mercredi, 08 février 2006
Comment il s'appelle ?
21:46 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)
Le platane ou la permanence
Tu borderas toujours notre avenue française pour
ta simple membrure et ce tronc clair, qui se départit
sèchement de la platitude des écorces,
Pour la trémulation virile de tes feuilles en haute lutte
au ciel à mains plates plus larges d’autant que tu fus
tronqué,
Pour ces pompons aussi, ô de très vieille race, que tu
prépares à bout de branches pour le rapt du vent
Tels qu’ils peuvent tomber sur la route poudreuse
ou les tuiles d’une maison….. Tranquille à ton devoir
tu ne t’en émeus point :
Tu ne peux les guider mais en émets assez pour qu’un
seul succédant vaille au fier Languedoc
A perpétuité l’ombrage du platane.
Francis Ponge, 1942
Francis Ponge
19:49 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Le temps
Il y a simultanéité des temps, une infinité de temps, de " vécus ". Dieu, sa résurrection et le mal sont simultanés. L’instant c’est saisir tous ces temps ensemble, qui n’en font qu’un. Le temps n’est pas de l’espace, il ne peut être compris avec les mêmes critères, il est autre, une concentration, un " être ensemble " de tous ces états qui coexistent : il devient librement vécu et extensible.
11:36 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (3)
Les routes
Les routes étaient encore blanches en ce temps-là, blanches et sensibles au moindre souffle. Dès qu'un peu de vent se levait, on les voyait de loin se mettre debout et courir le long d'elles-mêmes. Puis retomber, puis se dresser de nouveau; et tantôt, dans leurs longs voiles transparents, elles venaient à votre rencontre, tantôt elles fuyaient devant vous.
Ramuz, extrait de "La découverte du monde"
Cézanne, La route tournante, 1881
04:40 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 07 février 2006
Vincent Van Gogh
23:19 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2)
Comment ça va avec votre frère ?
Caïn-caha !
19:29 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (3)
L’instant que je crois vivre
Sous l’effet de cette inflation d’expériences qui l’a nourrie et déformée, la vie d’un humain parvenu à l’âge adulte réagit spontanément à n’importe quoi, tout lui faisant penser à tout, chaque image en réveillant une autre, chaque pressentiment ressuscitant une intuition passée, chaque passant rappelant quelqu’un. C’est ainsi que chaque seconde de vacuité s’emplit instantanément d’une foule de gens et de choses dont la présence est d’autant plus prégnante qu’elle demeure invisible. Une multitude oppressante déteint sur tout ce qui se voit et tend progressivement à se laisser dissoudre. Rien ne peut durer dans sa réalité propre, aussitôt tiré vers un avenir tout encombré de passé. L’instant que je crois vivre n’est déjà plus que de la mémoire en suspens ; son existence véritable est différée jusqu’au moment de sa résurrection sous forme et statut de souvenir.
Gare de Lyon, le 8 juin 1994.
Gil Jouanard, Extrait de "C'est la vie", Verdier, 1997
12:27 Publié dans Philo | Lien permanent | Commentaires (1)
Le Stylo à plume
"Le Stylo à plume est l’extrême fleur de la trousse. Il est ce qui sèche, fragile comme un œuf, moins dur qu’un bec jaune auquel sa plume ressemble, tout aussi assoiffé. Ses attributs sont dorés à l’or fin. Son corps imite le marbre. On prend des soins infinis pour qu’il ne tombe pas sur la tête".
Régine Detambel, Graveurs d’enfance.
12:06 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Le bonheur ?
11:49 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 06 février 2006
Minuit
Minuit vint
Minuit disparut
Minuit dix parut
Minuit vingt.
André de Richaud
21:38 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (4)
Fable orientale
Les Maures étant couchés
Le Pacha leur lança :
Debout les Maures !
Et tous se sont levés.
MORALITE
Pas de maure alité !
André Jouette
20:50 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2)
Période bleue
Palsambleu, Morbleu, Ventrebleu, Jarnibleu, Dieu aussi a eu sa période bleue !
Jacques Prévert
17:30 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (4)
L'ennemi
L'ennemi est bête : Il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui !
Pierre Desproges
16:35 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)
Les mots sont des épées
16:18 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (7)
Trop de singes !
"La prochaine fois que je constituerai mon équipe, a-t-il raconté, je prendrai un tiers de chiens, un tiers de chats, un tiers de singes." M. Raffarin savoure son effet et poursuit : "Les chiens sont attachés à leur maître, les chats à leur foyer et les singes sautent de branche en branche. Dans mon équipe, j'avais probablement trop de singes..."
