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dimanche, 13 février 2005

A Rome

A Rome, le temps, l’histoire sont tellement inscrits dans le marbre, les rues, les mœurs, les corps, qu’un beau matin on se réveille différent. Subrepticement, on a glissé hors du temps. Avec lui peines et remords sont envolés, c’est infiniment surprenant et voluptueux. Dans une luminosité tour à tour acide ou veloutée, les contours des êtres se dessinent mieux, un univers mouvant émerge. Le reste du monde peut s’écrouler et il s’écroule d’ailleurs, comme toujours depuis les siècles des siècles, peu importe, un abîme s’est creusé, une certaine lassitude n’a plus lieu d’être, inutile de rejouer la sempiternelle comédie. Début du mouvement, andante, aurore, or du temps, les chemins balisés sont des impasses. La partition se joue scherzo ou adagio, l’essentiel est ailleurs, à Rome le regard sur l’autre, tour à tour perçant, léger, ironique ou rêveur, reste distancié. Le jeu est conscient, quintessence de l’esprit latin.

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