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lundi, 23 janvier 2006

Un p'tit dernier !

medium_cappiello33.jpgen 1933, Leonetto Cappiello [1875-1942], conçoit cette lithographie éditée par le ministère de l'agriculture dans le cadre d'une campagne publicitaire pour les vins de France

21:06 Publié dans alcool | Lien permanent | Commentaires (0)

En version ferroviaire

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18:30 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2)

Comment on devient satellite

C'est ici

Jon Fosse

À l'initiative de la Maison Antoine Vitez (Centre International de la Traduction Théâtrale)

Le mercredi 25 janvier à 18 heures
à la Médiathèque Émile Zola de Montpellier
Lecture autour de l'oeuvre de Jon Fosse

entrée libre

par Hélène de Bissy et Béla Czuppon
avec la présence de Terje Sinding excellent traducteur de l'oeuvre de Jon Fosse et de bien d'autres auteurs scandinaves

Il y a trois ans, La Compagnie des Perles de Verre avait déjà monté deux oeuvres de Jon Fosse :
Chant de la nuit et Le manuscrit du chien.
Nous sommes heureux de pouvoir, par cette lecture-rencontre, réaffirmer notre enthousiasme et notre attachement à ce grand auteur norvégien contemporain

16:05 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

Information d'utilité publique

A partir de ce jour, sachez que vous avez le droit de refuser un contrôle d'alcoolémie pratiqué par la Police ou la Gendarmerie ! (décret n°2006-7 paru au JO du 02/01/2006) En effet, il y a risque de contamination de l'embout  par la grippe aviaire, car ces contrôles sont effectués par des poulets, en plein air, dont les heures de sortie ne sont pas maîtrisées.

12:09 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

Moyennes de la vie humaine

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11:11 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2)

Sortir de l'imitation

medium_negresse.jpgIl fallait sortir de l'imitation, même celle de la lumière (...) Pour moi le dessin est une peinture, faite avec des moyens réduits, et qui peut être tout à fait intéressante, qui peut très bien soulager l'artiste de ses émotions.

Matisse

09:02 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 22 janvier 2006

Quelques considérations d’après « La science de la guérilla », de T.E. Lawrence.

(D'après le roman : "Le secret" de Philippe Sollers) :

La force réside dans la profondeur d’action et non dans le front. Dans la guerre irrégulière, ce que font les hommes est assez peu important, ce qu’ils pensent, en revanche, est capital. L’essentiel au fond est d’amener peu à peu l’ennemi au désespoir, ce qui signifie un plein emploi stratégique plus que tactique et le fait constant de « se trouver plus faible que l’ennemi, sauf sur un point ». On compte donc sur la vitesse, la mobilité, le temps, l’avancée rapide suivie du recul immédiat, le coup porté et aussitôt interrompu pour être porté ailleurs, le modèle devenant celui musical de la portée et non de la force, avec initiative individuelle et, comme dans le jazz, une improvisation collective de tous les instants. Les irréguliers combattent le plus souvent sans se connaître, parfois même en évitant de se connaître, ou encore sans s’admettre entre eux. Ceci est vrai aussi désormais pour la guerre spirituelle et sa substance fluide et réversible de temps comme de mémoire. Dans la guerre irrégulière, le commandement central n’a plus besoin d’être réellement incarné par tel ou tel, la logique y suffit, si elle est portée à une certaine puissance.
On part du principe que l’ennemi croit à la guerre, au sens où un penseur irrégulier comme Kafka, par exemple, disait qu’une des séductions les plus fortes du Mal est de pousser au combat. L’adversaire croit à la guerre, il en a besoin (ne serait-ce que pour vendre des armes) , il lui faut susciter des conflits en attisant les haines.
La rébellion doit disposer d’une base inattaquable, d’un endroit préservé non seulement de toute attaque mais de toute crainte. De cette façon on peut se contenter de deux pour cent d’activité en force de choc et profiter d’un milieu à 98 % de passivité sympathique. L’expression évangélique « qui n’est pas contre nous est pour nous » trouve ainsi son application militaire. Vitesse, endurance, ubiquité, indépendance, stratégie (étude constante des communications) plus que tactique. Il s’agit avant tout de casser chez l’autre sa volonté viscérale d’affrontement. Il cherche à vous imposer sa logique de mort, à vous fasciner avec votre propre mort, vous refusez et refusez encore, vous l’obligez à répéter dans le vide son obstination butée, vous continuez comme si de rien n’était, vous lui renvoyez sans cesse son désir négatif, bref vous finissez par l’user, le déséquilibrer, c’est le moment de passer à l’attaque. Tel est pris qui croyait prendre. Le premier élément est le Temps lui-même, la Mémoire. Le deuxième élément, biologique, n’est plus la destruction éventuelle des corps (tout indique qu’ils n’ont plus la moindre importance) mais le regard détaché sur leur inanité transitoire et leurs modes de reproduction de plus en plus artificiels. Enfin les 9/10 èmes de la tactique sont sûrs et enseignés dans les livres mais le dernier dixième de l’aventure peut être qualifié de « Providence ». Après tout, quelqu’un, entouré seulement de douze techniciens, a ainsi atteint des résultats étonnants. Il ne s’agissait pas de paix mais de guerre, la plus irrégulière qui soit, même pas « sainte », à y regarder de plus près (comme si elle en avait pris les formes pour s’opposer justement, à ces formes).
Conclusion : la guerre irrégulière repose sur une paix si profonde que tout désir de guerre s’y noie et s’y perd. On fait la guerre à la guerre, on traite le mal par le mal, on fait mourir la mort avec la mort (mort où est ta victoire ?) , on circule à grande vitesse dans une immobilité parfaite, on ne vise aucun but, et c’est pourquoi, finalement, il y en a un.

