lundi, 21 février 2005
L'art
Corps aimés, retrouvés, sommeil, jouissance sans fin du sommeil - il est l’amour, mesure parfaite et réinventée – poésie, peinture, sculpture, notes étirées, soufflées, susurrées, Mozart est là, avec nous, en creux, jusqu’à la fin des temps, il a existé, c’est possible, il y aura d’autres Mozart, passant comme des météores, n’en déplaise aux censeurs, plaisir, voix mêlées, psalmodiées, venues des profondeurs… Infamie, retournements, troubles du langage, prose incandescente, plaisir encore, chaque seconde qui passe me rapproche du monde, plus je vis, plus je m’approche de la vie… Quand le monde sera réduit en un seul bois noir pour nos quatre yeux étonnés, - en une plage pour deux enfants fidèles, - en une maison musicale pour notre claire sympathie, - je vous trouverai. Diagonale vers l’infini, c’est possible, cela s’appelle l’art…
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dimanche, 20 février 2005
Anti
Tout ce qui est anti reste inextricablement pris au sein de ce contre quoi il entreprend de se battre
Heidegger
15:07 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (4)
Un secret
Un secret n’est secret que si n’apparaît même pas le fait que, là, existe un secret
Heidegger
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samedi, 19 février 2005
C'est ça qu'ils veulent empêcher
Quand on revient sur les époques troublées, catastrophiques, et elles le sont toutes, qu’est-ce qui reste, finalement ? Tableaux, livres, musique… Ils le savent… C’est ça qu’ils veulent empêcher, au fond… Le reste est sans raison…
Sollers
22:00 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (3)
C'est quoi un rêveur ?
Ca suppose une limite nette entre rêve et réalité. Or la réalité ce sont des rêves devenus réalité. Mais pas seulement certes. Il se trouve que le diable se glisse partout (sa plus grande habileté, faire croire qu’il n’existait pas), les forces négatives (appelons-les comme ça c’est plus simple) sont toujours et partout à l’œuvre, ainsi la réalité se teinte souvent des couleurs du cauchemar. Si être rêveur c’est intégrer cette dimension multiple du réel, alors là oui !
Peut-être peut-on penser les deux en même temps (je veux dire rêve et réalité), c’est là où une fois de plus la pensée chinoise nous vient en aide, les contraires ne s’excluant pas (ou seulement momentanément) mais pouvant être pensés et vécus ensemble, co-existant : la vie la mort, etc. Etre rêveur, ce n’est pas exclure la réalité (ce serait idiot) mais admettre et penser la coexistence du rêve et de la réalité, du conscient et de l’inconscient, de la raison et des sentiments, et peut-être même qu’il y a déséquilibre quand l’un des deux (n’importe lequel) prend trop nettement le pas sur l’autre…
14:18 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
Combat
Dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde
Kafka
11:57 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Guernica
Une dame allemande demande à Picasso devant Guernica :
- C'est vous qui avez fait ça ?
- Non c'est vous !
02:17 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (2)
Le style
Si vous êtes généreux ou cruel, courageux ou lâche, cela se voit dans le style, quelle que soit l’histoire que vous racontez et quel que soit le soin que vous prenez à vous masquer
Giono
00:30 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (7)
vendredi, 18 février 2005
J'ai raté un épisode ?
Les profits colossaux des entreprises, toujours plus de licenciements et de laissés pour compte, un monarque corrompu jusqu’à la moelle en Polynésie qui s’accroche à son pouvoir, Papon lui est bien au chaud chez lui, tout ça est tellement énorme et personne ne s’aperçoit de rien, accroché à son portable et à son hypothétique chèque de survie à la fin du mois, j’ai raté un épisode ?
21:50 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)
Le diable se glisse partout...
Bleu ardent, lignes de pluie de l’horizon, tout près la mer et son désordre de vagues, la mer d’Ulysse, j’entends encore le battement des rameurs, la mer vineuse, sillonnée sans cesse par ce voyageur fou, vent de l’histoire jeté sur la ville, elle intacte ou presque, les hommes balayés, en poussière, et toujours cette clarté qui flotte au dessus, immense, impénétrable, acide parfois, ardente… L’histoire est constamment retournée, agitée, dévoyée. Homère, l’Odyssée, le voyage essentiel, la Grèce, enfouie depuis, les Troyens contre les Achéens, ils vont fonder Rome, et puis Rome à son tour, face au Saint Empire romain germanique, conséquences désastreuses, et ainsi de suite, qui détruira l’autre, retournements constants, peu importe, le scénario est toujours le même, en apparence, le diable se glisse partout…
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jeudi, 17 février 2005
Pour Joëlle
Ciel noir. Abîme rendu. Ivresse, ivresse. Ciel pâle. Orgasme rendu. Tu pars, tu pars. Le ciel s’épanche. Encore. La nuit s’échappe, s’enfuit. Le temps défile mais impossible de le rattraper. Une trouée. Aurore en même temps, or du temps. Tout depuis la plus simple émotion jusqu’à l’abîme total ramène à ce sentiment inconcevable de l’absence.
