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samedi, 20 décembre 2025

Le seul fait de penser à toi, de penser que tu existes et que tu es un ami, que tu es content de me voir, ça me suffit

Saravanan Sadasivam, Georges Brassens"Le téléphone ne me sert à rien. Je n'éprouve pas le besoin d'entendre ta voix au téléphone. Le seul fait de penser à toi, de penser que tu existes et que tu es un ami, que tu es content de me voir, ça me suffit. C'est ma nature, je peux éprouver un plaisir très fort à être avec un ami par la pensée, presque aussi grand que par sa présence, c'est peut-être parce que je rêve beaucoup, je vis même dans une rêverie permanente, l'imagination joue beaucoup. C'est mon métier aussi, hein ?"
Georges Brassens à André Sève.
Photo : Saravanan Sadasivam

mercredi, 17 décembre 2025

Adossée à l’église Saint-Etienne-du-Mont où Pascal est enterré, une gitane entre deux âges, yeux de feu, cigarette aux lèvres...

Préview 2.jpgAdossée à l’église Saint-Etienne-du-Mont où Pascal est enterré, une gitane entre deux âges, yeux de feu, cigarette aux lèvres, scrute les passants. Comme Carmen : « à chaque défaut elle réunissait une qualité qui ressortait peut-être plus fortement par le contraste. »
Sur sa poitrine, une pierre d’aimant et un caméléon desséché au poignet. Visage parfaitement lisse ; à première vue, pas de malice particulière ni de méfiance dans le regard. Sensuelle comme la Gabrielle à la rose, de Renoir.
Je songe aux dieux de la Grèce antique qui prennent quand ils le veulent les traits d’un humain pour nous délivrer un message. Je m’approche d’elle, avec un mélange de désir et de stupéfaction. Elle m’apostrophe :
— Toi, tu veux que je te dise l’avenir !
— Oui, Carmencita !
Elle saisit aussitôt ma main gauche :
— C’est confus, on dirait que tu es quelqu’un d’autre !
— J’aurais voulu être quelqu’un d’autre, j’aurais voulu être moi-même, a écrit le poète. Dites plutôt que vous ne voyez rien, ça arrive à tout le monde !
— Eh, ne le prends pas sur ce ton avec moi, un jour tu comprendras ton erreur et peut-être plus tôt que tu ne penses !
— Pourquoi peut-être ?
— L’avenir n’est pas une science exacte, pardi ! Mais qui pourrait se flatter d’avoir jamais fixé la fortune et d’être à l’abri de ses revers ? Tu vois j’ai des lettres mai aussi !
— Chapeau !
— Tu as de la chance, tu me plais bien… Je n’ai pas envie de m’engrainer avec toi… Oh, ton chemin est chaotique, tu erres sans but…
— Errer humanum est !
Elle ne relève pas et poursuit :
— Il y a quelque chose qui cloche !
Je lève les yeux vers Saint-Etienne du Mont :
— Toujours dans une église !
— C’est plus fort que toi !
— Oui, il y a beaucoup de gens et de choses qui sont plus forts que moi, on est d’accord.
— La modestie te va mieux au teint : donne-moi l’autre main !
Début du prologue du livre d'artiste "Le monde n'est pas si réel"
illustrations de Laurence Fauchart. Vient de paraître (48 pages, quadrichromie, format A4 paysage, dos carré collé, contient 9 nouvelles dont 4 inédites, 25 €). Contact : raymond.alcovere@gmail.com

samedi, 13 décembre 2025

L'espace s'est ouvert

Le monde n'est pas si réel"Je reviens du Lido, mer déchaînée, ciel gris vert, écume bondissante, pêcheurs luttant contre la lame. Il soufflait un vent de folie sur la lagune, tout était mouvement. Là se dévoile l’écriture penchée des nuages. J’ai atteint à cet instant le bonheur parfait. Rien de fixe, de figé, la nature rendue à sa vérité première, toujours croître et renouveler ce qu’elle a créé. L’orage éclaire, explose les repères, le savoir mûrement acquis en une épiphanie. Déchaînement de forces, de désirs. Tout ce que l’on devinait, craignait ou espérait éclate. Le zigzag des éclairs, le grand remuement des vagues, tout est lumière qui vient d’en haut et pénètre en nous. L’univers est une danse, une transe ; je suis alors en pleine sympathie avec ma nature.
J’aime me promener dans la lagune, matière informe, ni mer, ni terre, sable, étangs, eaux poissonneuses, sel, friselis de vent mêlés et gris perlé, elle capte toutes les couleurs du monde et les rend plus douces, plus nobles, avec au printemps ces marées de coquelicots entourées de fusains dans le labyrinthe des canaux. Les fleurs s’appellent les unes les autres, se répondent. Tout se lie et se retourne dans un feu d’artifices carmin, un tournoiement d’étincelles. Je caresse la lumière du soir sur une branche de cerisier. Je suis la substance colorée de la nature. Au loin, la couronne des Dolomites, puissante et apaisée. Puis en lueurs ombrées, la nuit se dissimule avant d’éclater enfin et échancrer la terre. Les convulsions du monde s’estompent. Je fais l’amour avec la nuit ; elle me livre ses secrets ; je bascule dans un autre monde, plus pur, plus vaste, plus vrai."
C'est l'immense peintre Tintoretto qui parle dans la nouvelle : "L'espace s'est ouvert" inclus dans le livre d'artiste : "Le Monde n'est pas si réel." illustrations de Laurence Fauchart. Vient de paraître (48 pages, quadrichromie, format A4 paysage, dos carré collé, contient 9 nouvelles dont 4 inédites, 25 €). Contact : raymond.alcovere@gmail.com
Photo de Nicola Zanella

