lundi, 19 septembre 2005
Extraits inédits de "Friterie-bar Brunetti" - 2
Le grand Raymond, adossé au zinc de chez Saint Pierre dans son costume en plumes d’ange flambant neuf et qui si fort hurlait que les lendemains, pour sûr, allaient se mettre à chanter, applaudit certainement de là-haut à ces vérités bien utiles lui qui, s’il venait à descendre de son nuage, ne pourrait même plus se rafraîchir les poumons d’une petite Celtique ou d’une papier maïs sans que les nouveaux gardiens du troupeau et défenseurs patentés des bronches, bronchioles, lobules et alvéoles de tout le pays ne le fassent aussitôt épingler par leurs pieds-plats et coffrer au cabinet noir pour y purger ses mauvaises manières. Et madame Loulou pareil, notre pétroleuse du perlot, qui n’aurait plus qu’à faire tintin de ses provocantes bouts filtres estampillées anglaises pour échapper aux foudres des puritains qui, sous prétexte de santé publique, de lutte contre le tabagisme et autres fariboles, prétendent davantage encore régenter nos vies et nous contraindre à l’abstinence de tous les plaisirs tandis qu’eux-mêmes s’adonnent sans retenue aucune à leur passion du Bolivar et du Partagas sous les lambris dorés des ministères ou dans la quiétude des lupanars attenants. —Fumer tue! ils gueulent sans pudeur quand ils nous gazent par milliers dans leurs guerres et, le reste du temps, nous exterminent à la pelle dans leurs industries.
(Extrait de "Friterie-bar Brunetti" : Pierre Autin-Grenier, à paraître le 6 octobre chez l'Arpenteur)
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Un extrait inédit de "Friterie-bar Brunetti"
Quant aux maîtres et aux bourgeois, pour n’être pas né de la dernière couvée je vois bien aussi comment ces protozoaires et leurs sous-fifres comptent s’y prendre, et pas à plusieurs fois, pour nous faire passer le goût du pain, astreindre le populo à leur discipline de caserne et subordonner toutes nos envies de seulement respirer à leur brutal appétit de marchandises, à leur soif jamais apaisée du pouvoir, à leur tyrannique besoin de paraître et se penser sel de la terre quand ils ne sont qu’espèce en phase terminale.
À l’instar de Ginette, de ses cinquante annuités et des poussières pour une pension à piétiner chaque fin de mois dans les files d’attente du bureau de bienfaisance, c’est d’abord tuer le prolétaire au turbin leur programme. User en usine et partout ailleurs les forces de la bête sans trêve ni merci jusqu’à l’empêcher de jouir du moindre instant de répit. Le travail rend libre, on connaît la chanson! Oh! dans leur calcul d’aujourd’hui il ne saurait surtout s’agir de trente-cinq, ni quarante, ni même cinquante, non, leur petite idée sur la question c’est la semaine des soixante-quinze heures de crève-corps pour tous et jusqu’à soixante-quinze ans ; voilà le carême qu’ils prêchent pour pouvoir, eux, encore rajouter des dentelles à leurs caleçons pendant que nous autres irions quasiment sans culotte au charbon, ben voyons! J’exagère ? Je divague ? J’extrapole ? — Laissez-moi rire!
Le bourgeois n’a jamais travaillé de ses mains, c’est même ce qui le caractérise historiquement ; depuis qu’il s’est emparé en sournois des manettes, envoyant pour ce faire le peuple à sa place au casse-pipe, il n’a trouvé son compte, entre deux guerres pour soutenir ses intérêts, que dans l’abrutissement des masses par le boulot et l’hécatombe généralisée des travailleurs transbahutés dès l’aube en bétaillère dans les abattoirs du patronat. C’est comme je vous le dis, et vous ne changerez couic au tableau si vous ne vous décidez enfin à chasser le bourgeois et ses larbins en leur flanquant une bonne révolution aux fesses. —Tous en charrette à Sainte-Pélagie!, voilà l’idéal slogan ; pour rien au monde vous ne m’en ferez démordre.
