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dimanche, 15 janvier 2017

La littérature est une parole sans origine

yannick haenel, César Blay« La littérature est une parole sans origine ; peut-être est-elle-même la parole même de l’absence d’origine. Chaque écrivain conjure l’absence d’origine de la littérature en la faisant exister à travers lui – comme si elle naissait. Ainsi se refonde-t-elle à travers chaque écrivain qui se laisse traverser par sa voix. »
Yannick Haenel
Photo de César Blay

vendredi, 13 janvier 2017

Fils du soleil

C14-2pvWIAAKJv1.jpg"J'avais en effet, en toute sincérité d'esprit, pris l'engagement de le rendre à son état primitif de fils du soleil, - et nous errions, nourris du vin des cavernes et du biscuit de la route, moi pressé de trouver le lieu et la formule."
Rimbaud

21:59 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rimbaud

mardi, 27 décembre 2016

Après un travail, je me sauve

Antanas Sutkus, 1959.jpg"Après un travail, je me sauve. J’ai peur du mou de l’habitude. Je me veux libre de techniques, d’expériences, maladroit."
Jean Cocteau
Photo Antanas Sutkus, 1959

vendredi, 23 décembre 2016

L'affaire Jésus

picasso_crucifixion560.jpgLire ici

Picasso, Crucifixion

dimanche, 18 décembre 2016

une vie spirituelle qui ne doive rien à ce qui existe

Gilles Deleuze"Parce que le monde moderne est tumulte et chaos, la tâche de l'homme moderne est de sortir du tumulte et du chaos. Comment ? En construisant une vie spirituelle à part, (...) c'est-à-dire une vie spirituelle qui ne doive rien à ce qui existe, mais vous devez la faire exister, c'est à vous de faire exister quelque chose que nous n'emprunterez pas à l'existant."
Gilles Deleuze à ses étudiants de Vincennes

vendredi, 16 décembre 2016

Les paroles sont des archipels fluctuants et sporadiques

roberto calassoRoberto Calasso évoque « le postulat qui dirige une grande partie de notre monde, qui l’aide à fonctionner, mais qui le rend en même temps incapable de saisir une vaste partie de l’essentiel. Dans sa forme la plus concise, ce postulat déclare que la pensée est langage. Plus ambitieusement, que l’esprit est langage. Mais nous ne pensons pas en paroles. Nous pensons parfois en paroles. Les paroles sont des archipels fluctuants et sporadiques. L’esprit est l’océan. Reconnaître dans l’esprit cet océan semble être quelque chose d’interdit, que les orthodoxies en vigueur, dans leurs différentes versions, scientistes ou simplement commonsensical, évitent presque instinctivement. C’est là que réside justement la bifurcation essentielle. C’est là qu’on décide dans quelle direction va opérer la connaissance. »

Photo de B. Benini

jeudi, 06 octobre 2016

Le grand et le petit

« Le grand a sa durée historique parce qu’il est unique dans le temps, le grand a de la grandeur parce que et dans la mesure où il a toujours au-dessus de lui un plus grand. Pouvoir avoir au-dessus un plus grand, c’est le secret du grand. Le petit en est incapable, bien qu’il présente en fait de la façon la plus directe et la plus commode l’écart maximum avec le grand. Mais le petit ne veut que lui-même, c’est-à-dire précisément être petit, et son secret n’est pas un secret, mais un truc, la rouerie hargneuse qui s’entend à rapetisser et à frapper de suspicion tout ce qui ne lui ressemble pas, afin de le rendre semblable à elle. »

Heidegger

02:26 Publié dans Grands textes, Philo | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : heidegger

dimanche, 02 octobre 2016

Par conséquent

Stendhal"Si j'avais été habile, je serais dégoûté des femmes jusqu'à la nausée, et, par conséquent, de la musique et de la peinture, comme X ou Y. Ils sont secs, dégoûtés du monde, philosophes. Au lieu de cela, dans tout ce qui touche aux femmes, j'ai le bonheur d'être dupe comme à 25 ans."

Stendhal

18:52 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : stendhal

jeudi, 29 septembre 2016

La plume d'un côté et l'épée de l'autre

Stendhal, Sol Lewitt"Nous tenons la plume d'un côté et l'épée de l'autre."
Stendhal
Sol Lewitt

mardi, 23 août 2016

Le monologue de Novalis

Inge Morath, Novalis"Il y a quelque chose de drôle, à vrai dire, dans le fait de parler et d'écrire ; une juste conversation est un pur jeu de mots. L'erreur risible et toujours étonnante, c'est que les gens s'imaginent et croient parler en fonction des choses. Mais le propre du langage, à savoir qu'il est tout uniment occupé que de soi-même, tous l'ignorent. C'est pourquoi le langage est un si merveilleux et fécond mystère : que quelqu'un parle tout simplement pour parler, c'est justement alors qu'il exprime les plus originales et les plus magnifiques vérités. Mais qu'il veuille parler de quelque chose de précis, voilà alors le langage et son jeu qui lui font dire les pires absurdités, et les plus ridicules. C'est bien aussi ce qui nourrit la haine que tant de gens sérieux ont du langage. Ils remarquent sa pétulante espièglerie ; mais ce qu'ils ne remarquent pas, c'est que le bavardage négligé est justement le côté infiniment sérieux de la langue. Si seulement on pouvait faire comprendre aux gens qu'il en va, du langage, comme des formules mathématiques : elles constituent un monde en soi, pour elles seules ; elles jouent entre elles exclusivement, n'expriment rien si ce n'est leur propre nature merveilleuse, ce qui justement fait qu'elles sont si expressives, que justement en elles se reflète le jeu étrange des rapports entre les choses. Membres de la nature, c'est par leur liberté qu'elles sont, et c'est seulement par leurs libres mouvements que s'exprime l'âme du monde, en en faisant tout ensemble une mesure délicate et le plan architecturale des choses. De même en va-t-il également du langage : seul celui qui a le sentiment profond de la langue, qui la sent dans son application, son délié, son rythme, son esprit musical; - seul celui qui l'entend dans sa nature intérieure et saisit en soi son mouvement intime et subtil pour, d'après lui, commander à sa plume ou à sa langue et les laisser aller : oui, celui-là seul est prophète. Tandis que celui qui en possède bien la science savante, mais manque par contre et de l'oreille et du sentiment requis pour écrire des vérités comme celles-ci, la langue se moquera de lui et il sera la risée des hommes tout comme Cassandre pour les Troyens.

