Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 20 mars 2016

Une lettre de Jacques Brel à Lino Ventura

jacques_brel.jpgJacques Brel ( 8 avril 1929 – 9 octobre 1978), chanteur-compositeur, mais aussi acteur et réalisateur triomphant, a connu son premier grand succès public avec son titre mémorable Quand on n’a que l’amour en 1956. D’autres s’en suivront qui établiront la prospérité de ce chanteur hors pair : Ne me quitte pas, La valse à mille temps ne sont que les exemples d’une plus longue liste. Mais le chanteur a aussi un autre talent : le cinéma. De son son dernier rôle, un dépressif aux prises avec un tueur à gages jouté par Lino Ventura dans L’emmerdeur, naîtra une merveilleuse amitié dont cette lettre illustre la puissance, écrite par le grand parolier Jacques Brel.

 

Ile d'Union (Antilles), le 28 décembre 1974 au soir

 

A bord de la « Korrig »

Cher Lino,

Plus de deux mois en mer déjà sur ce petit bateau, du vent, des orages, de la pluie qui lave et ce soir l’envie de te parler.
Tu sais, Lino, je suis plus jeune que toi mais je crois tout de même être autorisé à te dire que je t’aime bien.
J’ai rencontré si peu d’hommes en 45 ans qu’il me semble une faute de ne pas les serrer un peu contre moi, même si en échange, j’ai bien peu à donner.
Tu vois, je ne sais ni ce que sera ta vie ni ce que sera la mienne mais je trouverais désolant que nous nous perdions trop. C’est si rare la tendresse.
Bientôt j’aurai un bateau et je veux que tu saches que tu y seras toujours le très bienvenu.
Je te souhaite heureux et fier d’être.
Et je pense que de deviner tes fragilités je sais aussi ta force.
Tu sais Lino, nous avons 15 ans et je crains que nous n’en sortions jamais.
Au fond je vais très bien sur ce bateau. Ça n’est pas le grand confort et c’est bien fatigant mais il y a des moments formidables.

Bien sûr l’Atlantique c’est long mais avec la lune par-dessus et du vent dans les voiles, cela ressemble à une chanson d’amour. Et je ne sais encore rien de mieux que cela. Dans huit jours, je retrouverai ma Doudou à Point-à-Pitre puis nous rentrerons en France. Peut-être seras-tu à Paris fin janvier ? Je serais bien heureux de pouvoir te voir un soir.

Pour ne parler de rien et juste se comprendre.

A bientôt Lino, je t’embrasse de loin, il fait nuit et l’eau à 27°.
Sincèrement, Jacques.

jeudi, 17 mars 2016

il n'est pas nécessaire de les combattre pour les ruiner

Pascal"De sorte qu'il n'est pas nécessaire de les combattre pour les ruiner, puisqu'il suffit de les abandonner à eux-mêmes, parce qu'ils composent un corps divisé, dont les membres contraires les uns aux autres se déchirent intérieurement, au lieu que ceux qui favorisent le vide demeurent dans une unité toujours égale à elle-même, qui, par ce moyen, a tant de rapport avec la vérité qu'elle doit être suivie, jusqu'à ce qu'elle nous paraisse à découvert."
Pascal, Lettres

20:34 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pascal

dimanche, 06 mars 2016

Eté

ronsard"Votre œil me fait un été dans mon âme."
Ronsard

18:57 Publié dans amour, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ronsard

samedi, 27 février 2016

Miroirs

Jean Cocteau, Yoram Roth« Les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus avant de renvoyer les images. »

Jean Cocteau

Photo de Yoram Roth

dimanche, 21 février 2016

L'inconnu sur la terre

Le Clézio

21:32 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le clézio

samedi, 20 février 2016

L'île du jour d'avant

Umberto Eco"C'était le couchant. C'était le premier couchant qu'il voyait, après cinq jours de nuits, d'aubes et d'aurores. Quelques nuages noirs presque parallèles côtoyaient l'île la plus lointaine pour s'accumuler le long de la crête, et de là ils jaillissaient tels des traits de feu, vers le sud. La côte se détachait sombre sur la mer maintenant d'encre claire, quand le reste du ciel apparaissait d'une couleur camomille blafarde et épuisée, comme si le soleil ne célébrait pas là derrière son sacrifice mais plutôt s'assoupissait lentement et demandait au ciel et à la mer d'accompagner à mi-voix son coucher.

Umberto Eco - L'île du jour d'avant (Grasset)

Photo de Hengki  Koentjoro

Umberto Eco

Umberto Eco

03:32 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : umberto eco

vendredi, 19 février 2016

L'art

George Sand"L'art est une démonstration dont la nature est la preuve."

George Sand

19:37 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : george sand

jeudi, 11 février 2016

Economie

Aristotle.jpg« Il y a des temps où l’on ne doit dépenser le mépris qu’avec économie, à cause du grand nombre de nécessiteux. »
Chateaubriand
Aristotle
Pic H Zare

mercredi, 13 janvier 2016

Masque

Belchite« J’écris toujours avec un masque sur le visage ; oui, un masque à l’ancienne mode de Venise, long, au front déprimé, pareil à un grand mufle de satin blanc. »
Valéry Larbaud

The ghost town of Belchite in the Spanish province of Aragon photo by © Carlos Santero

dimanche, 10 janvier 2016

Si tu savais combien de regards j'ai trouvés en regardant les reflets du ciel !

