une des rares décorations que le régime actuel peut accorder, vous venez de la recevoir. Ce qu’il appelle sa justice vous a condamné au nom de ce qu’il appelle sa morale. 

mercredi, 03 septembre 2025

Fusée

fusée.jpg« Presque personne ne semble se douter que l’écriture, comme l’amour, la musique,les échecs, les mathématiques, est un sport de haut niveau. Il demande une concentration et un entraînement extrêmes. Il y a des règles: syntaxe, vocabulaire, ponctuation externe et interne, changements de tons, enchaînements, superpositions, ponction. Avant de s’y mettre, un échauffement plus ou moins long est nécessaire. On n’y est pas forcément d’emblée. On n’est pas là où on devrait être. C’est ce que Proust appelle « l’effroyable effort pour rejoindre ». Se rejoindre, le but est là…
Sport ? Mais oui, comme la course ou le saut à la perche. Apparemment, rien de visible, inutile d'expliquer ça à qui que ce soit. Être à sa propre disposition se compose minute par minute, le grain du silence décide de tout. Une mémoire ample et précise vous guide. Il s'agit, comme aux échecs, d'étudier les meilleures parties des professionnels du passé, leurs défenses, leurs contre-attaques, leurs anticipations, leurs coups d’œil, leurs ruses. « Renforcer les points forts, jamais les points faibles », a dit un très grand joueur. Dans une course de fond, on peut attendre longtemps avant de passer en tête, la ligne d'arrivée est dans la tête, le souffle aussi. »
Philippe Sollers, L’École du Mystère

20:28 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 30 août 2025

Il était temps

Romain Gary, Morten Lasskogen"Moi, j'aurais voulu être quelqu'un d'autre, j'aurais voulu être moi-même."
Romain Gary
Photo : It was always you by Morten Lasskogen

dimanche, 17 août 2025

Apprentissages

John Cowper Powys"De Lao-Tseu nous apprenons à nous mouvoir imperceptiblement le long de la vie, comme l’eau courante, tandis qu’à la façon de l’eau nous recherchons notre propre niveau en dépit de tout obstacle ; de Kouang-Tseu, la capacité de préserver un détachement ironique à l’égard de toute vanité personnelle, de tout orgueil social, de toute prétention à la supériorité morale, tandis que nous apprenons des arbres inutiles, des personnes simples, des présages fortuits de la voie, l’art protéen de garder notre identité tout en la perdant ; d’Héraclite, à maintenir le feu de notre être dans un combatif état de tension entre les opposés, et à mépriser les idoles du marché ; d’Épictète, à simplifier à l’extrême notre vie, et à garder une humeur égale ; de Marc Aurèle, à pénétrer jusqu’au fond de notre âme la plus profonde et à penser incessamment à l’annihilation de tout en nous-mêmes qui n’est pas “Dieu” ; de Rousseau, à établir comme la principale illusion de notre vie la possibilité de s’abandonner à la volupté d’une communication sensuelle avec la Nature ; et enfin, de Wordsworth, à nous isoler, dans l’austérité et dans la rigueur, de la frivolité et de la trivialité de la société, et à nous consacrer à l’établissement d’une relation mystique avec les éléments primordiaux, jusqu’à ce que nous rentrions en communication avec un Mystère “qui nous dérange par la joie des pensées élevées… par le sublime sentiment de Quelque chose de beaucoup plus profondément confondu…”.
John Cowper Powys. “Une philosophie de la solitude.”
Photo : Old Harry Rocks

vendredi, 15 août 2025

Pizzicato

Le bonheur est un drôle de serpent, RomeRome est cette ville hyperbolique dans les goûts, les saveurs, l’hérésie du baroque, balcons joufflus, débordant de clématites, roses thé, murs ocres délavés, défraîchis, crevassés, granuleux, palette chaude de couleurs - carte du tendre - ors, arabesques, extases, élévations, annonciations, effractions, assomptions, anges musiciens, mosaïques, effigies, brocarts, trompe-l’œil, bas reliefs, enjambements, stucs, travertins, bustes, porphyres, rocailles, frontispices, acanthes, treilles, couronnes, guirlandes, entrelacs, tourbillons, gargouilles, néréïdes, tritons, coquillages, naïades, fontaines jaillissantes, murmures de la pierre et de l’eau égrenant la ville en chapelets de plaisirs, glissando, flots de lumière en tranches napolitaines autour des sept collines avec le Tibre aux reflets céladon comme une couleuvre lovée à ses pieds, en veilleur impassible, gardien du temple.

