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mardi, 05 avril 2005

Je décrirai le bonheur...

"Jusqu'à présent, l'on a décrit le malheur, pour inspirer la terreur, la piété. Je décrirai le bohneur pour inspirer leurs contraires."

Lautréamont

Re-père

Un article intéressant sur Libé aujourd'hui, cliquez : "On nage dans l'idolâtrie kitsch"

11:24 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

Que faire de son temps ?

"Affirme ta propriété sur toi même, et le temps que jusqu'ici, on t'enlevait, on te soutirait ou qui t'échappait, recueille-le et préserve-le. Persuade-toi qu'il en va comme je l'écris : certains moments nous sont retirés, certains dérobés, certains filent. La perte la plus honteuse, pourtant, est celle que l'on fait par négligence. Veux-tu y prêter attention : une grande partie de la vie s'écoule à mal faire, la plus grande à ne rien faire, la vie tout entière à faire autre chose.
Quel homme me citeras-tu qui mette un prix au temps, qui estime la valeur du jour, qui comprenne qu'il meurt chaque jour ? C'est là notre erreur, en effet, que de regarder la mort devant nous : en grande partie, elle est déjà passée; toute l'existence qui est derrière nous, la mort la tient. Embrasse toutes les heures; de la sorte, tu dépendras moins du lendemain quand tu auras mis la main sur l'aujourd'hui. Pendant qu'on la diffère, la vie passe en courant.
Toute chose, est à autrui, le temps seul est à nous; c'est l'unique bien, fugace et glissant, dont la nature nous a confié la possession: nous en chasse qui veut. Et si grande est la sottise des mortels que les objets les plus petits et les plus vils, du moins remplaçables, ils supportent de se les voir imputés quand ils les ont obtenus, que nul ne se juge redevable en quoi que ce soit pour avoir reçu du temps, alors que c'est le seul bien que, même reconnaissant, l'on ne peut rendre."


Sénèque, lettres à Lucilius

lundi, 04 avril 2005

Le tumulte de ce feu

"Tu n'as plus pour bagage
que cette plume d'enfance
qui suffit pourtant à la liberté des loups

Et nul encrier ne peut contenir
le tumulte de ce feu"

Jean-Luc Aribaud

Extrait de :"Passages", Pleine page, Zorba, 2005
pleinepage@pleinepage.com et http://www.pleinepage.com
zorba.edition@tiscali.fr

Les mots sont des lianes d'abordage...

"Les mots sont des lianes d'abordage
à ne saisir que par l'extrémité de leur racine.

Plonge-les dans le coeur du monde
et fouilles-en les vicères :

la matière qui dégorge
est une boue en route vers les étoiles.

L'enveloppe restante, n'est rien d'autre que toi
diminué du mystère de la mort.

Maintenant tu fais partie de ce tout
même si tu répugnes à prononcer ton nom."

Jean-Luc Aribaud

Extrait de :"Passages", Pleine page, Zorba, 2005
pleinepage@pleinepage.com et http://www.pleinepage.com
zorba.edition@tiscali.fr

08:47 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (1)

Appeler

"La parole appelle, ne nomme pas. Le français le dit : nous ne nommons pas les choses, nous les appelons. Nous les appelons parce qu'elles ne sont pas là, parce que nous ne savons pas leur nom."

"La pensée n'utilise pas les mots, ne cherche pas ses mots. Ce sont les mots qui cherchent, qui traquent la pensée. Nous nous dépouillons des mots en parlant. Celui qui parle, celui qui écrit, c'est un qui jette ses mots comme des outils divinatoires, comme des dés lancés."

Valère Novarina

Ces phrases et les précédentes de Novarina sont extraites d'un texte lumineux et splendide : "Devant la parole". In "Devant la parole" POL 1999. Voir aussi le site :http://www.novarina.com/

dimanche, 03 avril 2005

L'Europe galante, de Paul Morand

1925. Avant de s’enfoncer dans la nuit, l’Europe swingue, se débride : Picasso, Joyce, Stravinski. Morand, l’homme pressé, dévoile dans l’Europe galante une étonnante série de portraits de femmes. Claudel sera choqué. Ecoutons : "Lucie est gonflée, voluptueuse, sociable, succulente à voir et si molle qu’à chaque instant on a l’impression de la posséder". Ou : "Daniel trouvait à la Hollandaise la peau saine et une poitrine difficilement ramenée à la raison". Ou encore : "Et sans se réveiller davantage, me sentant près d’elle, elle me prit dans ses jambes, qu’elle referma aussitôt, dans un réflexe de coquillage". Et encore : "Nous recommençons à danser. Le Séduisant me tient. Je suis soluble dans ses bras". L’Europe galante, c’est un recueil de nouvelles : le style y est vif, alerte, piquant, d’une poésie lunaire ou sarcastique, mais qui fait toujours mouche. Céleste Julie, ce court et cinglant chef d’œuvre, magnifique leçon sur le désir féminin, commence ainsi : "Au-dessus d’un massif de pois de senteur, je la regardais. Elle n’était pas tellement belle. Son visage, d’une charmante polychromie, s’était trop écrasé contre d’autres visages. Mais une bouche, bonne auberge. Des cheveux comme de la musique. Le démon". Tout au long de ces quatorze nouvelles on est emporté par le swing de Morand, témoin son ironie mordante dans Je brûle Moscou, ou pour cause de crise du logement, le narrateur n’arrivera pas à ses fins. Pourtant, tout avait bien commencé : "J’allais recevoir une récompense, et la plus douce, celle qu’on ne mérite pas. Je montais à la rencontre de l’amour". Laissons à Morand la conclusion, en 1970 dans Venises : "La façon d’atterrir dans une époque compte moins que celle dont on en sort ; la vie est un travail lent, une opération à deux, le hasard et soi ; c’est là ce qui donne son tour à l’ouvrage".

