mardi, 14 mars 2006
Loin d'être une expérience...
C’est que, loin d'être une expérience, comme on nous l’a affirmé, une nouvelle mouture du Contrat première embauche (CPE) pourrait être généralisée au beau milieu de l'été, au moment où les syndicats sont les plus vulnérables. C'est ce qu'affirmait déjà Le Canard Enchaîné du 15 février. Et ce que Dominique de Villepin aurait affirmé lors d'un dîner, le 8 février. Un CPE peu ou prou modifié aurait ainsi vocation à devenir le contrat de travail unique... qui mettrait fin à l'embrouillamini des multiples contrats plus ou moins précaires. Ainsi, l'exception deviendrait la règle, sous prétexte qu'il y a trop d'exceptions ! On comprend mieux que les syndicats de salariés musclent leur riposte et soutiennent les journées d’action étudiantes d’aujourd’hui et de jeudi, avant les manifestations de samedi qui fonctionneront comme point d’orgue de cette mobilisation.
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Les sensations
"Les sensations formant le fond de mon être, je crois être impénétrable" Cézanne.
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lundi, 13 mars 2006
Napoléon, de Gaulle, Platini !
Ces photos sont mes notes de voyage. Elles se veulent constats plus qu’analyses ou jugements. L’oeil touche par les sens et non par les idées, même si parfois les uns nourrissent les autres. S’il est vrai que la photographie peut montrer le monde, surtout quand il change, il est difficile de faire le portrait d’une Chine qui bouge si vite. L’image risque d’être floue et même contradictoire. Dans les rues et les villages où j’ai beaucoup marché, un coup d’oeil est souvent démenti par le suivant, celui d’hier par celui d’aujourd’hui. Mais passer d’un monde dans un autre stimule la curiosité. Les surprises du promeneur en Chine seront aussi, je l’espère, celles du lecteur tournant ces pages où les face-à-face, dans un jeu de miroir et de contrastes, ignorent volontairement chronologie et géographie. La Chine est ici en noir et blanc. Mais tout n’y est pas noir. Ni rose… Ni rouge non plus. Le communisme, on en parle davantage à Paris qu’à Shangai. Les Chinois aiment se comparer au bambou qui plie sans se rompre. Je les ai vus se plier sous la dure férule de Mao qui voulait les libérer à jamais du profit et des inégalités. Aujourd’hui, nous les voyons portés par une vague nouvelle, celle de l’argent roi, du commerce et du jeu où ils ont toujours excellé. Ce déferlement du modernisme venu de Taiwan et de Hong Kong réveille en même temps les vieilles croyances bannies par Mao. Peut-on dire alors qu’en Chine tout bouge et rien ne change ? Que le maoïsme ne fut qu’une parenthèse ? Peut-on parler de pérennité ? Ces surdoués du capitalisme ont réussi le prodigieux boom économique qui fascine notre vieux monde et permet à la multitude chinoise de gravir les montagnes sacrées de la consommation. Simultanément, les beautés d’une culture millénaire semblent s’effacer sous nos yeux. Avons-nous le droit de nous en attrister alors que, malgré les laissés-pour-compte, nous n’avons pas rencontré un Chinois qui regrette les années Mao ? Et pourtant, tout l’Orient que nous aimions pour la permanence des choses et de l’esprit se mue brusquement en un occident extrême, dans une course qui est sans doute le film accéléré de la nôtre. Si nous savons peu de la Chine, nous savons ce que nous y aimons, et d’abord l’intensité de la vie. Mais le Chinois de la rue, que connaît-il de nous ? Un Shanghaien m’abordant un jour sur le Bund me dit fièrement : « Moi je connais trois Français : Napoléon, de Gaulle, Platini !»
Texte et photographie : Marc RIBOUD
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Le Festival des Voix de la Méditerranée n'aura pas lieu
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Forza
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dimanche, 12 mars 2006
Lire et relire
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Nouvelles de Chine
Ci dessous la chronique de Bernard Guetta, hier matin, sur France Inter à propos du discours de Wen Jiabao au parlement chinois.
