mercredi, 13 juillet 2005
Guy Goffette
Le jardin est entré dans la cuisine
avec le cheval ivre et le ruisseau lointain
parce que la table était ouverte
à la page la plus blanche de l’été
là où convergent toutes ces routes
que tisse le poème
pour l’aveugle immobile
mains posées sur le bois
la pointe du couteau fichée dans la mémoire.
Texte de Guy Goffette
Extrait de “Eloge pour une petite cuisine de province”
Plus d'infos sur : http://www.califice.net/belge/notes/goffette.shtml
(Merci Rick)
11:15 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (9)
mardi, 12 juillet 2005
Guy Goffette sur Auden
Lorsque tous les jardins avaient un puits où l'on jetait des sous,
Lorsque l'amour était facile,
Lorsqu'on mourait en héros pour du beurre avec une épée de carton à la main,
Lorsque la mer montait par grand vent dans les peupliers, emportant notre chambre et la nuit jusqu'au fond du sommeil,
Lorsque Dieu était Dieu,
Lorsque toutes les forêts avaient une licorne qui rendait aveugles les chasseurs,
Lorsqu'on buvait la pluie à pleine bouche et sautait à pieds joints dans le ciel pour éclabousser notre ombre,
Lorsque la justice était une balance en équilibre au bout d'une main blanche,
Lorsque tous les miracles — la perle d'eau sur la vitre, le flocon de neige, le nuage rose, la résurrection des soldats de plomb après la bataille — avaient l'évidence d'une larme,
Lorsque la terre ne tournait que dans les rondes et les culbutes,
Lorsque le temps n'avait pas encore de montre et n'avançait qu'avec la faim et le sommeil,
Lorsqu'on n'était que soi,
on pouvait encore très sérieusement se prendre pour Robin des Bois, Davy Crockett, Tarzan, Zorro et s'appeler Wystan Hugh Auden par exemple,
et n'être qu'un gamin précoce, frondeur et facétieux, habillé à la va-comme-je-te-pousse, peu soigné, les ongles en deuil, les doigts tachés d'encre, aussi doué pour l'étude que pour la paresse, avec ça, d'une belle insolence envers les professeurs,
et n'avoir à la maison aucun problème sérieux avec papa et maman, ni avec les deux grands frères, ni avec le Saint-Esprit qui descendait en ligne directe des deux grands-pères et des quatre oncles, tous pasteurs de l'Eglise anglicane,
n'être qu'un petit Anglais blond comme la neige, gourmand et grassouillet et bientôt myope, qui s'enfonce en douceur dans les contes et légendes nordiques de maman, où les hommes sont de fiers guerriers pleins de mansuétude et les femmes des Reines des neiges droites et pures ou de dangereux sortilèges de glace,
et en même temps tomber amoureux des paysages de calcaire, collectionner les pierres avec papa, les pyrites surtout, sombres et bardées de fer, et tout ce qui les prolonge comme naturellement: les métaux, les mines, les usines, les terrils, et les machines, les extracteurs, les turbines, les tramways et les locomotives, ô la stricte beauté des locomotives
et puis tous les mots techniques qui vont avec, étourdissants de difficulté, de précision et de sourde magie, les prononcer déjà avec le sérieux doctoral du professeur de géologie qu'il veut devenir, époustouflant ses tantes, épatant ses petits condisciples et ravissant son médecin de père, lui aussi féru d'archéologie et de sagas islandaises, qui lui jure ses grands dieux mordicus qu'au berceau de ses ancêtres, là-bas, très au nord, les pierres fusent sous la glace.
Guy Goffette : "Auden ou L'Œil de la baleine"; Essai, Collection L'un et l'Autre Gallimard
16:18 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
Wystan Hugh AUDEN (1907-1973)
(Envoyé par Pascale Arguedas)
"Auden est l'un des plus grands poètes de tous les temps, avec beaucoup d'autres bien sûr, mais lui, personne n'en parle ou presque, c'est pas Rimbaud... Si vous avez vu "4 mariages, un enterrement", vous avez entendu un poème d'Auden sans même le savoir:
(En français:)
Arrêtez toutes les pendules, coupez le téléphone,
Avec un os à moelle empêchez le chien d'aboyer,
Faites taire les pianos et au son du tambour voilé
Sortez le cercueil, laissez passer le cortège funèbre.
