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vendredi, 13 septembre 2024

Cézanne, autoportrait, 1887

Cézanne

20:40 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cézanne

samedi, 07 septembre 2024

Depuis l'aube des temps

Mark Littlejohn11.jpg« A l’homme de profond désir, un signe suffit, et les signes sont, depuis l’aube des temps, le langage des dieux. »

Hölderlin

Photo : Mark Litteljohn

mardi, 03 septembre 2024

Derniers jours de l'exposition "Le Saut dans le vide" au Dôme à Montpellier

Le saut dans le videAvant le décrochage des œuvres lundi 9 septembre, vous pouvez encore profiter de l'exposition des peintures de Claude Henri-Bartoli pour le livre d'artiste "Le Saut dans le vide", que nous avons co-réalisé. C'est à la brasserie Le Dôme à Montpellier, 2 avenue Georges Clémenceau.

Par ailleurs, il reste quelques exemplaires du livre d'artiste disponibles : grand format (29 x 42 cm), 28 pages imprimées par un éditeur professionnel sur un papier de qualité supérieure Munken. Chaque ouvrage est accompagné d’une œuvre originale de Claude-Henri Bartoli (format 21×32, technique mixte : acrylique, encre et pastel). Prix de l’ouvrage : 50 € (+ 10 € de frais d’envois si vous n’habitez pas Montpellier)

Contact : raymond.alcovere@gmail.com

dimanche, 01 septembre 2024

John Bulmer - Lonely Pub, Yorkshire, 1964

John Bulmer - Lonely Pub, Yorkshire, 1964.jpg

19:11 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : john bulmer

Pas d'avant

Franck Gerard.jpg"Il n'y a pas d'avant dans la naissance simultanée de l'espace et du temps."
Philippe Sollers, Centre
Photo : Franck Gerard

vendredi, 30 août 2024

Mon cerveau et moi

Philippe Sollers« De temps en temps, mon cerveau me reproche d’avoir tardé à lui obéir ; d’avoir sous-estimé ses possibilités, ses replis, sa mémoire ; de m’être laissé aller à l’obscurcir, à le freiner, à ne pas l’écouter. Il est patient, mon cerveau. Il a l’habitude des lourds corps humains qu’il dirige. Il accepte de faire semblant d’être moins important que le cœur ou le sexe (quelle idée). Sa délicatesse consiste à cacher que tout revient à lui. Il évite de m’humilier en soulignant qu’il en sait beaucoup plus long que moi sur moi-même. Il m’accorde le bénéfice d’un mot d’esprit, et prend sur lui la responsabilité de mes erreurs et de mes oublis. Quel personnage. Quel partenaire. « Sais-tu que tu ne m’emploies que très superficiellement ? » me dit-il parfois, avec le léger soupir de quelqu’un qui aurait quelques millions d’années d’expérience. Je m’endors, et il veille. Je me tais, et il continue à parler. Mon cerveau a un livre préféré : l’Encyclopédie. De temps en temps, pour le détendre, je lui fais lire un roman, un poème. Il apprécie. Quand nous sortons, je lui fais mes excuses pour toutes les imbécillités que nous allons rencontrer. « Je sais, je sais, me répond-il, garde-moi en réserve. » J’ai un peu honte, mais c’est la vie. J’écrirai peut-être un jour un livre sur lui. »