Vous y gagneriez comme peintres

medium_ingres58.jpgIngres à ses élèves à Rome : "Si je pouvais vous rendre tous musiciens, vous y gagneriez comme peintres"

La grande Odalisque, détail

13:06 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (9)

Presque

"Alors ? Tout est fini, le désespoir et le néant triomphent ? Presque. Ce presque est la note fondamentale, inattendue, inespérée, gratuite, donnée."

Philippe Sollers, Une vie divine

Les événements les plus grands

Voici ce que personne ne veut croire : "Les plus grandes pensées sont les événements les plus grands"

Philippe Sollers, Une vie divine

samedi, 21 janvier 2006

Sans le vrai deux, il n’y a pas de vrai trois

" je crois que la Chine peut amener quelque chose à l’Occident avec son intuition ternaire. L’Occident a privilégié la logique duelle, ce qui constitue sa grandeur. Cette séparation du sujet et de l’objet fut sa démarche originale. Cela étant, maintenant qu’on a conquis la matière et le monde entier, il est peut-être temps de valoriser la dimension ternaire. La Chine n’a peut-être pas assez privilégié le deux, qui représente le droit, le respect de l’autre, la démocratie et la liberté. Or sans le vrai deux, il n’y a pas de vrai trois."

C'est François Cheng qui parle et c'est à lire ici

Repaysé : Ramuz chez Cézanne

medium_cezanne5.jpg

En 1914 Le grand Ramuz part à la rencontre de Cézanne : "Pourquoi venir le chercher ici, quand il n'y était plus, quand il ne pouvait plus y être ? c'est ce que je me répétais. Il me le fallait vivant. ". Il arrive à Marseille, il est ébloui, "toutes ces filles en cheveux", c'est une sorte de métamorphose à l'envers : "Et tout à coup il m'a semblé rentrer chez moi ; au lieu d'être dépaysé par la soudaineté du changement, est-ce que l'impression serait assez précise, si je disais que je me sentais, repaysé ?". Il se rend ensuite à Aix, visite "le cube blanc de l'atelier", puis part dans la campagne environnante se frotter au paysage, au motif. "Trop de peintres ont planté ici leur chevalet ; pauvre pays d'aquarellistes ! Midi facile, extérieur, Midi d’effets, Midi de taches, avec ce "beau soleil" qui est chanté dans les opéras  : ah ! son Midi à lui, par contraste, ce Midi grave, austère, sombre de trop d’intensité, sourd, en dessous, tout en harmonies mates, ces rapprochements de bleus et de verts qui sont à la base de tout , et ce gris répandu partout, qui exprime la profondeur et qui exprime la poussière, parce que la lumière après tout est poussière pour qui voit autre chose que la surface et l’accident. Une nature presque espagnole, par une sorte de passion contenue, qui gronde sans gesticuler. (...) Comme il est là, comme il est seul, comme tout le reste s'écroule ! Comme tout est essai, ébauche, petit mensonge, comme tout est momentané auprès de lui !".  Sublime rencontre, sublime texte, à un moment Ramuz est Cézanne, et réciproquement. « D’autres ont des bustes, des statues : sa grandeur à lui est dans le silence qui n’a cessé de l’entourer ; sa grandeur à lui est de n’avoir ni buste ni statue, ayant taillé le pays tout entier à sa ressemblance, dressé qu’il était contre ses collines, comme on voit le sculpteur, son maillet d’une main et son ciseau de l’autre, faire tomber le marbre à larges pans ».  