Que les avions vrombissent au-dessus de nos têtes,
Inscrivent dans le ciel la nouvelle : Il Est Mort,
Mettez des noeuds de crêpe au cou blanc des pigeons des places,
Que les agents de police portent des gants de coton noir.
Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Ma semaine de travail et mon repos du dimanche,
Mon midi, mon minuit, ma conversation, ma chanson,
Je pensais que cet amour-là allait durer toujours : j'avais tort.
Les étoiles sont de trop désormais ; ôtez-les toutes ;
Remballez la lune et démantelez le soleil ;
Videz l'océan et balayez la forêt ;
Car plus rien maintenant ne peut arriver d'heureux.
Funeral Blues (en VO)
Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.
Let aeroplanes circle moaning overhead
Sribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crêpe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.
He was my North, my South, my East and West,
My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song ;
I thought that love would last for ever : I was wrong.
The stars are not wanted now ; put out every one ;
Pack up the moon and dismantle the sun ;
Pour away the ocean and sweep up the wood ;
For nothing now can ever come to any good.
Guy Goffette a écrit un livre superbe sur Auden chez Gallimard, collection L'un et l'autre : "Auden ou l'oeil de la baleine". Entre une biographie et une histoire qu'il nous raconterait à une veillée, Goffette, admirateur comblé et traducteur d'Auden, joue avec les mots, insère avec à propos des extraits de poèmes. C'est beau, beau, beau !
Chez Gallimard, on peut aussi trouver un livre sur les poésies de Auden : "Poésies choisies". C'est le seul qui existe actuellement en version française, hélas. Christian Bourgois ayant arrêté l'impression des quelques rares en circulation...
Lisez Auden, découvrez ce poète afin qu'il ne tombe pas dans l'oubli, il ne mérite pas l'amnésie. Non, surtout pas ! Il n'y a pas que Rimbaud ;-)"
Calou
10:07 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
L'amour est à réinventer
"Il dit : "Je n'aime pas les femmes. L'amour est à réinventer, on le sait. Elles ne peuvent plus que vouloir une position assurée. La position gagnée, coeur et beauté sont mis de côté : il ne reste que froid dédain, l'aliment du mariage aujourd'hui. Ou bien je vois des femmes, avec les signes du bonheur, dont, moi, j'aurai pu faire de bonnes camarades dévorées tout d'abord par des brutes sensibles comme des bûchers... "
Rimbaud, Une saison en enfer, la vierge folle.
00:31 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 11 juillet 2005
De Laurence Parisot
«Les entrepreneurs peuvent être à ce siècle ce que les instituteurs ont été à la IIIe République.»
12:02 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (9)
Iacobus
Prenez un peu de Umberto Eco, ajoutez une dose de Perez-Reverte, plus une pincée de Dan Brown, et vous aurez "Iacobus" de Matilde Asensi. L'action se passe en 1319 : un moine-soldat, va partir à la recherche du Trésor des templiers sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle ; au fur et à mesure, d'autres (lourds) secrets de l'Histoire vont émerger, les fausses pistes vont se multiplier, bref un bon polar ésotère, pour les amateurs du genre.
Folio policier
11:51 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 07 juillet 2005
La France qui cagne
'Extrait d'un article du Monde diplomatique de juillet' :
Le 6 juillet, à Singapour, le Comité international olympique (CIO) va attribuer l’organisation des Jeux olympiques de 2012 à l’une des cinq villes encore en lice : Londres, Madrid, Moscou, New York et Paris, qu’oppose une féroce compétition de lobbying international. En France, une importante campagne d’opinion, fondée sur des arguments souvent fallacieux et financée en partie par de très grands industriels, appuie la candidature de Paris. Est-ce vraiment raisonnable ?
La concurrence pour les Jeux de 2012 a été l’illustration parfaite du slogan actuel de la mondialisation néolibérale : le monde est une marchandise, et l’olympisme, avec ses cinq anneaux, son logo commercial. La Ville de Paris s’est lancée dans la course en organisant une opération de marketing politique sans précédent. Quelle que soit l’issue du vote, la candidature française a déjà provoqué de nombreuses protestations, malgré un matraquage publicitaire impulsé par la mairie de Paris, le gouvernement et le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qui n’a pas été sans rappeler l’insistante propagande d’Etat en faveur du traité constitutionnel européen.
