vendredi, 25 février 2005
Aller simple
Partir. Train d’enfer. Aller ; retour m’effraie ; chemin biffé, replié sur lui-même, comme moi. Non. Laisser aller le fleuve d’images bordant la vitre au rythme des feuillées, fragiles papillons végétaux accrochés à leurs branches, comme moi, mais sans les ailes. Ce train, travelling de mon immobilité, joie d’un effort annulé, puissance de la machine irriguant mon corps de coton. Je suis un homme-fauteuil, et cette baie vitrée, si vaste que ses berges m’échappent, est un espace de jeu où mon regard s’ébat, libre et léger. Ma vie se fait vision. Le rêve alors m’emporte. Aller simple. Je deviens ce héron qui en un saut à peine se pique en haut d’un chêne, tel un soldat du ciel guettant l’attaque de l’ombre. Je virevolte entre les lourdes vaches, les silos et les mares. Mon crapaud aux inutiles roues devient tapis d’Orient. Mes yeux écarquillés, que des nerfs agacés ne peuvent contenir, creusent dans les nuages des abris de fortune. Je m’y vautre en chantant, je chahute les dieux !
Jean-Jacques Marimbert
09:55 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Il chahute les dieux maintenant, regardez-moi ça!
Les pauvres…
Écrit par : P.A.G | vendredi, 25 février 2005
l'histoire se divise en périodes révolutionnaires et en périodes pré-révolutionnaires, comme celle que nous vivons : souvent, là, on a l'impression que les gens s'ennuient...
Écrit par : pag | samedi, 26 février 2005
pag ne signe jamais en minuscules, mais P.A.G
Ça m'étonnerait fort que ce message soit de sa plume.
Écrit par : Antoine Blondin | samedi, 26 février 2005
En effet, on ne reconnaît pas son style d'ailleurs, aucune désinvolture là, c'est très pontifiant
Écrit par : Sollers de rien | samedi, 26 février 2005
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