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dimanche, 09 octobre 2005

Que se passe-t-il à Marseille ?

Certes Marseille n’est pas la France, c’est même la seule très grande ville qui a voté non à 60% au dernier référendum constitutionnel européen. On peut considérer Marseille comme le négatif photographique de Paris ou de Lyon. Non seulement elle a un maire de droite (élu à 15% des inscrits), alors que les deux autres ont un maire socialiste, mais elle reste une ville populaire jusque dans son centre, alors que Paris est largement une ville où seules les couches dotées de revenus confortables peuvent espérer s’installer. Enfin il faut ajouter que Marseille est la proie d’une agression généralisée...

A lire sur Bella Ciao

Mes funérailles d'insectes

                                                    

MES FUNÉRAILLES D'INSECTES

 (L'auto-stoppeur de Galilée - 9)

Quand j'étais enfant

j'avais un cimetière

où j'enterrais des insectes

et des oiseaux morts sous

un rosier.
J'enterrais les insectes

dans du papier d'argent et des boîtes d'allumettes.

J'enterrais les oiseaux

dans des morceaux de toile rouge.

Tout cela était très triste

et je pleurais

quand je pelletais la terre

dans leurs petites tombes

avec une cuiller.

Baudelaire arrivait

et se joignait

à mes funérailles d'insectes

disant de petites prières

de la taille

d'oiseaux morts.

MY INSECT FUNERAL                            

(The Galilee Hich-Hiker - part 9)                

When I was a child                                      

I had a graveyard                                         

where I buried insects                                 

and dead birds under                                    

a rose tree.                                                   
I would bury the insects                              

in tin foil and match boxes.                             

I would bury the birds                                      

in pieces of red cloth.                                      

It was all very sad                                           

and I would cry                                               

as I scooped the dirt                                        

into their small graves                                     

with a spoon.                                                   

Baudelaire would come                                  

and join in                                                       

my insect funerals,                                          

saying little prayers                                         

the size of                                                        

dead birds.   

Richard Brautigan

Extraits inédits en français de The Pill versus the Springhill Mine Disaster.

San Francisco, Four Seasons Foundation, 1968.

Traduction : Eric Dejaeger

12:46 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (0)

Dans un bistro

DANS UN BISTRO

  J'ai regardé un homme dans un bistro plier une tranche

de pain comme s'il  pliait un certificat de naissance

ou comme s'il regardait la photo

d'une maîtresse défunte.

IN A CAFE                                                                

  I watched a man in a cafe fold a slice                          

of bread as if he were folding a birth                           

certificate or looking at the photograph                       

of a dead lover.                                                               

Richard Brautigan

Extraits inédits en français de The Pill versus the Springhill Mine Disaster.

San Francisco, Four Seasons Foundation, 1968.

Traduction : Eric Dejaeger

 

11:45 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (0)

Un astre si l'on veut

Le mimosa

Sur fond d'azur le voici, comme un personnage de la comédie italienne, avec un rien d'histrionisme saugrenu, poudré comme Pierrot, dans son costume à pois jaunes, le mimosa.
Mais ce n'est pas un arbuste lunaire : plutôt solaire, multisolaire…
Un caractère d'une naïve gloriole, vite découragé.
Chaque grain n'est aucunement lisse, mais formé de poils soyeux, un astre si l'on veut, étoilé au maximum.
Les feuilles ont l'air de grandes plumes, très légères et cependant très accablées d'elles-mêmes ; plus attendrissantes dès lors que d'autres palmes, par là aussi très distinguées. Et pourtant, il ya quelque chose actuellement vulgaire dans l'idée du mimosa ; c'est une fleur qui vient d'être vulgarisée.
… Comme dans tamaris il y a tamis, dans mimosa il y a mima.

F. Ponge, La Rage de l'expression, 1952

Le Jardin de la Fontaine, à Nîmes

Par dessus tout, ce côté rose et doré des murs, rampes et balustrades, des pavés et des statues, - ce côté grand élan, grandes draperies fougueuses des pins s'élevant en torsades au fond jusqu'à cette rose terminale, comme une fleur de magnolia, la tour Magne; ces frondaisons, au rez – de - chaussée, ordonnées par un élève de Lenôtre, ce côté touffes ou buissons de roses ordonnées, composés avec les architectures, avec la pierre; le caractère magnifique, royal, somptueux, parfumé de ce décor, adossé par ailleurs à la garrigue, c'est -à - dire à la sécheresse parfumée, à l'aridité, à l'austérité, presque à la stérilité, mais si éblouissante, comme Rome au milieu de sa Campagne stérile.

Francis Ponge

samedi, 08 octobre 2005

La bougie

La nuit parfois ravive une plante singulière dont la lueur décompose les chambres meublées en massifs d'ombre.

