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lundi, 18 juillet 2005

Edgar Morin sorti de son contexte.

"Nous nous élevons contre une pratique de lecture qui isole un fragment d'un texte du texte lui-même et de son contexte. Cette méthode a conduit à imputer aux auteurs une position qui est exactement contraire à leur intention."

C'est l'une des inquiétudes légitimes qu'expriment les auteurs d'une pétition (1) en solidarité avec le sociologue Edgar Morin, condamné le 26 mai dernier par la cour d'Appel de Versailles pour "diffamation raciale" à l'égard des juifs. Quel est l'objet du délit ? Un long et douloureux article, "Israël-Palestine : le cancer", publié dans "Le Monde" du 4 juin 2002, et cosigné par Samir Naïr et Danièle Sallenave, où le vieux penseur "français, méditerranéen, européen, citoyen du monde et juif" s'indignait contre la politique de répression menée alors par Israël dans les Territoires. Il se désolait de voir "les juifs d'Israël, descendants des victimes d'un apartheid nommé ghetto, ghettoïser les Palestiniens."

Mais le jugement a porté sur trois phrases sorties de leur contexte. L'on savait que la bataille autour d'Israël était une bataille de mots : on n'imaginait pas qu'elle conduise à de tels excès. Qu'Edgar Morin, dont toute l'oeuvre n'est qu'un gigantesque effort pour nommer justement les choses les plus complexes, soit aujourd'hui condamné de cette façon est pire que scandaleux : profondément inquiétant sur le dévoiement des mots, donc des idées, donc de la liberté de penser."

Catherine Portevin (Télérama)

L’article de Libération du 24/06/05 Condamnations d'Edgar Morin, Sami Naïr et Danièle Sallenave, signataires d'un article intitulé «Israël-Palestine est consultable à l’adresse http://www.liberation.fr/page.php?Article=306350

09:09 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

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