Philippe Sollers

mercredi, 28 août 2024

À voir changer la couleur des pierres

Le bonheur est un drôle de serpentÀ voir changer la couleur des pierres, surgir la lumière crue et acide du Sud, l’âpreté qui annonce les rivages de la Méditerranée, je revivais. L’odeur des aiguilles de pin brûlées, leur bruit sec, craquant sous le pas, la torpeur sous la canicule, l’attente interminable des siestes sans sommeil de l’enfance, le temps arrêté, puis le soir, vent marin qui s’insinue, rédemption, flots de fraîcheur à travers les rues, fluidité et mouvement partout, toutes ces sensations remontaient à la surface. J’étais heureux du chemin parcouru. S’y mêlaient l’apaisement du retour, une envie de quiétude. Michel était le meilleur ami de mon oncle. Il m’hébergea le temps que je m’installe. C’était bon de parler ma langue, entendre son accent, retrouver les phrases, les intonations de l’enfance. Pendant toute une semaine, temps humide et doux, partir à la pêche au petit matin, casser la croûte avec un verre de vin clairet à la première chaleur, puis rentrer dès que le vent tourne au Nord, la mer devenue plaque incandescente, criblée de moutons bondissants, respirer les odeurs de sel comme un peu de soi, imaginer cette côte encore sauvage, avec les moustiques, les macreuses aux reflets myosotis qui glissent sous leurs flancs le bleu du ciel, les étangs regorgeant d’anguilles, sans le bruit des avions, des voitures et des bateaux à moteur.
Raymond Alcovère, Le Bonheur est un drôle de serpent, roman, Lucie éditions, 2009, extrait
Photo : Eric Frey

lundi, 26 août 2024

Sur la lecture

Marcel Proust"En réalité, chaque lecteur est quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L’ouvrage de l’écrivain n’est qu’une espèce d’instrument optique qu’il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que sans ce livre, il n’eût peut-être pas vu en soi-même. La reconnaissance en soi-même, par le lecteur, de ce que dit le livre, est la preuve de la vérité de celui-ci et vice-versa, au moins dans une certaine mesure, la différence entre les deux textes pouvant être souvent imputée non à l’auteur mais au lecteur."

Marcel Proust, Le temps retrouvé

vendredi, 23 août 2024

Mais c'est quelquefois au moment où tout nous semble perdu

Marcel Proust"Mais c'est quelquefois au moment où tout nous semble perdu que l'avertissement arrive qui peut nous sauver, on a frappé à toutes les portes qui ne donnent sur rien, et la seule par où on peut entrer et qu'on aurait cherchée en vain pendant cent ans, on y heurte sans le savoir, et elle s'ouvre."

Marcel Proust

jeudi, 22 août 2024

Ces écrivains français, tout de même, quels noms ils portent

Caroline Mitchell.jpgCes écrivains français, tout de même, quels noms ils portent. Molière, Sévigné, La Fontaine, La Rochefoucauld, La Bruyère, Racine, Boileau, Vauvenargues, Voltaire, Sade, et, plus tard, Céline, Genet... On dirait un paysage, avec ses vallons, ses prairies, ses rivières, ses arbres, ses puits d’ombre, ses clairières, ses fleurs.

Philippe Sollers, Éloge de l'infini
Photo : Caroline Mitchell

mardi, 20 août 2024

On dirait qu’ici, en Grèce, le miracle est la fleur inévitable de la nécessité

nikos katzantzakis,murielle etc« Mer, douceur automnale, îles baignées de lumière, voile diaphane de petite pluie fine qui couvrait l’immortelle nudité de la Grèce. Heureux, pensais-je l’homme à qui il est donné, avant de mourir, de naviguer dans la mer égéenne. Nombreuses sont les joies de ce monde – les femmes, les fruits, les idées. Mais fendre cette mer-là, par un tendre automne, en murmurant le nom de chaque île, je crois qu’il n’est pas de joie, qui, davantage, plonge le cœur de l’homme dans le paradis. Nulle part ailleurs on ne passe aussi sereinement ni plus aisément de la réalité au rêve. On dirait qu’ici, en Grèce, le miracle est la fleur inévitable de la nécessité. »
Nikos Kazantzakis, Alexis Zorba
Photo : Murielle Etc

dimanche, 18 août 2024

Qu'est-ce encore que ce prodige !

GRypmWqXkAAJDVy.jpg« Qu'est-ce que c'est encore que cette eau rouge, patron, dis-moi ! Une vieille souche pousse des rameaux, il y a des espèces d'ornements acides qui pendent, et le temps passe, le soleil les mûrit, ils deviennent doux comme du miel et alors on les appelle raisins ; on les foule, on retire le jus qu'on met dans des tonneaux, il fermente tout seul, on le découvre à la fête de Saint-Georges-le-Buveur, il est devenu du vin ! Qu'est-ce encore que ce prodige ! Tu bois ce vin rouge et voilà ton âme qui grandit, elle ne tient plus dans la vieille carcasse, elle défie Dieu à la lutte. Qu'est-ce que c'est que ça, patron, dis-moi ? »
Nikos Katantzakis, Alexis Zorba

