jeudi, 01 décembre 2005
Librairie de l'Horloge, le 2 décembre à 19 H
RENCONTRE avec Pierre AUTIN-GRENIER
autour de son dernier livre, Friterie-bar Brunetti,
et présentation de Là-Haut publié en complicité avec Ronan BARROT
soirée animée par Françoise BASCOU en présence de Thierry GUICHARD du MATRICULE DES ANGES
Librairie de L’HORLOGE
“Les Halles”
84200 CARPENTRAS
Tel : 04.90.63.18.32
17:55 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (4)
Vivante
Vivante, dans le reflet
Des murs
Aux ébréchures comme
Un œil au beur noir
Des plaques de plâtre
Encore teintées de jaune
S’effritent sur le bord
De l’immeuble bancal
Où dorment des chats
À même le sol
Froid
À la lumière
Des vitrines
Dans laquelle les passants
Jettent leur ombre
Comme poignée de charbon
Crépitements
La braise rougeoie
Etincelles de feu
Odeur de roussi
Du pelage noir
Valérie Canat de Chizy
16:51 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 30 novembre 2005
Ecoutant le bonze de Shu gratter de la harpe
Le bonze de Shu étreignant sa harpe bariolée de vert
A l'ouest, a descendu les cimes du mont Emei
Pour moi, il effleure son instrument
On croirait entendre bruire les myriades de pins dans les gorges
Les eaux courantes purifient le coeur de l'invité
Les sons de la harpe résonnent avec les clochettes saisies de givre
On ne s'aperçoit pas même pas du crépuscule de jade qui tombe sur les montagnes
Ni de la pénombre qui envahit les nuages de l'automne
Li Bai
21:25 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2)
Nuitée
Sur un pic, un temple
Je lève la main, frôle les étoiles
Je n'ose parler à haute voix
Peur d'effrayer les êtres célestes
Li Baï
21:01 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Combler ce manque
(...) exprimant ce que nous vivons nous nommons la rose, son odeur, etc., mais ce faisant nous gommons les aspects individuels, subjectifs, intimes et personnels. Cela indique à nouveau que les mots figent de façon impersonnelle et symbolique ce qui, au sein de la vie de la conscience, demeure unique et indicible. Nous réduisons à de l’homogène ce qui est hétérogène, nous figeons dans une expression symbolique ce qui est vécu dans la durée sur le mode qualitatif infiniment nuancé. (Extrait du cours de Jean-Jacques Marimbert, Durée et liberté)
Ainsi, la poésie, la littérature viennent combler ce manque, rapprocher le langage de la complexité, de porosité, de la fluidité des sensations et des états de conscience.
16:58 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (7)
Et si la beauté...
Bona Mangangu a ouvert son blog... Musique, littérature, arts plastiques...
13:55 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
La gravité
12:40 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)
Ça suffit, moi, je ne joue plus
Dimanche, à la 21e minute du match que son club disputait à domicile contre l'Inter de Milan, Zoro en eut soudain marre de ces cris de singe à lui adressés, dégringolés de ses propres tribunes (Libération d'hier). Se saisissant du ballon, le remettant à l'arbitre et demandant à celui-ci de suspendre le match, il tint le seul discours qui soit désormais audible, quand il est question de racisme, sur les stades ou en dehors des stades : «Ça suffit, moi, je ne joue plus [...]. Soit vous les faites taire, soit je m'en vais.»
12:24 Publié dans Sport | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 29 novembre 2005
Marseille est une ville selon mon cœur
« Marseille sentait l’œillet poivré, ce matin-là. Marseille est une ville selon mon cœur (…) Elle a l’air bon enfant et rigolarde. Elle est sale et mal foutue. Mais c’est néanmoins une des villes les plus mystérieuses du monde et des plus difficiles à déchiffrer. Je crois tout simplement que Marseille a eu de la chance, d’où son exubérance, sa magnifique vitalité, son désordre, sa désinvolture. ( …) Marseille, presque aussi ancienne que Rome, ne possède aucun monument. Tout est rentré sous terre, tout est secret. Et c’est là l’image de la chance de Marseille, de la chance tout court. (…) La chance cela ne s’enseigne pas. Mais c’est un fait. Une conjoncture. Voyez Marseille. On peut apprendre à jouer aux cartes. On peut même apprendre à tricher aux cartes. Mais la chance cela ne s’apprend pas. On l’a. Et celui qui l’a ne s’en vante pas. Il se tait. C’est son secret. Cet air de secret sur lequel on bute partout à Marseille… ».
