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samedi, 05 novembre 2005

Sur la non-existence de la Belgique

Malgré toutes mes recherches, je n'ai réussi à trouver nulle part l'origine étymologique du mot BELGIQUE, ce qui est logique dans un pays où l'histoire est uniquement perçue comme une marotte d'antiquaire. En fouillant bien, j'ai repéré pourtant que le mot naît au milieu du Ier siècle et que, dès le IIIe siècle, cette contrée se scinde en Belgique Première et Belgique Seconde. Placée au point névralgique de l'Europe, propice aux incursions, champ de bataille rêvé pour les États voisins à l'appétit desquels elle offre une proie aisée, la Belgique prend ainsi tour à tour l'appellation de mérovingienne, carolingienne ou médiévale. La Gaule Belgique succède belgiquement à la Belgique belgo-romaine dont les occupants belgifiés ou belgicisés optent pour le label de néo-belges. La Belgique étant une nation qui n'existe pas, j'ai perdu sa trace jusqu'à ce qu'elle reparaisse à la fin du XVIIIe siècle, sous forme d'adjectif dans les États belgiques unis, ainsi cités par les révolutionnaires brabançons. La belgiosité, la belginité, voire la belgité ne sont point alors de mise pour citer cette région rikiki qui se pare belgicalement des couleurs de la province du Brabant : jaune, rouge et noir. Les provinces de la Belgique, dites les provinces belges, fécondent plus tard les Provinces belgiques qui se défont des Pays-Bas en 1830. Embelgiqués, embelgifiés, belgiés, les Belghes, comme dit Marc Rombaut, ou encore Belch ! Belch ! , comme crie Jean Muno dans Histoire vénérable d'un héros brabançon (1987), laissent libre cours à leur manie des mots incontrôlés. Des Belgiens de Brel (la la la) aux Belgae de Jean-Louis Lippert, Belgicains, Belgonais, Belgeoisistes, Belgeoisants, Belgeois, Belgoï, Belgitudineux, Belgiciâtres, Belgicophiles ou Belgiophages, tenants de la belgitudinologie, fondus de belgitonnie et de belgilinguie, babils belgicolisés pour libeller la belgisation, la belgopathie d'un lopin qui eût pu aussi s'élire Belgenland ou Belgiëland, puisque débelgicisée par les Belgicistes belligérants et Belgiseurs belliqueux, ralliant l'idiolecte latin d'où naquit l'adjectif belgic, on l'appelle au choix België, Belgien, Belgian, Belgium, Belgicae, Belgica, et plus belgiquement, Belgikè, Bellegique, Belgiqueque ou Belgiqueke.

Patrick Roegiers, Le mal du Pays (Autobiographie de la Belgique), Paris, Seuil, 2003, 53-54.

18:30 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (31)

Commentaires

ce tableau de Magritte m'a toujours intriguée... et Roegiers n'est pas franchement un exemple fameux d'écrivain belge car les belges ne l'aiment pas trop, trouvant qu'il a déserté le pays à bière pour une capitale mondaine à succès, se "parisianisant", traînant dans les salons bon chic bon genre pour bien se placer, ayant oublier sa plume sur un canapé! Mais peut-être que sir Rick l'apprécie ?

Écrit par : Calou | samedi, 05 novembre 2005

C'est son excellence sérénissime Ricky I qui m'a envoyé le texte !

Écrit par : Ray | samedi, 05 novembre 2005

voui mais il faut toujours se méfier de ses envois !

Écrit par : Calou | samedi, 05 novembre 2005

Dear Lady Calou,
Je ne suis pas un fana de Roegiers. Je n'ai lu de lui que le livre dont provient cet extrait. Que j'ai refilé à Ray par (auto)dérision et je suis content qu'il l'ait posté. Quant aux Belges parisianisés, s'il fallait en dresser la liste ! Ce serait plus simple de compter ceux qui sont restés au non-pays. Remarque, Lady Calou, que Norge a été plus malin que les autres : il s'est installé en Provence.

J'en reparle plus tard, des non émigrés.