vendredi, 12 décembre 2025

Cézanne 1888

Cézanne

17:11 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cézanne

jeudi, 11 décembre 2025

Cézanne 1885

Cézanne

17:47 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cézanne

Les six lois silencieuses de la vie

les 6 lois de la vie.jpg

mercredi, 10 décembre 2025

Début du Labyrinthe

Le tigre 1.jpg"Jorge Luis Borges, de passage à Paris, s’endort dans son hôtel de la rue de Lille. Il rêve d’un tigre du Bengale perdu dans un labyrinthe en forme octogonale. Furieux, le tigre qui porte un sablier en pendentif, rugit et détale dans tous les sens, dévorant tout ce qu’il rencontre. Puis Borges comprend, c’est lui que le tigre veut. Pourquoi moi, se dit-il, pourquoi pas plutôt un buffle ?

Des humains affolés, crient, tentent de fuir mais comment échapper à un tel monstre qui se délecte de sa sauvagerie arbitraire. Sa gueule pantelante devient énorme. Des gouttes de sang et des lambeaux de chair perlent, il s’approche de l’écrivain, ses yeux lancent des flammes, il a identifié sa cible maintenant, il va déchirer ses chairs, le dévorer. Borges court, ses jambes vont plus vite que jamais, il ressent une véritable ivresse, il y a longtemps qu’il n’avait pas couru ainsi, est-ce que même ça lui est déjà arrivé ? Pourtant il sait qu’il n’en réchappera pas, ses efforts seront vains de toute façon, mais que faire d’autre ?"

Le Labyrinthe, début d'une nouvelle extraite du livre d'artiste : "Le monde n'est pas si réel", illustrations de Laurence Fauchart. Vient de paraître (48 pages, quadrichromie, format A4 paysage, dos carré collé, contient 9 nouvelles dont 4 inédites, 25 €). Contact : raymond.alcovere@gmail.com

mardi, 09 décembre 2025

Un grand merci à toutes celles et ceux qui se sont déplacés pour le lancement de "Le monde n'est pas si réel" samedi 6 décembre au Dôme à Montpellier

Le Dôme, 06 12 25 2.jpeg

mardi, 02 décembre 2025

Le propre du réel, c'est qu'on ne l'imagine pas

06.jpg"Le propre du réel, c'est qu'on ne l'imagine pas." a écrit un penseur du siècle dernier. Est-ce pour cette raison que le monde n'est pas si réel ? Ces 9 nouvelles, dont 4 inédites, essaient d'y répondre et encore plus avec les illustrations de Laurence Fauchart qui les multiplient, les transforment, les prolongent...
Nous présenterons le livre ce samedi 6 décembre, de 18 h à 20 h au Dôme, à Montpellier, avec des lectures et une exposition d'œuvres originales.
Vous pouvez aussi le commander par mail : raymond.alcovere@gmail.com

(Format  A4 paysage, fermé à l’italienne, dos carré collé, 48 pages, quadrichromie. Prix : 25  € ; une édition limitée de l’œuvre originale de couverture est également proposée à 5 €)

dimanche, 30 novembre 2025

Cézanne, portrait du fils de l'artiste, 1885

Cézanne

10:00 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cézanne

Edouard Manet, Gitane à la cigarette

Edouard Manet

09:25 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edouard manet

Un

Ralph Gibson.jpg"Il n'est qu'un luxe véritable, c'est celui des relations humaines."
Saint-Exupéry, Terre des hommes.
Photo : Ralph Gibson

jeudi, 27 novembre 2025

Le monde n'est pas si réel, vient de paraître...

Préview 2.jpgCe livre d’artiste est issu du croisement de l’univers pictural de Laurence Fauchart et de l’écriture de Raymond Alcovère à travers son recueil de nouvelles « Doubles ». Nos imaginaires respectifs ont rapidement coïncidé et se sont retrouvés pour aboutir à ce livre ; il comporte des textes inédits ainsi que des illustrations originales inédites également. Les œuvres rassemblées ne cherchent pas à illustrer fidèlement les textes mais à dialoguer avec. « Un texte n’existe que s’il est vivant, soit que le lecteur le transforme, soit comme l’a fait ici Laurence Fauchart, qu’un autre artiste se l’approprie, le revisite et l’enrichit. » : R.A.

