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vendredi, 16 décembre 2005

"Vous voulez rester sobre ?"

Emménagez une maison hantée !" Ce conseil avisé est dans Lunar Park, de Bret Easton Ellis. Habile composition, beaucoup de fausses et vraies pistes se croisent avant d'être happées par le maelstron final. Conte fantastique, version gore garantie, portrait de la déréalisation du monde, polar, chronique distancée sur la vie de couple, les enfants, etc. BEE joue des codes (et des coudes) dans toutes ces jungles (et jingles) de la modernité pour les croiser et nous plonger dans un tourbillon (qui n'est pas un court-bouillon). Au départ on hausse un sourcil (c'était mon premier BEE) et puis la fausse désinvolture prend, on glisse (et c'est là l'erreur) et on est happé. A ceux qui ne l'ont pas lu, je dirais imaginer un "A la recherche du temps perdu" où la madeleine aurait été remplacée par une mandarine, ça change pas mal de choses et vous aurez Lunar Park.

14:20 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (4)

jeudi, 15 décembre 2005

Le passant ordinaire

La revue "Le passant ordinaire" a son site web, ici

09:35 Publié dans Revues | Lien permanent | Commentaires (0)

Printemps des poètes

Avant le 30 janvier 2006
 
Thème : "Le chant des villes"
 
recueil de 12 à 15 pages

édité par l'association  Regards (1 500 exemplaires)

 ECHANGE DE MOTS 
  1. Merci de nous envoyer un texte (poésie moins de 30 lignes) ou un dessin (noir et blanc) pour insertion.
  2. Diffusion par vous, adhérents ou amis de Regards en tous lieux de votre souhait.
  3. Fin février, nous vous envoyons 15 fascicules (contre 5 timbres à 0.53 euros).

Comment diffuser les tracts-poèmes

En tous lieux de votre convenance et pensez aux lieux médicaux : salles d'attente de médecins, kinés, dentistes, hôpitaux etc.

Contact ici

 

09:21 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (0)

INFOS WEB

Une nouvelle page thématique sur Sitartmag : feminin/masculin cliquez ici

Un concours de nouvelles fantastiques : Infos ici

09:10 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 13 décembre 2005

Henri Matisse

medium_216_henri_matisse_interno_con_tenda_egiziana.jpg

22:08 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2)

Ancora una volta

créole, virtuose, constellation, poudroiement, fantôme, arc-en-ciel, charmille, futaie, sauvagine, merry-go-round, chevau-léger...

14:58 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (6)

lundi, 12 décembre 2005

L'esprit

medium_renoir_20ntl_20gllry.jpgVous verrez alors que le pays de la pureté et le pays de la souillure ne sont que bavardage, que dès l'origine il n'y a rien qui demande commentaire ou explication, que l'esprit n'est pas quelque chose appartenant à un domaine de la conscience ni à un objet de compréhension

Pour le plaisir, encore

medium_nh-renoir-1024-007.jpgpalissandre, glaïeul, acacia, mouette, tourterelle, lilas, pourpre, pervenche, pêche, mantille, mansarde, or, mirage, indigo, péronnelle, cerise...

21:19 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (4)

Le paradis des dieux

medium_renoir_womanrose.jpgQuels êtres admirables que ces grecs, leur existence était si heureuse qu'ils imaginaient que les dieux, pour trouver leur paradis et aimer, descendaient sur la terre... Oui, la terre était le paradis des dieux. Voilà ce que je veux peindre.

Renoir

18:50 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

Pour le plaisir

Quelques mots, juste pour le plaisir...

Amarante, giroflée, dalhia, fuschia, pensée, mésange, luciole, amaryllis, mirabelle, girolle, agathe, divine, volute, caprice, poison, hédonisme, obombrer, sereine, placide, paisible, pénombre, nuit, bémoliser, myriade...

14:51 Publié dans Mots | Lien permanent | Commentaires (15)

dimanche, 11 décembre 2005

O

medium_tiepolobellerophon.jpgO, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silences traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux !

Rimbaud, Voyelles

Tiepolo, Bellérophon et Pégase

22:17 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Vague battement d’ailes autour

