vendredi, 24 mars 2023
C'est une délicieuse chose que d'écrire !
« J'ai un casque de fer sur le crâne. Depuis 2 heures de l'après-midi (sauf 25 minutes à peu près pour dîner), j'écris de la Bovary. Je suis à leur Baisade, en plein, au milieu. On sue et on a la gorge serrée. Voilà une des rares journées de ma vie que j'ai passée dans l'Illusion, complètement, et depuis un bout jusqu'à l'autre. Tantôt, à six heures, au moment où j'écrivais le mot attaque de nerfs, j'étais si emporté, je gueulais si fort, et sentais si profondément ce que ma petite femme éprouvait, que j'ai eu peur moi-même d'en avoir une. (...) N'importe, bien ou mal, c'est une délicieuse chose que d'écrire ! que de ne plus être soi, mais de circuler dans toute la création dont on parle. Aujourd'hui, par exemple, homme et femme tout ensemble, amant et maîtresse à la fois, je me suis promené à cheval dans une forêt, par un après-midi d'automne, sous des feuilles jaunes, et j'étais les chevaux, les feuilles, le vent, les paroles qu'ils se disaient et le soleil rouge qui faisait s'entre-fermer leurs paupières noyées d'amour. »
Gustave Flaubert
A Louise Colet. 23 décembre 1853
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dimanche, 12 mars 2023
Harmonie
« A la fin du mois de septembre, les tempêtes d’équinoxe faisaient rage ; leur violence était exceptionnelle. Toute la journée, le vent avait hurlé et la pluie avait battu les fenêtres. Même en plein cœur de Londres, nous étions contraints de hisser nos pensées au-dessus de la routine quotidienne, et de nous soumettre à la présence de ces grandes forces élémentaires qui s’attaquent à l’homme à travers les barreaux de la civilisation. Au fur et à mesure que la nuit approchait, la tempête grandissait : le vent sanglotait dans la cheminée comme un enfant en pénitence. Maussade, Sherlock Holmes était assis à côté du feu et mettait à jour ses notes tandis que je me délectais dans les belles histoires d’aventures en mer de Clark Russel : le grondement de la tempête à l’extérieur s’harmonisait parfaitement avec le texte, et les rafales se pluie se mêlaient au clapotis des vagues. »
Les 5 pépins d’orange, Conan Doyle
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samedi, 11 mars 2023
Bonne conscience

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dimanche, 05 mars 2023
Le sens de la mécanique quantique
Les priorités d'un objet sont la façon dont il agit sur d'autres objets. L'objet lui-même est un ensemble d'interactions avec d'autres objets. La réalité est ce réseau d'interactions, en dehors duquel nous ne comprenons même pas de quoi nous sommes en train de parler. Au lieu de considérer le monde physique comme un ensemble d'objets aux propriétés définies, la théorie quantique nous invite à voir le monde physique comme un réseau de relations dont les objets sont les nœuds.
Carlo Rovelli, Helgoland, le sens de la mécanique quantique.
Photo de Paul Almasy
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dimanche, 26 février 2023
Baudelaire Ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal

07:52 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire
samedi, 11 février 2023
Le sens artistique
« Le sens artistique, c’est-à-dire la soumission à la réalité intérieure. »
Marcel Proust
Photo de Linda Moro
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mardi, 07 février 2023
Le propre lecteur de soi-même
"En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L’ouvrage de l’écrivain n’est qu’une espèce d’instrument d’optique qu’il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n’eût peut-être pas vu en soi-même."
Marcel Proust
Photo de Jasper Tejano
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dimanche, 05 février 2023
La seule différence

19:33 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georg büchner
samedi, 04 février 2023
Intensité
« La valeur des choses n'est pas dans la durée, mais dans l'intensité où elles arrivent. C'est pour cela qu'il existe des moments inoubliables, des choses inexplicables et des personnes incomparables. »
Fernando Pessoa
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dimanche, 29 janvier 2023
La splendeur de la vie
Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde ; -qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C'est là l'essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque.
Franz Kafka, Journal. 18 octobre 1921
Photo de Pawel Klarecki
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mardi, 03 janvier 2023
Drôle de royaume révolutionnaire...