03.jpgFormat  A4 paysage, fermé à l’italienne, dos carré collé, 48 pages, quadrichromie.

Contact et commande :

Prix : 25  € ; une édition limitée de l’œuvre originale de couverture est également proposée à 5 euros.
ISBN : 979-10-415-8532-8
05.jpg
Rappel : soirée de présentation du livre, lectures, vente et dédicaces, samedi 6 décembre, de 18 H à 20 H, à la brasserie Le Dôme, 2 avenue Georges Clémenceau à Montpellier

samedi, 22 novembre 2025

Parution d'un nouveau livre d'artiste et invitation


Livre d'artiste, le monde n'est pas si réel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Livre d'artiste, le monde n'est pas si réel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Livre d'artiste, le monde n'est pas si réel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le livre sera disponible dans quelques jours ; vous pouvez d'ores et déjà le commander ici 
raymond.alcovere@gmail.com
A votre disposition pour toute information
Raymond

lundi, 17 novembre 2025

Greguerias

Jack Davison.jpgLa forme brève invite paradoxalement à la lenteur. On y revient, on la savoure. Le texte court, par le peu de place qu’il occupe, n’envahit pas les pages ni l’emploi du temps. L’aphorisme, le trait, la maxime, légers, primesautiers en apparence, mais parfois incisifs comme un coup de poignard peuvent nous laisser sans défense en quelque sorte. Le court n’a pas bonne presse en Occident – rien de tel au Japon avec l’art du haïku – pourtant que serait-on sans La Rochefoucauld, Vauvenargues, Joubert ou Chamfort ?
Pas ou très peu de moralisme chez Ramon Gomez de la Serna. Les « greguerias » , écrites entre 1910 et 1962, sont plutôt du côté du clin d’œil, de la poésie, du merveilleux, elles ouvrent le regard, le transforment parfois…

 Lorsqu’une femme se repoudre après un entretien, on dirait qu’elle efface tout ce qui a été dit

 Pelez une banane, elle vous tirera la langue

 Le problème avec l’hélicoptère c’est qu’il a toujours l’air d’un jouet

 Les aboiements des chiens sont de véritables morsures

 La lune baigne les sous-bois d’une lumière de cabaret

La pluie nous rend tristes parce qu'elle nous rappelle l'époque où nous étions poissons

 La bouteille de champagne a ceci d’aristocratique qu’elle refuse qu’on la rebouche

 Les ailes des automobiles sont comme les moignons des ailes d’avion qu’elles auraient pu être

 Le drapeau grimpe au mât comme s’il était l’acrobate le plus agile au monde

 Lorsqu’une femme marche pieds nus sur les dalles le bruit de ses pas provoque une fièvre sensuelle et cruelle

 Ne disons pas de mal du vent, il n’est jamais très loin

 Les animaux sauvages, lorsqu'ils parlent de ceux qui vivent dans les parcs zoologiques, les qualifient, avec mépris, de "bureaucrates"

 « Tuer le temps » est une rodomontade de bravache


 L’histoire est un prétexte pour continuer à tromper l’humanité

 Le crépuscule est l’apéritif de la nuit

 Le poisson est toujours de profil

 Le q est un p qui revient de la promenade

 Le pire avec les médecins c’est qu’ils vous regardent comme si vous étiez quelqu’un d’autre

 Les larmes désinfectent la douleur

 


Editions Cent pages, Grenoble, 1992. Présentation de Valéry Larbaud, 160 pages.

Pensées crémeuses

Eddie Bonesire.jpgAujourd'hui, le ciel tombe en nuages, mes pensées sont crémeuses...
(Extrait de ce blog en date du 29 avril 2008)
Photo d'Eddie Bonesire

20:46 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)

Demeure

3303164701.jpg"Le ciel a-t-il formé cet amas de merveilles
Pour la demeure d'un serpent ?"
Pierre Corneille

20:36 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corneille

jeudi, 13 novembre 2025

Confiance

Fflg9ewXEAY-0rL.jpg"Mais on doit du respect à l'écriture et, vous le savez, celui qui n'a pas confiance aux livres est en danger de mauvaise fin."

Le Roman de Renart

18:20 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le roman de renart

mardi, 11 novembre 2025

Des gestes plus décidés que d'habitude

Albert Camus, Giacometti"Presque aussitôt, les cinémas du quartier ont déversé dans la rue un flot de spectateurs. Parmi eux, les jeunes gens avaient des gestes plus décidés que d'habitude et j'ai pensé qu'ils avaient vu un film d'aventures."

Albert Camus, L'étranger

Giacometti

dimanche, 09 novembre 2025

"Le plaisir des beaux yeux dont la vue repose mon désir." : Dante, Le Paradis

Dante, John Singer SargentJohn Singer Sargent, Lady Helen Vincent