mercredi, 02 novembre 2005
Une fable chinoise
- Faites attention à ce que vous faites. J’espère que vous n’aurez pas l’audace de me manger. L’empereur du ciel m’a fait roi des animaux et chacun me redoute ici.
Le tigre s’étonne de ce discours et le renard poursuit :
- Si vous ne croyez pas ce que je vous dis, suivez-moi. Je vais vous montrer comme on me craint.
Le renard se met donc en route, suivi par le tigre. Tous les animaux qu’ils rencontrent fuient à leur approche. Le tigre croit alors les paroles du renard, sans comprendre que c’est lui-même que tous craignent.
Cette fable illustre Le stratagème " Orner de fleurs un arbre sec " dans le recueil "Les 36 stratagèmes" (Traduit du chinois et commenté par François Kircher. Rivages poches. Petite bibliothèque).16:42 Publié dans Fables | Lien permanent | Commentaires (3)
Concours internationaux de littérature, peinture, photo et enveloppes
15:59 Publié dans Concours | Lien permanent | Commentaires (1)
Quel diable d'homme !
Quel diable d'homme, et qu'il est contrariant ! il dit du bien de tout le monde !
Beaumarchais, Le mariage de Figaro (préface)
15:29 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)
Ô bizarre suite d’événements !
" Ô bizarre suite d’événements ! Comment cela m’est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? Qui les a fixées sur ma tête ? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j’en sortirai sans le vouloir, je l’ai jonchée d’autant de fleurs que ma gaieté me l’a permis ; encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce Moi dont je m’occupe : un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile ; un petit animal folâtre ; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre ; maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la fortune ! ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux… avec délices ! orateur selon le danger ; poète par délassement ; musicien par occasion ; amoureux par folles bouffées, j’ai tout vu, tout fait, tout usé. "
Figaro, scène 3 de l’acte V du Mariage de Figaro de Beaumarchais.
07:55 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 01 novembre 2005
Et vous voulez jouter…
" Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !… noblesse, fortune, un rang, des places ; tout cela rend si fier ! Qu’avez-vous fait pour tant de biens ! vous vous êtes donné la peine de naître, et rien de plus. Du reste homme assez ordinaire ! tandis que moi, morbleu ! perdu dans la foule obscure, il m’a fallu déployer plus de science et de calculs pour subsister seulement, qu’on n’en a mis depuis cent ans à gouverner toutes les Espagnes ; et vous voulez jouter… ".
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro (1784)
23:00 Publié dans Théâtre | Lien permanent | Commentaires (9)
Virez-les, ils puent. Aidez-les, ils souffrent
"Quand Balladur 1er était premier ministre, la rumeur publique le disait convaincu que SDF signifiait "Samedi, Dimanche et Fêtes". Patrick Declerck ne rapporte pas ce trait dans Le sang nouveau est arrivé (92 pages, 5,50 euros, Gallimard). C'est trop gentil et trop léger et cela ferait un hiatus dans son pamphlet, un vrai pamphlet dans le règles de l'art : violent, radical, excessif, brillant, impitoyable, talentueux, cynique, sarcastique, informé. Car rien ne sera jamais "trop" pour dénoncer "l'horreur SDF".
Ceux qui avaient lu son grand livre sur les clochards de Paris ne l'ont pas oublié. Sa parution il y a quatre ans sous le titre Les Naufragés, sous le prestigieux parrainage de Jean "Terre Humaine" Malaurie, avait ébranlé de très nombreux lecteurs. Mais il s'agissait d'un gros livre d'ethnologie urbaine, hallucinante descente aux enfers près de chez nous. Cette fois, il devrait toucher davantage de monde encore car son brûlot est encore plus puissant.
Patrick Declerck est un homme en colère, nietzschéen sur les bords ("Il faut tirer sur la morale"), mais il y a surtout du Léon Bloy en lui : stylé, drôle, cruel. Sauf que lui, contrairement à Léon, bouffe du curé à toutes les pages, mais pas que du curé : du notable, du ministre, du responsable humanitaire, du militant des grandes causes, de l'assistante sociale bien dévouée. Il vomit la compassion, les bons sentiments, l'amour des professionnels de la chose même s'ils sont bénévoles.