(Extrait de "Friterie-bar Brunetti" : Pierre Autin-Grenier, à paraître le 6 octobre chez l'Arpenteur)
Tableau de Ibrahim Shahda (1929-1991) : Portrait de l'auteur sur fond marron : voir ici son site
11:35 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (5)
Bella Ciao
09:05 Publié dans Info | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 18 septembre 2005
Une sorte de champ énergétique
Simon Leys dans : « Essais sur la Chine », notamment dans le texte: « Poésie et peinture, aspects de l’esthétique chinoise classique » note que le concept central de la pensée chinoise est celui du « qi », c’est-à-dire souffle, énergie. L’artiste doit capter cette énergie et l’injecter dans son œuvre. Ainsi pour un chinois, « la relation entre un paysage peint et le paysage extérieur n’est pas une relation d’imitation ou de représentation ; la peinture n’est pas un symbole du monde, c’est le lieu de sa présence réelle. (…) L’objet de la peinture n’est pas de décrire les apparences du réel, mais d’en manifester la vérité ». Leys note « que les grands artistes d’Occident sont arrivés empiriquement aux mêmes conceptions ». Il cite successivement Flaubert, Claudel ou encore Picasso : « Il ne s’agit pas d’imiter la nature mais de travailler comme elle ». Leys continue : « Le peintre doit s’efforcer de faire de sa peinture une sorte de champ énergétique ». Conception à rapprocher de cette réflexion de André Masson : « La grande peinture est une peinture où les intervalles sont chargés d’autant d’énergie que les figures qui les déterminent ».
Rubens, le triomphe de Venus
16:50 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (1)
La poésie règne
La poésie de Nietzsche est évidente, mais on trouve la poésie à l'oeuvre dans tous les grands textes en vérité, quel que soit leur genre - et je crois que tous les grands inventeurs scientifiques sont aussi des poètes. Quand vient le moment où l'homme est conduit par sa langue, la poésie règne - et c'est un moment intensément érotique, parce qu'il a alors cédé à l'abandon, comme dans l'amour quand on le fait vraiment.
- Ces quelques mots pris sur le blog d'Alina Reyes hier, pour ceux qui l'ont ratée, au cours d'une passionnante discussion à propos de sa note "L'art de la guerre 2" -
15:35 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
L’imagination au service de la transgression
Voyageur étranger, ne maugrée pas, ne maudis pas ce désordre improductif, cette récréation de tout instant, prends pazienza : et ouvre les yeux. Naples, la ville spectacle, te donne sa première leçon : à l’école du regard, la vraie, apprends à regarder ; non plus une scène artificielle, un écran de toile ou de verre, mais directement dans la rue, la vie quotidienne des plus grands acteurs du monde. Le seul pouvoir qui règne sur Naples, depuis la nuit des temps, c’est l’imagination. L’imagination au service de la transgression. Tout fait spectacle à Naples : grâce à l’esprit ludique, à l’ironie, à l’auto-ironie, à la finesse d’esprit, à l’esprit grec, des napolitains. Jouer : la douleur, par exemple, ou la joie. Manière de mettre une certaine distance entre soi et un monde douloureux, de jouer la douleur précisément, de déjouer le malheur.
Jean-Noël Schifano, Naples
14:45 Publié dans Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0)
Vous qui entrez
Vous qui entrez, laissez tout désespoir
Lautréamont, Poésies II
13:35 Publié dans Désespoir | Lien permanent | Commentaires (1)
Pas d'obstacle qui passe les forces de l'esprit humain
Il ne faut pas confondre la bonté d'Elohim avec la trivialité. Chacun est vraisemblable. La familiarité engendre le mépris; la vénération engendre le contraire. Le travail détruit l'abus des sentiments.
Nul raisonneur ne croit contre sa raison.
La foi est une vertu naturelle par laquelle nous acceptons les vérités qu'Elohim nous révèle par la conscience.
Je ne connais pas d'autre grâce que celle d'être né. Un esprit impartial la trouve complète.
Le bien est la victoire sur le mal, la négation du mal. Si l'on chante le bien, le mal est éliminé par cet acte congru.
Je ne chante pas ce qu'il ne faut pas faire. Je chante ce qu'il faut faire. Le premier ne contient pas le second. Le second contient le premier.
La jeunesse écoute les conseils de l'âge mûr. Elle a une confiance illimitée en elle-même.
Je ne connais pas d'obstacle qui passe les forces de l'esprit humain, sauf la vérité.
La maxime n'a pas besoin d'elle pour a prouver. Un raisonnement demande un raisonnement. La maxime est une loi qui renferme un ensemble de raisonnements. Un raisonnement se complète à mesure qu'il s'approche de la maxime. Devenu maxime, sa perfection rejette les preuves de la métamorphose.
Le doute est un hommage rendu à l'espoir. Ce n'est pas un hommage volontaire. L'espoir ne consentirait pas à n'être qu'un hommage.
Le mal s'insurge contre le bien. Il ne peut pas faire moins. C'est une preuve d'amitié de ne pas s'apercevoir de l'augmentation de celle de nos amis.
