mardi, 13 septembre 2005
1942
Arbre-piano, joue
dans les sombres salles de concert
de mon oncle,
vingt-six ans, mort
et en route vers chez lui
sur un bateau parti de Sitka(1),
son cercueil voyage
comme les doigts
de Beethoven
sur un verre
de vin.
Arbre-piano, joue
dans les sombres salles de concert
de mon oncle,
une légende de mon enfance, mort,
ils le renvoient
à Tacoma[2].
Dans la nuit son cercueil
voyage comme les oiseaux
qui volent par-dessus la mer
sans jamais toucher le ciel.
Arbre-piano, joue
dans les sombres salles de concert
de mon oncle,
prends son coeur
pour une amante
et prends sa mort
pour un lit,
et renvoie-le vers chez lui
sur un bateau parti de Sitka
pour l'enterrer
où je suis né.
Richard Brautigan, extrait de The Octopus Frontier, Carp Press, 1960. Inédit en français. Traduction : Éric Dejaeger
Et Salvador Dali
22:50 Publié dans Inédits | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Votre hasard, rejoins le miens...
Écrit par : lemmanche | mardi, 13 septembre 2005
Ray, tu n'as posté qu'une strophe sur trois. C'est voulu ?
Écrit par : Rick Hunter - Président des saoulréalistes du Hainaut | mercredi, 14 septembre 2005
Non, pourtant je ne bois plus, c'est peut-être ça, je rectifie, désolé !
Écrit par : Ray | mercredi, 14 septembre 2005
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