Il n'y a que lui pour remarquer que le décret interdisant encore la mendicité dans les gares est daté du 22 mars 1942. Pour traiter Sarkozy de "politicaillon populiste, idéologue pour foire agricole, Marc-Antoine de kermesse aux boudins et auteur d'une loi salope visant à traquer et harceler les plus pauvres". Pour rappeler que des réfugiés afghans sans-papiers réveillés sur le parvis de la gare de l'Est ont été verbalisés pour camping sauvage. Pour dénoncer "la bien-pensance démocratomane". Mais il ne se contente pas de gueuler en défense de ceux de la rue qu'il connaît mieux que quiconque. Il pointe d'abord les paradoxes : le clodo fait peur à la société et dans le même temps elle veut l'aider ("Virez-les, ils puent. Aidez-les, ils souffrent"). Ainsi le policier et l'humanitaire se trouvent-ils embarqués dans une valse à deux temps qui fausse tout.
Declerck souffre que nos haines ne soient plus que conceptuelles. Que nul ne dénonce aussi haut et fort que lui le cloaque que le monde est devenu. Il aimerait que les autres gueulent autant que lui contre le fait que près de 500 000 personnes en France gravitent "autour de ce trou noir qu'est la rue".
Rien ne le révolte comme d'entendre parler de volonté, sur le mode : ceux qui vivent dans la rue y sont par choix et par goût (un peu comme les putes, en somme, qui ont ça dans la peau, air connu). Il les connaît bien, et pour cause. Alors il sort armé de son Spinoza et son Schopenhauer et son Héraclite pour brandir le daimon (destin) contre la volonté qui n'existe pas. L'homme ne fait pas ce qu'il veut mais ce qu'il peut, compris ? A ses yeux, il n'y a que "les humanistes crétinisés", c'est à dire la majorité de la population, pour s'imaginer qu'on vit dans la rue parce qu'on aime ça. Celle-là même qui ne détourne pas la tête quand un hirsute aviné meurt d'hypothermie en pleine rue au début de l'automne, mais qui se scandalise bruyamment lorsqu'une meute des mêmes crève littéralement de froid sur les marches de Notre-Dame le soir de Noël.
Il n'a pas de mots assez durs pour fustiger "l'immuable bêtise du système d'aide et d'accompagnement des SDF", son impuissance à gérer adéquatement l'alcoolisme et la dépression. C'est après le système qu'il en a, non après les personnes qui le servent.
"Clodo, de par sa souffrance et son drame, illustre la terrifiante vérité de la société (...) SDF, prostituées et prisonniers sont cousins. Ils sont là pour témoigner du fond ultime des choses : c'est qu'il n'existe pas, et qu'il ne peut pas exister d'alternatives viables au canon de la bonne normalité (...) Que l'on ne s'y trompe pas. La souffrance des pauvres et des fous est organisée, mise en scène et nécessaire. L'ordre social est à ce prix".
La solution ? Patrick Declerck la résume en trois mots : revenu minimum d'existence. Sans contrepartie aucune. Car la rue est une horreur. Il faut donc rendre illégale la mise à la rue et s'en donner les moyens. Selon lui, c'est ce que la société doit à ses errants de force et ses sans-abris contraints.
On referme le livre et on se demande s'il n'en ferait pas un peu trop. Et en attendant son tour chez le dentiste, on feuillette d'un oeil distrait le dernier numéro du Figaro Madame. Toute une page sur le "Grand prix pour l'action humanitaire 2005", co-production Madame Figaro et Arte (mai oui) où il est question de choisir entre "quatre femmes d'exception et de courage" (il s'agit de celles qui organisent, pas des autres) et le tout dans une rubrique intitulée "People" ! Declerck en a rêvé, ils l'ont fait !
Alors on se dit que non, décidément, il n'en fera jamais trop."
Extrait de LA RÉPUBLIQUE DES LIVRES
Le blog de Pierre Assouline
29 octobre 2005
http://passouline.blog.lemonde.fr/
16:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
La cité des fleurs fanées
Voilà. Monsieur Bartin a écrit comme remarque : « Ta franchise représente un bon pourcentage de l’originalité de ta rédaction. » Si j’écris autant tous les jours, ce cahier sera vite rempli ! Il me reste à lui trouver une bonne cachette…
Éric Dejaeger raconte une année scolaire en distillant les pages de journaux intimes, de blogs, de chatrooms et de SMS d'une classe de troisième, profs compris.
