vendredi, 22 avril 2005
Dialogue parent-enfant
Le jeu c'est de trouver l'auteur, il est connu, mais ce n'est pas facile ...
"Les enfants restent sans réponse et font eux mêmes des enfants pour leur refiler la question…
Le parent : « Tu ne sais pas ? Eh bien moi je sais. »
L’enfant : « Mais tu sais quoi, en définitive ? »
Le parent : Je sais que j’ai l’air de quelqu’un qui sait. Pour le reste, ça ne peut pas se dire avec des mots. »
L’enfant : « Tout n’est donc qu’apparences ? »
Le parent : « Peut-être. »
L’enfant : « Tu m’as donné la vie pour reproduire une illusion ? »
Le parent : « Oh, oh, attention, il y a l’Amour, Dieu, le Messie, l’Histoire, la Société, la Science, l’Idéal, la Connaissance, le Progrès, la Croissance. »
L’enfant : « Et l’argent ? »
Le parent : « Tu m’a coûté assez cher ! Tu préférerais peut-être mourir de faim en Afrique, en Inde, en Amérique du Sud ? Travailler, rachitique, dès l’âge de sept ans dans les mines ? Etre vendu comme esclave ? Etre engraissé dans la forêt pour être ensuite dépecé et greffé dans les beaux quartiers ? »
L’enfant : « Non, non ! »
Le parent : « Embrasse-moi. »
L’enfant : « Plus tard. »"
14:01 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (14)
jeudi, 21 avril 2005
Po Kiu-Yi (772-846)
"On dirait une fleur. Ce n'est pas une fleur.
On dirait une brume. Ce n'est pas une brume.
Cela vient à minuit.
Cela part au matin.
Cela vient comme un rêve de printemps
qui s'efface au réveil.
Cela vient comme un nuage du matin.
Vous ne trouverez cela
nulle part."
23:03 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
Le vent
"La brise susurre : il s'élève une fraîcheur,
Qui purifie pour moi les bois et les vallées.
Le vent balaie la brume et m'ouvre la porte de la gorge ;
Il enroule le brouillard, et fait paraître des maisons sur les monts.
Il va et vient, mais sans laisser de trace,
Se lève et s'apaise, comme s'il avait des sentiments.
Le soleil tombe : la montagne et les eaux se calment...
Il fait naître pour vous une voix dans les pins."
Wang Po
18:22 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (15)
Confession d'un voyageur nocturne
"Herbe légère et douce brise, au bord de l'eau :
Seul, dans la nuit, le mât dressé d'une chaloupe.
La plaine se déploie, escortée des étoiles ;
Le grand fleuve s'écoule, aux remous de la lune."
Tou Fou
12:40 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (17)
Libation solitaire au clair de lune
« Parmi les fleurs un pot de vin :
Je bois tout seul sans un ami.
Levant ma coupe, je convie le clair de lune ;
Voici mon ombre devant moi : nous sommes trois.
La lune, hélas, ne sait pas boire ;
Et l’ombre en vain me suit.
Compagnes d’un instant, ô vous, la lune et l’ombre !
Par de joyeux ébats, faisons fête au printemps !
Quand je chante, la lune indolente musarde ;
Quand je danse, mon ombre égarée se déforme.
Tant que nous veillerons, ensemble égayons-nous ;
Et, l’ivresse venue, que chacun s’en retourne.
Que dure à tout jamais notre liaison sans âme :
Retrouvons-nous sur la lointaine Voie Lactée ! »
Li Po
00:55 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 19 avril 2005
Une fille dévote
"Rien n'est plus certain que ceci : une fille dévote ressent, quand elle fait avec son amant l'oeuvre de chair, cent fois plus de plaisir qu'une autre exempte du préjugé. Cette vérité est trop dans la nature pour que je crois nécessaire de la démontrer à mon lecteur."
Casanova, Histoire de ma vie.
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Volonté
"Qui ne sait mettre sa volonté dans les choses y met au moins un sens : cela revient à croire qu'une volonté s'y trouve déjà (principe de la foi)".
Nietzsche
12:09 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 18 avril 2005
Il n'y pas d'effet sans cause
« Il s’adressa ensuite à un homme qui venait de parler tout seul une heure de suite sur la charité dans une grande assemblée. Cet orateur, le regardant de travers, lui dit : - Que venez-vous faire ici ? Y êtes-vous pour la bonne cause ? - Il n’y a pas d’effet sans cause, répondit modestement Candide, tout est enchaîné nécessairement et arrangé pour le mieux. – Mon ami, lui dit l’orateur, croyez-vous que le pape soit l’Antéchrist ? - Je ne l’avais pas encore entendu dire, répondit Candide ; mais qu’il le soit ou qu’il ne le soit pas, je manque de pain. - Tu ne mérites pas d’en manger, dit l’autre, va coquin, va misérable, ne m’approche plus de ta vie. »
Voltaire, Candide
15:56 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (14)
dimanche, 17 avril 2005
Quelques considérations d’après « La science de la guérilla », de T.E. Lawrence.
