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vendredi, 01 novembre 2024

Le temps

Hubert Robert, vue de montagne avec glacier.jpg« Le temps ne fait que passer par moi, l’espace est son enveloppe. »

Philippe Sollers

Hubert Robert

dimanche, 27 octobre 2024

Seule l’impression

FYUzQgeXgAAUnG5.jpg« Les idées formées par l’intelligence pure n’ont qu’une vérité logique, une vérité possible, leur élection est arbitraire. Le livre aux caractères figurés, non tracés par nous, est notre seul livre. Non que les idées que nous formons ne puissent être justes logiquement, mais nous ne savons pas si elles sont vraies. Seule l’impression, si chétive qu’en semble la matière, si invraisemblable la trace, est un critérium de vérité et à cause de cela mérite seule d’être appréhendée par l’esprit, car elle est seule capable, s’il sait en dégager cette vérité, de l’amener à une plus grande perfection et de lui donner une pure joie. L’impression est pour l’écrivain ce qu’est l’expérimentation pour le savant, avec cette différence que chez le savant le travail de l’intelligence précède et chez l’écrivain vient après. Ce que nous n’avons pas eu à déchiffrer, à éclaircir par notre effort personnel, ce qui était clair avant nous, n’est pas à nous. Ne vient de nous-même que ce que nous tirons de l’obscurité qui est en nous et que ne connaissent pas les autres. »

Marcel Proust, Le temps retrouvé

samedi, 26 octobre 2024

Et c’est là, précisément, le roman

Felix Thiollier, Philippe Sollers« - Vous faites beaucoup de citations.
- Ce ne sont pas des citations, mais des preuves.
- Des preuves de quoi ?
- Qu’il n’y a qu’une seule expérience fondamentale à travers le temps. Formes différentes, noms différents, mais une même chose. Et c’est là, précisément, le roman. »
Philippe Sollers
Photo : Felix Thiollier (1899)

vendredi, 25 octobre 2024

Longtemps et soigneusement

Brassaï, Bernard-Marie Koltès"J'ai toujours pensé que, si l'on regarde longtemps et soigneusement les gens quand ils parlent, on comprend tout."
Bernard-Marie. Koltès
Photo : Brassaï, Paulette et André, 1949

jeudi, 24 octobre 2024

(Je n'y suis pour) Bergson

12105820.jpg« L’art de l’écrivain consiste surtout à nous faire oublier qu’il emploie des mots ».
 

22:47 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bergson

mercredi, 16 octobre 2024

Et à la mauvaise habitude de parler de soi

Marcel Proust, Jean Rochefort"Et à la mauvaise habitude de parler de soi et de ses défauts il faut ajouter, comme faisant bloc avec elle, cette autre de dénoncer chez les autres des défauts précisément analogues à ceux qu'on a. Or, c'est toujours de ces défauts-là qu'on parle, comme si c'était une manière de parler de soi, détournée, et qui joint au plaisir de s'absoudre celui d'avouer."
Marcel Proust

mardi, 15 octobre 2024

Caspar David Friedrich, peintre de l'infini

caspar-david-friedrich-navires-dans-le-port-le-soir-1828.jpgA voir ici ce docu Arte :

https://www.arte.tv/fr/videos/112225-000-A/caspar-david-friedrich-peindre-l-infini/

08:51 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : caspar david friedrich

dimanche, 13 octobre 2024

L'art de la conversation, René Magritte

Magritte

vendredi, 11 octobre 2024

Humour de Franz Kafka

KafkaPoséidon était assis à son bureau et comptait. L’administration de tous les océans représentait une somme de travail infinie. Il aurait pu avoir autant d’assistants qu’il aurait voulus, et il en avait beaucoup, mais comme il prenait sa charge très au sérieux, il recomptait tout lui-même, et ainsi les assistants ne lui étaient pas d’un grand secours. On ne peut pas dire que son travail le réjouissait, et il ne l’accomplissait à vrai dire que parce qu’il lui était imposé. Il avait déjà postulé souvent à des emplois plus joyeux (c’est ainsi qu’il s’exprimait), mais à chaque fois qu’on lui faisait différentes offres, il s’avérait que rien ne lui convenait mieux que son poste actuel. Il était aussi très difficile de trouver quelque chose d’autre pour lui. Il n’était bien sûr pas possible de l’affecter à une mer déterminée, car, sans parler du fait qu’ici aussi le travail comptable n’était pas moindre, mais seulement plus vétilleux, le grand Poséidon ne pouvait avoir qu’un poste de responsabilité. Et si on lui proposait un poste hors de l’eau, il se sentait mal rien qu’à se l’imaginer, son souffle divin s’accélérait, son buste d’airain vacillait. D’ailleurs on ne prenait pas ses plaintes vraiment au sérieux ; quand un puissant ne cesse de se lamenter, il faut essayer de faire semblant de lui céder, même dans les situations sans issue ; personne ne songeait vraiment à le suspendre de sa charge, car il avait été destiné depuis le début des temps à être le dieu des océans et devait le rester. Ce qui l’énervait le plus – et provoquait son insatisfaction à son poste –, c’était d’entendre parler des images qu’on se faisait de lui, comme celle par exemple où il conduisait sans cesse son char à travers les flots tenant son trident. Pendant ce temps-là, il restait assis au fond de l’océan et n’arrêtait pas de compter, cette activité monotone étant uniquement interrompue de temps à autre par un voyage à Jupiter, voyage dont il revenait d’ailleurs furieux la plupart du temps. Ainsi il avait à peine vu les océans, juste de manière fugitive lorsqu’il montait en se dépêchant à l’Olympe, et il ne les avait jamais réellement traversés. Il avait coutume de dire qu’il attendait pour cela la fin du monde, alors il y aurait bien un moment de calme où il pourrait encore, juste avant que tout s’achève et après avoir contrôlé son dernier compte, faire rapidement un petit tour.
"Poséidon" dans "La Muraille de Chine", Folio

