mardi, 06 août 2024
Wandering Chief
19:46 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, wandering chief
vendredi, 12 avril 2024
La Bête
Avec Claude-Henri Bartoli, un compagnonnage d'une vingtaine d'années : ici la couverture d'une de mes nouvelles : La Bête (parue sous le titre : Le Diamant du boa, dans le recueil Doubles), illustrée par Claude en 2010.
18:43 Publié dans Doubles, Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claude henri-bartoli, doubles
jeudi, 31 août 2023
L'espace s'est ouvert
Je reviens du Lido, mer déchaînée, ciel gris vert, écume bondissante, pêcheurs luttant contre la lame. Il soufflait un vent de folie sur la lagune, tout était mouvement. Là se dévoile l’écriture penchée des nuages. J’ai atteint à cet instant le bonheur parfait. Rien de fixe, de figé, la nature rendue à sa vérité première, toujours croître et renouveler ce qu’elle a créé. L’orage éclaire, explose les repères, le savoir mûrement acquis en une épiphanie. Déchaînement de forces, de désirs. Tout ce que l’on devinait, craignait ou espérait éclate. Le zigzag des éclairs, le grand remuement des vagues, tout est lumière qui vient d’en haut et pénètre en nous. L’univers est une danse, une transe ; je suis alors en pleine sympathie avec ma nature.
J’aime me promener dans la lagune, matière informe, ni mer, ni terre, sable, étangs, eaux poissonneuses, sel, friselis de vent mêlés et gris perlé, elle capte toutes les couleurs du monde et les rend plus douces, plus nobles, avec au printemps ces marées de coquelicots entourées de fusains dans le labyrinthe des canaux. Les fleurs s’appellent les unes les autres, se répondent. Tout se lie et se retourne dans un feu d’artifices carmin, un tournoiement d’étincelles. Je caresse la lumière du soir sur une branche de cerisier. Je suis la substance colorée de la nature. Au loin, la couronne des Dolomites, puissante et apaisée. Puis en lueurs ombrées, la nuit se dissimule avant d’éclater enfin et échancrer la terre. Les convulsions du monde s’estompent. Je fais l’amour avec la nuit ; elle me livre ses secrets ; je bascule dans un autre monde, plus pur, plus vaste, plus vrai.
Photo de Maurizio Raffa
19:09 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
mercredi, 24 mai 2023
Un article sur Doubles dans l'Agglo Rieuse...
12:02 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
samedi, 06 mai 2023
A travers le corps
Depuis longtemps je savais qu’un événement incommensurable allait arriver. Puis, un été chassant l’autre, une langueur s’est installée. À présent, me voici étrangement calme. Mais il faut commencer au début…
J’ai vécu longtemps à l’écart du monde. Heureuse atmosphère de l’école, bavardages incessants, rires, rêves, jeux, désirs partagés. J’ai souffert de quitter mes parents puis j’ai aimé cet enseignement magique, les histoires qu’on nous racontait, tous ces récits merveilleux, et la musique. La musique est comme la rêverie, la pensée, un supplément d’âme, un univers où se déploie, libre, convulsive, passionnée, la beauté du monde.
Ici, le temps n’est jamais froid. Les étés sont brûlants mais les murs épais apportent une bienfaisante fraîcheur, ondulations du vélarium sous le vent tiède. Et la terre regorge de fruits délicieux sous le soleil bouton d'or.
Ma mère jouait de la harpe avant que je m’endorme, ses mains étaient des mouettes, un froissement d’ailes. J’apercevais la mer et la côte en échancrures, les oliviers vert tendre sur la terre rouge, les grenadiers, lilas et sycomores en taches plus sombres sur l’horizon. J’aimais ce dialogue des couleurs, le vol écarquillé des papillons et les senteurs fuchsia de l’été.
J’ai vécu dans cette école à l’abri de la misère du monde. Étrange et sculpturale paix. J’ai lu, des années durant, les vieux textes, écouté les légendes et les épopées vertigineuses. Les témoignages de mes ancêtres, leurs voyages merveilleux...
Sur cette mer qui n’en est pas une, les nuits de lune, j’aimais glisser sur une barque et rêver aux étoiles. Flotter sur l’onde comme un nénuphar, fleur de lotus détachée du monde et pourtant reliée à lui.
Et puis, de loin en loin, un je ne sais quoi d'autre traversait mon corps, mon corps et mon âme mêlés, j'aimais bien cette sensation, là je me sentais vivre.
