vendredi, 02 septembre 2005
«Et maintenant, la politique»
«Et maintenant, la politique». Tiens donc, tout le reste n'était donc pas de la politique ? Bien sûr que non. Toutes ces images d'escaliers délabrés, de carlingues rouillées, de pays inondés, ce n'est pas de la politique. Ni de l'économie. Les incendies de taudis ? De tragiques faits divers. L'augmentation du prix de l'essence ? Une fatalité météorologique. D'ailleurs, n'est-elle pas liée au cyclone Katrina, lui-même fatalité ? Et à propos, regardez donc ces belles images de La Nouvelle-Orléans évacuée..."
10:28 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (2)
Le lever du soleil
Le lever du soleil
au couvent du mont Po-chan
"La lumière pure d'une belle matinée pénètre déjà dans le vieux couvent ;
Déjà la cime éclairée des grands arbres annonce le retour du soleil.
C'est par de mystérieux sentiers qu'on arrive à ce lieu solitaire,
Où s'abrite la cellule du bonze, au milieu de la verdure et des fleurs.
Dès que la montagne s'illumine, les oiseaux, tout à la nature, se réveillent joyeux ;
L'œil contemple des eaux limpides et profondes, comme les pensées de l'homme dont le cœur s'est épuré.
Les dix mille bruits du monde ne troublent jamais cette calme retraite ;
La voix harmonieuse des pierres sonores est la seule qui s'élève ici."
Chang Jian
06:58 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 01 septembre 2005
Nous faire réfléchir à ce que nous vivons
"Il suffit de se plonger dans la lecture de La possibilité d'une île pour oublier complètement, après un quart d'heure de lecture, le tapage et le clabaudage qui ont précédé la parution de ce livre. Tel est, en effet, le miracle de la vraie littérature que de nous transporter dans un monde parallèle à la fois imaginaire et tout aussi réel pourtant, plus signifiant en tout cas que la réalité brute. C'est d'ailleurs le propos même de La possibilité d'une île que de nous faire réfléchir à ce que nous vivons, en nous en donnant une image aux traits décalés, forcés, parfois même dérangeants ou insupportables par leurs grimaces. Or, le protagoniste contemporain de ce roman est justement un grimacier: un bouffon, un de ces humoristes médiatiques auxquels il est aujourd'hui permis, par exorcisme, de dire tout haut ce que pensent ou ressentent tout bas les «braves gens», dans les limites récemment rappelées par l'affaire Dieudonné."
09:29 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (5)
Rentrée ou sortie ?
En ouvrant, mardi 30 août, leur boîte aux lettres électronique, plus d'une centaine de milliers de dirigeants de petites entreprises ont pu lire un message commercial dont voici quelques extraits : "Madame, Monsieur, profitez du nouveau dispositif "contrat nouvelles embauches" (CNE). Embaucher sans risque ? C'est possible depuis le 4 août ! Profitez-en ! Des procédures d'embauche et de rupture simplifiées et sans contrainte ! La rupture du contrat par simple lettre recommandée ; Une période de préavis limitée à 2 semaines au cours des 6 premiers mois ; Une indemnité de rupture de contrat bien plus légère pour l'employeur. Votre recrutement à partir de 4 000 euros seulement !"
06:39 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 31 août 2005
Il n'y a pas que Houellebecq...
A tricher sur son âge... Scoop à découvrir sur le blog de Jean-Jacques Nuel... L'autre monument des Lettres françaises, Pierre Autin-Grenier aussi... Depuis les rumeurs les plus folles courent... Certains observateurs audacieux auraient même cru reconnaître l'écrivain dans la célèbre Bacchanale du Titien (visible ici en date du 30 août), dans le personnage allongé sur la partie droite de la toile, manifestement dans un état d'ébriété avancé, ce qui ne laisse pas de nous surprendre quand on connaît la sobriété légendaire de notre ami...
