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mercredi, 23 novembre 2005

Questions et réponses

"Toute question ne se fonde jamais que sur une réponse. On ne se pose une question que là où on a déjà la réponse"

Lacan 

Extrait d'une conférence à voir et à entendre sur le site de Stephane Zagdanski : Lacan à Louvain (1972)

09:27 Publié dans Lacan | Lien permanent | Commentaires (18)

mardi, 22 novembre 2005

Chevauchée

Placide, l’eau s’élance

Au grand galop sous le pont,

Ecume ses dents sur les galets

Use ses longs cheveux de vent.

 

Les yeux brillants flottent dans les airs

C’est la chevauchée des crinières

Le sable en tourbillons dorés

La peau au grain miraculé.

 

Les naseaux palpitent d’ivresse

Et brillent de la sueur du sang

Fougueux sous les muscles saillants

Tonnerre du sang contre l’écorce

Sculptée, finement ciselée.

 

Valérie Canat de Chizy

21:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Couleur réglisse

Alors que le sang

Caille sous les dents

S’ébrèche un sourire

Dans des yeux brumeux

Le sol s’évase

Sous les clapotis

Les pas se dilatent

Au milieu du bruit.

 

Alors que la nuit

Effiloche les murs

En longues rainures

Les phares projettent

Leurs yeux globuleux

Les rats s’émiettent

Au milieu des feux.

 

Alors que les briques

Couvent dans la braise

Et que les colchiques

Prennent leurs aises

Les bras perdent leurs feuilles

Et se ternissent

Les jambes deviennent

Couleur réglisse.

 

Valérie Canat de Chizy

21:10 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Exvagus

 A la musarde

Le vagabond rêve

D’envoyer dinguer

La mort et ses valets

Trimarder à tout va

Se frotter le crin

A la cendre

Des chemins

 

Se moque bien

Le migrateur

D’être riche

Se moque tout autant

De frôler mistoufle

A dia !

Toujours à dia !

Désenverguer

Se hisser haut

 

Boire au goulot

L’orpiment

Plein les yeux

S’en mettre

Du soleil du vent

Plein les poches

Faire chanter

Les chaumines

Qui s’imaginent

Roulottes péniches

 

Et rire à la peine

A la barbe des flèches

Cueillir les chatteries

Fuir les souricières

Aimer comme dératé

Qui n’a que faire

D’enjolivures…

Oyez !

 

Les parias battent tambours

Fument des navisphères

Et troquent des nébuleuses

De première nécessité

Avec de douces sorcières

Qui les adonisent

Les ceignent de beauté.

Cathy Garcia

18:36 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Sol y tierra

   

le vent

entre chien et loup

la lune cachée

 

dans le haut tilleul

 

la douceur

 

léger frisson

 

imperceptible

 

sortilège    

les démons de gouttières

miment le combat

 

quatre ombres

 

apparaissent

 

disparaissent

 

froissent les herbes    

le val de mes seins

invite à la balade

 

ma pensée va à l’homme

 

mais dieu siffle mon âme

 

comme on siffle un chien

 

et mon âme danse

 

une joie

 

soûle d’espace

 

solitaire  

sol y tierra

et le vent aussi et le vent…

Cathy Garcia

14:45 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Jusqu'où iront-ils ?

Nos amis américains ? Tenez-vous bien et cliquez !

12:28 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (6)

Sur la ligne

Il semble que nous soyons retenus à une frontière par un douanier et qu'une jeune femme arrive par là. Mais Bon Dieu, où sommes-nous ?

Lecture à La Baignoire de "Sur la ligne", de Gilles Moraton, les 25 et 26 novembre à 19 heures

En présence de l'auteur

par Gilles Moraton, Hélène de Bissy et Béla Czuppon

7 rue Brueys à Montpellier (Derrière le Dôme)

Renseignements et inscriptions au 06 14 47 06 99

10:45 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 21 novembre 2005

Es-tu là ?

