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jeudi, 15 juin 2006

Vive le sketch haché !

Sévère mais juste
Hier soir, je rentre chez moi... Qu'est-ce que j'apprends ?
J'apprends que le chat avait mangé la pâtée du chien...
Ah, mon vieux ! J'ai mis le chat dehors.
Là-dessus, qu'est-ce que j'apprends ?
J'apprends que le chien avait mangé la côtelette de ma femme...
Ah, mon vieux ! J'ai mis le chien dehors.
Là-dessus, qu'est-ce que j'apprends ?
Que ma femme avait mangé mon beefsteack.
Ah, mon vieux !... J'ai mis ma femme dehors.
Là-dessus, qu'est-ce que je découvre ?
Que le lait que j'avais bu le matin était celui du chat.
Ah, mon vieux !... J'ai fait rentrer tout le monde...
Et je suis sorti.
Sévère... mais juste.

Alimenter la conversation
Mesdames et messieurs,
avez-vous remarqué qu'à table les mets
que l'on vous sert vous mettent les mots à la bouche ?
J'en ai fait l'observation
un jour que je dînais seul.
A la table voisine...
il y avait deux convives qui mangeaient
des steaks hachés...
Et tout en mangeant,
ils alimentaient la conversation.
Au début du repas, tandis que l'un parlait,
l'autre mangeait ... et inversement !
L'alternance était respectée.
Et puis...
les mets appelant les mots
et les mots les mets...
ils se sont mis à parler et à manger
en même temps :
" Ce steak n'est pas assez haché disait l'un ",
" Il est trop haché pour mon goût disait l'autre ! ".
Les mots qui voulaient sortir
se sont heurtés aux mets qui voulaient entrer...
(Ils se télescopaient !)
Ils ont commencé à mâcher leurs mots et
à articuler leurs mets !
Très vite, la conversation a tourné au vinaigre.
A la fin, chacun ayant ravalé ses mots
et bu ses propres paroles,
il n'y eut plus que des éclats de " voie " digestive
et des " mots " d'estomac !
Ils ont fini par ventriloquer...
et c'est à qui aurait le dernier rôt !
Puis l'un d'eux s'est penché vers moi.
Il m'a dit :
" Monsieur, on n'écrit pas la bouche pleine ! "
Depuis, je ne cesse de ruminer mes écrits !
Je sais...
Vous pensez :
" Il a écrit un sketch alimentaire,
un sketch haché ! "
Et alors ?
Il faut bien que tout le monde mange !

Raymond Devos

14:15 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1)

C'est une question de temps

« J'ai le pied gauche qui est jaloux du pied droit. Quand j'avance le pied droit, le pied gauche, qui ne veut pas rester en arrière… passe devant… le pied droit en fait autant… et moi… comme un imbécile… je marche. »

Premier texte écrit. La Mer. J'ai commencé à l'improviser en arrivant à Biarritz (en tournée dans les villes-casinos avec la compagnie Jacques Fabri dans les années 1950, ndlr). On s'attendait à voir la mer, elle était houleuse, on est rentré dans un restaurant, le garçon m'a demandé : « Qu'est-ce que vous voulez ? », je lui ai dit : « Je voudrais voir la mer. » Alors il me dit : « Vous ne pouvez pas monsieur, elle est démontée. » « Vous la remontez quand ? » « C'est une question de temps. » La vie m'a donné ces quatre répliques. Une révélation ! J'ai compris que l'articulation comique était là : un mot à double sens, un malentendu, une réponse à côté et tout cela fait de l'absurdité.

Raymond Devos

13:42 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 14 juin 2006

Correspondances

Au fond, c'est triste à dire, la troupe à Domenech est à l'image de la France : atone, poussive, sans enthousiasme, avec un vieux chef à la baguette, incapable de changer de jeu, à l'identique de la classe dirigeante qui ne parvient pas à changer de discours ni de politique.

Comme notre pays qui ne compte plus guère à l'échelle de la planète, les Bleus sont devenus une équipe ordinaire, à la recherche de ses exploits passés. Bref, quand ça va mal, tout va mal. Et le football aussi.

Pierre Taribo, L'Est républicain

13:37 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (2)

La Coupe du Monde en direct

Malgré le soutien psychologique d'Amélie Mauresmo (qui s'occupe de la préparation mentale des joueurs français), le match nul France-Suisse s'expliquerait par la présence dans les tribunes du Premier ministre Dominique de Villepin... (A lire sur desinformations.com)

Par contre il n'y aurait aucun rapport avec le départ de Serge July de Libération.

 

07:40 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (6)

Le ciel de cette ville est bas

Le ciel de cette ville est bas. Il est sur les pistes d'ocre blonde et de latérite, sur les trottoirs, dans les nombreux bars et buvettes, sur les déhanchements des filles de petite vertu, dans les fumées des viandes boucanées sur les étals posés à même le sol, qui cuisent à la braise dans les rues commerçantes au milieu des mouches et des miasmes fétides, dont les relents empestent les maisons des quartiers vétustes et attirent les quelques rares chats et chients errants qui rôdent autour, avant d'être transformés en viande des jours sans nourriture. Ce ciel est omniprésent, à hauteur d'homme.