10:22 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, auguste renoir
samedi, 15 avril 2023
Le Mystère des cathédrales
12:07 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
vendredi, 31 mars 2023
Tempo impetuoso d'estate
La nuit, avec ses yeux de masque africain, plombe le ciel. Ville fleuve, embuée dans son liquide initial. Réalité floue, organique...
Antonio Vivaldi, seul à la pointe de la Salute, rêve. Femmes allongées, lascives. Corps huilés. Entremêlements. Anna Giro trône, au milieu de ce harem. Vibrante, luisante, épanouie. Elle danse, effrontée, provocante. Antonio est là, près d’elle. D’un geste, elle l’empêche d’approcher. Bientôt il va l’entourer. Lui, le prêtre roux, au visage si fin, si frêle en apparence. Amant incomparable. Ses doigts sont des caresses. Elle s’envole. L’air épouse ses formes.
Quand il la voit, il entend la musique, elle s’écrit. Staccato, bassons, ombres boisées, legato, violoncelles, pizzicato. L’orchestre se déchaîne. Elle ne cesse de tourner. Son rire tinte comme du verre brisé. Ses gestes, furtifs, accomplis, parlent une langue muette : abandon, luxure, jouissance. Elle sera un jouet entre mes mains tout à l’heure, elle joue à donner cette illusion. La netteté d’esprit cause aussi la netteté de la passion ; c’est pourquoi un esprit grand et net aime avec ardeur, et il voit distinctement ce qu’il aime.
09:29 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, claude monet
vendredi, 03 mars 2023
Wandering chief
14:11 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
vendredi, 24 février 2023
Le diamant du boa
15:06 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
samedi, 18 février 2023
Une interview à propos de "Doubles" sur Divergence FM
A écouter ici :
https://divergence-fm.org/podcasts/raymond-alcovere-et-ses-doubles/
19:23 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, divergence fm
vendredi, 17 février 2023
Arrêt aux pages : Nathalie Bouly reçoit Raymond Alcovère
Arrêt aux pages : Nathalie Bouly reçoit Raymond Alcovère
(attention au petit bug, démarrer l'écoute à 0' 37'')
14:54 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, nathalie bouly
vendredi, 10 février 2023
Si tu le souhaites bien sûr
Richard Madden, l’écrivain célèbre, loue chaque année un chalet dans le Jura suisse, seul, isolé, afin de travailler en paix. C’est une région plutôt désertée des touristes, surtout au début décembre. Il descend seulement à la ville une fois par semaine, pour faire des courses.
Au moment de rentrer ce jour-là, il rencontre un employé des postes. Un courrier d’Amérique du Sud vient d’arriver pour lui. Sur le chemin du bureau, il entre dans une boutique, croise des connaissances, s’arrête boire un verre. Au bout du compte, il quitte la petite ville une heure plus tard que prévu.
Les premiers flocons de neige apparaissent alors qu’il prend la route. Il n’y a pas grand risque, son chalet n’est qu’à une douzaine de kilomètres. Pourtant le temps change vite en cette saison. Déjà, les flocons s’épaississent puis une bourrasque se lève. En quelques minutes, une tempête de neige s’abat sur la montagne : un véritable blizzard.
Dans un des derniers virages avant le chalet, la voiture de l’écrivain dérape, et après un tête à queue, plonge dans le ravin, près de cent-cinquante mètres plus bas. Le lendemain, on découvre l’épave de son véhicule, son cadavre déchiqueté, et dans ses affaires, cette lettre :
Mon cher Richard,
Tu dois être étonné de recevoir aujourd’hui de mes nouvelles après tant d’années de silence et mon brusque départ, il y a sept ans. Je pense, qu’après avoir lu cette lettre, tu en comprendras mieux les raisons.
Tu n’as pas oublié, j’en suis sûr, “ nos jeunes années ”. On écrivait tous les deux, surtout des contes fantastiques, c’était notre passion. Ton écriture a évolué, tu as connu le succès, je t’en félicite.
Quant à moi, il en a été tout autrement...20:49 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
jeudi, 26 janvier 2023
Une interview à propos de "Doubles"
A écouter ici une interview par Jean Pierre Phaure sur RCF à propos de mon recueil de nouvelles "Doubles", ainsi que d'autres émissions autour du thème de la Méditerranée : René Fregni, Jean Giono, Rimbaud et Cézanne...
09:29 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
mardi, 24 janvier 2023
Une lecture de "Doubles"
Ce petit (par la taille) livre est une merveille ! Tout au long de ces 20 nouvelles, Raymond Alcovère vous emmène dans des mondes fantastiques (sont-ils vraiment réels ?) dont vous découvrirez la destination si vous vous laissez porter par son imagination. "Je est un autre", assurément !