Écrit par : Rick Hunter | samedi, 05 novembre 2005

plutôt que de dresser la liste des mauvais, parle nous plutôt de tes bons belges Dear Hunter (va au ciné, il est fameux et même pas belge :-))

Écrit par : Calou | samedi, 05 novembre 2005

ah la la !
on s'absente deux minutes
et HOP la ! vous vous retrouvez entre belges(vrais ou faux) (les pires étant les faux belges) ("ceci n'est pas un belge") en train de papoter de belgitude et de "Belges parisianisés" (ça m'a singuliérement interloqué cette expression )

merde alors ! et les nippons ?

Écrit par : hozankebo | samedi, 05 novembre 2005

Aux japonais absents !

Écrit par : Ray | samedi, 05 novembre 2005

TORA TORA TORA !

Écrit par : hozankebo | samedi, 05 novembre 2005

Ainsi parlait Kama Sutra !

Écrit par : Ray | samedi, 05 novembre 2005

Ray, toi qui t'y connais en peinture, peux-tu trouver une toile que Magritte a exposé à Paris, quand il a été invité pour la première fois dans la Ville-Lumières ? Tu peux le faire, Ray ! Ça éclairera un peu la Gelbique ! Tu as toute la nuit. Je reviens demain mâtines, si mon pote Hozan, surréaliste nippon et grutier, me laisse un katazamo de place.

Écrit par : Rick Hunter | samedi, 05 novembre 2005

Preuve de l'existence de la Belgique : ce soir j'ai bu une Chimay Bleue, à 11°, dans un verre à col évasé, après avoir laissé fraîchir la bouteille debout et non couchée. Bon, ce n'est peut-être pas grand-chose, mais quand même, cela mérite d'être noté. Quant à Magritte, il m'a TOUJOURS fait rêver. C'est pas une preuve, ça ? La Belgique, un rêve éveillé ? Qui sait… N'empêche, pour faire d'un marmot qui pisse un symbole, fallait en avoir, de la gelbitude, non ?

Écrit par : J.-J. M. | samedi, 05 novembre 2005

Le chant des sirenes, Ulysse se serait il ficelé au mat pour un chuintement de manekinpisss ?

Écrit par : cocagne | samedi, 05 novembre 2005

Si c'est 1927, j'en ai au moins trouvé 3, il faudrait préciser !

Écrit par : Ray | samedi, 05 novembre 2005

le manekinpiss se planque, j'étais bien incapable de le trouver; je me suis cognée toutes les petites rues pour enfin tomber sur une tribu nippone, appareils photos en bandoulière, j'y étais et... bof!

Écrit par : Calou | dimanche, 06 novembre 2005

Calou, le manekinpiss en lui même n'est rien d'autre qu'un nain de jardin en train de pisser. Ce qui force l'admiration, c'est qu'il est le seul Belge pissant que les Japonais viennent photographier en car.

Écrit par : Roland Fuentès | dimanche, 06 novembre 2005

Roland Fuentes ! retirez cette remarque narquoise sur les cars et les nippons sinon je sors le sabre de samouraî de mon arrière grand - père ! (et y a pas pire sabre de samouraî qu'un sabre de samouraî rouillé !)

je parie par ailleurs qu'il y a des cars de belges qui photographient les cerisiers en fleurs de Kyoto !

un cerisier en fleurs est aussi con qu'un nain de jardin en train d'uriner .

Écrit par : hozan kebo | dimanche, 06 novembre 2005

Hem, euh, bah, ok... je bas en retraite devant le sabre rouillé du pépé.
(Je sais plus si mon vaccin anti tétanos est toujours valable.)

Écrit par : Roland Fuentès | dimanche, 06 novembre 2005

AH !repli stratégique immédiat ! l'efficacité nippone !

(pendant que vous y êtes faites vous vacciner contre la fièvre des poules )

Écrit par : hozan kebo | dimanche, 06 novembre 2005

Boudiou, c'est vrai qu'ici y'en a, des poules.
Quoi que, je quitte la Bresse très bientôt (2 ans et demi au même endroit, c'est presque un record pour moi).
Dîtes, pour le Revermont, c'est quoi les vaccins qu'il faut ?