Texte de la chronique :
Si ce n'était pas une autocritique, ça y ressemblait. Ouvrant, hier, la session annuelle du Parlement chinois - 2927 délégués dont la fonction essentielle est d'entériner les décisions de la direction communiste -, le Premier ministre Wen Jiabao a promis de mieux répartir les bénéfices de la croissance afin, a-t-il dit, que « l'ensemble de la population partage les fruits de la réforme et du développement ».
C'était dire que ce n'est pas le cas aujourd'hui et ce l'est même si peu que 87 000 manifestations de mécontentement, protestations collectives et, parfois, émeutes, ont été officiellement recensées l'année dernière dans les campagnes. La colère gronde parmi les paysans chinois, 800 millions de personnes, 60% de la population, car, en trente années de croissance économique continue, deux Chine se sont créées - celle des grandes villes et, surtout, de la côte, en plein boom, et celle des campagnes, abandonnées à leur sort et traitées en réservoir de main-d'oeuvre bon marché fuyant la misère.
A côté de ce qui se passe dans cette autre Chine, Dickens et Zola n'avaient rien vu et la tension sociale est devenue si grande dans ce pays, si menaçante pour sa stabilité et la pérennité du régime communiste, que Wen Jiabao n'a pas hésité à énumérer les injustices les plus criantes du moment.
Il a notamment cité les conditions dexpropriation des terres agricoles au profit des nouvelles industries, source des manifestations les plus violentes de ces derniers mois ; l'envol des coûts de la santé et de l'éducation qui ferme les écoles et les hôpitaux aux plus pauvres ; le développement de la pollution industrielle qui ravage les campagnes quand elle n'empoisonne pas l'eau des villes et l'abandon pur et simple des populations évacuées des zones de construction de barrage.
C'est clair, c'est dit. La direction chinoise a pris la mesure de maux dont la dénonciation avait coûté licenciements et prison à tant de journalistes, de médecins et de militants des droits de l'homme. Alors, promis, « l'essentiel des investissements d'infrastructure ira aux zones rurales », les fonds de soutiens à l'agriculture seront augmentés cette année de 15% par rapport à 2005, les villes vont soutenir les campagnes et l'industrie « payer de retour l'agriculture » afin de construire une « nouvelle campagne socialiste », une « tâche historique majeure », a dit Wen Jiabao.
Il était temps mais, s'il est à la hauteur des promesses, ce coup de barre social risque de se heurter à deux difficultés de taille. La première est que 8% de croissance ou pas, le budget chinois n'est pas sans limites, que ce qui sera donné à une Chine sera retiré à l'autre et que cela risque de freiner le développement des zones en expansion, autant dire la croissance. Le puissant monde des affaires grogne déjà et, plus inquiétant encore, la corruption des administrations régionales auxquelles Wen Jiabao s'en est pris hier pourrait bien faire disparaître ces budgets sociaux en fumée. La « tâche historique » ne sera pas aisée.
17:10 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
Où est le réel ?
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Le prix de dessin de la fondation d'art contemporain Daniel et Florence Guerlain
Le prix de dessin de la fondation d'art contemporain Daniel et Florence Guerlain sera officiellement lancé le 15 mars 2006 dans le cadre de la foire d'Art Paris au Grand Palais.
Daniel et Florence Guerlain ont souhaité accompagner ce lancement dune présentation, dans lenceinte même de la foire (cercle entreprise Sud, situé dans le paddock), dune trentaine de dessins contemporains issus de leur collection personnelle : Kcho, Philippe Cognée, Mark Brusse, Valério Adami, Chloé Piene, Jean-Luc Verna
Ce prix de dessin contemporain est réservé aux artistes, français ou étrangers, habitant ou non en France mais entretenant avec notre pays un lien culturel privilégié et pour qui le dessin constitue une part significative de leur uvre, et ce quelque soit leur mode principal dexpression (peinture, sculpture, photographie, etc
).
Ce premier prix sera décerné le 28 mars 2007 au cur de la foire dArt Paris. Le lauréat recevra une dotation de 15 000 euros et les deux autres nominés 1 500 euros.
Daniel et Florence Guerlain figurent parmi les collectionneurs français à vouloir partager, avec tous, leur passion pour la création contemporaine.