dimanche, 11 août 2024

Tu dois rester réservé, calme, olympien, lisse, détaché ; tibétain en somme…

Philippe Sollers, Germaine Chaumel« J’aime écrire, tracer les lettres et les mots, l’intervalle toujours changeant entre les lettres et les mots, seule façon de laisser filer, de devenir silencieusement et à chaque instant le secret du monde. N’oublie pas, se dit avec ironie ce fantôme penché, que tu dois rester réservé, calme, olympien, lisse, détaché ; tibétain en somme… Tu respires, tu fermes les yeux, tu planes, tu es en même temps ce petit garçon qui court avec son cerf-volant dans le jardin et le sage en méditation quelque part dans les montagnes vertes et brumeuses, en Grèce ou en Chine… Socrate debout toute la nuit contre son portique, ou plutôt Parménide sur sa terrasse, ou encore Lao-Tseu passant, à dos de mulet, au-delà de la grande muraille, un soir… Les minutes se tassent les unes sur les autres, la seule question devient la circulation du sang, rien de voilé qui ne sera dévoilé, rien de caché qui ne sera révélé, la lumière finira bien par se lever au cœur du noir labyrinthe. Le roman se fait tout seul, et ton roman est universel si tu veux, ta vie ne ressemble à aucune autre dans le sentiment d’être là, maintenant, à jamais, pour rien, en détail. Ils aimeraient tellement qu’on soit là pour. Qu’on existe et qu’on agisse pour. Qu’on pense en fonction d’eux et pour. Tu dois refuser, et refuser encore. Non, non et non. Ce que tu sais, tu es le seul à le savoir. »

Philippe Sollers, Le Secret

Photo : Germaine Chaumel, 1945

samedi, 10 août 2024

Hamster Jovial, Rock & Folk, Seventies...

Gotlib

15:43 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gotlib

mardi, 06 août 2024

Wandering Chief

2013_CSK_08822_0014_000(utagawa_hiroshige061400).jpgL’homme — un agent des services britanniques, installé dans une maison de thé face au débarcadère, observe le va-et-vient des passants, dans une obscurité de glaïeuls. Lent balancement des jonques en guirlande sur la baie.
Enrôlé dans l’armée hollandaise, il a rejoint Batavia, sur l’île de Java, au mois de juin. Son détachement a été envoyé en pleine jungle. Forêt étouffante, dévorée de palétuviers, banians aux racines tressées dans la glaise mais aussi entraînement, discipline, marches forcées et chaleur suffocante.
Un de ses camarades, français comme lui, n’a pas supporté ce régime. Emporté par la malaria en trois jours, il fallait l’enterrer au plus vite. L’homme, porté volontaire, a lui-même creusé le trou. Par peur des miasmes, l’unique sentinelle se tenait à l’écart. Après avoir pioché sous le soleil ardent, profitant d’un moment d’inattention du garde-chiourme, il a détalé. Huit jours durant, il s’est nourri de bananes, de noix de coco, fuyant les habitations. Enfin, il a atteint Semarang, l’autre port de l’île, où il a établi un contact, fait son rapport.
Il a rendez-vous le soir même dans une fumerie d’opium. Personne ne l’a suivi. Il grignote des beignets achetés à un marchand ambulant. Dans l’air, flottent des effluves de jasmin et d’ilang-ilang. La ville se serre au bord d’un fleuve qui serpente vers la mer, entre les forêts de mangroves.
Les lanternes s’allument une à une, dessinant la baie. Alignement hétéroclite des sampans. On se faufile à pied de l’un à l’autre. La fumerie est au bout. Et si c’était un piège, le traquenard idéal ? Comment s’échapper au milieu de l’eau ? C’est un risque à courir, il faut y aller.
Raymond Alcovère, Wandering Chief, nouvelle (début du texte) extraite du recueil Doubles. Gros Textes éditions.
 

samedi, 03 août 2024

Le vieil homme et la mer, Saint-Quay- Portrieux, 1961 - Edouard Boubat

Le vieil homme et la mer, Saint-Quay- Portrieux, 1961 - Edouard Boubat.jpg

17:47 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edouard boubat

mercredi, 31 juillet 2024

Les nuages s’effilochèrent avant de se retirer comme un rideau de théâtre pour découvrir un paysage nouveau

Mark Littlejohn27.jpgAu bout d’un moment, il remarqua que les nuages moutonnant aperçus la veille gonflaient insensiblement et épaississaient. Ils se déplaçaient lourdement en larges volutes, s’amoncelant à l’horizon. Le vent qui l’éloignait toujours de Guayaquil redoubla d'intensité.