Écrit par : Roland Fuentès | dimanche, 06 novembre 2005

"un cerisier en fleurs est aussi con qu'un nain de jardin en train d'uriner ."

hozan kebo, retirez cette remarque vengeresse sur les cerisers en fleur! Il n'y a rien de plus beau, même pas un samouraï belge rouillé!

Écrit par : Calou | dimanche, 06 novembre 2005

Cerisier rose et pommiers blancs...

Écrit par : marelle | dimanche, 06 novembre 2005

C'est beau ! c'est beau !
ouais mais à la longue ça lasse !

les cerisiers en fleurs c'est comme du steve reich joué par des bégues : ça se répète !

(en revanche , les cerises "à l'eau de vie" , ça requinque ! )

Écrit par : hozan kebo | dimanche, 06 novembre 2005

demandez donc au russe si la vodka ça ne lasse pas!

Écrit par : Calou | dimanche, 06 novembre 2005

Marrant comme une anation peut faire parler...

J.-J. M., si tu m'envoies cinq capsules de CB, tu deviens membre du très célèbre et très redouté Groupe des Saoulréalistes Belges.

Calou, je vais penser aux belges restés au pays. Très très nombreux mais souvent peu connus. On n'est pas tous des Magrittes, sans quoi on se vendrait chez Christie's pour ne plus devoir aller bosser.

Hosan, ne soit pas trop pargneux avec les potes. Il faut du temps pour t'apprivoiser mais ne rue pas dans tes béquilles !

Écrit par : Rick Hunter | dimanche, 06 novembre 2005

Petite question aux spécialistes : un Belge non parisianisé a-t-il déjà reçu un grand prix littéraire français ? Goncourt, Renaudot, Femina, Etcetera ou autre ? Sérieusement, la réponse à cette question pourrait assombrir le problème de l'anation...

Ray chou, Calou chérie, à vos googles !

Et, Ray, ces peintures cochonées de Magritte pour Paris, tu as trouvé ?

Écrit par : Rick Hunter - Président des Saoulréalistes du Hainaut | dimanche, 06 novembre 2005

Cochonées, en français ça donne quoi ? Ici pour la pétanque on connaît le cochonnet !

Écrit par : Ray | dimanche, 06 novembre 2005

Pierre Mertens, écrivain belge non parisianisé a déjà reçu un prestigieux prix littéraire français pour son livre"les éblouissements"

Écrit par : Bona | dimanche, 06 novembre 2005

Le médicis en 1987!
ça te va Rick?

Écrit par : Bona | dimanche, 06 novembre 2005

pargneux qu'il dit le rick !

je suis pas pargneux !

pourquoi on peut pas être nippon et post surréaliste belge à la fois ?

(et arrêtez de compter vos prix les mecs ! on a l'impression d'être aux comices agricoles de Cruzille les Mépillats)
(c'est un bled entre Kyoto et Knock the Zoot) (à gauche après la baraque à frites) (quand on sort de K the Z) (sinon à droite aprés le cerisier en fleurs ) (quand on sort de Kyoto)

Écrit par : hozan kebo | dimanche, 06 novembre 2005

Ah les cerisiers du Japon du square des Batignolles...

Écrit par : Ray | dimanche, 06 novembre 2005

Un Belge resté belge qui vit à Paris depuis plus de 50 ans, c'est mon maître à écrire bref, Jacques Sternberg. Pour venir en Belgique, il a un passeport.

Un Belge devenu Français qui vit à Paris depuis une vingtaine d'années, c'est mon pote J. C. B. On s'est connus écrivaillons. Lui vit de sa plume, moi de ma vie de fafamille.

Çela fait 16 ans que je fais de la micro-édidition. Au début des années nonantes (françaisement 4-vin-diz) j'ai édité C. Lamarche. Publiée chez Minuit et, je pense, chez Galligrazeuil aussi. Je connais des milliards de Belges inconnus, mais pas le soldat.

à suivre

Écrit par : Rick Hunter - Président des Saoulréalistes du Hainaut | dimanche, 06 novembre 2005

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