La collection de dessins Daniel et Florence Guerlain.
Présentation dune trentaine duvres, visibles par le public
Du jeudi 16 mars au 20 mars 2006
Tous les jours de 11h à 20h, nocturne le vendredi 17 mars jusquà 22h
Art Paris au Grand Palais
Avenue Winston Churchill 75008 Paris
La Collection et le parc privés de Daniel et Florence Guerlain
ouverts sur rendez-vous à des groupes damateur dart.
Une participation, sous forme de dons, sera demandée aux groupes, au profit de la Fondation.
5, rue de la Vallée
78490 Les Mesnuls
Tél.01 34 86 23 24
Relations avec la presse :
Heymann, Renoult Associées :
6, rue Roger Verlomme
75003 Paris
tel/ +33(0)1 4461 7676
http://www.heymann-renoult.com
info@heymann-renoult.com
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La Chine
Photo Association "Chinafi", Marseille
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samedi, 11 mars 2006
Un théâtre ferme
Ainsi, du jour au lendemain, le travail de plusieurs équipes artistiques peut être annulé et des dizaines d’artistes et de techniciens peuvent voir leurs salaires disparaître brutalement.
Aujourd’hui manifestement la bataille contre le protocole de 2003 ne suffit pas. Nous avons aussi à nous battre contre la suppression agressive du travail au sein même des lieux qui nous accueillent.
Le gâchis peut être estimé ainsi:
Pour les 7 compagnies programmées de mars à juin: 17 représentations de 7 spectacles sont annulées.
Signalons parmi ces compagnies, les trois compagnies régionales : Compagnie In situ, Les Apostrophés et Les Perles de verre qui devait être en résidence de création au théâtre.
Estimation de la perte financière pour les compagnies : 50000 euros environ.
Perte pour les artistes et les techniciens des spectacles : 500 journées de travail.
Pour le Théâtre Jacques Cœur, l’ensemble des emplois permanents ou intermittents est appelé à disparaître dans l’immédiat ou dans les mois à venir.
L'arrêt brutal des activités du Théâtre Jacques Cœur en cours de saison, un an après le Chai du Terral à Saint Jean de Védas, fait craindre une conséquence plus grave encore pour la vie du spectacle vivant en région : la fermeture définitive du lieu.
Comment en est-on arrivé là?
À la création du Théâtre de Lattes, le Conseil Régional contribuait seul à son fonctionnement avec la mairie de Lattes comme soutien logistique. À l’arrivée de la nouvelle majorité, face à cette situation jugée déséquilibrée, le Conseil Régional annonçait une baisse progressive de sa participation pour les années futures. Il a décidé en février 2006 de ramener de 259000 € à 100000 € sa subvention au Théâtre Jacques Coeur. Ni la commune de Lattes, ni l'agglomération montpelliéraine, ni le Conseil Général de l'Hérault, ni l'Etat ne venant combler cette perte de financement, nous devons en conclure qu'il s'agit, de manière concertée ou non, d'une démission avouée de l'ensemble des pouvoirs publics et de la condamnation délibérée de ce théâtre.
Les compagnies, les artistes et techniciens de l’ensemble du Languedoc-Roussillon (théâtre, danse, musique, cirque, arts de la rue...) n'acceptent plus que les outils de travail soient détruits les uns après les autres, par la volonté ou l’inertie des pouvoirs publics.
Rappelons en effet, pour mémoire, la longue énumération des lieux, grands ou petits, institutionnels ou indépendants, qui, depuis quelques années, ont dû fermer leurs portes ou réduire de façon drastique leur projet artistique :
- structures condamnées par décision politique ;
- ou bien construites par des financements publics et désormais inutilisées par refus d' accorder des budgets de fonctionnement ;
- ou encore structures indépendantes ayant jeté l'éponge face au refus des collectivités territoriales de leur apporter le soutien nécessaire ;
- lieux survivants dans une précarité absolue.
Dans les P.O. :
Toulouges,
Peyrestortes,
Rivesaltes
Prades et la saison Cerdane
D’une manière générale, la diffusion dans les Pyrénées Orientales est réduite à portion congrue voire en voie d’extinction par la réduction des moyens alloués aux associations et aux lieux.