Isidore Ducasse, Les Poésies II
05:10 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (3)
samedi, 17 septembre 2005
Capter le plaisir
« Ces moments d'intense communication que nous avons avec ce qui nous entoure - qu'il s'agisse d'une rangée d'arbres, d'une salle ensoleillée - sont en eux-mêmes insaisissables. Nous n'en jouissons que dans la mesure où nous communiquons, où nous sommes perdus, inattentifs. Si nous cessons d'être perdus, si notre attention se concentre, nous cessons pour autant de communiquer. Nous cherchons à comprendre, à capter le plaisir : il nous échappe. » (Bataille, L'Expérience intérieure.)
22:45 Publié dans Art | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 16 septembre 2005
Une possibilité de vivre
Les grands peintres apportent toujours un supplément d’âme, un regard inédit. Un jour nouveau nous est donné, une possibilité de vivre.
22:00 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
Tout est signe
Tout est signe, la chance qui passe, le moindre souffle de vent... La lumière est-elle le reflet du monde ou le monde le reflet de la lumière ?
13:50 Publié dans signe | Lien permanent | Commentaires (13)
La relativité des choses
« De nos jours, on veut faire voir la relativité des choses visibles et exprimer l’idée que l’objet visible n’est qu’un exemple isolé dans les rapports infinis de l’univers, et qu’il existe un nombre bien plus grand encore d’autres vérités ».
Paul Klee
Peinture : De Kooning, sans titre 7
04:15 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (9)
jeudi, 15 septembre 2005
Sublime
Sublime veut dire, étymologiquement : ce qui est suspendu dans les airs, élevé. Kant le distingue du beau, fini et complet, alors que le sublime met en jeu l’idée de l’infini. Il manifeste la lutte de l’imagination et de la raison. La prose pascalienne, la musique de Mozart et les toiles de Manet sont sublimes.
15:05 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (5)
Pitié pour la viande
" Pitié pour la viande! Il n'y a pas de doute, la viande est l'objet le plus haut de la pitié de Bacon, son seul objet de pitié, sa pitié d'Anglo-Irlandais. Et sur ce point, c'est comme pour Soutine, avec son immense pitié de Juif. La viande n'est pas une chair morte, elle a gardé toutes les souffrances et pris sur soi toutes les couleurs de la chair vive. Tant de douleur convulsive et de vulnérabilité, mais aussi d'invention charmante, de couleur et d'acrobatie. Bacon ne dit pas "pitié pour les bêtes " mais plutôt tout homme qui souffre est de la viande. La viande est la zone commune de l'homme et de la bête, leur zone d'indiscernabilité, elle est ce " fait ", cet état même où le peintre s'identifie aux objets de son horreur ou de sa compassion. Le peintre est boucher certes, mais il est dans cette boucherie comme dans une église, avec la viande pour Crucifié (" peinture " de 1946). C'est seulement dans les boucheries que Bacon est un peintre religieux. "
Gilles Deleuze
09:04 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (4)
Banal ?
"Après tout l'existence étant si banale en un sens, on peut essayer d'en faire une manière de grande chose, plutôt que se laisser soigner jusqu'à l'oubli"
Francis Bacon, peintre
08:45 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 14 septembre 2005
Avant le voyage dans le temps
Vélasquez, le pape Innocent X
Le portrait reproduit l’expression du visage d’Innocent X avec une telle vérité que certains au Vatican craignirent même que le pape n'en soit indisposé. Mais ce dernier, au contraire, se montra enchanté du résultat, et suspendit le tableau dans l’antichambre où devaient attendre ses visiteurs
23:05 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
Visionnaire !
Toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de production s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation.
Les images qui se sont détachées de chaque aspect de la vie fusionnent dans un cours commun, où l'unité de cette vie ne peut plus être rétablie. La réalité considérée partiellement se déploie dans sa propre unité générale en tant que pseudo-monde à part, objet de la seule contemplation.
La société du spectacle (1967)
Si vous voulez entendre la voix de Guy Debord et voir les films qu'il a lui-même réalisés, c'est ici sur le site de Stephane Zagdanski
18:53 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (15)
Musique : dernier appel !
Musique : bulletin d'inscription
EXPOSITION du 27 au 30 Octobre 2005
ESPACE JEAN TEISSIER Rue Général Berthézène VENDARGUES
BULLETIN d’INSCRIPTION
Cette exposition consiste donc à réaliser une œuvre en DUO sur le thème très large de la MUSIQUE.