La force réside dans la profondeur d’action et non dans le front. Dans la guerre irrégulière, ce que font les hommes est assez peu important, ce qu’ils pensent, en revanche, est capital. L’essentiel au fond est d’amener peu à peu l’ennemi au désespoir, ce qui signifie un plein emploi stratégique plus que tactique et le fait constant de « se trouver plus faible que l’ennemi, sauf sur un point ». On compte donc sur la vitesse, la mobilité, le temps, l’avancée rapide suivie du recul immédiat, le coup porté et aussitôt interrompu pour être porté ailleurs, le modèle devenant celui musical de la portée et non de la force, avec initiative individuelle et, comme dans le jazz, une improvisation collective de tous les instants. Les irréguliers combattent le plus souvent sans se connaître, parfois même en évitant de se connaître, ou encore sans s’admettre entre eux. Ceci est vrai aussi désormais pour la guerre spirituelle et sa substance fluide et réversible de temps comme de mémoire. Dans la guerre irrégulière, le commandement central n’a plus besoin d’être réellement incarné par tel ou tel, la logique y suffit, si elle est portée à une certaine puissance.
On part du principe que l’ennemi croit à la guerre, au sens où un penseur irrégulier comme Kafka, par exemple, disait qu’une des séductions les plus fortes du Mal est de pousser au combat. L’adversaire croit à la guerre, il en a besoin (ne serait-ce que pour vendre des armes) , il lui faut susciter des conflits en attisant les haines.
La rébellion doit disposer d’une base inattaquable, d’un endroit préservé non seulement de toute attaque mais de toute crainte. De cette façon on peut se contenter de deux pour cent d’activité en force de choc et profiter d’un milieu à 98 % de passivité sympathique. L’expression évangélique « qui n’est pas contre nous est pour nous » trouve ainsi son application militaire. Vitesse, endurance, ubiquité, indépendance, stratégie (étude constante des communications) plus que tactique. Il s’agit avant tout de casser chez l’autre sa volonté viscérale d’affrontement. Il cherche à vous imposer sa logique de mort, à vous fasciner avec votre propre mort, vous refusez et refusez encore, vous l’obligez à répéter dans le vide son obstination butée, vous continuez comme si de rien n’était, vous lui renvoyez sans cesse son désir négatif, bref vous finissez par l’user, le déséquilibrer, c’est le moment de passer à l’attaque. Tel est pris qui croyait prendre. Le premier élément est le Temps lui-même, la Mémoire. Le deuxième élément, biologique, n’est plus la destruction éventuelle des corps (tout indique qu’ils n’ont plus la moindre importance) mais le regard détaché sur leur inanité transitoire et leurs modes de reproduction de plus en plus artificiels. Enfin les 9/10 èmes de la tactique sont sûrs et enseignés dans les livres mais le dernier dixième de l’aventure peut être qualifié de « Providence ». Après tout, quelqu’un, entouré seulement de douze techniciens, a ainsi atteint des résultats étonnants. Il ne s’agissait pas de paix mais de guerre, la plus irrégulière qui soit, même pas « sainte », à y regarder de plus près (comme si elle en avait pris les formes pour s’opposer justement, à ces formes).
Conclusion : la guerre irrégulière repose sur une paix si profonde que tout désir de guerre s’y noie et s’y perd. On fait la guerre à la guerre, on traite le mal par le mal, on fait mourir la mort avec la mort (mort où est ta victoire ?) , on circule à grande vitesse dans une immobilité parfaite, on ne vise aucun but, et c’est pourquoi, finalement, il y en a un.
21:42 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 16 avril 2005
Les réussites de l'individuation
"Il faudra de plus en plus, s’habituer à toutes ces exceptions, à ces noms (même sans signature) qui signalent ce qu’on pourrait appeler les réussites de l’individuation. Les artistes ne se dévouent pas à l’ensemble humain, ils en sortent. C’est cela qui choque un refoulement de fond ? Mais oui. Le Puritain est avant tout quelqu’un (ou quelqu’une) qui répugne à cette conception des « coups heureux » de l’espèce humaine. Il veut du collectif. Donc de la fausse histoire. Une « Histoire de l’Art ». De même il se rassure en se racontant qu’il y a une séparation bien nette entre écrire et vivre, travail et débauche, sexualité et pensée. Pour lui ce doit être l’un ou l’autre. Le Puritain (ou Puritaine) est clérical (ou cléricale) en ceci qu’il veut croire que les « artistes », inaptes à vivre « réellement » (la réalité c’est lui ou elle) sont, malgré tout, des sacrifiés utiles. Des rédempteurs rentables. L’artiste doit finir mal, son existence ne peut être qu’un puits de névrose ou d’enfer, il a expérimenté des choses dangereuses pour nous, il est devenu fou à notre place, on en tremble encore, c’est vraiment héroïque de sa part. Malheur à l’artiste qui laisserait entendre qu’il n’est pas candidat au martyre, ni au poste de saint laïque pour assurer de son mieux la rédemption communautaire. Le voilà trop anticlérical, que le clergé soit en uniforme ancien ou pas. Il y a toute une gamme de cléricaux : le religieux d’autrefois, le bourgeois, le progressiste, le militant, l’universitaire, le médiatique, le politique. Sur ce point précis, ils sont tous d’accord. Vérifiez."
