vendredi, 18 novembre 2005
Belle image
13:54 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (1)
Revue de presse
Plusieurs contributions intéressantes aujourd'hui à la crise des banlieues :
Le point de vue de Jean Baudrillard
Un témoignage d'Alain Badiou sur l'humiliation ordinaire
Le regard de Daniel Schneidermann sur le fonctionnement des médias
12:43 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (0)
A dessein de nous rendre heureux
Cultiver le plaisir des sens fut toujours ma principale affaire: je n'en eus jamais de plus importante. Me sentant né pour le beau sexe, je l'ai toujours aimé et m'en suis fait aimer tant que j'ai pu. J'ai aussi aimé la bonne chère avec transport, et j'ai toujours été passionné pour tous les objets qui ont excité ma curiosité.
J'ai eu des amis qui m'ont fait du bien, et le bonheur de pouvoir en toute occasion leur donner des preuves de ma reconnaissance. J'ai eu aussi de détestables ennemis qui m'ont persécuté, et que je n'ai pas exterminés parce qu'il n'a pas été en mon pouvoir de le faire. Je ne leur eusse jamais pardonné, si je n'eusse oublié le mal qu'ils m'ont fait. L'homme qui oublie une injure ne la pardonne pas, il oublie; car le pardon part d'un sentiment héroïque, d'un cœur noble, d'un esprit généreux, tandis que l'oubli vient d'une faiblesse de mémoire, ou d'une nonchalance, amie d'une âme pacifique, et souvent d'un besoin de calme et de tranquillité; car la haine, à la longue, tue le malheureux qui se plaît à la nourrir.
Si l'on me nomme sensuel, on aura tort, car la force de mes sens ne m'a jamais fait négliger mes devoirs quand j'en ai eu. J'ai aimé les mets au haut goût: le pâté de macaroni fait par un bon cuisinier napolitain, l'ogliopotrida des Espagnols, la morue de Terre-Neuve bien gluante, le gibier au fumet qui confine et les fromages dont la perfection se manifeste quand les petits êtres qui s'y forment commencent à devenir visibles. Quant aux femmes, j'ai toujours trouvé suave l'odeur de celles que j'ai aimées.
Quels goûts dépravés! dira-t-on: quelle honte de se les reconnaître et de ne pas en rougir! Cette critique me fait rire; car, grâce à mes gros goûts, je me crois plus heureux qu'un autre, puisque je suis convaincu qu'ils me rendent susceptible de plus de plaisir. Heureux ceux qui, sans nuire à personne, savent s'en procurer, et insensés ceux qui s'imaginent que le Grand-Être puisse jouir des douleurs, des peines et des abstinences qu'ils lui offrent en sacrifice, et qu'il ne chérisse que les extravagants qui se les imposent. Dieu ne peut exiger de ses créatures que l'exercice des vertus dont il a placé le germe dans leur âme, et il ne nous a rien donné qu'à dessein de nous rendre heureux.
On ne trouvera pas dans ces Mémoires toutes mes aventures; j'ai omis celles qui auraient pu déplaire aux personnes qui y eurent part, car elles y feraient mauvaise figure. Malgré ma réserve, on ne me trouvera parfois que trop indiscret, et j'en suis fâché. Si avant ma mort je deviens sage et que j'en aie le temps, je brûlerai tout: maintenant je n'en ai pas le courage. Si quelquefois on trouve que je peins certaines scènes amoureuses avec trop de détails, qu'on se garde de me blâmer, à moins qu'on ne me trouve un mauvais peintre puisqu'on ne saurait faire un reproche à ma vieille âme de ne savoir plus jouir que par réminiscence. La vertu, au reste, pourra sauter tous les tableaux dont elle serait blessée; c'est un avis que je crois devoir lui donner ici.
Casanova, Histoire de ma vie
10:12 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (8)
jeudi, 17 novembre 2005
Debord, Lacan, Joyce et les autres
Fa-bu-leux, vous pouvez, entre autres, les voir, les entendre, sur le site de Stephane Zagdanski
22:18 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (1)
Bien vu
Les humains sont dans l'embarras par rapport à Dieu. Ils ne peuvent pas s'en passer, ils savent qu'il frappe où il veut malgré leurs calculs, ils en rêvent, mais ils l'affublent, le chargent de discours abstraits, de systèmes, l'accablent de reliques ou de sacrifices inutiles, le méconnaissent, là, devant eux, alors qu'il crève les yeux. On peut penser ici à la stupeur de Freud devant Charcot lui glissant à l'oreille, à la Salpêtrière, à Paris, que chez les hystériques c'est toujours la chose sexuelle qui est en cause. Sans doute, se dit Freud, mais pourquoi alors n'en parle-t-il jamais publiquement ? Bien vu.
