jeudi, 12 octobre 2006
Pourquoi ces portes n’ouvrent sur rien
Elle commence d’aimer Montpellier, la ville étrangère, le jour où ils sont allés jusqu’à la mer proche. Immense plage sablonneuse, courbes des dunes, tons de gris incendiés le soir, douceur des lignes et humidité de l’atmosphère. Gaétan est parti se baigner, seul dans l’eau grise et la brume du couchant. Léonore, les pieds dans le sable, joue avec les galets. Il revient, se sèche vigoureusement, dans un ciel pâle, aux contours pistache. Elle le regarde : “ Gaétan, je vais rentrer à Aix ”. Le ciel se couvre, en grosses masses spongieuses, absurdes, menaçantes. Gaétan ne comprend pas, pourquoi ils sont là tous les deux, si bien ensemble et puis un abîme s’ouvre, pourquoi ces portes n’ouvrent sur rien ?
Extrait du roman "Le sourire de Cézanne", à paraître mai 2007, N & B éditions
Photo : Michèle Fuxa
15:09 Publié dans écriture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo, littérature, Le sourire de Cézanne, Michèle Fuxa
La vérité sur Moby Dick
Le corps à corps entre le capitaine et le cachalot est un affrontement de mâles. « Et dans l’ensemble du texte, les métaphores masculines l’emportent. L’homosexualité est un thème récurrent chez Melville, par des voies détournées bien entendu » observe le traducteur. Il est vrai que dès le titre… En argot, « Dick » désigne le membre viril. « Trique » est son meilleur équivalent. L’écrivain ne l’a pas choisi au hasard. D’autant qu’en anglais, le lexique marin est généralement féminin.
08:10 Publié dans Histoire littéraire | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Melville, Moby Dick, littérature
mercredi, 11 octobre 2006
Mia Thalassa
13:51 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Mia Thalassa, spectacle, spectacle musical, Montpellier, Amadée
Il l'a trouvé !
George W. Bush, qui semble l'avoir enfin découvert, son putain de stock d'armes de destruction massive.
13:26 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Politique, Bush, armes de destruction massive, Corée
Plaisirs des Lumières
Week-end Vauvenargues/Voltaire Au Château de la Roche-Guyon
Infos ici
12:01 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Art, Siècle des lumières, La Roche-Guyon, Voltaire, Ironie
Les rapports infinis de l’univers
De nos jours, on veut faire voir la relativité des choses visibles et exprimer l’idée que l’objet visible n’est qu’un exemple isolé dans les rapports infinis de l’univers, et qu’il existe un nombre bien plus grand encore d’autres vérités.
Paul Klee
05:42 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, art, Paul Klee
mardi, 10 octobre 2006
Construire une fiction
Chaque fois que l'homme s'est donne des moyens nouveaux pour décrire le réel tel qu'il est (photo, cinéma, images numériques...) il a immédiatement utilise ce même outil pour construire une fiction
17:03 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art, fiction
Les choses esquelles il y a de la perfection
On peut passer des dizaines de fois devant un tableau de Poussin et ne rien voir. A son ami Chantelou : Les choses esquelles il y a de la perfection ne se doivent pas voir à la hâte, mais avec temps, jugement et intelligence. Il faut user des mêmes moyens à les bien juger comme à les bien faire. L’émotion tisse son œuvre. L’espace est baigné d’une douce lumière, transfiguré, présence de la volupté, mais aussi de la volonté farouche des hommes, touches graciles de vert dans le jade du ciel. Une perfection qu’on devinait confusément est là, manifeste, sur la toile. Lumière romaine, tour à tour triomphante et souple, sensualité des corps, justes, voluptueux, jamais idéalisés, tout précise l’harmonie, la justesse, l’éternel retour...
Extrait du roman : Le sourire de Cézanne, à paraître mai 2007, N & B éditions.
09:12 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, art, Poussin, Le sourire de Cézanne
lundi, 09 octobre 2006
Je suis le peintre de l'espace
"Je suis le peintre de l'espace. Je ne suis pas un peintre abstrait, mais au contraire figuratif, et réaliste. Soyons honnête, pour peindre l'espace, je me dois de rendre sur place, dans cet espace même."
Yves Klein
(Centre Georges Pompidou, jusqu'au 5 février)
09:40 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art, peinture, Yves Klein
dimanche, 08 octobre 2006
Autour du Monastère de Labrang à Xiahe
Photo : Anne Otman
00:10 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photo, Chine
samedi, 07 octobre 2006
Little Miss Sunshine
Un film tonique et hilarant...