Quatre adolescents et leur titulaire devront faire face à une série d'exclusions auxquelles ils ne sont pas préparés. Le désir de comprendre et de communiquer leur permettra de dépasser les difficultés quotidiennes, de se construire et, finalement, de préserver leur intégrité et les libertés qu'ils se donnent.
Hermeline, Bart, Fausto, Ishak et leur prof de français sont les temps forts de cette histoire faite d'amitié, d'amour, de générosité, d'amertume et de haine.
Éric Dejaeger est né le 31 août 1958, juste à temps pour la rentrée des classes. Aux dires de sa mère, il serait allé pour la première fois à l'école en novembre 1960. Il ne l'a toujours pas quittée, se contentant de passer côté tableau en septembre 1979.
Contact : Editions Memor http://www.memor.be/catalogue.asp
16:05 Publié dans Vient de sortir | Lien permanent | Commentaires (4)
Un point miraculeux du temps
La tempête passée venait des fureurs de l'automne. Et déjà cependant l'automne tombait sous l'horizon astral. C'était donc un moment d'extrême équilibre entre les saisons, un point miraculeux du temps où le monde s'était posé sur une crête pure.
Henri Bosco, Malicroix
11:09 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (4)
En dansant
Fermez les yeux, attendez, ne pensez plus à rien. Ouvrez-les... N'est-ce-pas... On ne perçoit plus qu'une grande ondulation colorée, hein ? une irisation, des couleurs, une richesse de couleurs. C'est ça que doit nous donner d'abord le tableau, une chaleur harmonieuse, un abîme où l'oeil s'enfonce, une sourde germination. Un état de grâce colorée. Tous ces tons vous coulent dans le sang, n'est-ce-pas ? On se sent ravigoté. On naît au monde vrai. On devient soi-même, on devient de la peinture... Pour aimer un tableau, il faut d'abord l'avoir bu, à longs traits. Perdre conscience. Descendre avec le peintre aux racines sombres, enchevêtrées, des choses, en remonter avec les couleurs, s'épanouir à la lumière avec elles. Savoir voir. Sentir... Surtout devant une grande machine comme en bâtissait Véronèse. Celui-là, allez, il était heureux. Et tous ceux qui le comprennent, il les rend heureux. Il est un phénomène unique. Il peignait comme nous regardons. Sans plus d'efforts. En dansant.
Cézanne, au Louvre, devant "Les noces de Cana" in "Joachim Gasquet, Cézanne", éditions Encre Marine
07:25 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
La lune se levait au ras des flots
La lune se levait au ras des flots, et, sur la ville encore couverte de ténèbres, des points lumineux, des blancheurs brillaient : le timon d'un char dans une cour, quelque haillon de toile suspendu, l'angle d'un mur, un collier d'or à la poitrine d'un dieu. Les boules de verre sur les toits des temples rayonnaient, çà et là comme de gros diamants. Mais de vagues ruines, des tas de terre noire, des jardins faisaient des masses plus sombres dans l'obscurité, et, au bas de Malqua, des filets de pêcheurs s'étendaient d'une maison à l'autre, comme de gigantesques chauves- souris déployant leurs ailes. On n'entendait plus le grincement des roues hydrauliques qui apportaient l'eau au dernier étage des palais ; : et au milieu des terrasses, les chameaux reposaient tranquillement, couchés sur le ventre, à la manière des autruches. Les portiers dormaient dans les rues contre le seuil des maisons ; l'ombre des colosses s'allongeait sur les places désertes ; au loin quelquefois la fumée d'un sacrifice brûlant encore s'échappait par les tuiles de bronze, et la brise lourde apportait avec des parfums d'aromates les senteurs de la marine et l'exhalaison des murailles chauffées par le soleil. Autour de Carthage les ondes immobiles resplendissaient, car la lune étalait sa lueur tout à la fois sur le golfe environné de montagnes et sur le lac de Tunis, où des phénicoptères parmi les bancs de sable formaient de longues lignes roses, tandis qu'au-delà, sous les catacombes, la grande lagune salée miroitait comme un morceau d'argent. La voûte du ciel bleu s'enfonçait à l'horizon, d'un côté dans le poudroiement des plaines, de l'autre dans les brumes de la mer, et sur le sommet de l'Acropole les cyprès pyramidaux bordant le temple d'Eschmoûn se balançaient, et faisaient un murmure, comme les flots réguliers qui battaient lentement le long du môle, au bas des remparts.