Cendrars, L'homme foudroyé
21:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0)
La satisfaction que nous avons de nous-mêmes
Rien ne doit tant diminuer la satisfaction que nous avons de nous-mêmes, que de voir que nous désapprouvons dans un temps ce que nous approuvions dans un autre.
(La Rochefoucauld, Réflexions ou Sentences et Maximes morales)
17:50 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)
Plus de force que de volonté
Nous avons plus de force que de volonté ; et c'est souvent pour nous excuser à nous-mêmes que nous nous imaginons que les choses sont impossibles.
(La Rochefoucauld, Réflexions ou Sentences et Maximes morales)
16:08 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)
Enfin tout
quand on s'éveille enfin a la claire compréhension
Et que l'on sent qu'il n'y a aucune frontière
Qu'il n'y en a jamais eu
On se rend compte qu’on est tout.
Les montagnes, les rivières,
L'herbe, les arbres, le soleil, la lune, les étoiles
Et l'univers enfin
Ne sont autres que nous-mêmes.
Rien ne nous distingue
Rien ne nous sépare les uns des autres
L'aliénation, la peur, la jalousie, la haine
Sont évanouies.
On sait en pleine lumière
Que rien n'existe en dehors de soi
Que par conséquent rien n'est a craindre.
Etre conscient de cet état
Engendre la compassion,
Les gens et les choses
Ne sont plus séparés de nous
Mais sont au contraire
Comme notre propre corps.
Genpo Sensei, Moine Zen japonais
12:43 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (12)
lundi, 28 novembre 2005
Définitions desprogiennes
CONSULTANT : Se dit de celui qui consulte ta montre, te dit l'heure et te fait payer la prestation.
ECONOMISTE : Expert qui saura demain pourquoi ce qu'il a prédit hier n'est pas arrivé aujourd'hui.
FACILE : Se dit d'une femme qui a la moralité sexuelle d'un homme.
GYNECOLOGUE : personne qui travaille là où les autres s'amusent.
INTELLECTUEL : se dit d'un individu capable de penser pendant plus de deux
heures à autre chose qu'au sexe.
MAL DE TETE : contraceptif le plus utilisé par les femmes.
NYMPHOMANE : terme utilisé par certains hommes pour désigner une femme qui a envie de faire l'amour plus souvent qu'eux.
PARLEMENT : Nom étrange formé des verbes "parler" et "mentir".
SECRET : Information que l'on ne communique qu'à une seule personne à la fois.
SNOBISME : Action de s'acheter des choses qu'on n'aime pas avec de l'argent qu'on n'a pas dans le but d'impressionner des gens qu'on n'aime pas.
SYNONYME : Mot à écrire à la place de celui dont on n'est pas certain de l'orthographe.
TRAVAIL D'EQUIPE : C'est la possibilité de faire endosser les fautes aux autres.
VEDETTE : Personne qui travaille dur toute sa vie pour être connue, et qui porte ensuite de grosses lunettes noires pour ne pas être reconnue.
20:15 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (7)
Des poussières pleines de lumière
"... L'hiver au pays Rebeillard était toujours une saison étincelante. Chaque nuit la neige descendait serrée et lourde.... Les villes, les villages, les fermes du Rebeillard dormaient ensevelis dans ces épaisses nuits silencieuses. De temps en temps toutes les poutres d'un village craquaient, on s'éveillait, les épais nuages battaient des ailes au ras de terre en froissant les forêts. Mais tous les matins arrivaient dans un grand ciel sans nuages, lavé par une petite brise tranchante. A peine sorti de l'horizon, le soleil écrasé par un azur terrible ruisselait de tous côtés sur la neige gelée ; le plus maigre buisson éclatait en coeur de flamme. Dans les forêts métalliques et solides le vent ne pouvait pas remuer un seul rameau ; il faisait seulement jaillir sur l'embrasement blanc des embruns d'étincelles. Des poussières pleines de lumière couraient sur le pays.
Jean Giono, Le Chant du Monde
19:03 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0)
Ah les mots...
Catin : Ancien diminutif affectueux de Catherine. Ce prénom féminin est la francisation de Katharina, « la parfaite »
16:11 Publié dans Sauce piquante | Lien permanent | Commentaires (0)
3e salon International de l'Autre LIVRE
3e salon International de l'Autre LIVRE : 120 éditeurs indépendants seront présents.
Voir leur site.Lire aussi l'interview de Dominique Dionisi, organisateur du salon.