Philippe Sollers, Casanova l'admirable
21:46 Publié dans psychanalyse | Lien permanent | Commentaires (11)
Cent fois plus de plaisir
Rien n'est plus certain que ceci : une fille dévote ressent, quand elle fait avec son amant l'oeuvre de chair, cent fois plus de plaisir qu'une autre exempte du préjugé. Cette vérité est trop dans la nature pour que je croie nécessaire de la démontrer à mon lecteur.
Casanova, Histoire de ma vie
21:19 Publié dans amour | Lien permanent | Commentaires (7)
Le bureau de Joseph Delteil
19:09 Publié dans Paysages | Lien permanent | Commentaires (0)
Des métamorphoses aussi complètes que celles de certains insectes
Au premier moment je ne compris pas pourquoi j'hésitais à reconnaître le maître de maison, les invités, pourquoi chacun semblait s'être "fait une tête", généralement poudrée et qui les changeait complètement. Le Prince avait encore en recevant cet air bonhomme d'un roi de féerie que je lui avais trouvé la première fois, mais cette fois, semblant s'être soumis lui-même à l'étiquette qu'il avait imposée à ses invités, il s'était affublé d'une barbe blanche et traînait à ses pieds qu'elles alourdissaient comme des semelles de plomb. Il semblait avoir assumé de figurer un des "âges de la vie". Ses moustaches étaient blanches aussi comme s'il restait après elles le gel de la forêt du petit Poucet. Elles semblaient incommoder sa bouche raidie et, l'effet une fois produit, il aurait dû les enlever. A vrai dire, je ne le reconnus qu'à l'aide d'un raisonnement, et en concluant de la simple ressemblance de certains traits à une identité de la personne. Je ne sais ce que ce petit Lezensac avait mis sur sa figure, mais tandis que d'autres avaient blanchi, qui la moitié de leur barbe, qui leurs moustaches seulement, lui sans s'embarrasser de ses teintures avait trouvé le moyen de couvrir sa figure de rides, ses sourcils de poils hérissés; tout cela d'ailleurs ne lui seyait pas, son visage faisait l'effet d'être durci, bronzé, solennisé, cela le vieillissait tellement qu'on n'aurait plus dit du tout un jeune homme. Je fus bien étonné au même moment en entendant appeler duc de Chatellerault un petit vieillard aux moustaches argentées d'ambassadeur dans lequel seul un petit bout de regard resté le même me permit de reconnaître le jeune homme que j'avais rencontré une fois en visite chez Mme de Villeparisis. A la première personne que je parvins ainsi à identifier en tâchant de faire abstraction du travestissement et de compléter les traits restés naturels par un effort de mémoire, ma première pensée eût dû être et fut peut-être, bien moins d'une seconde, de la féliciter d'être si merveilleusement grimée, qu'on avait d'abord avant de la reconnaître, cette hésitation que les grands acteurs paraissant dans un rôle où ils sont différents d'eux-mêmes, donnent en entrant en scène, au public, qui même averti par le programme, reste un instant ébahi avant d'éclater en applaudissements. A ce point de vue le plus extraordinaire de tous était mon ennemi personnel, M. d'Argencourt, le véritable clou de la matinée. Non seulement au lieu de sa barbe à peine poivre et sel, il s'était affublé d'une extraordinaire barbe d'une invraisemblable blancheur, mais encore, tant de petits changements matériels pouvant rapetisser, élargir un personnage et bien plus changer son caractère apparent, sa personnalité, c'était un vieux mendiant qui n'inspirait plus aucun respect qu'était devenu cet homme dont la solennité, la raideur empesée était encore présente à mon souvenir, et il donnait à son personnage de vieux gâteux, une telle vérité, que ses membres tremblotaient, que les traits détendus de sa figure habituellement hautaine, ne cessaient de sourire avec une niaise béatitude. Poussé à ce degré, l'art du déguisement devient quelque chose de plus, une transformation. En effet, quelques riens avaient beau me certifier que c'était bien M. d'Argencourt qui donnait ce spectacle inénarrable et pittoresque, combien d'états successifs d'un visage ne me fallait-il pas traverser si je voulais retrouver celui du d'Argencourt que j'avais connu, et qui était