Flaubert, Salammbô
03:06 Publié dans Description | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 31 octobre 2005
Une large vague qui la suivait
Sa chevelure, poudrée d'un sable violet, et réunie en forme de tour selon la mode des vierges chananéennes, la faisait paraître plus grande. Des tresses de perles attachées à ses tempes descendaient jusqu'aux coins de sa bouche, rose comme une grenade entrouverte. Il y avait sur sa poitrine un assemblage de pierres lumineuses, imitant par leur bigarrure les écailles d'une murène. Ses bras, garnis de diamants, sortaient nus de sa tunique sans manches, étoilée de fleurs rouges sur un fond tout noir. Elle portait entre les chevilles une chaînette d'or pour régler sa marche, et son grand manteau de pourpre sombre, taillé dans une étoffe inconnue, traînait derrière elle, faisant à chacun de ses pas comme une large vague qui la suivait.
Gustave Flaubert, Salammbô
22:15 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (1)
Vient de paraître Brèves n° 75 (actualité de la nouvelle)
(Prix au numéro 12 euros - Abonnement 40 euros)
Nouvelles. Où sommes-nous, où en sommes-nous ? Tous les inédits de ce numéro semblent poser la question, à défaut d’y répondre ! Et la nouvelle s’affirme aussi comme outil d’appréhension du monde.
Avec des nouvelles inédites de
Éric Holder, Philippe Claudel, Annie Saumont, Dominique Hérody, Jean-Paul Chabrier, Jean Soublin, Guillemette de Grissac, Éric Gilbert, Michel Calonne, Jean Pézennec, André Paysan
Pas de roman, bonne nouvelle !
Annie Saumont, Anna Enquist, Françoise Gérard,Jean-Louis Ughetto, Fabienne Jacob,William Trevor, Shi Shuqing, Paul Gadenne, Pascale Gautier,Françoise Valencien, Jacques Réda …
Relire André Paysan, par Éric Dussert
Rencontre La Fureur de lire, côté belge, par Michel Torrekens
L’invité du numéro :Jacques Gaïotti
Contact : Atelier du Gué, 1, rue du Village, 11300 Villelongue d’Aude (France)
O Pour recevoir le catalogue (papier) complet de la revue : retournez ce mail à en joignant vos coordonnées postales : catalogue@atelierdugue.com
O Pour s’inscrire à La Lettre de l’Atelier du Gué et Brèves : http://www.atelierdugue.com
A paraître : Brèves n° 76NOUVELLISTES DE NORVÈGE
(à l’occasion du centenaire de l’indépendance de la Norvège)
Avec des nouvelles inédites en français de
Laïla Stien, Bjarte Breiteig, Roy Jacobsen, Ingvar Ambjørnsen, Lars Saabye Christensen, Johan Harstad, Liv Koltzow, Frode Grytten.
(nouvelles traduites par Jean-Baptiste Coursaud, Lena Grumbach, Terje Sinding)
La Norvège ou le pays qui refuse de dire OUI, par Didier Rigault
A propos d’Ibsen - Entretien avec Gunilla Norlund (scénographe)
Photographies de Liz Palm, Jacques Gaïotti, Sven Edgren
16:04 Publié dans Revues | Lien permanent | Commentaires (23)
NOUVEAUX DELITS le n°14 vient de paraître
http://monsite.wanadoo.fr/nouveauxdelits
AU SOMMAIRE :
Délit de poésie : Lina Zerón (Mexique), Anita Endrezze (Etats-Unis)
Délit d'errance & d'entrave : Primitifs en position d'entraver de Tieri Briet (Lot)
Délit quotidien : Le néon, Demain on parlera, Le Café de la Place de Gérard Lacoste (Hte Garonne)
Délit sur calepins : encore un extrait des extraordinaires et passionnantes aventures d'un journal vautré dans un autobus. par Cathy Garcia (Lot)
Délit de fauchage : la lettre ouverte à Monsieur le Préfet du Gers, de Thierry Autefage (Hte Garonne)
Avec en bonus le délit d'(in)citations et en malus le Bulletin de complicité à recopier autant de fois que de feuilles mortes à disséminer dans le vent d'automne.