Paul Claudel a écrit à propos de Ramuz : "Le seul écrivain qui ait su se servir du langage vrai, du langage populaire de son pays, pénétré et développé, non pas seulement dans le chatoiement superficiel du vocabulaire, mais dans la ressource profonde de l'armature et de la syntaxe, pour l'élever jusqu'aux plus hautes expressions de la poésie". (Le Passe-Muraille, Dossiers Ecrivains n° 2, février 1997)

(Cette note est inspirée d'un texte superbe de C.F. Ramuz : "L'exemple de Cézanne", tiré de ses Oeuvres complètes.
Merci à Jean-Louis Kuffer de m'avoir envoyé tous ces documents !

05:30 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 20 janvier 2006

Où est le réel ? (réponse : il a disparu)

Présidentielles 2007 : Soutenons la candidate préférée de Pierre Autin-Grenier !

16:32 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (6)

Appel à candidatures

Peinture, sculpture, photographie, art, numérique, installation...

Du 26 au 28 mai 2006 à Montpellier, au Corum

Proposez votre candidature avant le 1 mars 2006

Contact

Site

09:59 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 19 janvier 2006

L'issue

Au-delà du nord, de la glace, de la mort — notre vie, notre bonheur… Nous avons découvert le bonheur, nous connaissons le chemin, nous avons trouvé l'issue de ces milliers d'années de labyrinthe.
Nietzsche

Un an (ou presque)

Eh oui un an déjà ou presque, première note le 4 février 2005. Beaucoup de mouvement depuis (c'était le but) et surprise renouvelée, beaucoup de lecteurs ; le nombre s'est à peu près stabilisé depuis novembre à 300 connexions par jour (le petit compteur à droite - toujours se méfier des compteurs de droite - est inexact, d'après les chiffres donnés par Haut et fort, il faut multiplier par deux). C'est justement ce mouvement, cette interactivité qui m'ont plu et qui ont orienté le contenu au fur et à mesure. Ce qui ne devait être au départ qu'une sorte de journal s'est transformé peu à peu en revue. Et finalement ce que j'avais souhaité faire avec la revue L'instant du monde, et que j'ai dû stopper pour des raisons financières, eh bien c'est ici que j'ai pu le réaliser et en mieux. En mieux à cause des retours, des débats, des échanges, des rencontres. Ce qu'ont été sans doute les revues papier à une époque, le blog le permet aujourd'hui, par la rapidité et la facilité des échanges. C'est ça qui est intéressant. Des rencontres il y en a eu, des débats, des propos parfois vifs ou caustiques, mais à de rares exceptions près, l'humour a permis de sauver ce qui pouvait l'être ; pourvu que ça dure et merci à tous !

14:20 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (29)

mercredi, 18 janvier 2006

Les salariés doivent se plaindre de la condition humaine plutôt que de l'entreprise où ils travaillent

Oui, Schopenhauer est décidément à encourager, pense le PD-G. Les salariés doivent se plaindre de la condition humaine plutôt que de l'entreprise où ils travaillent.(...) Le PD-G, ces temps-ci, n'est pas contre une représentation apocalyptique du monde. Les catastrophes stimulent l'économie, le consommateur sent sa vie précaire, et, du coup, dépense plus et mieux. Son existence est en danger, il se résigne. Dieu n'a pas à mourir puisqu'il n'a jamais existé. Seul compte le corps, mais voilà, il est encombrant, lourd, le plus souvent disgracieux, adipeux, spongieux, cancéreux. Il ne bande plus ou se détériore. Qu'il arrête donc de fumer et de boire. Qu'il fasse de la gymnastique, découvre le bouddhisme, achète nos produits de beauté. Et qu'il n'oublie pas d'aller travailler.