L'histoire des Hoover. Le père, Richard, tente désespérément de vendre son "Parcours vers le succès en 9 étapes". La mère, Sheryl, tente de dissimuler les travers de son frère, spécialiste suicidaire de Proust fraîchement sorti de l'hôpital après avoir été congédié par son amant.Les enfants ne sont pas non plus dépourvus de rêves improbables : la fille de 7 ans, Olive, se rêve en reine de beauté, tandis que son frère Dwayne, grand lecteur de Nietzsche, a fait voeu de silence jusqu'à son entrée à l'Air Force Academy. Pour couronner le tout, le grand-père, hédoniste à la langue bien pendue, vient de se faire virer de la maison de retraite pour avoir sniffé de l'héroïne.
Quand Olive décroche une invitation à concourir pour le titre très sélectif de Little Miss Sunshine en Californie, toute la famille décide de faire corps derrière elle. Les voilà donc entassés dans leur break Volkswagen rouillé qu’il faut pousser pour le faire démarrer : ils mettent le cap vers l'Ouest et entament un voyage hallucinant...
16:20 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Cinéma
Vent d'Art, c'est ce soir !
Les 67 artistes du salon sont heureux de vous convier au Vernissage samedi 7 octobre 19h à VENDARGUES (Hérault)
en présence de Pierre DUDIEUZÈRE, Maire de Vendargues et Fabrice MALANDAIN, Délégué à la Culture
à l’honneur : Albert LUZUY, Serge BACOU & Alain JAMIS
les jeunes du CMJ Vendargues & des étudiants de Montpellier animeront cette soirée en présentant
les créations de feutre de laine de Valérie Vidal, Marjolaine Haslinghuis et du Larron Chaussé.
Et……un portraitiste de talent en action !
Dimanche 8 octobre 15h/18h : MAKO et ses collages : démonstration
Mardi 10 octobre 20h : conférence informelle de Nicole BOURREAU : « Tout Art est le portrait d’une idée »
Espace Armingué Avenue de la Gare du Vendredi 6 au Vendredi 13 octobre
de 14h à 19h et de 10h à 12h et 14h/19h le week-end
Tableaux ici : petits formats de Frédérique Azaïs
Contact : creas@mac.com
09:52 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Frédérique Azaïs, Vent d'Art
vendredi, 06 octobre 2006
Vous sentirez la rumeur autour de la tête
C'est un des plus beaux textes écrits sur la peinture, Cézanne racontant ses sensations devant un tableau de Véronèse : « Celui-là, il était heureux. Et tous ceux qui le comprennent, il les rend heureux. C’est un phénomène unique. Il peignait comme nous regardons, sans plus d’efforts. En dansant. Des torrents de nuances lui coulaient du cerveau. Il parlait en couleurs. Il me semble que je l’ai toujours connu. Je le vois marcher, aller, venir, aimer, dans Venise, devant ses toiles, avec ses amis ... Tout lui rentrait dans l’âme avec le soleil, sans rien qui le sépare de la lumière. Sans dessin, sans abstractions, tout en couleurs ... On a perdu cette vigueur fluide que donnent les dessous ... Regardez cette robe, cette femme contre cette nappe, où commence l’ombre sur son sourire, où la lumière caresse-t-elle, imbibe-t-elle cette ombre, on ne sait pas. Tous les tons se pénètrent, tous les volumes tournent en s’emboîtant. Il y a continuité ... Le magnifique, c’est de baigner toute une composition infinie de la même clarté atténuée et chaude et de donner à l’œil l’impression vivante que toutes ces poitrines respirent véritablement, mais là, comme vous et moi, l’air doré qui les inonde. Au fond, j’en suis sûr, ce sont les dessous, l’âme secrète des dessous qui, tenant tout lié, donnent cette force et cette légèreté à l’ensemble ... L’audacieux de tous les ramages, les étoffes qui se répondent, les arabesques qui s’enlacent, les gestes qui se continuent. .. Vous pouvez détailler : tout le reste du tableau vous suivra toujours, sera toujours là, présent, vous sentirez la rumeur autour de la tête, autour du morceau que vous étudierez. Vous ne pouvez rien arracher à l’ensemble. »
Extrait du "Dictionnnaire amoureux de Venise" de Philippe Sollers ; On pourra consulter aussi le magnifique petit livre de Joachim Gasquet aux éditions Encre marine : "Cézanne"
A lire en intégralité la note de Viktor Kirtov sur Pile-Face ici
Ici : Lucretia
1580
Oil on canvas, 109 x 90,5 cm
Kunsthistorisches Museum, Vienna
02:05 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art, peinture, Véronèse, Cézanne
L'infini à la portée des caniches ?