« Toute la France assemblée derrière les Jeux » : ce slogan de l’union sacrée signé par les présidents des quatre grands groupes parlementaires UMP, Parti socialiste, UDF et Parti communiste avait donné le ton de la déferlante organisée comme une campagne unanimiste de mobilisation patriotique. Tout y est passé : illuminations de l’Assemblée nationale, des bâtiments publics, de la tour Eiffel et des ponts avec le logo « Paris 2012 », oriflammes publicitaires omniprésentes, affichages massifs, spots télé permanents, transports en commun transformés en véhicules de communication olympique, sportifs de renom, personnalités du show-biz, de la politique et des médias, et bien entendu constitution d’un consortium de parrains officiels, le « Club des entreprises Paris 2012 » comprenant notamment Lagardère, Lafarge, Bouygues, Carrefour, Suez, Accor, c’est-à-dire des « humanistes » adeptes des licenciements boursiers et partisans des mérites de l’« esprit sportif », frère jumeau de l’« esprit d’entreprise ».
Carrefour clamait ainsi : « Effort, respect, partage, esprit d’équipe, solidarité, ces valeurs de l’olympisme guident aussi l’action de notre groupe au quotidien. » Le groupe hôtelier Accor, bien connu pour son « respect » des conditions de travail exploitation de la sous-traitance, salaires (...)
09:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 06 juillet 2005
Punis les français !
Voilà ce qu'il en coûte de voter non ! punis les petits français, le grand vent libéral a clairement montré le chemin !
21:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (7)
La liberté de penser
"La liberté de penser s'arrête là où commence le droit du travail" : c'est de la nouvelle patronne des patrons, joli non ?
09:45 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 05 juillet 2005
Servitude
Un état totalitaire vraiment "efficient" serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude.
Aldous Huxley
16:35 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Je regarde le ciel clair et profond
Personne encore n'a défini, dans un langage pouvant être compris de ceux-là mêmes qui n'en ont jamais fait l'expérience, ce qu'est l'ennui. Ce que certains appellent l'ennui n'est que de la lassitude; ou bien ce n'est qu'une sorte de malaise; ou bien encore, il s'agit de fatigue. Mais l'ennui, s'il participe en effet de la fatigue, du malaise et de la lassitude, participe de tout cela comme l'eau participe de l'hydrogène et de l'oxygène dont elle se compose. Elle les inclut, sans toutefois leur être semblable.
Si la plupart donnent ainsi à l'ennui un sens restreint et incomplet, quelques rares esprits lui prêtent une signification qui, d'une certaine façon, le transcende: c'est le cas lorsqu'on appelle ennui ce dégoût intime et tout spirituel qu'inspirent la diversité et l'incertitude du monde. Ce qui nous fait bâiller, et qui est la lassitude; ce qui nous fait changer de position, et qui est le malaise; ce qui nous empêche de bouger, et qui est la fatigue - rien de tout cela n'est vraiment l'ennui; mais ce n'est pas non plus le sens profond de la vacuité de toute chose, grâce auquel se libère l'aspiration frustrée, se relève le désir déçu et se forme dans l'âme le germe d'où naîtra le mystique ou le saint.
L'ennui est bien la lassitude du monde, le malaise de se sentir vivre, la fatigue d'avoir déjà vécu; l'ennui est bien, réellement, la sensation charnelle de la vacuité surabondante des choses. Mais plus que tout cela, l'ennui c'est aussi la lassitude d'autres mondes, qu'ils existent ou non; le malaise de devoir vivre, même en étant un autre, même d'une autre manière, même dans un autre monde; la fatigue, non pas seulement d'hier et d'aujourd'hui, mais encore de demain et de l'éternité même, si elle existe - ou du néant, si c'est lui l'éternité.
Ce n'est pas seulement la vacuité des choses et des êtres qui blesse l'âme, quand elle est en proie à l'ennui; c'est aussi la vacuité de quelque chose d'autre, qui n'est ni les choses ni les êtres, c'est la vacuité de l'âme elle-même qui ressent ce vide, qui s'éprouve elle-même comme du vide, et qui, s'y retrouvant, se dégoûte elle-même et se répudie.
