jeudi, 02 mars 2006
Roman ou réalité ?
La vie est mal faite: aux Etats-Unis on reproche au roman de ne pas être vrai, en France on lui reproche de l'être trop. Deux récentes «affaires» littéraires montrent à quel point l'art du roman est devenu difficile, paradoxal, complexe et menacé.
10:28 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (4)
Commentaires
Frédéric Beigbeder est toujours aussi peu intéressant. Pourquoi se poser autant de questions, si ce n'est pour gagner trois ronds, lorsqu'on sait que la vie est un roman ?
Écrit par : Calou | jeudi, 02 mars 2006
Si le roman passe de moins en moins bien, pourquoi ne pas relancer la nouvelle et... le conte bref ?
Écrit par : Éric Dejaeger | vendredi, 03 mars 2006
La Guerre dans les mots, par François Taillandier
Le contraire d’un nationalisme
D’ici à quelques jours sera lancé le Festival francophone en France, initiative des pouvoirs publics impliquant plusieurs ministères, et qui permettra, jusqu’à l’automne, d’amener sous les projecteurs littérature, cinéma, arts du spectacle, sciences, éducation... Montrer que le français est aujourd’hui, dans le monde, une langue de créativité et de diversité : l’initiative est heureuse. Pour m’en tenir au domaine que je connais, je crois qu’il est encore et toujours nécessaire de rappeler que la création littéraire dans notre langue passe aujourd’hui par Bruxelles et Bamako, par Montréal et Madagascar, bien autant que par Paris ; et qu’elle est aussi largement prise en compte dans les facs américaines que dans les cafés du boulevard Saint-Germain. Formidable chance, y compris pour les écrivains « français de France », si j’ose dire, et dont je ne suis pas sûr qu’ils l’aient saisie dans toutes ses dimensions. L’occasion est bonne de s’en apercevoir, de le dire, d’en profiter pour se désenclaver. Mais pourquoi, alors que se prépare ce grand défilé culturel (d’inspiration présidentielle, dit-on), tant d’informations tendent-elles à prouver qu’on fait le contraire de ce qu’on dit ? Pourquoi lit-on (dans le Canard enchaînéde la semaine passée) qu’aux dernières nouvelles CII, la future chaîne internationale française destinée à concurrencer CNN, n’émettrait en français que trois heures par jour ? Pourquoi apprend-on (grâce à Claude Hagège, dans le Monde du 1er mars) que les députés sont prêts à accepter (si ce n’est déjà fait, en séance de nuit, à vingt ou trente...) l’anglais comme langue unique des brevets d’invention - ce qui est un coup dur pour nos chercheurs, pour nos ingénieurs, pour nos entreprises ? Est-ce là cette diversité culturelle si ostensiblement prônée et soutenue par le président de la République ? Les lecteurs de cette chronique savent, je pense, que je me méfie d’une « défense du français » donnant à notre langue des allures de forteresse assiégée, ou s’apparentant à la nostalgie d’un imperium tricolore. Mais pourra-t-on encore demain penser, écrire, parler en français, en italien, en russe, en allemand, et profiter des inépuisables richesses que chaque langue offre à l’expression des faits humains ? Soutenir la langue française aujourd’hui dans le monde, c’est défendre la diversité des langues et l’identité des peuples ; c’est être Américain du Nord avec les Québécois, c’est être Africain avec les Africains. C’est exactement le contraire d’un nationalisme !
Article paru dans l'édition du 2 mars 2006 de L'Humanité.
Écrit par : Calou | vendredi, 03 mars 2006
Je n'ai qu'un mot : Yesse ! (scusez l'accent, mais par ici, on chante !)
Écrit par : J.-J. M. | vendredi, 03 mars 2006
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