22:36 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Miracle du français...
Amour, délice et orgue : trois mots qui en français, de masculins au singulier, deviennent féminins au pluriel…
11:07 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Anagramme
L’anagramme a depuis l’aube des temps (et même un peu avant au dire de certains mais ce n’est pas prouvé) été utilisée comme procédé divinatoire, la permutation des lettres d'un mot-clé révélant un événement majeur à venir. Ainsi dans Révolution française on a vu l'anagramme de Un veto corse la finira, le coup d'Etat de Bonaparte étant linguistiquement programmé dans le nom de la période qui l'a précédé…
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mercredi, 16 février 2005
En dansant
Le petit livre de Joachim Gasquet : Cézanne, aux éditions Encre marine est un des meilleurs sur le peintre. Joachim Gasquet est le fils d’un des amis d’enfance de Cézanne. Il a 23 ans et le peintre 57 au moment de leur rencontre. Peu à peu il va gagner la confiance et devenir le confident de l’artiste, lequel ayant fui depuis longtemps la comédie sociale, s’en méfie comme la peste, vivant tranquillement et continuant à peindre près de la Sainte-Victoire et de l’Estaque : il sait que le temps est avec lui, pas d’énergie à gaspiller avec des futilités. Or Gasquet était un peu écrivain aussi, c’est assez joli : Il peignait la mer, l’eau épaisse, la clarté humide, le ciel infusé. Un des grands moments du livre est la visite au Louvre racontée par le menu, Gasquet comme un journaliste notant les phrases de l’artiste. Devant les tableaux de Véronèse : Celui-là, allez, il était assez heureux. Et tous ceux qui le comprennent, il les rend heureux. Il est un phénomène unique. Il peignait comme nous regardons. Sans plus d’efforts. En dansant.
11:50 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 15 février 2005
Elle se mit à se déshabiller
Elle se mit à se déshabiller. Quand elles ne savent plus quoi faire elles se déshabillent, et c’est sans doute ce qu’elles ont de mieux à faire. Elle enleva tout, avec une lenteur à agacer un éléphant, sauf les bas, destinés sans doute à porter au comble mon excitation. C’est alors que je vis qu’elle louchait. Ce n’était heureusement pas la première fois que je voyais une femme nue, je pus donc rester, je savais qu’elle n’exploserait pas.
Beckett
10:55 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Bien feindre
La plus subtile de toutes les finesses est de savoir bien feindre de tomber dans les pièges qu’on nous tend et on n’est jamais si aisément trompé que quand on songe à tromper les autres
La Rochefoucauld
03:14 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Les plus magnifiques de tous les instants
On était dans les montagnes ; il y avait une merveille de soleil levant, des fraîcheurs mauves, des pentes rougeoyantes, l’émeraude des pâturages dans les vallées, la rosée et les changeants nuages d’or. (…) Bientôt ce fut l’obscurité, une obscurité de raisins, une obscurité pourprée sur les plantations de mandariniers et les champs de melons ; le soleil couleur de raisins écrasés, avec des balafres rouge bourgogne, les champs couleur de l’amour et des mystères hispaniques. Je passais ma tête par la fenêtre et aspirais à longs traits l’air embaumé. C’étaient les plus magnifiques de tous les instants.
Kerouac
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lundi, 14 février 2005
La maison est traversée par le paysage
Tout d’un coup la maison est traversée par le paysage. L’horizon s’est enflammé. Les objets s’animent, dansent dans le soir. La mer est là, proche. Le ciel aussi est dans la maison. Il n’y a plus ni intérieur ni extérieur.
10:54 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
L'amour ne tourmente...
L’amour ne tourmente que ceux qui prétendent lui rogner les ailes ou l’enchaîner quand il lui a plu de venir voler à eux. Comme c’est un enfant, et plein de caprices, il leur arrache les yeux, le foie et le cœur. Mais ceux qui accueillent sa venue avec allégresse, et qui le flattent et le laissent s’en aller quand il lui plaît, et quand il revient l’acceptent volontiers, ceux-là sont toujours certains de ses faveurs et de ses caresses, et de triompher sous son empire
Machiavel
00:15 Publié dans littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
Allons enfants de l'apathie !
L’affaire des lycéens n’est pas terminée. Ne pas oublier que malgré l’aspect ubuesque de certains de ses représentants ce gouvernement s’est toujours montré extrêmement habile pour annihiler toute forme d’opposition. A l’image de ce président qui a toujours eu l’intelligence de se faire passer pour plus bête qu’il n’est. Ajoutez à ça une apathie générale et une absence de réaction devant cette stratégie des petits pas, et vous aurez le processus de décomposition en cours. Un nouveau siècle des lumières est indispensable aujourd’hui, mais est-ce encore possible ?
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