vendredi, 30 décembre 2005
J'ai de mes ancêtres gaulois
Les Gaulois étaient les écorcheurs de bêtes, les brûleurs d'herbes les plus ineptes de leur temps.
D'eux, j'ai : l'idolâtrie et l'amour du sacrilège ; - Oh ! tous les vices, colère, luxure, - magnifique, la luxure ; - surtout mensonge et paresse.
J'ai horreur de tous les métiers. Maîtres et ouvriers, tous paysans, ignobles. La main à plume vaut la main à charrue. - Quel siècle à mains ! - Je n'aurai jamais ma main. Après, la domesticité mène trop loin. L'honnêteté de la mendicité me navre. Les criminels dégoûtent comme des châtrés : moi, je suis intact, et ça m'est égal.
Rimbaud, Une saison en enfer
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jeudi, 29 décembre 2005
Tout est dans la nuit et nous y sommes encore
Tout est dans la nuit et nous y sommes encore, tout est dans la nuit et je me débats. Mon âme est en friche, je cours après quelque chose que je ne rattraperai jamais et rien ne peut m’empêcher de courir, de poursuivre ce but insensé, ce paradoxe est une clé, quelque chose m’échappe encore mais je le découvrirai, je n’ai d’autre issue que de chercher, que de chercher l’inaccessible étoile. Et si c’était Léonore cette étoile, ou une des branches de l’étoile, jamais je n’avais rencontré quelqu’un comme elle, j’ai l’impression en la voyant de regarder le temps, tout en elle est aérien, limpide et sacré, son âme est comme une forêt balayée par le vent, elle ressemble à ces paysages de l’Écosse puissants et lumineux, souvent le soir pour m’endormir je m’imagine être un brin d’herbe bercé par le vent, sur cette lande, entre deux lochs, pays merveilleux, sublime, c’était mon premier voyage, j’avais dix-huit ans, je ne savais pas où j’allais, je l’ai découvert en avançant, je voulais seulement aller en Angleterre, puis la route a déroulé son ruban...
19:22 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (5)
Les services secrets
Les services secrets étaient appelés par toute l’histoire de la société spectaculaire à y jouer le rôle de plaque tournante centrale ; car en eux se concentrent au plus fort degré les caractéristiques et les moyens d’exécution d’une semblable société. Ils sont aussi toujours davantage chargés d’arbitrer les intérêts généraux de cette société, quoique sous leur modeste titre de « services ». Il ne s’agit pas d’abus, puisqu’ils expriment fidèlement les mœurs ordinaires du siècle du spectacle. Et c’est ainsi que surveillants et surveillés fuient sur un océan sans bords. Le spectacle a fait triompher le secret, et il devra être toujours plus dans les mains des spécialistes du secret qui, bien entendu, ne sont pas tous des fonctionnaires en venant à s’autonomiser, à différents degrés, du contrôle de l’État ; qui ne sont pas tous des fonctionnaires.
Guy Debord, Commentaires à la Société du Spectacle
14:50 Publié dans Société du spectacle | Lien permanent | Commentaires (0)
Toutes les peines du monde
« Dans la rue on ne verra bientôt plus que des artistes, et on aura toutes les peines du monde à y découvrir un homme. »
Arthur Cravan
14:34 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (3)
Le paysage audiovisuel
Finalement il n’y a jamais eu autant d’opacité, d'épaisseur, de brouillage ; insensiblement, le flux quotidien et ininterrompu d’images et de messages auquel on est soumis est devenu un écran entre nous et le monde. Devant nous ne s’étale plus que le paysage audiovisuel...
11:54 Publié dans Société du spectacle | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 28 décembre 2005
Piquant !
Pris sur Langue sauce piquante, blog toujours aussi délicieux :
Vous connaissez l'anantapodoton ?
Exemple : Quelle est la différence entre un corbeau ?...
(réponse : il a les deux pattes de la même longueur, surtout la gauche).
Les mots ou les expressions à la con, qu'on déteste (liste non exhaustive)
booster, point barre !, c'est clair !, j'hallucine, impacter, stigmatiser, synergie, promo, entame, la barre symbolique, monter au créneau, un signal fort, incontournable, ...-culte, cerise sur le gâteau, marge de manoeuvre étroite, déficit abyssal...
De Félix Fénéon : Le Dunkerquois Scheid a tiré trois fois sur sa femme. Comme il la manquait toujours, il visa sa belle-mère : le coup porta.
D'alexis Piron, poète et dramaturge né à Dijon (1689-1773), cette épitaphe :
Ci-gît Piron, qui ne fut rien,
pas même académicien.
14:07 Publié dans Sauce piquante | Lien permanent | Commentaires (2)
Un nouveau service aux étudiants
12:07 Publié dans Infos pratiques | Lien permanent | Commentaires (0)
Picasso et l'art
10:15 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0)
Le pape et Mozart
09:56 Publié dans Désinformation | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 27 décembre 2005
Un nouveau corps amoureux
Devant une neige un Etre de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter, s'élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré, des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s'élèvent et grondent et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musiques que le monde, loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté, - elle recule, elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d'un nouveau corps amoureux.
Rimbaud, Being beauteous
Marc Chagall
19:09 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (3)
Trouvé dans une papillote
Il est toujours avantageux de porter un titre nobiliaire. Etre "de quelque chose", ça pose un homme, comme être "de Garenne", ça pose un lapin
Alphonse Allais
13:53 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2)
C’est la première fois, dans l’Europe contemporaine...