11:51 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (5)
Le bonheur
" Jusqu’à présent, l’on a décrit le malheur, pour inspirer la terreur, la pitié. Je décrirai le bonheur pour inspirer leurs contraires ".
Lautréamont, Poésies.
09:50 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
La tempête
"Laissez passer les touristes, restez simplement là, devant ce tableau, oubliez tout. Il a lieu maintenant, pour vous, pour vous seul. Il vous parle du temps par-dessus le temps, comme Venise le fait constamment. C’est sa vocation, sa grandeur, son calme. |
Ce tableau est une étoile, un aimant. Je le vois d’ici, à Paris, par-delà le bruit et la fureur de l’histoire. Il fait le vide, il est évident. Il est d’un temps nouveau: le plus-que-présent permanent. J’aimerais le voler, le garder pour moi, dormir près de lui, être le seul à le voir matin et soir. Je voudrais survivre en lui, me dissoudre en lui, haute magie, alchimie. Je devine le passage secret qui l’a rendu possible"
Philippe Sollers
09:05 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
Les inédits de Bukowski (encore)
Au sujet de la première
lecture de l'immortelle
littérature mondiale
les écoliers
referment violemmentleurs lourds
livres
et s'encourentheureux comme jamais
vers la
cour de récré
ou
encore plus
alarmant -
s'en retournent vers
leurs
horribles
foyers.
il n'est rien d'aussi
ennuyant
que
l'immortalité.
Traduction : Éric Dejaeger
UPON FIRST READING THE
IMMORTAL LITERATURE
OF THE WORLD
the school children
bang closed
their heavy
books
and run
ever so gladly
to the
yard
or
even more
alarming-
back to
their
horrible
homes.
there is nothing so
boring
as
immortality.
Charles Bukowski
War All the Time (Poems 1981-1984), Santa Rosa, Black Sparrow Press, 1996, 129.
00:00 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 30 août 2005
Exercice de développement personnel
L'un des exercices de développement personnel les plus efficaces consiste à prêter attention aux gestes que nous faisons machinalement - par exemple, respirer, cligner des yeux, remarquer les objets qui nous entourent. Ce faisant, nous permettons à notre cerveau de travailler plus librement, sans l'interférence de nos désirs. Certains problèmes qui paraissent insolubles finissent par se résoudre, certaines difficultés que nous pensions insurmontables finissent par se dissiper sans effort. Lorsque vous devez affronter une situation délicate, efforcez-vous de recourir à cette technique. Elle exige un peu de discipline, mais les résultats peuvents se révéler surprenants.
19:38 Publié dans Développement personnel | Lien permanent | Commentaires (0)
Quarante
"La vie commence à cinquante ans, c'est vrai ; à ceci près qu'elle se termine à quarante."
Michel Houellebecq, la possibilité d'une île
17:24 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (22)
Les inédits de Bukowski (suite)
il y a des choses pires que
d'être seul
mais ça prend souvent des décades
pour s'en rendre compte
et le plus souvent
quand vous y arrivez
il est trop tard
et il n'y a rien de pire
que
trop tard.Traduction : Éric Dejaeger
OH, YES
there are worse things than
being alone
but it often takes decades
to realize this
and most often
when you do
it's too late
and there's nothing worse
than
too late.
Charles Bukowski
War All the Time (Poems 1981-1984), Santa Rosa, Black Sparrow Press, 1996, 100.
13:03 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Un inédit de Charles Bukowski
quand les femmes cesseront de
transporter des miroirs avec
elles partout où elles vont
peut-être qu'alors
elles pourront me parler
de
libération.
Traduction : Éric Dejaeger
A BEGINNING
when women stop carrying
mirrors with them
everyplace they go
maybe then
they can talk to me
about
liberation.
Charles Bukowski
War All the Time (Poems 1981-1984), Santa Rosa, Black Sparrow Press, 1996, 66.