Joaquim Hock joaquimhock@brutele.be Grand Illustrateur Attitré de Nouveaux Délits
Aborigènes n.p. Personnes de moindre importance qui encombrent les paysages d'un pays nouvellement découvert. Ils cessent rapidement d'encombrer ; ils fertilisent le sol.
Ambrose Bierce
in Le dictionnaire du Diable
Nouveaux Délits est ouvert à tous les courants d'air, d'idées, envies, propositions.
Pour l'instant. alors profitez-en.
Pour vous procurer ce numéro (4 euros plus 1 pour frais de port) ou vous abonner : nouveauxdelits@wanadoo.fr
vous recevrez un bulletin de complicité.
13:55 Publié dans Revues | Lien permanent | Commentaires (1)
Avec mon corps
Pour la première fois de ma vie, il me semblait que je pensais avec mon corps
Henri Bosco, Malicroix
11:05 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
De longs glaives de soleil
Mais peu de temps après, la tempête revint sur nous avec une telle violence que de nouveau je perdis l'équilibre. Pendant cinq jours elle se déploya sur la terre et les eaux en ondes hululantes. Harcelés, harcelants, tous les vents passèrent sur nous, et de nuit et de jour. Les nuages tombaient l'un après l'autre ; et de grands faisceaux de lumière illuminaient les eaux à perte de vue en tournant à travers ces masses éventrées. Les illuminations balayaient l'île et de longs glaives de soleil s'enfonçaient d'un coup dans les bois, transperçaient la maison, disparaissaient.
Henri Bosco, Malicroix
03:15 Publié dans Paysages | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 30 octobre 2005
Accueillir les mirages
Il faut accueillir les mirages pour connaître ce qui tout en se voilant veut être connu.
Alina Reyes
22:15 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
Dans l'esprit de Richard Brautigan
21:54 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)
Des livres introuvables
C'est l'info culturelle du jour, cette liste de livres introuvables qui nous est gracieusement proposée par Eric Dejaeger, qui est président de quelque chose il me semble (comme quoi il n'y a pas qu'en France) :
Un long dimanche de filles en saillies par Charles Bukowski
De l'inconvénient d'être nez par Cyrano de Bergerac
Je ne suis pas un Eros par Henry Miller
Une femme de mes nages par Johnny Weissmuller
Une femme de méninges par Simone de Beauvoir
Sur la croûte par Charles Baudelaire (essai sur les peintres du dimanche)
Nonne hante noeud franc par Frédéric Beigbeder (version belge, bien entendu !)
Vacances en glaise par Alberto Giacometti
Liberté pour les bourses par Louis Calaferte
Le lacs des signes par Umberto Eco
Plates formes par Lolo Ferrari
Père, vit au poing par soeur Emmanuelle
La double vie d'un nain con sciant par Sigmund Freud et Carl Gustav Jung (préfesse de Jacques Lacan)
Cire anneaux de verge en rac ! par Edmond Rouston
Otez l'eau ! par Pierre Autin-Grenier
Germe anal par Paul Verlaine
L'eau, dis, c'est ? par Rick Hunter
Les radis artificiels par Charles Baudelaire
Et on tuera tous les à fric par Pierre-Joseph Proudhon
L'oeuvre aux noirs par Martin Luther King
21:47 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (3)
Une forêt sous-marine
Les arbres fantômalement formaient comme une forêt sous-marine, où les ondes, douces et longues, de cette clarté, glissaient entre les branches, telles des nappes d'eau faiblement colorées par de fugitives phosphorescences. Pas un souffle, pas un contour qui ne fût entré en lumière. Elle était l'unique substance.
Henri Bosco, Malicroix
09:55 Publié dans Paysages | Lien permanent | Commentaires (2)
samedi, 29 octobre 2005
La Camargue
Il faut connaître la Camargue pour savoir comment s'y confondent les objets que l'on voit avec ceux que l'on croit voir, surtout quand la pensée, immobile sur elle-même, exerce, au centre de notre âme, cette fascination de l'idée unique, d'où naissent les mirages et les obsessions
Henri Bosco, Malicroix
13:25 Publié dans Paysages | Lien permanent | Commentaires (3)