Partout où règne le spectacle, les seules forces organisées sont celles qui veulent le spectacle. Aucune ne peut donc plus être ennemie de ce qui existe, ni transgresser l’omertà qui concerne tout. On en a fini avec cette inquiétante conception, qui avait dominé durant plus de deux cents ans, selon laquelle une société pouvait être critiquable et transformable, réformée ou révolutionnée. Et cela n’a pas été obtenu par l’apparition d’arguments nouveaux, mais tout simplement parce que les arguments sont devenus inutiles. À ce résultat, on mesurera, plutôt que le bonheur général, la force redoutable des réseaux de la tyrannie.
Jamais censure n’a été plus parfaite. Jamais l’opinion de ceux à qui l’on fait croire encore, dans quelques pays, qu’ils sont restés des citoyens libres, n’a été moins autorisée à se faire connaître, chaque fois qu’il s’agit d’un choix qui affectera leur vie réelle. Jamais il n’a été permis de leur mentir avec une si parfaite absence de conséquence. Le spectateur est seulement censé ignorer tout, ne mériter rien.
Guy Debord, Commentaires sur la Société du spectacle, 1988
12:48 Publié dans Société du spectacle | Lien permanent | Commentaires (5)
lundi, 26 décembre 2005
Comme un vent frais dans un ciel clair
Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.
Baudelaire, A celle qui est trop gaie
Matisse, La musique
11:33 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 25 décembre 2005
Pastorale, par Matisse, 1905
09:01 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
Pour réussir votre réveillon
La recette de la dinde au whisky
Acheter une dinde d' environ 5Kg et une bouteille de whisky, du sel,du poivre, de l' huile d' olive, des bardes de lard. Barder la dinde, la saler, la poivrer et ajouter un filet d' huile d'olive. Préchauffer le four Th 7 pendant 10Mn. Se verser un verre de whisky, le boire. Mettre la dinde au four dans un plat de cuisson. Se verser deux verres de whisky et les boire. Après une debi-beurre, fourrer l' ouvrir et surbeiller le buisson de la pinde. Brendre la vouteille de biscuit et s' enfiler une bonne rasade. Après une demi-heure, dituber jusqu'au bour. Oubrir la borte, reburner, revourner, enfin bref, mettre la guinde dans l' autre sens. S' asseoir sur uen butain de chaise et se reverdir 5 ou 6 verres de wizby. Buire. Non luire ou cuire la bringue bandant 4 heures. Et hop! 5 berres de blus. R'tirer le four de la dinde. Se rebercer une bonne voulée de whisky. Rabasser la dinde ( l' est tombée par terre ). l' ettuyer et la voutre sur un blat... sur une assiette. Se béter la figure à cause de gras sur le barrelage de la buisine. Ne pas essayer de se relever. Déciver qu' on est bien par derre et binir la mouteille de misky... Blus tard, ramber jusqu' au lit, dorbir ze qui reste de la nuit. Le lendemain matin, prendre un alka seltzeir,manger la dinde froide avec de la mayonnaise et nettoyer le bordel que vous avez mi dans la cuisine. Durée: une bonne jounée.
08:53 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (11)
samedi, 24 décembre 2005
Verve, nuit de Noël
Matisse
18:47 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
Ornières
À droite l'aube d'été éveille les feuilles et les vapeurs et les bruits de ce coin du parc, et les talus de gauche tiennent dans leur ombre violette les mille rapides ornières de la route humide. Défilé de féeries. En effet : des chars chargés d'animaux de bois doré, de mâts et de toiles bariolées, au grand galop de vingt chevaux de cirque tachetés, et les enfants et les hommes sur leurs bêtes les plus étonnantes ; - vingt véhicules, bossés, pavoisés et fleuris comme des carrosses anciens ou de contes, pleins d'enfants attifés pour une pastorale suburbaine. Même des cercueils sous leur dais de nuit dressant les panaches d'ébène, filant au trot des grandes juments bleues et noires.
Arthur Rimbaud
17:53 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0)
No hell
C'est l'histoire de deux amis qui marchaient dans le désert
A un moment, ils se disputèrent et l'un des deux donna une gifle à l'autre.
Ce dernier, endolori mais sans rien dire, écrivit dans le sable :
« Aujourd'hui mon meilleur ami m'a donné une gifle. »
Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent une oasis, dans lequel ils décidèrent de se baigner.
Mais celui qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva.
Quand il se fut repris, il écrivit sur une pierre:
« Aujourd'hui mon meilleur ami m'a sauvé la vie. »
Celui qui avait donné la gifle et avait sauvé son ami lui demanda:
« Quand je t'ai blessé, tu as écrit sur le sable, et maintenant tu as écris sur la pierre, Pourquoi? »
L'autre ami répondit:
« Quand quelqu'un nous blesse, nous devons l'écrire dans le sable, où les vents du pardon peuvent l'effacer.
Mais quand quelqu'un fait quelque chose de bien pour nous nous devons le graver dans la pierre, où aucun vent ne peut l'effacer. »
Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre.
Conte soufi, certainement…
15:39 Publié dans Contes | Lien permanent | Commentaires (5)
vendredi, 23 décembre 2005
Résister c'est créer ! Créer c'est résister !
22:45 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2)
Joyeux Noël
17:43 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)