La limite n’est point en Dieu et dans l’esprit, mais elle est posée par l’esprit pour qu’elle soit supprimée. Par son idéalité, l’esprit est élevé au-dessus du fini et sait que la limite n’est nullement infranchissable pour lui. (…) Et cette délivrance n’est pas, comme se le représente l’entendement, une délivrance qui ne s’accomplit jamais, une délivrance vers laquelle on ne fait que tendre indéfiniment ; mais l’esprit s’affranchit de ce progrès indéfini, se libère absolument de la limite, de son autre, et parvient par là à son être pour soi absolu, et se fait véritablement infini.  

Hegel

La femme à la cravate noire

A cette époque, les peintres et les écrivains, c'était pareil. On vivait mélangés, avec probablement les mêmes soucis. On peut même dire que chaque écrivain avait son peintre. (...) Bientôt nous fûmes inséparables. C'est fou ce que nous avons pu boire, Modigliani et moi, et quand j'y pense, j'en suis épouvanté.

Blaise Cendrars

19:35 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2)

La mer à Dieppe

Oui amour violent tu es là partout tissé dans mon âme obombré dans chaque pore de ma peau rien ne peut me détacher de toi happé enlevé trituré ourdi dépossédé je peux à peine bouger vibration qui parcourt mon échine tout ce que je pourrai tenter pour me détacher de toi est inutile ce qui a été une fois est pour toujours

A demi-mot

Les vérités qui nous importent le plus s'offrent toujours à demi-mot

Balthasar Gracian

17:50 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (1)

La cathédrale de Narbonne

La cathédrale de Narbonne est la plus étrange qui soit, seul le chœur a été construit. Fière, flamboyante, élancée, on la voit de loin, mais en y pénétrant tout est différent. On est déconcerté, on cherche ses repères puis on comprend : Elle est inachevée. Au Moyen Age la ville a refusé d’abattre un mur, sa construction a été stoppée. Il y manque la nef et le transept. Elle est humaine dirait-on. Toute en élévation, en verticalité. Son architecture est un prélude. Narbonne a cette atmosphère italienne et espagnole en même temps, désinvolte, sensuelle et mystérieuse.

14:00 Publié dans Paysages | Lien permanent | Commentaires (10)

Se moquerait-on du livre et de la lecture ?

Il est impossible d'ignorer les difficultés que rencontrent les enseignants et les documentalistes pour transmettre aux élèves le plaisir et le goût de la langue, de la lecture, de l'écriture.
À leurs côtés, journalistes, sociologues, parents d'élèves, professionnels du livre, s'inquiètent de la détérioration du langage chez les jeunes et de ses graves conséquences, faiblesse d'expression et difficulté de pensée, passages à l'acte consécutifs, défaut de symbolisation.
Face à cette situation, les ministères de l'Éducation nationale et de la Culture s'étaient engagés dans un important projet d'éducation artistique et culturelle associant enseignants, créateurs et partenaires culturels. La pratique de l'écriture créative dans le cadre des ateliers artistiques, le dialogue avec les professionnels du livre avaient trouvé leur place dans l'école élémentaire, les collèges, les lycées d'enseignement général et professionnel. L'apport de ces rencontres est évalué, reconnu. Les élèves qui en ont bénéficié manifestent un intérêt nouveau pour les livres, pour la langue qu'ils se réapproprient. Et pourtant !
Le 19 octobre 2005 les ministres de la Culture et de l'Education Nationale ont solennellement inauguré une nouvelle institution consultative intitulée Haut Conseil à l'Education Artistique.
À notre stupeur, nulle part l'écriture et la lecture ne sont mentionnées dans ses objectifs ! Par ailleurs, les crédits alloués à l'éducation artistique dans son ensemble subissent depuis deux ans une érosion considérable, tant au niveau du budget de la Culture que de celui de l'Education Nationale.
Petition à lire en entier et à signer ici