tellement différent de lui-même, tout en n'ayant à sa disposition que son propre corps. C'était évidemment la dernière extrémité où il avait pu le conduire sans en crever; le plus fier visage, le torse le plus cambré n'était plus qu'une loque en bouillie agitée de ci de là. A peine, en se rappelant certains sourires de M. d'Argencourt qui jadis tempéraient parfois un instant sa hauteur, pouvait-on comprendre que la possibilité de ce sourire de vieux marchand d'habits ramolli existât dans le gentleman correct d'autrefois. Mais à supposer que ce fût la même intention de sourire qu'eût d'Argencourt, à cause de la prodigieuse transformation du visage, la matière même de l'oeil, par laquelle il l'exprimait était tellement différente, que l'expression devenait tout autre et même d'un autre. J'eus un fou rire devant ce sublime gaga, aussi émollié dans sa bénévole caricature de lui-même que l'était, dans la manière tragique, M. de Charlus foudroyé et poli. M. d'Argencourt, dans son incarnation de moribond-bouffe d'un Regnard exagéré par Labiche était d'un accès aussi facile, aussi affable, que M. de Charlus roi Lear qui se découvrait avec application devant le plus médiocre salueur. Pourtant je n'eus pas l'idée de lui dire mon admiration pour la vision extraordinaire qu'il offrait. Ce ne fut pas mon antipathie ancienne qui m'en empêcha, car précisément il était arrivé à être tellement différent de lui-même que j'avais l'illusion d'être devant une autre personne aussi bienveillante, aussi désarmée, aussi inoffensive que l'Argencourt habituel était rogue, hostile et dangereux. Tellement une autre personne qu'à voir ce personnage si ineffablement grimaçant, comique et blanc, ce bonhomme de neige simulant un général Dourakine en enfance, il me semblait que l'être humain pouvait subir des métamorphoses aussi complètes que celles de certains insectes. J'avais l'impression de regarder derrière le vitrage instructif d'un muséum d'histoire naturelle, ce que peut être devenu le plus rapide, le plus sûr en ses traits d'un insecte, et je ne pouvais pas ressentir les sentiments que m'avait toujours inspirés M. d'Argencourt devant cette molle chrysalide plutôt vibratile que remuante.
Marcel Proust, Le temps retrouvé
17:50 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (7)
Le Midi
Te voici dans ton Midi! Te voici libre!
Là de Nîmes à Pau et de Limoges à Foix, avec Albi, Cahors, Toulouse, est un territoire qui de tout temps se montra accueillant aux doctrines extrêmes, aux dogmes spécieux et durs. Un peuple étrange l'habite, maigre et dru, sensuel et fin, tourmenté, tourmenteur, amèrement passionné. On y parle une langue grosse et brillante, faite pour l'injure et pour le soupir. Les mœurs y sont rauques, triviales et pessimistes, le cœur volontiers charnel. Un climat brusque, angoissant et fier. C'est par excellence le Paradis de l'hérésie. C'est le Midi.
On dit le Midi. Il y a mille Midis. Du moins en gros, il y en a deux la Provence et l'Occitanie. La Provence est toute gréco-romaine, bien ancrée dans l'ordre de la nature, dans les lois de l'esprit. L'Occitanie au contraire me paraît essentiellement anarchique, excentrique, l'âme inquiète et rêveuse, l'imagination vagabonde. Elle est livrée sans merci aux souffles de l'esprit, lequel souffle où il veut. Je l'ai toujours vue, je la vois de plus en plus très wisigothe, avec de forts apports arabes et juifs. Les Wisigoths ont occupe Carcassonne pendant trois siècles (413-719) - trois siècles marquent un pays.
Joseph Delteil, Extrait de Le vert Galant (1931), Editions des Portiques
13:45 Publié dans Paysages | Lien permanent | Commentaires (1)
Une atmosphère chaude, toute en vapeur
Une brune de 15 ans, une brune au quinzième degré. Le visage est plein de sable, de jaunisse et de confiture. Longue, longue, longue fille. Deux jambes avec un nez dessus et un sexe entre. Les cheveux par-dessus le marché. Frais dans ce visage d'épine-vinette, il y a des yeux d'érable. L'aiguillon, c'est la langue, et les bœufs les joues. Le front maigre et rectangulaire d'un corbeau. Au second plan, comme deux lunes rousses, les seins.