Parution du Dictionnaire Céline de Philippe Alméras
01:27 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, Céline, dictionnaire, JLK
jeudi, 05 octobre 2006
Je les aime beaucoup
« Ma mère me mit au monde à Venise, le 2 avril, jour de Pâques, de l’an 1725. Elle eut la veille une forte envie d’écrevisses. Je les aime beaucoup. »
Casanova
14:09 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Casanova, littérature, écrevisse
Une révolution, bien en marche
Le féminisme, dit Virginie Despentes, « est une révolution, pas un réaménagement des consignes marketing, pas une vague promotion de la fellation ou de l’échangisme, il n’est pas seulement question d’améliorer les salaires d’appoint. Le féminisme est une aventure collective, pour les femmes, pour les hommes, et pour les autres. Une révolution, bien en marche. Une vision du monde, un choix. Il ne s’agit pas d’opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes, mais bien de tout foutre en l’air. » Faites passer.
13:42 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : féminisme, Virginie Despentes, femmes
Force et faiblesse
Sur la notion de force et de faiblesse, à lire cet extrait du Journal sur le web de Alina Reyes : « Pour le dire plus précisément, notre faute est de ne savoir écrire sans adopter une posture. De ne savoir chercher notre force qu’en faisant usage de la force, alors que c’est dans la faiblesse reconnue que se trouve toute force transcendante. Kafka a la force du faible, Shakespeare ou Dostoïevski ou Faulkner aussi, qui se retirent d’eux-mêmes pour faire don de toute leur humanité à leurs personnages, Montaigne aussi qui s’autopsie comme on s’offre en précis et tendre holocauste, ou encore Céline ou Sade qui se livrent à la haine et à l’abîme en bourreaux expiatoires de l’infinie mauvaiseté humaine… Ceux-là comme tous les grands poètes sont des humbles, dussent-ils afficher l’orgueil démesuré d’un Nietzsche, qui ne nous parlerait pas s’il n’était en réalité la marque d’une extrême compassion, celle, en définitive, d’un « Crucifié », ainsi qu’en l’ultime moment il (se) signa. Ayant fait le chemin jusqu’au tombeau de soi-même, ce n’est pas seulement du chemin et du tombeau que l’on pourra témoigner, c’est aussi de la résurrection. La vie d’un artiste est faite de mille morts et de mille résurrections, mais il ne saurait atteindre la vie éternelle s’il ne savait se laisser piétiner, y compris et d’abord par lui-même. (Où il ne faut évidemment voir aucun masochisme, mais au contraire la joie et l’orgueil « transhumains » de l’Ubermensch nietzschéen, ou du trasumanar du voyageur dantesque). »
Ce point de vue me semble parfaitement illustré par l'oeuvre du peintre Francis Bacon : Photo de Francis Bacon à 75 ans, prise par le photographe John Edwards en 1984 : lire ici l'extrait des "Passions de Francis Bacon" par Philippe Sollers dont elle est tirée.
02:51 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, philosophie, Alina Reyes, Francis Bacon
mercredi, 04 octobre 2006
Voie mystérieuse
« Tombent les fleurs, coule l’eau, voie mystérieuse. »
Li Bai (702-762)
Cité par Philippe sollers dans son prochain livre : Fleurs, lire ici
Photographie : Gildas Pasquet
20:00 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, poésie, Li Bai, Gildas Pasquet
Selon sa nature, l'odeur dilate ou rétrécit l'espace.
Les gestes à eux seuls forment une treille dont la terre a besoin. Chaque coupeur choisit une rangée et le travail commence. Les feuilles des sarments sont imprégnées des odeurs de la nuit. Selon sa nature, l'odeur dilate ou rétrécit l'espace.
Roch-Gérard Salager, De voix, de silence et d'eau. La Dragonne, 2003
Ici le site Cardabelle, photos de Georges Souche et Sylvie Berger
07:55 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, Roch-Gérard Salager, Vendanges, vigne, Georges Souche, photo
Fiction
Elle est belle, elle est de gauche, elle est présidente de la république française... C'est la fiction que propose France 2 ce soir et dont ce sera le deuxième épisode, le premier était plutôt réussi, humour, légèreté et dessous des cartes...
07:07 Publié dans Télévision | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : télévision, état de Grace, politique