Aude :
Ferrals les Corbières,
Castelnaudary,
Douzens
Ici aussi la précarité semble la règle.
Hérault :
Le Chai du Terral à Saint-Jean de Védas (fermé depuis un an et sans projet à ce jour sinon une salle d’appoint pour les festivals montpelliérains),
La Cigalière à Sérignan (arrêt du projet artistique du directeur entraînant le désengagement des tutelles, la suppression du label de scène conventionnée et là aussi des annulations de spectacles en cours de saison),
Lodève : Les Voix de la Méditerranée (festival de poésie, implanté au cœur de la région et d’une renommée internationale, menacé depuis deux ans, auquel participaient chaque année des compagnies de théâtre et de danse),
La Vista, à Montpellier (projet en déshérence comme lieu de résidence de création et de diffusion pour les compagnies indépendantes).
D’autres lieux atypiques montpelliérains, animés par des compagnies ont récemment disparu ou risquent de disparaître bientôt.
L’Hôtel de Lunas (lieu de la compagnie Labyrinthes avec résidence permanente d'écrivains ayant dû cesser ses activités début 2005 par l'arrêt du soutien du Centre des Monuments Nationaux),
La Coopérative (lieu de la compagnie Myrtilles avec résidence permanente d'artistes ayant jeté l'éponge en 2005 par défaut de subventionnement),
Changement de Propriétaire (lieu pluridisciplinaire regroupant quatre compagnies de danse et de théâtre ayant dû fermer ses portes après un an d’existence),
Les Arceaux (fermeture du lieu en tant que théâtre en juin 2006 décidée par le CROUS, propriétaire du lieu).
Gard :
Nîmes : Le Quaternaire (annonce en février 2006 par le Conseil Général du Gard d’une possible fermeture ou « mise en gérance » du lieu)
Lozère :
Nous sommes inquiets pour La Genette Verte passée trop souvent à deux doigts de la trappe.
Rappelons que les Itinéraires du théâtre et du cirque en Languedoc-Roussillon (une soixantaine de représentations par saison dans 35 villes ou villages de la région) et celui de la danse se sont arrêtés brutalement en 2004 sur décision du Conseil Régional.
D’autres lieux d’initiative privée tentent de survivre, souvent après avoir été aidé par les pouvoirs publics lors de leur aménagement. Après avoir tenté une programmation professionnelle avec l’aide d’associations relais ou les itinéraires, ils n’ont plus d’autre choix que de se tourner vers une programmation en grande partie de spectacles amateurs (la Fabrica à Ille sur Têt, leThéâtre de pierres à Fouzilhon, la cie Hermine de rien à Saint Flour de Mercoire, …).
Dans ce paysage, nous nous réjouissons cependant de la construction de nouveaux équipements à Mireval, La Grand Combe, Ganges, Bédarieux... Sommes-nous pour autant assurés qu’ils trouveront les moyens suffisants à leur fonctionnement ?
Il nous faut constater, avec beaucoup de dépit, que l'ensemble des pouvoirs publics abandonnent l’idée même d'un service public de la culture en matière de spectacle vivant ; que nos édiles de tous bords tendent de plus en plus à considérer celui-ci comme un divertissement ; et que dans notre région à forte vocation touristique ils privilégient définitivement l'événement culturel et festif (festival, manifestation de prestige...),la construction d'équipements au détriment de l'édification réfléchie d'une politique culturelle.
Les théâtres ferment. Les emplois disparaissent et les compagnies de théâtre, danse, cirque et musique trouvent de moins en moins d’espaces pour travailler.
Dans un autre domaine, on parlerait normalement de casse industrielle. Dans le nôtre, et devant l'étendue du désastre, nous devons parler de casse culturelle. Les conséquences sont exactement les mêmes : disparition des outils de travail, pertes des emplois, accroissement du chômage et de la précarité.
Aucune raison ne peut justifier la fermeture expéditive d’un outil de travail.
Nous ne demandons pas de nouvelles assises, de nouveaux états généraux, d’énièmes études sur notre situation.