Corne c'est peut-être la plus sympathique, mais à coup sûr la plus grasse. Elle a de pleines mains de graisse et les joues roulées dans le suif. Elle a dix-sept ans et son ventre neuf mois de plus. Je ne veux pas dire qu'elle est grosse, mais grasse. Les mots en asse fournissent des rimes très sensuelles, des rimes qui forniquent. Ça sent la vache, l'anus et Madame Butterfly. Autour de la scène, une atmosphère chaude, toute en vapeur, une de ces atmosphères qui bouchent les oreilles et crèvent les yeux. Corne, corne de mélancolie.
Extrait de Choléra (1923), Joseph Delteil, Œuvres complètes (Grasset), page 115
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Des visions seulement, des éclairs
Le temps nous encercle, nous sommes au centre, nous sommes ce temps. Il tourne autour de nous comme un kaléidoscope, on peut jouer avec. Les émotions, les désirs le traversent comme des étoiles filantes, ondulent sans cesse, vibrent, l’art est là pour les relier, pour construire un monde autour. De ce voyage fugace nous nous tenons éloignés, nous avons des visions seulement, des éclairs. Sauf à plonger dans cet océan, s’y noyer pour en ressortir, haletant, surpris, éveillé, différent.
03:45 Publié dans En cours d'écriture | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 16 novembre 2005
En banlieue
« En banlieue, c’est surtout par les tramways que la vie vous arrive le matin. Il en passait des pleins paquets avec des pleines bordées d’ahuris brinquebalant, dès le petit jour, par le boulevard Minotaure, qui descendaient vers le boulot.
Les jeunes semblaient même comme contents de s’y rendre au boulot. Ils accéléraient le trafic, se cramponnaient aux marchepieds, ces mignons, en rigolant. Faut voir ça. Mais quand on connait depuis vingt ans la cabine téléphonique du bistrot, par exemple, si sale qu’on la prend toujours pour les chiottes, l’envie vous passe de plaisanter avec les choses sérieuses et avec Rancy en particulier. On se rend alors compte où qu’on vous a mis. Les maisons vous possèdent, toutes pisseuses qu’elles sont, plates façades, leur c¦ur est au propriétaire. Lui on le voit jamais. Il n’oserait pas se montrer. Il envoie son gérant, la vache. On dit pourtant dans le quartier qu’il est bien aimable le proprio quand on le rencontre. Ça n’engage à rien.
La lumière du ciel à Rancy, c’est la même qu’à Détroit, du jus de fumée qui trempe la plaine depuis Levallois. Un rebut de bâtisses tenues par des gadoues noires au sol. Les cheminées, des petites et des hautes, ça fait pareil de loin qu’au bord de la mer les gros piquets dans la vase. Là-dedans, c’est nous.
(...) Au matin donc le tramway emporte sa foule se faire comprimer dans le métro. On dirait à les voir tous s’enfuir de ce côté-là, qu’il leur est arrivé une catastrophe du côté d’Argenteuil, que c’est leur pays qui brûle. Après chaque aurore, ça les prend, ils s’accrochent par grappes aux portières, aux rambardes. Grande déroute. C’est pourtant qu’un patron qu’ils vont chercher dans Paris, celui qui vous sauve de crever de faim, ils ont énormément peur de le perdre, les lâches. Il vous la fait transpirer pourtant sa pitance. On en pue pendant dix ans, vingt ans et davantage. C’est pas donné.
(...) Comprimés comme des ordures qu’on est dans la caisse en fer, on traverse Rancy et on odore ferme en même temps, surtout quand c’est l’été. Aux fortifications on se menace, on gueule un dernier coup et puis on se perd de vue, le métro avale tous et tout, les complets détrempés, les robes découragées, bas de soie, les métrites et les pieds sales comme des chaussettes, cols inusables et raides comme des termes, avortements en cours, glorieux de la guerre, tout ça dégouline par l’escalier au coaltar et phéniqué et jusqu’au bout noir, avec le billet de retour qui coûte autant à lui tout seul que deux petits pains.
La lente angoisse du renvoi sans musique, toujours si près des retardataires (avec un certificat sec) quand le patron voudra réduire ses frais généraux. Souvenirs de « Crise » à fleur de peau, de la dernière fois sans place, de tous les Intransigeants qu’il a fallu lire, cinq sous, cinq sous…des attentes à chercher du boulot… Ces mémoires vous étranglent un homme, tout enroulé qu’il puisse être dans son pardessus « toutes saisons ».