12:21 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)
lundi, 29 août 2005
Une manière d’adopter l’affirmation
"A vrai dire, tout être est autre, tout être est soi-même. Cette vérité ne se voit pas à partir de l’autre, mais se comprend à partir de soi-même. Ainsi il est dit : l’autre sort de soi-même, mais soi-même dépend aussi de l’autre. On soutient la doctrine de la vie, mais en réalité la vie est aussi la mort, et la mort est aussi la vie. Le possible est aussi impossible, et l’impossible est aussi possible. Adopter l’affirmation, c’est adopter la négation ; adopter la négation, c’est adopter l’affirmation. Ainsi le saint n’adopte aucune opinion exclusive et s’illumine au Ciel. C’est là aussi, une manière d’adopter l’affirmation."
Tchouang-Tseu
23:55 Publié dans Taoisme | Lien permanent | Commentaires (0)
Sur l'île déserte
J'emporterais :
Le Yi King, Homère, la Bible, Tchouang-Tseu, La Fontaine, Pascal, La Bruyère, La Rochefoucauld, Voltaire, Novalis, Chateaubriand, Hugo, Stendhal, Baudelaire, Flaubert, Rimbaud, Lautréamont, Nietzsche, Proust, Kafka, Joyce, Giono, Valéry, Pessoa, Camus, Hemingway, Borges, Kerouac, Debord, Sollers.
Et s'il n'en restait que trois : Le Yi King, la Bible et Rimbaud
Et un seul : Rimbaud.
09:42 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (9)
dimanche, 28 août 2005
La nuit
Notre époque est comparable au II ou III ème siècle après JC. Cinq siècles de merveilles athéniennes puis la nuit. Cinq siècles de splendeurs italo-françaises puis brouillard et brouillage hyper-techniques...
10:57 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (18)
Quelque chose de grand
"Le monde reste toujours le même, et ce qu'il ne supporte pas, c'est d'être contemporain de quelque chose de grand"
Kierkegaard
09:41 Publié dans Philo | Lien permanent | Commentaires (5)
samedi, 27 août 2005
On finit tous par mourir d’amour
"J’ai compris que j’allais aimer Esther, que j’allais l’aimer avec violence, sans précaution ni espoir de retour. J’ai compris que cette histoire serait si forte qu’elle pourrait me tuer, qu’elle allait même probablement me tuer dès qu’Esther cesserait de m’aimer parce que quand même il y a certaines limites, chacun d’entre nous a beau avoir une certaine capacité de résistance on finit tous par mourir d’amour, ou plutôt d’absence d’amour, c’est au bout du compte inéluctablement mortel. "
17:33 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (23)
mercredi, 24 août 2005
Brautigan's inédit
LA MAISON DES PETITS VIEUX
La seule chose
que vous puissiez faire
pour regagner
un peu de dignité humaine
après avoir chié
au lit comme un bébé,
est de prétendre que
vous êtes Hannibal
en train de franchir les Alpes.
THE OLD FOLK'S HOME
The only thing
that you can do
to gain back
some human dignity
after you crap
in bed like a baby,
is to pretend that
you are Hannibal
crossing the Alps.
Richard Brautigan
Extrait inédit en français de The Octopus Frontier
Traduction : Éric Dejaeger
10:12 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 22 août 2005
La vague
De Gustave Courbet, Cézanne dira : "Son grand apport, c’est l’entrée lyrique de la nature, de l’odeur des feuilles mouillées, des parois moussues de la forêt, dans la peinture du dix-neuvième siècle, le murmure des pluies, l’ombre des bois, la marche du soleil sous les arbres. La mer"
21:45 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2)
La chose à faire
La grande chose, c'est de durer, de faire son travail, de voir, d'entendre, d'apprendre et de comprendre; et écrire lorsqu'on sait quelque chose, et non avant; ni trop longtemps après. Laissez faire ceux qui veulent sauver le monde si vous, vous pouvez arriver à le voir clairement et dans son ensemble. Alors chaque détail que vous exprimerez représentera le tout, si vous l'avez exprimé en vérité. La chose à faire, c'est de travailler et d'apprendre à exprimer."
Hemingway
17:00 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)