L'ennui est la sensation physique du chaos, c'est la sensation que le chaos est tout. Le bâilleur, le maussade, le fatigué se sentent prisonniers d'une étroite cellule. Le dégoûté par l'étroitesse de la vie se sent ligoté dans une cellule plus vaste. Mais l'homme en proie à l'ennui se sent prisonnier d'une vaine liberté, dans une cellule infinie. Sur l'homme qui bâille d'ennui, sur l'homme en proie au malaise ou à la fatigue, les murs de la cellule peuvent s'écrouler, et l'ensevelir. L'homme dégoûté de la petitesse du monde peut voir ses chaînes tomber, et s'enfuir; il peut aussi se désoler de ne pouvoir les briser et, grâce à la douleur, se revivre lui-même sans dégoût. Mais les murs d'une cellule infinie ne peuvent nous ensevelir, parce qu'ils n'existent pas; et nos chaînes ne peuvent pas même nous faire revivre par la douleur, puisque personne ne nous a enchaînés.
Voilà ce que j'éprouve devant la beauté paisible de ce soir qui meurt, impérissablement. Je regarde le ciel clair et profond, où des choses vagues et rosées, telles des ombres de nuages, sont le duvet impalpable d'une vie ailée et lointaine. Je baisse les yeux vers le fleuve, où l'eau, seulement parcourue d'un léger frémissement, semble refléter un bleu venu d'un ciel plus profond. Je lève de nouveau les yeux vers le ciel, où flotte déjà, parmi les teintes vagues qui s'effilochent sans former de lambeaux dans l'air invisible, un ton endolori de blanc éteint, comme si quelque chose aussi dans les choses, là où elles sont plus hautes et plus frustes, connaissait un ennui propre, matériel, une impossibilité d'être ce qu'elles sont, un corps impondérable d'angoisse et de détresse.
Quoi donc? Qu'y a-t-il d'autre, dans l'air profond, que l'air profond lui-même, qui n'est rien? Qu'y a-t-il d'autre dans le ciel qu'une teinte qui ne lui appartient pas? Qu'y a-t-il dans ces traînées vagues, moins que des nuages et dont je doute déjà, qu'y a-t-il de plus que les reflets lumineux, matériellement incidents, d'un soleil déjà déclinant? Dans tout cela, qu'y a-t-il d'autre que moi? Ah, mais l'ennui c'est cela, simplement cela. C'est que dans tout ce qui existe - ciel, terre, univers -, dans tout cela, il n'y ait que moi!
Fernando Pessoa
Texte extrait du recueil Le livre de l'intranquillité
traduit du portugais par Françoise Laye
381 - 28 septembre 1932
14:28 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 01 juillet 2005
Le pic de la déesse
Parmi ceux qui agitent leur mouchoir en signe d'adieu
Laquelle retire rapidement la main
Pour s'en couvrir les yeux?
Quand les voyageurs se dispersent
Laquelle se tient longuement à la poupe
La jupe flottant comme un nuage bouillonnant?
Les flots
Mugissent...
Murmurent...
De beaux rêves laissent de beaux chagrins
En ce bas monde comme dans le ciel
C'est une loi perpétuelle, mais le coeur
Se métamorphose-t-il vraiment en pierre
Pour attendre les messagers du ciel et
Laisser passer tant de lunes humaines?
Le long des pics qui dominent la rivière Bleue
Le courant de chrysanthèmes d'or et de graines de
troène
Engendre une nouvelle trahison
Mieux vaut pleurer une nuit sur l'épaule de l'amant
Que de s'exposer mille ans, sur le pic
Shu Ting, Juin 1981, sur le Yangtsé
Shu Ting est née en 1952 à Quanzhou, Fujian. Elle a publié quatre recueils de poèmes et un recueil de textes en prose.
14:42 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
Les cerises à l’eau de vie
Voici la recette des cerises à l’eau de vie de Pierre Dac (1893 - 1975)
Voici l'époque où les cerises vont se trouver en abondance sur nos marchés; profitons de leur prix abordable pour préparer de délicieuses cerises à l'eau-de-vie. Pour cette préparation, employez de préférence la cerise anglaise, la Montmorency, la griotte d'Etampes ou la tardive de Saint-Quentin. Enlevez les queues, dénoyautez. Prendre un litre de bonne eau-de-vie à 45° et procédez de la façon suivante : absorber une dizaine de cerises d'un seul coup, boire immédiatement la valeur d'un verre à bordeaux d'eau-de-vie et continuer ainsi jusqu'à épuisement des cerises et de l'eau-de-vie. Cette méthode, qui laisse à la cerise toute sa saveur, évite l'emploi toujours fastidieux des pèse-sirop et des bocaux de verre.