P Sollers, extrait de Vivant Denon, le cavalier du Louvre.
20:30 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
La victoire
"Il y a un moment dans les batailles, où, dans une lutte égale, les deux parties sentent l’inertie de leurs moyens et l’inutilité de leurs efforts ; où l’épuisement des forces, et le sentiment de conservation, inspirent aux combattants un même penchant vers la retraite. Ce moment de relâchement, saisi par l’homme supérieur qui sait profiter de cette disposition morale pour employer les moyens qu’il a su réserver, détermine toujours la victoire en sa faveur."
Vivant Denon
11:01 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 14 avril 2005
Beckett pour contre-attaquer
Voici un beau texte de Eric Chevillard que m'envoie Pascale :
"Les écrivains qui comptent sont des vengeurs. Flaubert venge la délicatesse flétrie par la bêtise. Rimbaud venge l’adolescence humiliée par son impuissance. Proust venge la créature éphémère. Ponge venge les choses scandaleusement négligées. J’arrête là cette énumération facile : épreuves-exorcismes, tout écrivain qui compte est un vengeur. Beckett est un vengeur. Beckett venge l’homme. Quand je l’ai lu pour la première fois, j’avais une grande soif de vengeance. Beckett m’a vengé. Il est temps que je précise : pas question ici de règlement de compte ni de revanche sur la vie ou je ne sais quelles grimaces de la face tuméfiée dans le dos de la brute qui s’éloigne. Pas de vengeance basse ou mesquine, une réaction héroïque, au contraire, voilà ce dont il s’agit, une réaction d’orgueil peut-être, moins les grands airs offusqués, mâchoires et poings serrés. Une réaction déconcertante.
Une contre-attaque tout en finesse qui passe par une certaine résignation à l’irrémédiable, mais réfute les postures de consentement ou de soumission à cet ordre en vigueur et les états d’âme de circonstance, si convenus qu’il serait aussi simple de fabriquer en série les masques qui les expriment dans une usine de carton-pâte, chaque individu recevrait la panoplie à sa naissance.
Beckett contre-attaque. Son rire est un outrage, un sacrilège.
Voyez comme le bourreau a l’air sot avec sa hache quand le condamné se fend la gueule sur le billot.
Quand j’ai lu Beckett pour la première fois, je venais de comprendre certaines choses simples, ce qui m’attendait quoi que je fasse, cela me paraissait inacceptable, déjà je tendais la main vers les masques du révolté, du geignard, du désespéré – et soudain Malone meurt. Révélation renversante : ce néant qui s’ouvrait devant moi était presque justifié puisque le rire de Beckett y sonnait si juste, si plein, voilà que ce néant qui s'ouvrait devant moi tout à coup était comblé par le rire de Beckett – j’en appréciais l’acoustique : dans ce néant absolu, le rire de Beckett était lui aussi sans limite.
Toutes les morales me choquaient, toutes les philosophies sérieuses me répugnaient – rire lucide, rire vengeur, le rire de Beckett était alors la seule chose que je pouvais entendre. Le rire de Beckett était la solution. Il exprimait l’horreur de la situation mieux que la complainte complaisante ou le gémissement qui est déjà un commentaire, et il en triomphait dans le même temps, l’humour étant la forme la plus méconnue de la compassion (qui se soucie d’autrui) et de la générosité (qui procure du plaisir à autrui et sollicite sa participation). L’amour n’est jamais si vaste et ne partage la solitude qu’en deux.
Ceci n’est donc pas un paradoxe : l’écrivain qui a le mieux décrit la condition humaine, sans se leurrer d’aucune illusion, sans ménagement ni aucune de ces mièvres bontés qui tournent le cœur, s’exposant jour après jour à l’effroi des vérités innommées jusqu’à trouver les mots qui enfin les nomment, est aussi le plus drôle (à en perdre le souffle) et le plus fraternel (à en pleurer)."
