vendredi, 04 novembre 2005
Poème inédit de Charles Bukowski
amour & gloire & mort
c’est assis dehors près de ma fenêtre
comme une vieille femme qui va au marché ;
c’est assis et ça me regarde,
ça transpire nerveusement
par fil et brume et aboiement
jusqu’à ce que soudain
je frappe la vitre avec un journal
comme pour écraser une mouche
et on a pu entendre le hurlement
dans toute la moche cité,
et puis ça s’est en allé.
la manière de terminer un poème
comme celui-ci
c’est de soudainement
se calmer.
Charles Bukowski
Extrait de It Catches My Heart in Its Hand (1963) repris dans Burning in Water Drowning in Flame (Selected Poems 1955-1973), Santa Rosa, Black Sparrow Press, 1999, 42.
Traduction : Éric Dejaeger
love & fame & death
it sits outside my window now
like an old woman going to market;
it sits and watches me,
it sweats nervously
through wire and fag and dog-bark
until suddenly
I slam the screen with a newspaper
like slapping at a fly
and you could hear the scream
over this plain city,
and then it left.
the way to end a poem
like this
is to became suddenly
quiet.
15:44 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (14)
Commentaires
je le savais bien !
Buk n'aimait pas les mouches !
(mais son conseil final devrait être mis en application par beaucoup de poètes :
"la meilleur façon de ne pas commencer
un poème
c'est soudainement se calmer"
et d'écouter une mouche voler
(en vidant une première bière bien évidemment)
Écrit par : hozankebo | vendredi, 04 novembre 2005
Le gang de l'agrippe à bières a encore frappé !
Écrit par : Ray | vendredi, 04 novembre 2005
Ce n'est pas en postant du Buk que tu vas attirer des buveurs d'eau, Ray.
T'as vu ma petite demande pour l'autre ?
Écrit par : Rick Hunter - Président des Saoulréalistes du Hainaut | vendredi, 04 novembre 2005
Non quelle demande ?
Écrit par : Ray | vendredi, 04 novembre 2005
Vous savez quoi ? Je viens de comprendre le rapport entre la revue Microbe et la grippe à bière ! J'ai gagné une mousse d'abbaye, non ?
Écrit par : J.-J. M. | vendredi, 04 novembre 2005
Ben moi pas comprendre le rapport avec Microbe mais penser à un autre poème sur la mouche du coche d'un autre belge, un certain Norge.
Écrit par : Calou | vendredi, 04 novembre 2005
Moi connaître Fa Lontaine, pour la mouche, ex-prix de la Cour, fabuleux !
Écrit par : J.-J. M. | vendredi, 04 novembre 2005
On attrape pas les mouches avec du vinaigre, mais avec la grippe à bière, attention aux microbes !
Écrit par : Ray | vendredi, 04 novembre 2005
Pas retrouvé de coche chez Norge, mais tout de même quelques mouches...
HUÎTRES, MOUCHES
Quand les mouches sont devenues grandes, elles inventent dans l'air des jeux qui ressemblent à ceux des étoiles. Quand les huîtres sont devenues grandes, elles se collent fortement à leur rocher et font penser à l'homme. Les huîtres, les mouches trouvent peu de chose à se dire. Les hommes, les étoiles trouvent peu de chose à se dire. Et pourtant...
Norge, Les oignons et caetera, Paris, Flammarion, 1971, 28.
Écrit par : Rick Hunter | samedi, 05 novembre 2005
La mouche du coche?
Ah oui, je l'ai beaucoup connue. "Comprenez-moi, c'est par pudeur, me confie-t-elle. En vérité, j'ai horreur du travail et mon délice est de rêver. Mais dans un monde où chacun se consume à la peine, il serait scandaleux de paraître inactive".
de Norge
Écrit par : Calou | samedi, 05 novembre 2005
Tu as les références (titre, recueil) ? J'ai ses "Oeuvres complètes" mais pour retrouver un texte dans l'énorme volume...
Ray ferait-il la grasse matinée ?
Écrit par : Rick Hunter | samedi, 05 novembre 2005
Grasseyante !
Écrit par : Ray | samedi, 05 novembre 2005
Non je n'ai pas les références, désolée, je l'avais noté un jour en passant, au cours d'une lecture, et serai incapable de te dire dans quel ouvrage c'était... J'ai cherché sur le web et voilà ce que j'ai trouvé, c'est bien mince (en bas de page, on en parle) : http://membres.lycos.fr/bouillondepoesie/poemes_Norge.htm
Écrit par : Calou | samedi, 05 novembre 2005
Faut croire que les "Oeuvres complètes" de Norge chez Seghers ne le sont pas car je ne retrouve le titre "Le respect humain" nulle part. Me suis encore fait avoir !
Écrit par : Rick Hunter | samedi, 05 novembre 2005
Les commentaires sont fermés.