Ciel profond, immense, étendues bleues, blanches et noires, oiseaux sillonnant poussés par les rafales du vent, la ville balayée. Souvent je l’imagine délivrée de l’activité des hommes, avec ce grand souffle coupant, lumière et courants, nuages circulant par vagues au dessus. Rien ne change, sauf le ciel justement, à l’épreuve de tout, au milieu, au dessus, dans toutes les directions. L’histoire s’accumule et se détruit par strates mais le ciel lui, imperturbable. Bleu ardent, lignes de pluie de l’horizon, tout près la mer et son désordre de vagues. Nuit de syzygie. La mer d’Ulysse, j’entends le battement des rameurs, la mer vineuse, sillonnée par ce voyageur fou. Orage de l’histoire jeté sur la ville, elle intacte ou presque, les hommes balayés, en poussière, en dessous, perdus dans l’abîme, et toujours cette clarté flotte au dessus, immense, impénétrable, acide, ardente. L’histoire est constamment retournée, agitée, dévoyée. Histoire éternelle des pouvoirs qui façonne le monde, les humains se battent pour du vent. Homère, l’Odyssée, le voyage essentiel, la Grèce, enfouie depuis, les Troyens contre les Achéens, ils vont fonder Rome, et puis Rome à son tour, face au Saint Empire romain germanique, conséquences désastreuses, et ainsi de suite, qui détruira l’autre, retournements constants, le scénario est toujours le même, le diable se glisse partout. Et puis il y l’autre histoire, l’éternelle, celle des débuts, elle se joue de nous, des méandres, retours, aléas, victoires, défaites, au dessus et à l’intérieur. Lourdeur factice, légèreté des anges, éternelle agilité, vague battement d’ailes autour.

Marier le monde

medium_masson_sun.jpgLes vieux traités le disent tous, la magie consiste à marier le monde. Il y a des contraires, on les harmonise, c'est long, difficile, parfois dangereux, déroutant, désespérant, excitant, troublant.

Philippe Sollers, L'étoile des amants

André Masson, Le soleil

17:27 Publié dans citation | Lien permanent | Commentaires (0)

La solitude du coureur de fond

Une contribution intéressante ici, qui remet un peu les pendules à l'heure après un article débile (un de plus !) de Télérama

16:35 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (0)

La zone de recul

medium_magritte.jpgJe me rassasiais de misérables et je m’emboîtais le pas. Quand la cage sortait de l’oiseau, j’arrivais à ma rencontre. Quand la niche mangeait le chien, je confondais corps et biens. Mais, au grand jour, je reprenais mes distances et me précédais normalement.

Paul Colinet (1898-1957) Extrait de « Œuvres 1 », s.l., Éditions Lebeer Hossmann, 1980, 43-44.

Magritte

Tous les bonheurs du monde

medium_tous_les_bonheurs_du_monde.jpgFrédérique Azaïs

02:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 10 décembre 2005

Le soldat

medium_soldat.jpgLe soldat est triste jusqu’à son dernier bouton, dans son costume spécial pour le maniement des armes à feu. Le soldat, légèrement frappé d’ataxie, parvient à grand’ peine à s’asseoir sur un mamelon isolé. Il soupire. Il verse une larme, venue du fond du cœur, dans le canon de son fusil.

 

 

Paul Colinet (1898-1957)

 

Extrait de « Œuvres 1 », s.l., Éditions Lebeer Hossmann, 1980, 136-137.

Asger John, Le soldat et son passe

Un poète

medium_030z_ernst_1th.jpgInattentif comme un thermomètre, crépitant comme de l'ouate, enflammé comme un verre d'eau, dévoué comme l'ongle incarné, silencieux comme le Nil, admissible comme la pelade, sournois comme un piston, courageux comme un plan incliné, enjolivé comme du beurre, patient comme la flèche du Parthe, amusant comme du savon, résigné comme le printemps, sectaire comme un canapé, savant comme une bouillotte, souverain comme un ticket, il promène son dindon diplomatiquement distillé et sa levrette de lune ladre dans un jardin de juges jaunissants.

Paul Colinet (1898-1957) Extrait de « Œuvres 1 », s.l., Éditions Lebeer Hossmann, 1980, 123

Max Ernst, Euclide, 1945

Les velours de Christine

Dans les velours de Christine, on déplace des chaises qui sont des flûtes.

Christine est sur son croissant. Elle dîne d'un bouton de bottine et sa jolie tête dandine.

On déplace aussi des étuis. Ce sont les étuis de ces chaises effilées, aux trous inégaux et qui luisent.

Et l'on comprend qu'un conducteur de piano, en cotte de maille, descende, à toute vapeur, de la partition rigide de ses montagnes.

C'est pour lui qu'on a déplacé les chaises si fines et leurs volumineux étuis.

Il donne à Christine la distraite, à Christine perdant son peton, un récital assez narquois de saute-mouton.

Chaises volatiles, étuis envolés, saluez cette apothéose : Christine de papier tombant en mille morceaux sur les bosses effervescentes du piano, tandis que le conducteur déchaussé s'égare, dans les tubulures réfrigérantes de la nuit : un concerto pour chaises et étuis.

Paul Colinet (1898-1957)

Extrait de « Œuvres 1 », s.l., Éditions Lebeer Hossmann, 1980, 74.

La province

Dans le salon en sac arabe, nous regardions passer le dimanche.

Il avait une échelle sous le bras et une truelle en bandoulière.

L 'horloge sonnait précieusement, dans une odeur de poires conservées.

Sur un fauteuil traînait un bout de fil : c'était la semaine.

Paul Colinet (1898-1957)

Extrait de « Œuvres 1 », s.l., Éditions Lebeer Hossmann, 1980, 22.