Le baroque, c’est effacer, tordre, pulvériser. Tout art est baroque. On peut regarder le même chef d’œuvre des années après, il aura changé, ou plutôt il nous aura devancé.

Ici tout me ramène à toi, voilà ce que me racontent ces dentelles de pierre, sonates en or mineur, pizzicato, ces rideaux fuchsia, façades ondoyantes de palais, volupté ciselée dans le marbre. L’intérieur vaut l’extérieur, la vie sinue entre les deux, dissimulée dans les plis du temps.

Dans les Caves du Vatican, cette antre d’Ali Baba, l’éternité se dessine sous nos yeux ; perdus dans un dédale somptueux, immergés dans le plafond de la Sixtine et les Stanze de Raphaël, la peinture est la chair du monde.

Raymond Alcovère, extrait de "Le Bonheur est un drôle de serpent", roman, 2009, éditions Lucie

mardi, 05 août 2025

Le monologue de Novalis

Novalis"Il y a quelque chose de drôle, à vrai dire, dans le fait de parler et d'écrire ; une juste conversation est un pur jeu de mots. L'erreur risible et toujours étonnante, c'est que les gens s'imaginent et croient parler en fonction des choses. Mais le propre du langage, à savoir qu'il est tout uniment occupé que de soi-même, tous l'ignorent. C'est pourquoi le langage est un si merveilleux et fécond mystère : que quelqu'un parle tout simplement pour parler, c'est justement alors qu'il exprime les plus originales et les plus magnifiques vérités. Mais qu'il veuille parler de quelque chose de précis, voilà alors le langage et son jeu qui lui font dire les pires absurdités, et les plus ridicules. C'est bien aussi ce qui nourrit la haine que tant de gens sérieux ont du langage. Ils remarquent sa pétulante espièglerie ; mais ce qu'ils ne remarquent pas, c'est que le bavardage négligé est justement le côté infiniment sérieux de la langue. Si seulement on pouvait faire comprendre aux gens qu'il en va, du langage, comme des formules mathématiques : elles constituent un monde en soi, pour elles seules ; elles jouent entre elles exclusivement, n'expriment rien si ce n'est leur propre nature merveilleuse, ce qui justement fait qu'elles sont si expressives, que justement en elles se reflète le jeu étrange des rapports entre les choses. Membres de la nature, c'est par leur liberté qu'elles sont, et c'est seulement par leurs libres mouvements que s'exprime l'âme du monde, en en faisant tout ensemble une mesure délicate et le plan architectural des choses. De même en va-t-il également du langage : seul celui qui a le sentiment profond de la langue, qui la sent dans son application, son délié, son rythme, son esprit musical; - seul celui qui l'entend dans sa nature intérieure et saisit en soi son mouvement intime et subtil pour, d'après lui, commander à sa plume ou à sa langue et les laisser aller : oui, celui-là seul est prophète. Tandis que celui qui en possède bien la science savante, mais manque par contre et de l'oreille et du sentiment requis pour écrire des vérités comme celles-ci, la langue se moquera de lui et il sera la risée des hommes tout comme Cassandre pour les Troyens.

Mais si je pense avoir, par ceci, précisé de la façon la plus claire l'essence même et la fonction de la poésie, je sais aussi que pas un homme ne le saurait comprendre et que, l'ayant voulu dire, j'ai dit quelque chose de tout à fait stupide, d'où toute poésie est exclue. Pourtant s'il a fallu que je parle ? si, pressé de parler par la parole même, j'avais en moi ce signe de l'intervention et de l'action du langage ? et si ma volonté n'avait aucunement voulu ce qu'il a fallu que je dise? Alors il se pourrait bien que ce fût là, à mon insu, de la poésie, et qu'un mystère de la langue eût été rendu intelligible... Et aussi, donc, que je fusse un écrivain de vocation, puisqu'il n'est d'écrivain qu'habité par la langue, puisque l'écrivain né n'est seulement qu'un inspiré du verbe!"

Novalis

dimanche, 27 juillet 2025

Le temps

Marcel Proust, Paul HufCar l’homme est cet être sans âge fixe, cet être qui a la faculté de redevenir en quelques secondes de beaucoup d’années plus jeune, et qui entouré des parois du temps où il a vécu, y flotte, mais comme dans un bassin dont le niveau changerait constamment et le mettrait à portée tantôt d’une époque, tantôt d’une autre.
Marcel Proust, La fugitive.
Photo : Paul Huf, Summer, 1953