(…) Tout le monde toussait dans ma rue. Ça occupe. Pour voir le soleil, faut monter au moins jusqu’au Sacré-Coeur, à cause des fumées.
De là alors c’est un beau point de vue ; on se rend bien compte que dans le fond de la plaine, c’était nous, et les maisons où on demeurait. Mais quand on les cherche en détail, on les retrouve pas, même la sienne, tellement que c’est laid et pareillement laid, tout ce qu’on voit.
(…) Quand on habite Rancy, on se rend même plus compte qu’on est devenu triste. On a plus envie de faire grand chose, voilà tout. À force de faire des économies sur tout, à cause de tout, toutes les envies vous sont passées. »
Louis-Ferdinand CÉLINE
Voyage au bout de la nuit.
10:52 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (8)
mardi, 15 novembre 2005
John Lennon
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22:20 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1)
L'avenir sera mythique ou ne sera pas
En littérature, les mythes auront beaucoup à nous réapprendre et de cette identification proprement religieuse émergera une citoyenneté-monde mais aussi une grande poésie-monde qui passera tout de même par l'échec de Babel, de cette illusion avec laquelle on n'en a pas encore fini. Une poésie-monde après l'économie-monde que nous connaissons.
22:00 Publié dans Futurs | Lien permanent | Commentaires (0)
Contrôler Internet
L’hégémonie sur Internet donne aux Etats-Unis, en théorie, le pouvoir de limiter l’accès à tous les sites du réseau dans quelque pays que ce soit. Ils peuvent aussi bloquer tous les envois de messages électroniques de la planète. Jusqu’à présent, ils ne l’ont jamais fait. Mais ils ont la possibilité de le faire. Et cette simple éventualité inquiète au plus haut point de nombreux pays.
Article en entier à lire ici
21:53 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
La douceur d'un mystère
tandis que les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie mais de l'obscurité et du silence. Et comme l'art recompose exactement la vie, autour des vérités qu'on a atteintes en soi-même flottera toujours une atmosphère de poésie, la douceur d'un mystère qui n'est que le vestige de la pénombre que nous avons dû traverser, l'indication, marquée exactement comme par un altimètre, de la profondeur d'une oeuvre.
Marcel Proust, Le temps retrouvé
10:05 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0)
République inachevée ou à jeter ?
Rarement accusé, le libéralisme est pourtant à la source de la révolte sociale qui secoue les banlieues.
09:18 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 14 novembre 2005
Faire une œuvre d'art
Car les vérités que l'intelligence saisit directement à claire-voie dans le monde de la pleine lumière ont quelque chose de moins profond, de moins nécessaire que celles que la vie nous a malgré nous communiquées en une impression, matérielle parce qu'elle est entrée par nos sens, mais dont nous pouvons dégager l'esprit. En somme, dans ce cas comme dans l'autre, qu'il s'agisse d'impressions comme celles que m'avait données la vue des clochers de Martinville, ou de réminiscences comme celle de l'inégalité des deux marches ou le goût de la madeleine, il fallait tâcher d'interpréter les sensations comme les signes d'autant de lois et d'idées, en essayant de penser, c'est-à-dire de faire sortir de la pénombre ce que j'avais senti, de le convertir en un équivalent spirituel. Or, ce moyen qui me paraissait le seul, qu'était-ce autre chose que faire une œuvre d'art?
Marcel Proust, Le temps retrouvé
22:40 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (4)
Poème instantané capté sur le vif (Jack Chi)
21:54 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Un bruit de baiser ferme le monde
M’a-t-on coupé le fil de la mémoire
Que je n’entende plus le ventre du passé ?
Il m’étrangle en mon cri dépassé dans le noir
Jusqu’à la flamme unique où le fil a brûlé
L’avenir a cassé dans ma tête le vent
Le passé a repris les cloches de ses soirs
Le remords a rongé les sons de la mémoire
Et le bruit d’un baiser déchire les instants
Au sein des toits la flamme détord ses étoiles
La mort a pris l’allure d’un fauteuil de vieux
La rage du souvenir souffle toutes les voiles
Jusqu’au dernier murmure des yeux.
Jean-Pierre Duprey
21:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)