Nous exigeons simplement et fermement le maintien de tous les spectacles de cette saison par la réouverture immédiate du théâtre de Lattes avec les moyens financiers nécessaires à la réalisation de son projet artistique.
Dans le même temps, nous demandons la tenue immédiate d’une réunion de toutes les collectivités territoriales et de l’état pour réanimer le Théâtre Jacques Cœur de Lattes.
Nous appelons tous les professionnels du spectacle vivant de la région, les compagnies, les lieux indépendants ou institutionnels, les syndicats, les associations de spectateurs, à se mobiliser fortement pour empêcher cette entreprise de liquidation de la culture.
Nous nous adressons enfin au public dans son ensemble, pour qu’il nous soutienne dans notre combat qui est aussi le sien.
Un théâtre qui disparaît, c’est encore moins de pensée dans la cité.
Le recul de la pensée a toujours auguré du pire.
21:07 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (3)
Istanbul
Rappelle-toi Istanbul, ces heures passés sur la terrasse de notre hôtel, moi à regarder le ballet des bateaux et le mouvement du ciel, toi en train de lire, tout s’était arrêté, sur cette frontière parfaite et aquatique entre l’orient et l’occident. Ces bateaux qui glissent comme des hannetons dans le couloir du Bosphore pour on ne sait où, on y déjà est allés et on ira toujours, vers l’Asie, car c’est là qu’il faut aller. Le voyage de Rimbaud, Mouvement on était dans ce texte inouï, le ciel avec son déluge de couleurs et le calme en plus. La rive asiatique, étrange, décalée, comme une périphérie, d’un autre temps, un autre espace, qui ne ressemblait pas au nôtre. Istanbul est une ville circulaire, criblée d’eau et de chemins dont certains ne mènent nulle part, une frénésie constante y règne, tout le monde va si vite qu’on se sent pris de lenteur au coeur de ce fourmillement. Dans l’œil du cyclone, il en est ainsi de tous les endroits vraiment centraux, à Rome j’ai eu la même sensation, inutile d’aller plus loin, un secret, un mystère se sont posés là, une contraction, une cristallisation très particulières. Quand tout est à portée de main, pourquoi se presser ?
19:06 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (0)
Explorer le temps
Je veux explorer le temps. La grande erreur est de penser que le temps est comme l’espace, une ligne qui avance, homogène, “ spatialisable ”. Du tout ! Il est le “ lieu ” des émotions, des sentiments, des états de conscience, ils se déplacent sans limites dans nos vies, non quantifiables, ils s’interpénètrent : Voilà “ l’espace ” illimité de liberté, là est la vie, notre vrai milieu… Le temps est là devant moi, c’est la seule chose dont je dispose, je peux en jouir si je veux, si je le décide, avec mes sens, mes émotions, ma pensée. La beauté, les sensations, l’amour. Et s’il n’y a rien de tout ça je peux fermer les yeux, et rêver ; les souvenirs, les émotions, les mots qui flottent dans mon esprit, ils m’ont construit, je m’y déploie librement, vivement et très calmement aussi ; le temps, ma vie me paraissent plus amples, plus riches : multiplication des points de vue, comme dans le baroque ou le cubisme. Il est fluide le temps, glissant, changeant. Les états de l’âme s’interpénètrent mais ne sont pas successifs. La durée est une synthèse mentale dont nous avons besoin, un repère, une aide, rien de plus, elle nous induit en erreur, car elle n’a pas d’existence réelle.
16:01 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (8)
"Il suffit d'un seul homme"
13:46 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1)
GALOPIN
10:05 Publié dans Revues | Lien permanent | Commentaires (0)
Encres de Chine
Après "Visa pour Shangaï ", Encres de Chine de Qiu Xialong, continue le portrait de cette fameuse Chine en mutation. Cette fois encore, le polar n'est qu'un prétexte pour décrire une réalité sociale et politique et ses multiples contradictions. Avec toujours, en arrière-plan, la "Révolution culturelle", le moment où le destin de beaucoup de chinois a basculé et dont ils portent encore les stigmates. L'action se passe à Shangaï, lieu par excellence des mouvements qui agitent la Chine d'aujourd'hui. Apparition des nouveaux riches, présence insistante des "triades", corruption, spéculation immobilière et "néo-libéralisme" en vigueur partout, avec cette particularité qu'en Chine, il s'est développé à une vitesse hallucinante. C'est ce basculement insensé que Qiu Xiaolong raconte avec maestria.