20:06 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka

lundi, 07 octobre 2024

Justesse de Sartre sur Kafka

Kafka, Jean-Paul Sartre"Son univers est à la fois fantastique et rigoureusement vrai."

dimanche, 06 octobre 2024

Je suis un imbécile

70942215_2383774325010283_3849094328546754560_n.jpgDernièrement,
J’ai rencontré un monsieur
qui se vantait d'être un imbécile.
Il disait :
"Je suis un imbécile ! "
Je lui ai dit :
"Monsieur ... c'est vite dit ! "
Tout le monde peux dire :
"Je suis un imbécile !"
Il faut le prouver !
Il m'a dit :
"Je peux ! "
Il m'a apporté les preuves de son imbécillité,
Avec tellement d’intelligence et de subtilité,
Que je me demande s’il ne m'a pas pris pour un imbécile !

Raymond Devos
 

Le temps...

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18:30 Publié dans humour, Insolite | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : miss.tic

mardi, 01 octobre 2024

L’ÉTONNANTE ORIGINE DU MOT « CLOCHARD »

461344111_9069904946377559_8576656194395581047_n.jpgAttesté depuis le XIXe siècle seulement, le terme « clochard » désigne, selon la neuvième édition du Dictionnaire de l'Académie française, une « personne qui n’a ni domicile ni travail, et qui vit d’expédients ».
Étymologiquement, ce mot nous vient du verbe « clocher », lui-même issu du latin cloppicare, qui signifie boiter. De ce verbe, sont aussi nées les expressions « clopin-clopant » ou « marcher à cloche-pied ». Bref, quand quelque chose cloche, c’est que ça ne va pas bien droit !
Dans les années 1830, l’usage du terme « clochard » va nettement se développer. Cette popularisation va avoir lieu au sein du plus grand marché de Paris, point central du ravitaillement de la capitale : les Halles.
Comme dans la plupart des marchés français, la cloche était alors utilisée pour annoncer l’ouverture et la fermeture du marché. Si les marchands et les clients étaient surtout intéressés par le coup de cloche d’ouverture des ventes, les indigents et les mendiants du centre de la capitale attendaient impatiemment celui marquant la fermeture du marché. Ainsi, ils pouvaient se ruer vers les restes de victuailles laissés par les exposants du plus gros marché de Paris. Aussi, leur ponctualité face au son de cloche et le rapprochement avec le verbe « clocher » leur vaudront très vite le surnom de « clochard »
Source Paris ZigZag

10:10 Publié dans Info, Insolite | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 28 septembre 2024

Quand serai-je rendu à mon état primitif de fils du soleil ?

Le Saut dans le videQuand serai-je rendu à mon état primitif de fils du soleil, me demandai-je. Je repensais au vieil homme. Juste avant qu’il disparaisse, je lui avais demandé : « Mais qui êtes-vous ? » « Le Philosophe Inconnu » m’avait-il répondu, en me glissant une lettre dans la main : « Gardez-la précieusement, vous la lirez plus tard, le jour où vous en sentirez le besoin. »
Je n’eus aucune peine à trouver la lettre, avec ces simples mots : « Il n’y a pas d’autre mystère pour arriver à cette sainte initiation que de nous enfoncer de plus en plus dans les profondeurs de notre être, et de ne pas lâcher prise tant que nous ne sommes pas parvenus à en sentir la vivante et vivifiante racine. Un jour, vous découvrirez que chaque instant est unique ; ensuite, rien ne vous retiendra plus. »
Un autre philosophe, celui qui a toujours été mon guide, a écrit : « L’esprit ne gagne sa vérité qu’en tant qu’il se trouve dans le déchirement absolu. »
Aller jusqu’au fond. Je n’y étais pas arrivé encore. Sinon, je ne pourrais pas m’en sortir. Pour accéder à l’indemne, au nom damné, il fallait traverser tous ces cercles, les vivre.
Extrait du "Saut dans le vide" : livre d'artiste de Claude-Henri Bartoli et Raymond Alcovère, mars 2024

mercredi, 25 septembre 2024

Temps

Héraclite, Lothar ReichelLe temps est un enfant qui joue
Héraclite
Photo : Lothar Reichel

mardi, 24 septembre 2024

Oiseau

Emmanuel Levinas, Marcus Cederberg« Dans chaque mot se trouve un oiseau aux ailes repliées, qui attend le souffle du lecteur. »
Emmanuel Levinas
Photo : Marcus Cederberg

mercredi, 18 septembre 2024

L'amour fou

Inox Lord.jpg« La beauté convulsive sera érotique-voilée, explosante-fixe, magique-circonstancielle ou ne sera pas. »
André Breton, L'amour fou
Photo : Inox Lord

Le jour de...