Il sentait son aille ployer sous sa force. Au sol, la végétation revenait, par touffes de buissons, puis par petits bosquets. Mais il n'eut pas le temps de l'observer plus longtemps. Les météores s’agitaient, le vent soufflait maintenant en rafales.

Puis tout alla très vite, trop vite. En un rien de temps, le ciel fut pris de folie. Précédés de roulements de tonnerre, les nuages se rapprochèrent à une vitesse hallucinante. Il perdit de l’altitude mais il n’y avait rien d’autre à faire. Le sol était plat : se poser c’était à coup sûr ne plus pouvoir décoller, autrement dit une mort certaine. Mais l’aurait-il pu seulement, rien n’était moins sûr ! Il était bousculé à présent par les bourrasques ; le courant était tel qu’il ne maîtrisait plus aucun mouvement de son aile, ballotté comme un fétu de paille. Des éclairs zébrèrent le ciel. L’horizon s'était enténébré, on ne distinguait même plus le sol. Le tonnerre claqua violemment, il eut l'impression que le ciel allait s'entrouvrir et l’avaler ; sa dernière heure était arrivée, il pensa aux siens, à son village et envoya une prière au ciel.

Alors, dans cette air de fin du monde, d'un coup, les trombes d’eau se déversèrent en véritables torrents. Il était dans l’œil du cyclone. Les gouttes, froides et dures, lui criblaient le visage. De peur d’être projeté et fracassé au sol, dans un sursaut, il actionna son aile le plus fort possible. Soulevé dans les airs, il jeta toutes ses forces dans la lutte. Jamais il n’avait volé aussi vite. Il ne sentait plus ses muscles, il lui sembla être devenu un oiseau.

Alors que, à bout de forces, il allait lâcher prise, enfin la pluie et le vent se calmèrent. Aussi vite qu'ils étaient venus, les nuages s’effilochèrent avant de se retirer comme un rideau de théâtre pour découvrir un paysage nouveau.

Photo : Mark Littlejohn

La Découverte de Xénon, Raymond Alcovère, nouvelle, extrait.

Gros Textes éditions,  74 pages, 8 €, format 14 x 10 cm

Peut être commandé sur le site de l'éditeur :

https://grostextes.fr/publication/la-decouverte-de-xenon/

Ou bien :

raymond.alcovere@gmail.com

 

lundi, 29 juillet 2024

Trois couleurs mer

GLr5ZuAXcAAwN1o.jpgAvec tes yeux de braise
Tu as l'air Bretonne
ma fille.
Avec tes pieds abers,
ta langue d'Ys,
ta chevelure fontaine,
tu écris les destinées.
En te voyant si fraîche,
les guillemots des falaises
décollent à tire d'ailes
pour aller becter l'empyrée.
 
Jean Azarel
Extrait de "Trois couleurs mer"
Vient de paraître
Collection Grand Ours, L'Ail des ours / N° 24

vendredi, 26 juillet 2024

Eté

Le retour d'Ulysse, de Chirico.jpgCe feu qui nous précède dans l'été, comme une route déchirée. Et le froid brusque de l'orage. []
Je départage l'air et les routes. Comme l'été, où le froid de l'été passe. Tout a pris feu.
André du Bouchet
De Chirico, le retour d'Ulysse

mercredi, 24 juillet 2024

Méfiez-vous des romanciers

Victore HugoEn 1832, à la tête des conservateurs, le baron Thénard s'opposa farouchement au projet de Victor Hugo de réduire de 16 heures à 10 heures la durée du travail journalier des enfants. Thénard devint le "Thénardier", le couple d'aubergistes qui maltraite Cosette...