Francis Ponge

18:29 Publié dans Ponge | Lien permanent | Commentaires (6)

En troisième acte

« J’ai la tête et les mains si pleines du troisième acte qu’il ne serait pas étonnant  que je me transforme moi-même en troisième acte »

Mozart

17:39 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (1)

Car on entend quelquefois le silence

Il en est des baisers comme des confidences : ils s'attirent, ils s'accélèrent, ils s'échauffent les uns par les autres. En effet, le premier ne fut pas plus tôt donné qu'un second le suivit ; puis, un autre : ils se pressaient, à peine enfin laissaient-ils aux soupirs la liberté de s'échapper. Le silence survint ; on l'entendit (car on entend quelquefois le silence) : il effraya. Nous nous levâmes sans mot dire, et recommençâmes à marcher.

Extrait de "Point de lendemain", Vivant Denon, 1812

Une bougie qui parle bien

UNE BOUGIE QUI PARLE BIEN

J'avais une bougie qui parle bien

la nuit dernière dans ma chambre.

J'étais très fatigué mais je voulais

que quelqu'un soit avec moi,

alors j'ai allumé une bougie

et j'ai écouté sa douillette

voix de lumière jusqu'à ce que je m'endorme.

A GOOD-TALKING CANDLE                                      

I had a good-talking candle                                             

last night in my bedroom.                                                

I was very tired but I wanted                                           

somebody to be with me,                                                 

  so I lit a candle                                                                

and I listened to its comfortable                                       

voice of light until I was asleep.                                       

Extraits inédits en français de The Pill versus the Springhill Mine Disaster.
San Francisco, Four Seasons Foundation, 1968.
108 pages

Traduction : Eric Dejaeger

14:49 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (0)

Candide "candidats" !

A lire sur langue sauce piquante

Me and Bobby Mc Gee

Le 4 octobre 1970 : la mort solitaire de Janis Joplin (à lire sur Bella Ciao)

 

10:25 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (2)

Larghetto

Le larghetto du quintette avec clarinette de Mozart est un moment de pure émotion, jamais à ce point la sensation de calme ne s’est rassemblée dans la musique avec une telle intensité, toute la profondeur du monde s’incurve entre les notes, soleil léger,  friselis du vent

10:17 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 07 octobre 2005

Ce que nous sommes

Tout sera accompli, et poursuivi, et mêlé. « L’éternité c’est la mer allée avec le soleil ». Les aigles et les sauterelles plongeront dans l’espace, l’orage grondera puis un calme inouï règnera, une présence à soi si fine que toute méfiance aura disparu. Les mots manqueront,  on comprendra qu’ils n’étaient que des pieuvres, ils nous enchaînaient avec leurs tentacules, les mots deviendront des corps, ils deviendront ce que nous sommes.

Une lumière d'or

Il n’y a pas d’âme, ni moi, ni autre, balivernes… Il y a le tout, l’éternité est l’invisible. Le monde est joie. L’informulable est le silence, et le bruit fondamental qui emplit l’espace. A un moment on ne peut rien entendre d’autre que cette présence, si fine, innervée partout, le monde est réduit en poussière et recouvert d’une lumière d’or.

Pas de fin

De partout la lumière arrive, fuit, gicle, se retourne, oublie l'oubli, détonne, retrouve les traces anciennes puis s'efface encore. Quoi qu'il advienne elle est là, mince filet ou torrent rugissant, au plus fort de l'aveuglement elle brille, il n'y a pas eu de commencement, il n'y aura pas de fin

"J'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir" Rimbaud

Deux guitares, une voix

ALAIN GARCIA avec la complicité de
SEBASTIEN FARIAS
Deux guitares, une voix,
des chansons colorées,
des fragments de vie d’une des rives de la Méditerranée…
Contact : 06 76 19 12 13 ou contact.alaingarcia@free.fr

Tous les vendredis et samedis
du 14 octobre au 12 novembre 2005 Venez aux soirées les moins chères de tout Montpellier !

C’est au Luna Y Sol avec sa formule :
Un concert/une soupe/un verre de vin à 10€

Votre réservation au 04 67 27 60 25

16:15 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (7)

C'est clair ?

La clarté est la politesse de l’homme de lettres

Jules Renard, Journal

14:06 Publié dans citation | Lien permanent | Commentaires (3)

Pour de vrai ?

Il faut se méfier des comiques, parce que quelquefois ils disent des choses pour plaisanter

Coluche

13:59 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

L'obèse comme cache-misère

L'homme nouveau est l'homme boulimique, et, corrélativement, l'homme aboulique, sans volonté. La servitude politique consentie demeure un objectif désiré par tous les pouvoirs. Mais l'asservissement à la marchandise est sans doute plus efficace et plus puissant. L'obésité physique de quelques-uns n'est que le symptôme de l'obésité psychique de tous ; celle-ci est à son tour le symptôme politique d'un capitalisme devenant totalitaire.

Article à lire ici

11:47 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

La machine tourne à vide

On est dans un jeu de dupes constant, le spectacle généralisé finit par devenir une caricature de lui-même, cela se voit : à lire ici, par le petit trou de la serrure