 

12:20 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 20 novembre 2005

Ce qu'on vend aujourd'hui le plus souvent sous le nom de femmes

Nietzsche a vu cela dans la fête française de l'époque : un splendide lever de soleil pour rien, le retour et même le dépassement du miracle grec. La fête, le bordel, l'intrigue, l'esprit, l'amour, l'humour, le déplacement incessant, la rapidité, le courage, la légèreté, le profond sérieux de la jouissance et de l'expérience. On a voulu punir ce débordement : c'est fait. Il était aristocratique et populaire, c'est-à-dire en réalité féminin. Ce qu'on vend aujourd'hui le plus souvent sous le nom de femmes aurait accablé d'ennui ou de rire les contemporains de Mozart.

Philippe Sollers, Casanova l'admirable

21:15 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (7)

On assiste à un orgasme du Temps

Le siècle des Lumières, c'est à la fois Bach, Mozart, Sade, Casa. Ces gens ont un temps fou, une durée à n'en plus finir. Ils se répètent, ils fuguent, ils varient, ils accumulent, ils sautent, ils sont dans ce que Heidegger, dans une magnifique formule, appelle "l'inépuisable au-delà de tout effort". Comme les fleuves, comme la nature, à l'instant. Ils jettent l'argent ou le génie par les fenêtres, le "fluide corporel" aussi. A-t-on vu le Verbe se fatiguer ? Les humains oui, eux jamais. Rien de moins regardant, ruminant, économe. On a l'impression qu'au moins quinze siècles antérieurs ont soudain voulu s'épancher. On assiste à un orgasme du Temps, qui se manifeste logiquement par le triomphe de l'individuation, le rayonnement d'une intense minorité plurielle.

Philippe Sollers, Casanova l'admirable

16:18 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1)

Le secret de sa splendeur

"Wolfgang Mozart, quoique doué par la nature d'un génie musical supérieur peut-être à tous les compositeurs du monde passé, présent et futur, n'avait jamais pu encore faire éclater son divin génie à Vienne, par suite des cabales de ses ennemis ; il y demeurait obscur et méconnu, semblable à une pierre précieuse qui, enfouie dans les entrailles de la terre, y dérobe le secret de sa splendeur. Je ne puis jamais penser sans jubilation et sans orgueil que ma seule persévérance et mon énergie furent en grande partie la cause à laquelle l'Europe et le monde durent la révélation complète des merveilleuses compositions musicales de cet incomparable génie."

Lorenzo Da Ponte, Mémoires

03:11 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 19 novembre 2005

Nuit

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Dans la croyance en l’infini de la lumière, la répétition et le ciel et les femmes, courbes et ondulations, promesse de l’aube et lendemains meilleurs, l’univers se resserre, tremble et s’efface, et redevient nuit.

03:30 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)

Une nouvelle page sur Sitartmag

En ligne, une nouvelle page destinée à accueillir peu à peu des informations ponctuelles – autour du livre et de la littérature. Accessible en page d’accueil ou directement http://www.sitartmag.com/xbookpelemele.htm

03:04 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 18 novembre 2005

Toujours dans un état de violence

"Dans ces temps-là, les Français s'imaginaient d'aimer leur Roi, et ils en faisaient toutes les grimaces ; aujourd'hui on est parvenu à les connaître un peu mieux. Mais dans le fond les Français sont toujours les mêmes. Cette nation est faite pour être toujours dans un état de violence ; rien n'est vrai chez elle, tout n'est qu'apparent. C'est un vaisseau qui ne demande que d'aller, et qui veut du vent, et le vent qui souffle est toujours bon. Aussi un navire est-il les armes de Paris."

Casanova, Histoire de ma vie

21:29 Publié dans Humeur | Lien permanent | Commentaires (0)

La vérité sur le Goncourt

Dans les coulisses d'une délibération, cliquez...