samedi, 02 avril 2005

Le ciel était lisse...

"Le ciel était lisse comme une pierre de lavoir ; le mistral y écrasait du bleu à pleine main ; le soleil giclait de tous les côtés ; les choses n’avaient plus d’ombre, le mystère était là, contre la peau ; ce vent de perdition arrachait les mots aux lèvres et les emportait dans les autres mondes. "

Jean Giono

Première neige

Ce fut vers la fin de décembre que la première neige tomba sur l’Ardenne. Quand Grange se réveilla, un jour blanc et sans âge qui suintait de la terre cotonnait sur le plafond l’ombre des croisées ; mais sa première impression fut moins celle de l’éclairage insolite que d’un suspens anormal du temps : il crut d’abord que son réveil s’était arrêté ; la chambre, la maison entière semblaient planer sur une longue glissade de silence – un silence douillet et sapide de cloître, qui ne s’arrêtait plus Il se leva, vit par la fenêtre la forêt blanche à perte de vue, et se recoucha dans la chambre quiète avec un contentement qui lui faisait cligner les yeux. Le silence respirait autour de lui plus subtil sous cette lumière luxueuse. Le temps faisait halte : pour les habitants du Toit, cette neige un peu fée qui allait fermer les routes ouvrait le temps des grandes vacances.

Julien Gracq, un balcon en forêt


A consulter, un site complet sur Gracq : http://www.jose-corti.fr/auteursfrancais/gracq.html

vendredi, 01 avril 2005

Des danses mystérieuses

"Qu'est-ce que les mots nous disent à l'intérieur où ils résonnent ? Qu'ils ne sont ni des instruments qui se troquent, ni des outils qu'on prend et qui se jettent, mais qu'ils ont leur mot à dire. Ils en savent sur le langage beaucoup plus que nous. Ils savent qu'ils sont échangés entre les hommes non comme des formules et des slogans mais comme des offrandes et des danses mystérieuses."

Valère Novarina

Un passage

"Nous le savons tous très bien, tout au fond, que l'intérieur est le lieu non du mien, non du moi, mais d'un passage, d'une brèche par où nous saisit un souffle étranger."

Valère Novarina

La fin de l'histoire

"La fin de l'histoire est sans parole"

Valére Novarina

jeudi, 31 mars 2005

Répétition

Il n’y a que deux sortes de comique, le comique de répétition et... le comique de répétition

14:12 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (4)

La ville a mis sa robe de plaisir

C'est ainsi les jours de printemps, on sait bien que rien n'a d'importance, corps alanguis, désirs flottant sur les sourires, regards en coin, un rien de lenteur dans les démarches, la ville a mis sa robe de plaisir

mercredi, 30 mars 2005

Les bêtises...

Les bêtises des gens intelligents sont fascinantes

Roland Barthes

Marcher...

Mon pied droit est jaloux de mon pied gauche. Quand l'un avance, l'autre veut le dépasser. Et moi, comme un imbécile, je marche !

Raymond Devos


17:05 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 27 mars 2005

Bénéfices

Les entreprises du CAC 40 ont réalisé 57 milliards d'euros de bénéfices en 2004, soit une hausse de plus de 64 %. (Et rajoute le Canard Enchaîné) : Comme le soutiennent les huiles du MEDEF, la plus grande fermeté à l'égard des salariés s'impose donc.

19:57 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

La chambre

"J'ai glissé
Sur le bord d'une vie
Auréole où flottent
Les draps d'un lit
Blancheur de lavande
S'assoupit pâlit
Mon coeur sur mes lèvres

Le bleu le mauve
Autour des voiles

Dans la fraîcheur
De cils battus

Le vertige soulève l'air

Chambre lumineuse
Où se perdent mes pas"

Valérie Canat de Chizy (La licorne d'Hannibal n°8)

samedi, 26 mars 2005

Dresse des flambées

"Pousse à la roue. A la grande roue. Combat sur tous les fronts de l'utopie. Mêle ta sueur aux terres les plus arides. Comme un seul homme, dresse des flambées."

Michel Gorsse (La licorne d'Hannibal, n°8)

Résister

"Résister, toujours résister, voilà la vie, et le monde vit parce qu’il nous résiste et que nous lui résistons."

Jean-Jacques Marimbert