Bona Mangangu, Kinshasa, Carnets nomades, l'Harmattan.

07:23 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 13 juin 2006

Goal !

La question du jour : Pourquoi les écrivains footballeurs (Montherlant, Camus, Nabokov) jouaient-ils tous goal ?

09:44 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (24)

dimanche, 11 juin 2006

Concours de nouvelles

Ici, un répertoire assez complet avec des liens des concours de nouvelles

samedi, 10 juin 2006

La Chevelure

medium_parisiennes_in_algerian_dress.jpgO toison, moutonnant jusque sur l'encolure!
O boucles! O parfum chargé de nonchaloir!
Extase! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir!

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique!
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour! nage sur ton parfum.


J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève!
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts:

Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où l'autre est enfermé;
Et mon esprit subtil que le roulis caresse
Saura vous retrouver, ô féconde paresse,
Infinis bercements du loisir embaumé!

Cheveux bleus, pavillon de ténèbres tendues
Vous me rendez l'azur du ciel immense et rond;
Sur les bords duvetés de vos mèches tordues
Je m'enivre ardemment des senteurs confondues
De l'huile de coco, du musc et du goudron.

Longtemps! toujours! ma main dans ta crinière lourde
Sèmera le rubis, la perle et le saphir,
Afin qu'à mon désir tu ne sois jamais sourde!
N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde
Où je hume à longs traits le vin du souvenir?

Baudelaire, La chevelure

Renoir, Parisiennes habillées en algériennes, 1872

07:09 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Littérature

jeudi, 08 juin 2006

Un beau matin

Un beau matin, l'un d'entre nous n'eut plus de noir, et l'impressionnisme est né

Renoir

21:14 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

Les étoiles autour de la beauté de la lune

medium_samary_grand.jpgLes étoiles autour de la beauté de la lune

cachent de nouveau leur visage brillant

maintenant que la pleine lune éclaire de tout son éclat

la terre sombre.

... Sur l'eau fraîche,

... le vent qui souffle chante dans les branches vertes

et dans les feuilles à qui il donne vie

coule un profond sommeil.

... Viens, Cypris,

et dans les coupes d'or, avec grâce,

prépare pour les convives le nectar

que tu serviras.

Sapho

Renoir, Portrait de Jeanne Samary (1877)

19:54 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)

L'imposture

"Si la poésie n’a pas bouleversé notre vie, c’est qu’elle ne nous est rien. Apaisante ou traumatisante, elle doit marquer de son signe ; autrement, nous n’en avons connu que l’imposture."
Andrée Chédid, Terre et Poésie, 1956.

(Lu sur le blog de Myriade)

19:40 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Tsunami sur l'Elysée

Renvoi du co-auteur du livre qui attaque Villepin

19:08 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2)

mercredi, 07 juin 2006

Concours de BD Salmigondis

Infos ici

23:12 Publié dans BD | Lien permanent | Commentaires (0)

Eros aux doigts de rose

Sur le site de JLK, une belle interview de Alina Reyes, qui vient de sortir  "Carnet de Rrose" chez Robert Laffont.

20:30 Publié dans Interview | Lien permanent | Commentaires (0)

Le caractère d’un homme fait son destin

Cette citation célèbre de Démocrite m'est venue à l'esprit en lisant l'excellente interview de Duong Thu Huong sur le site de Calou

Pardon pour cette interruption de l'image...

Indépendante de ma volonté... Depuis le 13 mai, il m'était impossible de publier la moindre note ; les commentaires n'apparaissaient pas non plus... Aucune explication de Haut et fort ; jusqu'à aujourd'hui, où inexplicablement ça remarche ; tant mieux, et bonjour à tous !

15:39 Publié dans Actu | Lien permanent | Commentaires (6)

dimanche, 28 mai 2006

Claude Corbier, derniers travaux photographiques

medium_carton_6_3.2.jpgAu restaurant "LE 6", quartier des Beaux-Arts à Montpellier, 55 rue de la Cavalerie, du 18 mai au 12 juin. Vernissage le 18 mai à partir de 19 h 30.

Contacts 

LE 6 : 04 99 58 18 91.

Claude Corbier : 06 08 57 86 38

20:26 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 13 mai 2006

Vive la liberté !

Le régime est toujours de boue, comme l'écrivait "Le canard enchaîné" il n'y a pas longtemps !

Voir l'édito du Monde du jour

18:06 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (13)

vendredi, 12 mai 2006

Le corbeau

Et le corbeau, immuable, est toujours installé sur le buste pâle de Pallas, juste au-dessus de la porte de ma chambre; et ses yeux ont toute la semblance des yeux d'un démon qui rêve; et la lumière de la lampe, en ruisselant sur lui, projette son ombre sur le plancher; et mon âme, hors du cercle de cette ombre qui gît flottante sur le plancher, ne pourra plus s'élever, - jamais plus!
Edgar Poe (traduit par Charles Baudelaire)

Les tribulations dans Paris d'un argentin

medium_image.jpgFeuilleton en 12 épisodes de Ricardo Mosner à partir du dimanche 14 mai
aux "Papous dans la tête" le dimanche à 12h45 sur France Culture 93.5