Philippe Sollers, Une vie divine.

21:02 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (7)

L'éternel retour

« Qu'arriverait-il si, de jour ou de nuit un démon te suivait une fois dans la plus solitaire de tes retraites, et te disait : "Cette vie, telle que tu l'as vécue, il faudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois ; et il n'y aura en elle rien de nouveau, au contraire. Il faut que chaque douleur et chaque joie, chaque pensée et chaque soupir, tout l'infiniment grand et l'infiniment petit de ta vie, reviennent pour toi, et tout cela dans la même suite et le même ordre et aussi cette araignée et ce clair de lune entre les arbres, et aussi cet instant et moi-même. L'éternel sablier de l'existence sera toujours retourné de nouveau, - et toi avec lui, poussière des poussières ". Ne te jetterais-tu pas contre terre en grinçant des dents et ne maudirais-tu pas le démon qui parlerait ainsi ? Ou bien as-tu déjà vécu l'instant prodigieux où tu lui répondrais : " Tu es un dieu, et jamais je n'ai entendu parole plus divine. » (Nietzsche, Le Gai Savoir).

« Si cette pensée prenait corps en toi, elle te transformerait peut-être, mais peut-être aussi t'anéantirait-elle ; la question " veux-tu cela encore une fois et une quantité innombrable de fois ", cette question, en tout et pour tout, pèserait sur toutes tes actions d'un poids formidable. Comme il te faudrait alors aimer la vie, comme il faudrait que tu t'aimes toi-même, pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation ! » (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra).

Une vie divine de Philippe Sollers : un peu plus "roman" que les autres...

La question revient toujours à propos des "romans" de Philippe Sollers, est-ce que ce sont vraiment des romans ? Au demeurant, celui-ci me me semble plus abouti que les précédents. Peut-être parce qu'il s'appuie sur un élément très romanesque : La date symbolique du 30 septembre 1888, le jour où Nietzsche finit l'Antéchrist, inversion de toutes les valeurs, date qu'il reprendra en datant ainsi sa préface au Crépuscule des Idoles. On connaît la suite : le 3 janvier 1889, voulant prêter secours à un cheval maltraité par son cochet, Nietzsche s'effondre, en plein centre de Turin. A dater de ce jour il bascule dans la folie. Sollers fonde ce 30 septembre 1888 comme le début d'un nouveau calendrier, l'an I de la nouvelle ère du Salut. Pour le reste ce roman ressemble aux précédents de Sollers en ce qu'il se compose d'une suite de considérations métaphysiques. Sollers s'appuie sur les écrits nietzschéens (sa correspondance notamment) pour suivre ses thèmes de prédilection : à savoir la façon dont notre époque érige en icônes la mort, la destruction, la dépression, la mélancolie, la violence et la folie. "On n'imagine pas ce qu'était la misère sexuelle et musicale de la fin du XIXe siècle. Mais on n'ose pas imaginer non plus la misère sexuelle et musicale de notre temps qui feint d'être libre en s'enfonçant dans l'absence de pensée. J'attache la plus grande importance aux notations finales de "Monsieur N." comme je l'appelle dans ce livre, car il ne meurt pas, il ne devient pas fou, il habite parmi nous, clandestinement". Et on le suit ce Monsieur N. qui devient le narrateur du livre, et en ça on est vraiment dans le roman, puisque Sollers, comme souvent, joue avec les masques, les narrateurs, les identités. Et puis il y a aussi Ludi et Nelly, les deux personnages féminins, plus vrais, plus réussis à mon sens que ceux de ses précédents romans ; l'une au départ, simple vendeuse d'un magasin de mode, va devenir (et de manière très proustienne) personnage important du spectacle publicitaire et l'autre, philosophe, qui se livre avec le narrateur à des expériences étranges sur le pouvoir philosophique dans « des séances de temps ». Sollers met au centre de son oeuvre une des points clés de la pensée de Nietzsche, "L'éternel retour", une recherche passionnée, ludique, sensuelle et métaphysique en même temps, et éminément roborative de l'être, de l'être au monde. A mon avis, son meilleur roman depuis "Le secret".

12:05 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (6)