09:43 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (2)
vendredi, 10 mars 2006
Chef d'oeuvre en péril
09:06 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (15)
Tissu
Texte veut dire Tissu [...] nous accentuons maintenant, dans le tissu, l’idée générative que le texte se fait, se travaille à travers un entrelacs perpétuel ; perdu dans ce tissu - cette texture - le sujet s’y défait, telle une araignée qui se dissoudrait elle-même dans les sécrétions constructives de sa toile
Roland Barthes, Le plaisir du texte
03:45 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
L'homme à la guitare
Du 15 au 18 mars à 19 heures
L'homme à la guitare, de Jon Fosse,
traduction de Terje Sinding
Lecture-spectacle.
Avec Marc Pastor, mise en espace : Béla Czuppon
Vous le connaissez.
Vous l’avez déjà croisé dans la rue,
mais l’avez vous vu ?
Il sera là devant vous.
Avec sa guitare.
Il a une histoire dont vous ne connaîtrez que des bribes.
Il va disparaître.
La langue de Jon Fosse, auteur norvégien contemporain, ouvre dans le quotidien des espaces poétiques.
Entrée : 5 €
La Baignoire, 7 rue Brueys, 34000 Montpellier
06 14 47 06 99
02:36 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 09 mars 2006
Nova langue
Voici un joli texte sur le langage pris sur le blog de Lydia, la quelle cite Claude Simon qui cite lui-même Novalis, merci à tous...
Claude Simon conclut sa série d'entretiens, par la lecture de ce fragment :
"Il y a quelque chose de drôle, à vrai dire, dans le fait de parler et d'écrire ; une juste conversation est un pur jeu de mots. L'erreur risible et toujours étonnante, c'est que les gens s'imaginent et croient parler en fonction des choses. Mais le propre du langage, à savoir qu'il est tout uniment occupé que de soi-même, tous l'ignorent. C'est pourquoi le langage est un si merveilleux et fécond mystère : que quelqu'un parle tout simplement pour parler, c'est justement alors qu'il exprime les plus originales et les plus magnifiques vérités. Mais qu'il veuille parler de quelque chose de précis, voilà alors le langage et son jeu qui lui font dire les pires absurdités, et les plus ridicules. C'est bien aussi ce qui nourrit la haine que tant de gens sérieux ont du langage. Ils remarquent sa pétulante espièglerie ; mais ce qu'ils ne remarquent pas, c'est que le bavardage négligé est justement le côté infiniment sérieux de la langue. Si seulement on pouvait faire comprendre aux gens qu'il en va, du langage, comme des formules mathématiques : elles constituent un monde en soi, pour elles seules ; elles jouent entre elles exclusivement, n'expriment rien si ce n'est leur propre nature merveilleuse, ce qui justement fait qu'elles sont si expressives, que justement en elles se reflète le jeu étrange des rapports entre les choses. Membres de la nature, c'est par leur liberté qu'elles sont, et c'est seulement par leurs libres mouvements que s'exprime l'âme du monde, en en faisant tout ensemble une mesure délicate et le plan architecturale des choses. De même en va-t-il également du langage : seul celui qui a le sentiment profond de la langue, qui la sent dans son application, son délié, son rythme, son esprit musical; - seul celui qui l'entend dans sa nature intérieure et saisit en soi son mouvement intime et subtil pour, d'après lui, commander à sa plume ou à sa langue et les laisser aller : oui, celui-là seul est prophète. Tandis que celui qui en possède bien la science savante, mais manque par contre et de l'oreille et du sentiment requis pour écrire des vérités comme celles-ci, la langue se moquera de lui et il sera la risée des hommes tout comme Cassandre pour les Troyens (...)"
Monologue - Novalis (1798)
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