22:39 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 13 avril 2005
Ces marées cachées
Auparavant, les écrivains s'intéressaient aux apparences et, comme Pouchkine et même Tolstoï, ils ne pensaient que sur un plan. Mais le sujet moderne, ce sont les forces souterraines, ces marées cachées qui gouvernent tout et conduisent l'humanité à contre-courant du flux apparent : ces subtilités empoisonnées qui enveloppent l'âme, les vapeurs malsaines de la sexualité.
(Rapporté par Arthur Power, in Entretiens avec James Joyce)
12:46 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Un autre que soi
"La peur ne s'élève que là où on voit un autre que soi"
(Fleuron cité par P. Sollers dans L'année du tigre)
12:15 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 12 avril 2005
Et les maisons citron
"Lumière d'or sur la mer, sur les sables, sur les blocs. Le soleil est là, et les arbres sveltes, et les maisons citron."
James Joyce
00:45 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Vif-argent
"L'ombre des forêts flottait dans la paix du matin entre la tour et la mer que regardait Stephen. Au creux de la baie et au large blanchissait la mer miroitante, éperonnée par des pieds fugaces et légers. Sein blanc de la mer nébuleuse. Les accents enlacés deux à deux. Une main cueillant les cordes de la harpe et mêlant leurs accords jumeaux. Vagues couplées du verbe, vif-argent qui vacille sur la sombre marée."
James Joyce
00:39 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 avril 2005
Le vent
"La brise susurre : il s'élève une fraîcheur,
Qui purifie pour moi les bois et les vallées.
Le vent balaie la brume et m'ouvre la porte de la gorge ;
Il enroule le brouillard, et fait paraître les maisons sur les monts.
Il va et vient, mais sans laisser de trace,
Se lève et s'apaise, comme s'il avait des sentiments.
Le soleil tombe : la montagne et les eaux se calment...
Il fait naître pour vous une voix dans les pins."
Wang Po
21:53 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (7)
Romans ou Vies ?
... Le roman n’est-il pas un genre exténué, un peu comme l’était la tragédie classique au temps de Voltaire? Et, dans la mesure où je ne baisse pas tout à fait les bras, c’est à dire dans la mesure où je fais des petits textes qui ressemblent tout de même à des romans, brefs, mais des romans (je ne suis pas le seul) je me sens proche de beaucoup d’autres contemporains immédiats qui essaient aussi de sortir du roman sans effets de manche, sans prétendre tout démolir, sans ostentation. Mais fermement et absolument.
Parmi ceux-là beaucoup s’intéressent à la forme brève, reprennent la forme brève, mais des formes brèves qui ne seraient pas ce que le siècle dernier a appelé la nouvelle, et qui n’est qu’un morceau de roman. Et nous avons à notre disposition la forme très ancienne des vies qui n’a jamais cessé d’être - on me prête, à moi et à d’autres, le fait d’avoir réinstauré ce genre qu’on a toujours fait, mais c’est une tarte à la crème, il n’y a là ni invention ni retour. Cette forme , que j’appelle vie par commodité, me parait être le roman débarrassé de son grand fourbi, ou fourre-tout. Je vais m’expliquer par une métaphore pharmaceutique. Vous savez, dans la notice des médicaments, on lit par exemple: pénicilline: 0,5% -et excipient: 99,5%. Et bien, le roman tel qu’il se pratique aujourd’hui de plus en plus me paraît être un gigantesque excipient dans lequel la pénicilline est perdue. Ce genre que j’appelle une vie , ça n’est après tout que le roman débarrassé de ses copules, de son tirage à la ligne, de sa " pensée " et de son remplissage. Il est vrai que les romans de Flaubert par exemple étaient des vies sans copule: Vie d’Emma Bovary ou Vie de Felicité qui ont reçu par la suite d’autres titres.
Pierre Michon (interview)
Pour plus d'info, cette interview complète et d'autres, tapez : http://www.remue.net/cont/michon.html
16:20 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (6)
Ce petit casseur
Rimbaud est le rare cas où la surévaluation populaire, populiste même, est très incongrûment liée à la haute littérature. Il y a là quelque chose de ridicule, d'exaspérant, de très émouvant, qui interroge la vérité des lettres et qui a interrogé tous les écrivains de ce siècle : nous sommes tous des pions dans la lignée directe de ce petit casseur.
Pierre Michon (interview)
15:20 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (3)
dimanche, 10 avril 2005
La durée est un éclair...
"On peut transformer la durée en fulgurance : qu’y a t-il d’autre dans ce vers si connu de Rimbaud et pourquoi nous plait-il tant : ô saisons, ô châteaux? La lenteur des saisons, la pérennité des châteaux y sont dits dans la fulgurance de l’instant, d’un vers de six pieds. La durée est un éclair."
Pierre Michon (interview)
19:31 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)