Annick Jeanjean
11:59 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
Une lecture de "Doubles"
Ce petit (par la taille) livre est une merveille ! Tout au long de ces 20 nouvelles, Raymond Alcovère vous emmène dans des mondes fantastiques (sont-ils vraiment réels ?) dont vous découvrirez la destination si vous vous laissez porter par son imagination. "Je est un autre", assurément !
Annick Jeanjean
11:59 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
vendredi, 20 janvier 2023
Des fourmis grouillent, c'est tout
Tcheng vivait en Chine au temps des Cinq dynasties et des Dix royaumes. Soldat parfois ombrageux, fier et indiscipliné, il ne dédaignait pas l’alcool de riz, ni courir le jupon. Orphelin dès le plus jeune âge, il avait appris à se défendre, pourtant il ne pouvait cacher longtemps ce qu’il avait sur le cœur. Jamais il n’avait été ni se serait hypocrite, ou vaniteux. L’air de la liberté, il en avait besoin pour vivre ; et surtout il aimait se regarder en face sans honte.
Un jour où il avait trinqué plus que de raison, alors que rien ne le laissait supposer, le rassemblement fut sonné. Pas encore dégrisé, au premier commandement un peu sec, il réagit vivement, s’emporta, traitant ses supérieurs de bons à rien, de profiteurs. Clamant haut et fort que non seulement les soldats étaient les seuls à risquer leur peau, mais qu’ils ne récoltaient jamais que les miettes de la victoire. Les gradés sentirent le danger de laisser se répandre de telles idées. Réplique immédiate : Tcheng fut chassé de l’armée avec pour tout bagage une volée de coups de bâton.
17:41 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
samedi, 14 janvier 2023
Ricardo Almotasim
12:14 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
vendredi, 06 janvier 2023
Loin de la vie des marionnettes
Léo marche dans les rues de la ville, c’est le début de l’été. Légèreté partout, les nuages moutonnent. Il imagine les hommes qui vivaient là, il y a trois mille ans. Pas si différents sans doute, avec l’envie d’une caresse sur la peau, d’une fille, du vent…
Là, tout le monde court, la solitude en bandoulière, et des mots improbables s’enfuient dans tous les sens, happés par l’air moite. On dirait qu’ils font semblant. Des somnambules. Leurs corps ne sont pas libres, c’est évident. Ils jouent un rôle, mal pour la plupart. Mâchoires serrées, visages fermés. On les a persuadés qu’en allant vite ils seraient gagnants, mais ils ne savent plus pour qui ils courent, ni pourquoi. Bien déguisés, mais la contrainte, le faux transpirent sous l’uniforme. Nouveauté postmoderne, ils construisent eux-mêmes leur mise en scène. Avec persévérance, détermination : un bel esprit de corps.
Léo a envie de silence. D’ailleurs, tout se ralentit dans sa tête, malgré la vitesse autour. Le silence est magique. Le silence est lumière. Je voudrais voir le soleil rouge sang plonger dans la mer, sentir les embruns fouetter mon visage, le picotement salé de la Méditerranée. Partir. Loin de la vie des marionnettes...
14:37 Publié dans Doubles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles, hengki koentjoro
lundi, 26 décembre 2022
Wandering chief
L’homme — un agent des services britanniques, installé dans une maison de thé face au débarcadère, observe le va-et-vient des passants, dans une obscurité de glaïeuls. Lent balancement des jonques en guirlande sur la baie.
Enrôlé dans l’armée hollandaise, il a rejoint Batavia, sur l’île de Java, au mois de juin. Son détachement a été envoyé en pleine jungle. Forêt étouffante, dévorée de palétuviers, banians aux racines tressées dans la glaise mais aussi entraînement, discipline, marches forcées et chaleur suffocante.
Un de ses camarades, français comme lui, n’a pas supporté ce régime. Emporté par la malaria en trois jours, il fallait l’enterrer au plus vite. L’homme, porté volontaire, a lui-même creusé le trou. Par peur des miasmes, l’unique sentinelle se tenait à l’écart. Après avoir pioché sous le soleil ardent, profitant d’un moment d’inattention du garde-chiourme, il a détalé. Huit jours durant, il s’est nourri de bananes, de noix de coco, fuyant les habitations. Enfin, il a atteint Semarang, l’autre port de l’île, où il a établi un contact, fait son rapport.
Il a rendez-vous le soir même dans une fumerie d’opium...
17:49 Publié dans Doubles, Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles
dimanche, 18 décembre 2022
Comédie humaine
14:35 Publié dans Doubles, Nouvelle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : doubles