Mais si je pense avoir, par ceci, précisé de la façon la plus claire l'essence même et la fonction de la poésie, je sais aussi que pas un homme ne le saurait comprendre et que, l'ayant voulu dire, j'ai dit quelque chose de tout à fait stupide, d'où toute poésie est exclue. Pourtant s'il a fallu que je parle ? si, pressé de parler par la parole même, j'avais en moi ce signe de l'intervention et de l'action du langage ? et si ma volonté n'avait aucunement voulu ce qu'il a fallu que je dise? Alors il se pourrait bien que ce fût là, à mon insu, de la poésie, et qu'un mystère de la langue eût été rendu intelligible... Et aussi, donc, que je fusse un écrivain de vocation, puisqu'il n'est d'écrivain qu'habité par la langue, puisque l'écrivain né n'est seulement qu'un inspiré du verbe!"

Novalis

Photo de Inge Morath

Langage

langage, Philippe Sollers« Nous sommes vraiment les animaux lourds et laboureurs de notre langage qui nous possède d'une façon beaucoup plus fine, beaucoup plus virevoltante, beaucoup plus explosive que nous nous permettons de le penser ».
Philippe Sollers

lundi, 25 juillet 2016

Frère de lait de toutes les vagues de l'eau

Herman Melville« Quoique je sois né sur la terre, j'ai été nourri par les mamelles des mers, et malgré le sein maternel des vallées et des collines, je suis le frère de lait de toutes les vagues de l'eau ».
Herman Melville

dimanche, 24 juillet 2016

Une horloge où toutes les heures sont égales

Venise, Philippe Sollers« La désorientation est constante, ponctuelle, courbée, systématique, mais n’engendre aucun désordre, au contraire. L’espace est simplement doublé et organisé en reflet, comme un échiquier. Les canaux, les piquets, les ruelles, les quais, les bateaux, les places, les ponts, les puits, le dallage même, orchestrent cette mise en scène géométrique. Le temps, lui, ne peut être, à chaque instant, que vertical, étagé, feuilleté, poudroyant, ouvert. Venise est un entrelacement de chemins qui ne mènent nulle part et qui se suffisent à eux-mêmes ; une horloge où toutes les heures sont égales » : Philippe Sollers, Eloge de l’infini
Photo de Michael Kena

mercredi, 13 juillet 2016

Image

Guy Debord"Le spectacle est le capital à un tel degré d’accumulation qu’il devient image."
Guy Debord, 1967
Photo de Miguel Silva

samedi, 02 juillet 2016

La raison n’a plus de pouvoir ici

Luke Shadbolt’s Explosive.jpgRûmî : « Une fois parvenu à ce point, arrête-toi et ne te préoccupe de rien. La raison n’a plus de pouvoir ici. Quand elle arrive à l’océan, elle s’arrête, et même le fait de s’arrêter n’existe plus pour elle. »
Photo : Luke Shaldolt

23:58 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rûmî

dimanche, 26 juin 2016

Tout

pablo picasso« Pour moi tout est important. Je ne fais pas de différence entre occupations importantes et sans importance. Ce qui en sort est souvent un hasard. Parfois je pars d’une allumette, et ça donne une sculpture monumentale. »
Picasso
Siberian eagle owl by Pavel Labonskiy

vendredi, 10 juin 2016

Larvatus prodeo

Yannick Haenel, Descartes"Il faut briser ses chaînes sans qu'ils le voient. Il n'y a que ça de vrai : l'imperceptible. Essaie de te révolter, ils te tomberont dessus tout de suite. Ils n'attendent que ça : comment est-ce que tu crois que Descartes a pu tenir dans un trou pareil ? Larvatus prodeo, c'était sa devise : je m'avance masqué."
Yannick Haenel, le sens du calme

lundi, 16 mai 2016

Diable !

Philippe Sollers« Mais me direz-vous, avec une spontanéité candide, le Diable n'existe pas. En effet. Mais sa fonction est justement de faire croire que ce qui n'existe pas existe. Le non-être est, voilà sa répétition. Le non-être pourrait être ? Il est possible que le non-être soit ? Les mortels se laissent pénétrer et convaincre. Prince de ce monde, bien sûr, puisque ce monde n'est que celui de l'opinion à propos de ce qui n'est pas. Aller en enfer, signifie : vous aurez à souffrir, comme si vous étiez, de ne pas être. Diable veut dire étymologiquement : qui divise. »
Philippe Sollers, Le secret.

dimanche, 15 mai 2016

Desperadoes

Rimbaud« Les desperadoes languissent après l’orage, l’ivresse et les blessures. »

Rimbaud

 

02:37 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rimbaud

dimanche, 01 mai 2016

une grande pensée

« Ce qui fait ordinairement une grande penséec'est lorsqu’on dit une chose qui en fait voir un grand nombre d'autres, et qui nous fait découvrir tout d’un coup ce que nous ne pouvions espérer qu’après une grande lecture."

Montesquieu, Essai sur le goût

16:09 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montesquieu