Un peintre ou un photographe, un sculpteur ou un dessinateur s’associe avec
un écrivain pour créer un travail sur ce thème.
Le but est de croiser le texte et l’image à la manière de la revue L’INSTANT du MONDE.
Texte et image peuvent être mêlés sur un même support ou distincts sur deux supports.
Seuls impératifs :
- le FORMAT de 73 cm par 60 cm (30F) sachant que ces dimensions correspondent au support et que l’œuvre peut ne pas prendre tout l’espace. Il n’est pas nécessaire d’encadrer.
Cas particulier pour les sculpteurs….
- NOIR & BLANC : les réalisations doivent être en noir & blanc.
- Le texte doit être court et inédit, maximum 2000 signes espaces compris.
Contact Ecrivains : Raymond ALCOVÈRE 06 87 21 09 41 raymond.alcovere@neuf.fr
Contact Peintres & Organisation : Frédérique AZAÏS 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91
Pour vous inscrire :
- vous êtes déjà en « DUO » : vous envoyez votre bulletin d’inscription commun
- vous êtes en attente « de l’autre » en ce cas, à réception de votre inscription,
nous vous mettrons en relation et le travail commun pourra commencer.
- une participation de 12€ par personne est demandée (frais imprimerie et vernissage)
DEPÔT des œuvres : Mercredi 26 Octobre de 18h à 20h
VERNISSAGE : Vendredi 28 Octobre 19h (des invitations vous seront envoyées)
RETRAIT des œuvres : Dimanche 30 Octobre 18h/19h
Le soir du vernissage les écrivains seront invités à dédicacer leurs livres.
NOM : Prénom : PEINTRE /PHOTOGRAPHE/SCULPTEUR
ADRESSE / TÉLÉPHONE / e-mail :
NOM : Prénom :
ECRIVAIN
ADRESSE / TÉLÉPHONE / e-mail :
Joindre un chèque de 12€ à l’ordre de Présence des Arts
1 enveloppe format A5 timbrée à 1,92€ + 1 enveloppe à 0,53€
1 mini CV/ bibliographie/photos de votre travail habituel
ADRESSE : Présence des Arts Place de la Mairie Maison Serre 34 740 VENDARGUES
INSCRIPTIONS OUVERTES du 1ER JUILLET au 15 SEPTEMBRE 2005.
Contact : raymond.alcovere@neuf.fr
12:42 Publié dans Infos pratiques | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 13 septembre 2005
1942
Arbre-piano, joue
dans les sombres salles de concert
de mon oncle,
vingt-six ans, mort
et en route vers chez lui
sur un bateau parti de Sitka(1),
son cercueil voyage
comme les doigts
de Beethoven
sur un verre
de vin.
Arbre-piano, joue
dans les sombres salles de concert
de mon oncle,
une légende de mon enfance, mort,
ils le renvoient
à Tacoma[2].
Dans la nuit son cercueil
voyage comme les oiseaux
qui volent par-dessus la mer
sans jamais toucher le ciel.
Arbre-piano, joue
dans les sombres salles de concert
de mon oncle,
prends son coeur
pour une amante
et prends sa mort
pour un lit,
et renvoie-le vers chez lui
sur un bateau parti de Sitka
pour l'enterrer
où je suis né.
Richard Brautigan, extrait de The Octopus Frontier, Carp Press, 1960. Inédit en français. Traduction : Éric Dejaeger
Et Salvador Dali
22:50 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (3)
Lumière d'or étagée
Dans la campagne aixoise, ce début janvier a les couleurs d’un automne tardif. Ocelles claires et limpides des chênes verts, fauve des feuilles caduques, dans les arbres touches mélangées de jaune, ocre, vermillon, rouille, reflets ombrés, aspect frêle des feuilles sur le point de chuter, translucides et légères, puis s’effondrant en poussière.
Partout la végétation, en flot inépuisable, dégorge de gigantesques vasques sur les collines, les combes et les ravines. Bientôt les arbres dessineront des pinceaux, dressant leurs nervures dans le gris du ciel. Au milieu, clairsemés, les oliviers, lumineux et purs comme des incendies, les seuls à irradier de l’éclat quand l’horizon se couvre de gris, décharnés, noueux, rivés à la terre. Le vent se mêle aux forêts dans des vapeurs blanchâtres, traînées de gaze qui couronnent la Sainte-Victoire, ombre volcanique. Miracle, en cette saison les journées sont courtes, rares les promeneurs, lumière d’or étalée, formes étagées en volumes
09:20 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (1)