lundi, 07 novembre 2005
Sauf son regard
Le vieil homme était maigre et sec, avec des rides comme des coups de couteau sur la nuque. Les taches brunes de cet inoffensif cancer de la peau que cause la réverbération du soleil sur la mer des Tropiques marquaient ses joues; elles couvraient presque entièrement les deux côtés de son visage; ses mains portaient les entailles profondes que font les filins au bout desquels se débattent les lourds poissons. Mais aucune de ces entailles n'était récente : elles étaient vieilles comme les érosions d'un désert sans poissons.Tout en lui était vieux, sauf son regard, qui était gai et brave, et qui avait la couleur de la mer.
Ernest Hemingway, Le vieil homme et la mer
00:40 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (6)
Commentaires
Je n'aime pas tout d'Hemingway mais ce Vieil homme et la mer, mama mia... quelque soit l'âge, je m'y retrouve.
Écrit par : Calou | lundi, 07 novembre 2005
Moi je le trouve très aimable Hem, quand au VHELM je le relis tous les ans
Écrit par : Ray | lundi, 07 novembre 2005
Ça conserve, non ?
Écrit par : J.-J M. | lundi, 07 novembre 2005
me rappelle une scène de Pierre Dac et Francis Blanche : "Il peut le dire !" Le Sare dîne à l'huile ! Évidemment, à côté, Chimel Becouel, c'est morue et compagnie !
Écrit par : J.-J M. | lundi, 07 novembre 2005
L'était comme ça Hem, quand il s'est senti décliner hop un bon coup de carabine dans le caisson et adieu berthe !
Écrit par : Ray | lundi, 07 novembre 2005
Au fait z'êtes au courant, à partir de demain c'est couvre feu !
Écrit par : Ray | lundi, 07 novembre 2005
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