Et toujours : http://perso.wanadoo.fr/calounet
14:50 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 27 novembre 2005
Messire Jacopo Tintoretto, peintre
Messire Jacopo Tintoretto, peintre.
Tel un grain de poivre qui recouvre, assomme et vaut l'arôme de dix bottes de pavots, c'est ainsi que vous êtes, vous qui êtes du même sang que les Muses. Bien que né depuis peu, vous êtes pourvu de beaucoup d'esprit et d'intelligence; votre barbe est peu fournie mais votre tête est bien pleine; votre corps est petit mais votre cour est grand, bien que jeune en âge vous êtes mûr en sagesse; et dans le peu de temps où vous avez été apprenti, vous avez appris davantage que cent qui sont nés maîtres. (...) Parmi ceux qui chevauchent le Pégase de l'art moderne, il n'en est pas de plus habile que vous dans la représentation des gestes, attitudes, poses majestueuses, raccourcis, profils, ombres, lointains, perspectives. On peut bien dire, en somme, que si vous aviez autant de mains que de qualités de cour et d'esprit, il n'y aurait pas de chose que vous ne puissiez faire, aussi difficile fut-elle. Vous m'êtes bien cher, oh mon frère, je le jure par le sang des moustiques, car vous êtes ennemi de la paresse : vous passez votre vie partagé entre l'accroissement de votre gloire, la restauration de vos forces physiques et l'édification de votre esprit. Cela s'appelle travailler pour en tirer bénéfice et gloire, manger pour vivre et ne pas dépérir, et faire de la musique et chanter pour ne pas devenir fou comme certains qui s'adonnent tant à leur art qu'ils en perdent d'un coup la raison et leur tête. (...) » (1547)
Cette lettre pleine d'humour provient d'un ami d'enfance du Tintoret (1519-1594), Andrea Calmo (1510-1571), lui aussi fils de teinturier, qui devint l'un des plus grands comédiens de Venise au XVIème siècle.
Jacopo Tintoretto - Autoportrait (v. 1548)
21:20 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
Le génie de La Fontaine
Guillaume HAUDENT (14??-14??)
(Recueil : Apologues d'Esope)
D'un corbeau et d'un renard
Comme un corbeau, plus noir que n'est la poix,
Était au haut d'un arbre quelquefois
Juché, tenant à son bec un fromage,
Un faux renard vint quasi par hommage
A lui donner le bonjour ; cela fait,
Il est venu à l'extoller à fait
En lui disant : " Ô triomphant corbeau,
Sur tous oiseaux me sembles de corps beau
Et pour autant les ceux qui noir te disent
Très méchamment de ta couleur médisent
Vu que tu es par très apparent signe
De trop plus blanc que ne fut oncques cygne,
Et que le paon en beauté tu excèdes,
S'ainsi est donc que la voix tu possèdes
Correspondant à ta beauté de corps,
C'est assavoir, fondée en doux accords
Pour bien chanter, entends pour vrai et croi
Que des oiseaux es digne d'être roi ;
A cette cause j'aurais bon appétit
D'ouïr ta voix déployer un petit a,
Quand pour certain quelque chose qu'on nie
Ton chant me semble être plein d'harmonie. "
Par tels propos adulatifs et feints
Qu'a ce renard cauteleux et atteints,
Le sot corbeau fut tant de gloire épris
Qu'incontinent à chanter il s'est pris,
Dont par sa gloire il encourut dommage
Quand hors du bec lui en chut le fromage,
Que ce renard tout exprès attendait
Car autre chose avoir ne prétendait
Vu qu'aussitôt qu'il en fut jouissant
Il s'enfuit, voire en se gaudissant
De ce corbeau, ainsi pris par son art
Bien lui montrant qu'il était vrai conard.
13:05 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (12)
Le vivre
" Je ne veux surtout pas laisser cela se figer, se pétrifier en doctrine. Je veux le vivre."
Rainer Maria Rilke, Journaux de jeunesse
06:05 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)
Je vous écris du bout du monde
"Je vous écris du bout du monde. Il faut que vous le sachiez. Souvent les arbres tremblent. On recueille les feuilles. Elles ont un nombre fou de nervures. Mais à quoi bon? Plus rien entre elles et l'arbre, et nous nous dispersons gênés. On ne voit rien, que ce qu'il importe si peu de voir. Rien, et cependant on tremble : Pourquoi ? "
Henri Michaux, Lointain intérieur
05:43 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)