14:00 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (9)
Carnets de route pour les gourmands
"Prenez un mot prenez-en deux
faites-les cuir’ comme des œufs
prenez un petit bout de sens
puis un grand morceau d’innocence
faites chauffer à petit feu
au petit feu de la technique
versez une sauce énigmatique
saupoudrez de quelques étoiles
poivrez et puis mettez les voiles…"
Raymond Queneau
Sur ce site, des carnets gourmands, recettes, images et écrits...
09:42 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 30 juin 2005
Musique : bulletin d'inscription
MUSIQUE !
EXPOSITION du 27 au 30 Octobre 2005
ESPACE JEAN TEISSIER Rue Général Berthézène VENDARGUES
BULLETIN d’INSCRIPTION
Cette exposition consiste donc à réaliser une œuvre en DUO sur le thème très large de la MUSIQUE.
Un peintre ou un photographe, un sculpteur ou un dessinateur s’associe avec
un écrivain pour créer un travail sur ce thème.
Le but est de croiser le texte et l’image à la manière de la revue L’INSTANT du MONDE.
Texte et image peuvent être mêlés sur un même support ou distincts sur deux supports.
Seuls impératifs :
- le FORMAT de 73 cm par 60 cm (30F) sachant que ces dimensions correspondent au support et que l’œuvre peut ne pas prendre tout l’espace. Il n’est pas nécessaire d’encadrer.
Cas particulier pour les sculpteurs….
- NOIR & BLANC : les réalisations doivent être en noir & blanc.
- Le texte doit être court et inédit, maximum 2000 signes espaces compris.
Contact Ecrivains : Raymond ALCOVÈRE 06 87 21 09 41 raymond.alcovere@neuf.fr
Contact Peintres & Organisation : Frédérique AZAÏS 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91
Pour vous inscrire :
- vous êtes déjà en « DUO » : vous envoyez votre bulletin d’inscription commun
- vous êtes en attente « de l’autre » en ce cas, à réception de votre inscription,
nous vous mettrons en relation et le travail commun pourra commencer.
- une participation de 12€ par personne est demandée (frais imprimerie et vernissage)
DEPÔT des œuvres : Mercredi 26 Octobre de 18h à 20h
VERNISSAGE : Vendredi 28 Octobre 19h (des invitations vous seront envoyées)
RETRAIT des œuvres : Dimanche 30 Octobre 18h/19h
Le soir du vernissage les écrivains seront invités à dédicacer leurs livres.
NOM : Prénom : PEINTRE /PHOTOGRAPHE/SCULPTEUR
ADRESSE / TÉLÉPHONE / e-mail :
NOM : Prénom :
ECRIVAIN
ADRESSE / TÉLÉPHONE / e-mail :
Joindre un chèque de 12€ à l’ordre de Présence des Arts
1 enveloppe format A5 timbrée à 1,92€ + 1 enveloppe à 0,53€
1 mini CV/ bibliographie/photos de votre travail habituel
ADRESSE : Présence des Arts Place de la Mairie Maison Serre 34 740 VENDARGUES
INSCRIPTIONS OUVERTES du 1ER JUILLET au 15 SEPTEMBRE 2005.
16:48 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Dao
"Il habite le sans aspect,
Il réside dans le sans lieu,
Il se meut dans le sans forme,
Il se tient en repos dans l’incorporel,
Il existe comme s’il n’était pas, vit comme s’il était mort,
Sort du sans intervalle et y pénètre.
Le Dao est si haut que rien ne lui est supérieur,
Si profond que rien ne lui est inférieur,
Il est plus plan que le niveau, plus droit que le cordeau,
Ses cercles sont plus ronds que ceux des compas,
Ses angles plus précis que ceux de l’équerre,
Il embrasse l’espace-temps si bien que rien ne lui est intérieur ni extérieur,
Il communique avec le ciel et la terre sans rencontrer d’obstacle.