Couv Noir et Blanc 1991.jpgPremier texte publié : "Le jour de..." en mars 1991 dans Noir et Blanc Magazine, n° 12.
Extrait :

Jours de sang, de glace et de feu où j’ai commencé à comprendre mon destin. Il est cinq heures et demie du matin. Je lis Mémoires sauvés du vent de Richard Brautigan…  La fenêtre est ouverte sur la  nuit, elle remplit la pièce de son odeur, de ces bruits d’oiseaux et de réveil matinal. Des voitures, citadelles de l’ennui, circulent déjà. Six heures un quart, le livre est fini, le jour levé. Le chant des oiseaux se détache dans de la ouate, je suis fatigué, j’aime cette sensation de lourdeur, la tête pleine de rêves, de fragments de rêves, de désirs, d’envie de vivre. Parfois, l’avenir m’apparaît avec netteté, je pense à toi. Le cri d’un goéland, une torpeur fraîche.

18:24 Publié dans Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 16 septembre 2024

Le grand sommeil

GOH5SgBWQAAD1jm.jpgIl était environ onze heures du matin, à la mi-octobre, le soleil ne brillait pas et une pluie forte et pénétrante s’annonçait dans la clarté des collines au pied des montagnes. Je portais mon costume bleu poudre, avec chemise, cravate et pochette bleu foncé, brogues noires, chaussettes de laine noire à motifs bleu foncé. J’étais net, propre, rasé, je n’avais pas bu et je n’avais pas honte qu’on le sache. J’étais tout ce que doit être un détective privé élégant. Je rendais visite à quatre millions de dollars.
Début du Grand Sommeil, de Raymond Chandler, film de Howard Hawks ce soir sur Arte...

samedi, 14 septembre 2024

La découverte de Xénon (vient de paraître)

couverture simple la Découverte de Xénon.jpgVient de paraître (juin 2024) :
La découverte de Xénon, nouvelle.
Début du texte :
Dans des temps très anciens, la terre de Guayaquil était cernée par une lande marécageuse peuplée d’oiseaux, d’insectes et de crocodiles. Jamais un humain ne l’avait traversée. La progression y était trop dangereuse parmi les eaux boueuses, les marais et les sables mouvants.
Heureuse enclave au milieu de cette désolation, Guayaquil s’ordonnait autour d’un pic rocheux prolongé au sud par un plateau. Une rivière arrosait les jardins étagés au pied de la montagne. Puis, lande et forêt s’étalaient jusqu’aux limites du monde connu. Au-delà, de toutes parts, on ne distinguait qu’une immense étendue verte, apparemment infinie. Etait-ce l’influence de cette crête rocheuse, en tout cas, un microclimat sec et tonique rendait la vie supportable et même agréable à Guayaquil.
Les rares intrépides qui s’étaient aventurés hors des limites du village n’en étaient pas revenus.
Personne du reste ne se plaignait de cet isolement, les habitants de Guayaquil vivaient heureux et en paix. Les années passant, la coutume était devenue la loi et il était strictement interdit de franchir les frontières dessinées par la nature. Seuls quelques esprits romanesques imaginaient d’autres humains. En tout cas, s’ils existaient, ils n’avaient jamais pu parvenir à Guayaquil.
Xénon avait seize ans. Enfant chétif et même maladif, il était d'abord resté à l’écart des jeux violents et brutaux de son âge, plutôt enclin aux plaisirs du rêve et de l’imagination. Puis, sans que l’on sache pourquoi, vers douze ans, il avait recouvré la santé, son corps s’était raffermi et développé. Il avait alors rattrapé le temps perdu, se livrant sans relâche aux exercices physiques. Et rapidement, il gagna une stature et une force remarquables.
De ces années de jeunesse, il avait conservé une maturité intellectuelle et une imagination bien supérieures à la moyenne. En outre, par l’aspect quasi miraculeux de ce qu'il fallait bien appeler sa guérison, il était généralement considéré comme chanceux, voire comme un porte-bonheur par certains.
Toujours il avait été fasciné par les limites du monde. « Impossible que la vie s’arrête aux marécages ! » « Il doit bien y avoir un ailleurs ! » répétait-il. L’idée de partir à sa découverte l’obsédait. Fasciné par les oiseaux, il les observait sans cesse. Jusqu’au jour où il eut cette idée : « C’est par les airs qu’il faut voyager ! »
Couverture : Laure Scheffel
Gros Textes éditions, 74 pages, 8 €, format 14 x 10 cm
Peut se commander sur le site de l'éditeur :
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