Agnès Michaux, leonard de vinci"Vois-tu Raffaello, un bon peintre doit représenter l'homme et les pensées de son âme par les mouvements de ses membres. Pour la tête, il faut modeler du dedans au-dehors. Qui a les yeux a la bouche ; qui a les yeux et la bouche a la tête ; qui a la tête a la figure. La chose primordiale est que tu sortes de l'atelier, que tu te promènes dans la nature. Si tu savais combien de regards j'ai trouvés en regardant les reflets du ciel ! Si tu savais les poses que les fleurs m'ont apprises pour les mains ! Enfin, sache que ton crayon commande aux esprits mieux que la baguette. Si tu te souviens de cela, tu feras sortir des anges du papier. Le peintre est le seul vrai..."
Agnès Michaux, extrait de "Codex Botticelli", roman, Belfond 2015

Leonard de Vinci

vendredi, 08 janvier 2016

Que la Nature soit votre unique déesse

Rodin"Que la Nature soit votre unique déesse. Ayez en elle une foi absolue. Soyez certains qu’elle n’est jamais laide et bornez votre ambition à lui être fidèles.
Tout est beau pour l’artiste, car en tout être et en toute chose, son regard pénétrant découvre le caractère, c’est-à-dire la vérité intérieure qui transparaît sous la forme. Et cette vérité, c’est la beauté même. Étudiez religieusement : vous ne pourrez manquer de trouver la beauté, parce que vous rencontrerez la vérité. Travaillez avec acharnement. »
Testament de Rodin

21:10 Publié dans Grands textes, Sculpture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rodin

dimanche, 03 janvier 2016

Allez, la musique

Qin YongJun.jpgAllez, la musique.

Oui, bonnes gens, c’est moi qui vous ordonne de brûler, sur une pelle, rougie au feu, avec un peu de sucre jaune, le canard du doute, aux lèvres de vermouth, qui, répandant, dans une lutte mélancolique entre le bien et le mal, des larmes qui ne viennent pas du cœur, sans machine pneumatique, fait, partout, le vide universel. C’est ce que vous avez de mieux à faire.
Lautréamont, Poésies

10:41 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lautréamont

vendredi, 01 janvier 2016

Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul…

Vanessa Riccobaldi-.jpgMais… chanter
Rêver, rire, passer, être seul, être libre,
Avoir l’œil qui regarde bien, la voix qui vibre,
Mettre, quand il vous plaît, son feutre de travers,
Pour un oui, pour un non, se battre, — ou faire un vers
Travailler sans souci de gloire ou de fortune,
A tel voyage, auquel on pense, dans la lune !
N’écrire jamais rien qui de soi ne sortît,
Et modeste, d’ailleurs, se dire : « Mon petit,
Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles
Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles ! »
Puis, s’il advient d’un peu triompher, par hasard,
Ne pas être obligé d’en rien rendre à César,
Vis-à-vis de soi-même en garder le mérite,
Bref, dédaignant d’être le lierre parasite,
Lors même qu’on n’est pas le chêne ou le tilleul,
Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul…
Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand
Photo de Vanessa Riccobaldi

mercredi, 30 décembre 2015

Fou !

Bernard Plossu, Pascal"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie que de n'être pas fou."
Blaise Pascal
Photo de Bernard Plossu

samedi, 26 décembre 2015

L’eau sacrifie le temps ; elle le soustrait à l’utilité

yannick haenel« Cette pluie était au monde, elle installait sa vérité sur des lieux qui se croyaient faits pour un soleil obstiné. Avec elle, une parole se formait. L’eau sacrifie le temps ; elle le soustrait à l’utilité ; il dégouline, rendu à sa transparence. »
Yannick Haenel, Je cherche l'Italie

jeudi, 24 décembre 2015

Approche

CN6_9eeWwAAlQWw.jpg"J'ai enlevé beaucoup de choses inutiles de ma vie et Dieu s'est approché pour voir ce qui se passait."
Christian Bobin

mercredi, 23 décembre 2015

Animaux

Isabelle Huppert par Edouard Boubat.jpg"Nous devrions rendre grâce aux animaux pour leur innocence fabuleuse et leur savoir gré de poser sur nous la douceur de leurs yeux inquiets sans jamais nous condamner."
Christian Bobin
Photo de Edouard Boubat

dimanche, 20 décembre 2015

Idiot du village

Christian Bobin, Olav Thokle"Avec un peu plus de patience, j'aurais fait un assez bon idiot du village. C'est un métier que presque plus personne n'exerce : trop difficile, sans doute. Il est plus aisé de devenir médecin, ingénieur ou même écrivain. Plus aisé et plus gratifiant aux yeux du monde."
Christian Bobin
Photo de Olav Thokle

vendredi, 18 décembre 2015

Le prince des philosophes

Ansel Adams Oak Tree, Sunset City, Sierra Foothills, California.jpg"A voir ce dont un esprit se satisfait, on mesure la grandeur de sa perte."
Hegel

21:01 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hegel