Ainsi s'est exprimé le Lao-Tseu du Haut-Poitou
11:35 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (5)
Le Larzac
Dénudé à la face du ciel, le Larzac est un château d'eau. Mais pour les autres. Une eau qui va vers les vallées, sur ses flancs. Et qui en nourrit les rivières. Alors qu'il reste assoiffé tout l'été.
Max Rouquette
10:06 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 05 février 2006
Le nouvel avocat
En général, le Barreau approuve l’admission de Bucéphale. Avec une étonnante compréhension on se dit que Bucéphale, dans l’ordre actuel de la société, a une situation difficile, et que pour cette raison précisément, aussi bien qu’à cause de son importance dans l’histoire universelle, il mérite qu’on lui fasse quelque accueil. Aujourd’hui - nul ne peut le nier - il n’y a plus de grand Alexandre. Assassiner on sait encore le faire ; on est habile à atteindre de lance un ami par-dessus la table du banquet ; bien des gens trouvent aussi que la Macédoine est trop étroite de sorte qu’ils maudissent Philippe, le père ; mais personne, personne ne sait mener aux Indes. Du temps d’Alexandre déjà, les portes des Indes étaient hors d’atteinte, mais le glaive du roi en montrait du moins la direction. Aujourd’hui, les fameuses portes ont été transportées bien plus loin et bien plus haut ; et personne ne montre la direction ; nombre de gens tiennent des glaives, mais seulement pour les brandir, et le regard qui veut les suivre s’égare.
Vraiment, tout compte fait, le mieux est peut-être comme Bucéphale de s’enfoncer dans les livres de droit. Libre, les côtés délivrés des cuisses du cavalier, auprès de la lampe paisible, loin des rugissements de la bataille d’Alexandre, il lit et tourne les feuilles de nos vieux livres.
Franz Kafka
22:04 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0)
Un message impérial
L’Empereur - dit-on - t’a envoyé, à toi en particulier, à toi, sujet pitoyable, ombre devant le soleil impérial chétivement enfouie dans le plus lointain des lointains, à toi précisément, l’Empereur de son lit de mort a envoyé un message. Le messager, il l’a fait agenouiller auprès du lit pour lui souffler le message ; et l’Empereur tenait tant à son message qu’il se le fit répéter à l’oreille. De la tête il a fait signe que c’était bien cela qu’il avait dit. Et devant tous ceux qui le regardent mourir - tous les murs qui gênent se trouvent abattus et sur de vastes perrons qui s’élancent avec audace se se tiennent en cercle les grands de l’Empire - devant eux tous il a expédié le message. Le messager s’est mis en route tout de suite, un homme vigoureux, infatigable ; en poussant alternativement d’un bras et de l’autre, il se fraye un chemin à travers la foule ; s’il rencontre de la résistance, il désigne sa poitrine où est le signe du soleil ; il avance facilement, comme nul autre. Mais la foule est grande et elle n’en finit pas d’habiter partout. Si l’espace s’ouvrait devant lui, comme le messager volerait. Et bientôt tu tu entendrais le battement magnifique de ses poings à ta porte. Mais hélas, que ses efforts restent vains ! Et il est toujours à forcer le passage à travers les appartements du palais central ; jamais il ne les franchira, et s’il surmontait ces obstacles il n’en serait pas plus avancé ; dans la descente des escaliers, il aurait encore à se battre ; et s’il parvenait jusqu’en bas, il n’en serait pas plus avancé, il lui faudrait traverser les cours ; et après les cours, le second palais qui les entoure, et de nouveau des escaliers et des cours, et de nouveau un palais ; et ainsi de suite durant les siècles des siècles ; et si enfin il se précipitait par l’ultime porte - mais jamais, jamais cela ne pourrait se produire - il trouverait devant lui la Ville Impériale, le centre du monde, la Ville qui a entassé les montagnes de son propre limon. Là, personne ne pénètre, même pas avec le message d’un mort. Mais toi, tu es assis à ta fenêtre, et dans ton rêve tu appelles le message quand vient le soir.
Franz Kafka
19:35 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4)
Grammaire, grimoire et glamour
18:41 Publié dans Sauce piquante | Lien permanent | Commentaires (0)
Vignoble de Berlou, terre de schiste
17:10 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)