vendredi, 08 novembre 2024
On vit avec quelques idées familières. Deux ou trois.
On vit avec quelques idées familières. Deux ou trois. Au hasard des mondes et des hommes rencontrés, on les polit, on les transforme. II faut dix ans pour avoir une idée bien à soi dont on puisse parler. Naturellement, c’est un peu décourageant. Mais l’homme y gagne une certaine familiarité avec le beau visage du monde. Jusque-là, il le voyait face à face. Il lui faut alors faire un pas de coté pour regarder son profil. Un homme jeune regarde le monde16:36 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus
vendredi, 01 novembre 2024
L'enfant du cinéma
Très beau film : Jean-Pierre Léaud, l'enfant du cinéma ici :18:50 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-pierre léaud
Le temps
« Le temps ne fait que passer par moi, l’espace est son enveloppe. »
Philippe Sollers
Hubert Robert
18:44 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, hubert robert
dimanche, 27 octobre 2024
Seule l’impression
« Les idées formées par l’intelligence pure n’ont qu’une vérité logique, une vérité possible, leur élection est arbitraire. Le livre aux caractères figurés, non tracés par nous, est notre seul livre. Non que les idées que nous formons ne puissent être justes logiquement, mais nous ne savons pas si elles sont vraies. Seule l’impression, si chétive qu’en semble la matière, si invraisemblable la trace, est un critérium de vérité et à cause de cela mérite seule d’être appréhendée par l’esprit, car elle est seule capable, s’il sait en dégager cette vérité, de l’amener à une plus grande perfection et de lui donner une pure joie. L’impression est pour l’écrivain ce qu’est l’expérimentation pour le savant, avec cette différence que chez le savant le travail de l’intelligence précède et chez l’écrivain vient après. Ce que nous n’avons pas eu à déchiffrer, à éclaircir par notre effort personnel, ce qui était clair avant nous, n’est pas à nous. Ne vient de nous-même que ce que nous tirons de l’obscurité qui est en nous et que ne connaissent pas les autres. »
Marcel Proust, Le temps retrouvé
17:06 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
samedi, 26 octobre 2024
Et c’est là, précisément, le roman
« - Vous faites beaucoup de citations.23:11 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : felix thiollier, philippe sollers
vendredi, 25 octobre 2024
Longtemps et soigneusement
"J'ai toujours pensé que, si l'on regarde longtemps et soigneusement les gens quand ils parlent, on comprend tout."19:42 Publié dans Instantané | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : brassaï, bernard-marie koltès
jeudi, 24 octobre 2024
(Je n'y suis pour) Bergson
« L’art de l’écrivain consiste surtout à nous faire oublier qu’il emploie des mots ».22:47 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bergson
mercredi, 16 octobre 2024
Et à la mauvaise habitude de parler de soi
"Et à la mauvaise habitude de parler de soi et de ses défauts il faut ajouter, comme faisant bloc avec elle, cette autre de dénoncer chez les autres des défauts précisément analogues à ceux qu'on a. Or, c'est toujours de ces défauts-là qu'on parle, comme si c'était une manière de parler de soi, détournée, et qui joint au plaisir de s'absoudre celui d'avouer."10:37 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust, jean rochefort
mardi, 15 octobre 2024
Caspar David Friedrich, peintre de l'infini
A voir ici ce docu Arte :
https://www.arte.tv/fr/videos/112225-000-A/caspar-david-friedrich-peindre-l-infini/
08:51 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caspar david friedrich
dimanche, 13 octobre 2024
L'art de la conversation, René Magritte

18:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : magritte
vendredi, 11 octobre 2024
Humour de Franz Kafka
Poséidon était assis à son bureau et comptait. L’administration de tous les océans représentait une somme de travail infinie. Il aurait pu avoir autant d’assistants qu’il aurait voulus, et il en avait beaucoup, mais comme il prenait sa charge très au sérieux, il recomptait tout lui-même, et ainsi les assistants ne lui étaient pas d’un grand secours. On ne peut pas dire que son travail le réjouissait, et il ne l’accomplissait à vrai dire que parce qu’il lui était imposé. Il avait déjà postulé souvent à des emplois plus joyeux (c’est ainsi qu’il s’exprimait), mais à chaque fois qu’on lui faisait différentes offres, il s’avérait que rien ne lui convenait mieux que son poste actuel. Il était aussi très difficile de trouver quelque chose d’autre pour lui. Il n’était bien sûr pas possible de l’affecter à une mer déterminée, car, sans parler du fait qu’ici aussi le travail comptable n’était pas moindre, mais seulement plus vétilleux, le grand Poséidon ne pouvait avoir qu’un poste de responsabilité. Et si on lui proposait un poste hors de l’eau, il se sentait mal rien qu’à se l’imaginer, son souffle divin s’accélérait, son buste d’airain vacillait. D’ailleurs on ne prenait pas ses plaintes vraiment au sérieux ; quand un puissant ne cesse de se lamenter, il faut essayer de faire semblant de lui céder, même dans les situations sans issue ; personne ne songeait vraiment à le suspendre de sa charge, car il avait été destiné depuis le début des temps à être le dieu des océans et devait le rester. Ce qui l’énervait le plus – et provoquait son insatisfaction à son poste –, c’était d’entendre parler des images qu’on se faisait de lui, comme celle par exemple où il conduisait sans cesse son char à travers les flots tenant son trident. Pendant ce temps-là, il restait assis au fond de l’océan et n’arrêtait pas de compter, cette activité monotone étant uniquement interrompue de temps à autre par un voyage à Jupiter, voyage dont il revenait d’ailleurs furieux la plupart du temps. Ainsi il avait à peine vu les océans, juste de manière fugitive lorsqu’il montait en se dépêchant à l’Olympe, et il ne les avait jamais réellement traversés. Il avait coutume de dire qu’il attendait pour cela la fin du monde, alors il y aurait bien un moment de calme où il pourrait encore, juste avant que tout s’achève et après avoir contrôlé son dernier compte, faire rapidement un petit tour.20:06 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka
lundi, 07 octobre 2024
Justesse de Sartre sur Kafka
"Son univers est à la fois fantastique et rigoureusement vrai."
11:37 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka, jean-paul sartre
dimanche, 06 octobre 2024
Je suis un imbécile
Dernièrement, J’ai rencontré un monsieur
qui se vantait d'être un imbécile.
Il disait :
"Je suis un imbécile ! "
Je lui ai dit :
"Monsieur ... c'est vite dit ! "
Tout le monde peux dire :
"Je suis un imbécile !"
Il faut le prouver !
Il m'a dit :
"Je peux ! "
Il m'a apporté les preuves de son imbécillité,
Avec tellement d’intelligence et de subtilité,
Que je me demande s’il ne m'a pas pris pour un imbécile !
Raymond Devos
18:41 Publié dans humour, Insolite | Lien permanent | Commentaires (0)
Le temps...

18:30 Publié dans humour, Insolite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : miss.tic
mardi, 01 octobre 2024
L’ÉTONNANTE ORIGINE DU MOT « CLOCHARD »
Attesté depuis le XIXe siècle seulement, le terme « clochard » désigne, selon la neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie française, une « personne qui n’a ni domicile ni travail, et qui vit d’expédients ».10:10 Publié dans Info, Insolite | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 28 septembre 2024
Quand serai-je rendu à mon état primitif de fils du soleil ?
Quand serai-je rendu à mon état primitif de fils du soleil, me demandai-je. Je repensais au vieil homme. Juste avant qu’il disparaisse, je lui avais demandé : « Mais qui êtes-vous ? » « Le Philosophe Inconnu » m’avait-il répondu, en me glissant une lettre dans la main : « Gardez-la précieusement, vous la lirez plus tard, le jour où vous en sentirez le besoin. »11:55 Publié dans Le saut dans le vide | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le saut dans le vide
mercredi, 25 septembre 2024
Temps
Le temps est un enfant qui joue19:29 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : héraclite, lothar reichel
mardi, 24 septembre 2024
Oiseau
« Dans chaque mot se trouve un oiseau aux ailes repliées, qui attend le souffle du lecteur. »10:15 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : emmanuel levinas, marcus cederberg
mercredi, 18 septembre 2024
L'amour fou
« La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas. »18:40 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré breton, inox lord
Le jour de...
Premier texte publié : "Le jour de..." en mars 1991 dans Noir et Blanc Magazine, n° 12.
Extrait :
Jours de sang, de glace et de feu où j’ai commencé à comprendre mon destin. Il est cinq heures et demie du matin. Je lis Mémoires sauvés du vent de Richard Brautigan… La fenêtre est ouverte sur la nuit, elle remplit la pièce de son odeur, de ces bruits d’oiseaux et de réveil matinal. Des voitures, citadelles de l’ennui, circulent déjà. Six heures un quart, le livre est fini, le jour levé. Le chant des oiseaux se détache dans de la ouate, je suis fatigué, j’aime cette sensation de lourdeur, la tête pleine de rêves, de fragments de rêves, de désirs, d’envie de vivre. Parfois, l’avenir m’apparaît avec netteté, je pense à toi. Le cri d’un goéland, une torpeur fraîche.
18:24 Publié dans Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0)


















« Le temps ne fait que passer par moi, l’espace est son enveloppe. »