Aussi celui qui fait corps avec lui n’éprouve-t-il ni peine ni joie
Ne contient ni contentement ni colère,
Il veille sans inquiétude et dort sans rêve,
Quand les êtres apparaissent il les nomme
Quand les événements se produisent il leur répond"
12:55 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (35)
mercredi, 29 juin 2005
L'arrivée du californien
"Un homme venait d'être pendu, et en était mort.
- D'où arrivez-vous ? demanda Saint-Pierre à l'homme, qui se présentait aux portes du Paradis.
- De Californie, répondit le candidat.
- Entrez, mon fils, entrez ; vous apportez d'heureuses nouvelles.
Quand l'homme eut disparu à l'intérieur, Saint-Pierre sortit son petit carnet et écrivit :
16 février 1893. Les chrétiens occupent la Californie."
Ambrose Bierce, Fables suivies de Aesope revu et corrigé, Paris, Éditions Clancier-Guenaud, 1988, 64. (Traduit de l’américain par Jérôme Vérain)
(Envoyé par Eric Dejaeger, qui précise : Ambrose Bierce, bien qu'il ait disparu en 1917 alors qu'âgé de plus de 70 ans, était parti seul et à cheval à la recheche des troupes de Pancho Villa pour faire la révolution avec eux (Pancho et ses troupes) ; Bierce, un peu oublié, était le rival de Mark Twain en son temps. C'est un précurseur du conte bref. Et un cynique pas possible. Pire que Cioran)
23:34 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (5)
Un peu de Woody
"Si les soucoupes proviennent d'une autre planète, pourquoi leurs pilotes n'ont-ils pas tenté d'entrer en contact avec nous au lieu de tourner en rond autour des contrées désertiques ?"
"Ce n'est pas que j'aie vraiment peur de mourir, mais je préfère ne pas être là quand ça arrivera."
"L'homme est une créature prédestinée à exister dans son époque, même si ce n'est pas là qu'on rigole le plus."
"La plupart du temps, je ne rigole pas beaucoup. Et le reste du temps je ne rigole pas du tout."
"Je ne crois pas en l'au-delà mais j'emmènerai quand même des sous-vêtements de rechange."
"Selon les astronomes modernes, l'espace est limité. Voilà une pensée très réconfortante, particulièrement pour les gens qui ne se rappellent jamais où ils ont mis les choses."
"J'aurais voulu être espion, mais il fallait avaler des microfilms et mon médecin me l'a interdit."
"Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne."
"Je suis abasourdi par le nombre de personnes qui veulent "connaître" l'univers alors qu'il est déjà suffisamment difficile de se repérer dans le quartier chinois de New York."
"Mon cerveau ? C'est mon second organe préféré."
"Ses baisers laissaient à désirer... son corps tout entier."
"L'avantage d'être intelligent, c'est qu'on peut toujours faire l'imbécile, alors que l'inverse est totalement impossible."
"J'ai des questions à toutes vos réponses."
"La première fois que j'ai vu une femme nue, j'ai cru que c'était une erreur."
12:21 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (2)
Messages personnels
"Nul ne s'égare dans le ciel de l'esprit" Wang Wei
"Les calculs de côté, l'inévitable descente du ciel, et la visite des souvenirs et la séance des rythmes occupent la demeure, la tête et le monde de l'esprit" Rimbaud
"Le corps obéit à la causalité, l'esprit saute les degrés de l'éveil" Wang Wei
"Dans la pensée toute chose devient solitaire et lente" Heidegger
03:40 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 28 juin 2005
Rendant visite à un moine de la montagne et ne le trouvant pas
"Le chemin de pierre pénètre dans un val rouge
le portail en sapin est recouvert de mousse
sur les marches désertes des traces d'oiseau
personne dans la salle de méditation
je regarde par la fenêtre,
et distingue une longue brosse blanche,
accrochée au mur, couverte de poussière
je pousse un long soupir,
et avant de repartir, décide de rester ici un moment
de la montagne s'élèvent des nuages parfumés,
une pluie de fleurs tombe du ciel
j'entends maintenant la musique du ciel,
résonnent les cris des singes
j'en oublie soudain les affaires du monde,
acordé ici au paysage alentour"
Li Po
13:44 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)