12:32 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers, dima begma
dimanche, 01 janvier 2023
...
« La vérité porte des masques pour voyager saine et sauve. Elle porte le masque du jeu, celui du rire qui coupe, elle porte celui de la nuit noire et du midi aveuglant. Elle porte aussi celui de la musique, celui de la beauté, celui de la bonté. Elle porte le masque du poème, la joie la plus proche du soleil. Elle porte le masque du secret qui porte lui-même toutes sortes de masques dont ceux de l’invisibilité et de l’omniprésence. Le mensonge lui n’a qu’un seul masque, celui de la pure vérité. (...) Il ne manque rien à celui qui participe à une aventure sans commencement ni fin, à un tout à la fois unique et multiple, à un unique infini. La tâche la plus exigeante est de le concevoir sans commencement. Ensuite il n’y a plus de fin qui tienne. La lumière n’a pas de source si elle est la source. Elles n’ont pas de limite, les vies que la nature inspire. L’apprécier ne suffit pas, il faut se sentir contribuer à sa force. »
Mathieu Terence
Photo de Mark Littlejohn
Tous mes vœux pour l'an nouveau !
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jeudi, 29 décembre 2022
Son aliment c’est admiration, chasse, ambiguïté
« Nul esprit généreux ne s’arrête en soi : il prétend toujours et va outre ses forces ; il a des élans au-delà de ses effets ; s’il ne s’avance et ne se presse et ne s’accule et ne se choque, il n’est vif qu’à demi ; ses poursuites sont sans terme et sans forme ; son aliment c’est admiration, chasse, ambiguïté. »
Montaigne
Photo : Jack Vettriano
12:14 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : montaigne, jack vettriano
samedi, 17 décembre 2022
Vivre c’est être autre
« Vivre c’est être autre. Et sentir n’est pas possible si l’on sent aujourd’hui comme l’on a senti hier. »
Fernando Pessoa
10:49 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fernando pessoa
mercredi, 30 novembre 2022
Il change à chaque fois
« Qu'est ce qu'un livre si nous ne l'ouvrons pas ? Un simple cube de papier et de cuir avec des feuilles ; mais si nous le lisons, il se passe quelque chose d'étrange, je crois qu'il change à chaque fois »
Jorge Luis Borges
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jeudi, 13 octobre 2022
Un vagabond de mots dans un voyage de songes

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samedi, 08 octobre 2022
Plus musculaires dans le parler, plus respirés et surprenants
« Je fréquente les auteurs anciens parce qu’ils ont plus d’oreille que nous, parce qu’ils sont plus musculaires dans le parler, plus respirés et surprenants. Dans Bossuet, dans Pascal, dans La Fontaine, il y a une vigueur sonore, une respiration, un naturel, une joie immédiate. Je les fréquente plus que jamais aujourd’hui où la somptueuse forêt des langues risque de disparaître d’Europe, remplacée par une végétation rabougrie et passe-partout, un petit parterre uniforme. »
Valère Novarina
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mercredi, 03 août 2022
Le combat
« Rien ne nous plaît que le combat mais non pas la victoire. On aime à voir les combats des animaux, non le vainqueur acharné sur le vaincu. Que voulait‑on voir sinon la fin de la victoire et dès qu’elle arrive on en est saoul. Ainsi dans le jeu, ainsi dans la recherche de la vérité. On aime à voir dans les disputes le combat des opinions mais de contempler la vérité trouvée ? Point du tout. Pour la faire remarquer avec plaisir il faut la faire voir naître de la dispute. De même dans les passions il y a du plaisir à voir deux contraires se heurter, mais quand l’une est maîtresse ce n’est plus que brutalité.
Nous ne cherchons jamais les choses, mais la recherche des choses. Ainsi dans les comédies les scènes contentes, sans crainte, ne valent rien, ni les extrêmes misères sans espérance, ni les amours brutaux, ni les sévérités âpres. »
Blaise Pascal
Photo de Mark Littlejohn
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vendredi, 22 juillet 2022
On n’évite pas l’avenir
« Effacer le passé, on le peut toujours : c’est une affaire de regret, de désaveu, d’oubli. Mais on n’évite pas l’avenir. »
Oscar Wilde
Willem de Kooning, untitled
08:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : de kooning, oscar wilde
mardi, 19 juillet 2022
Prémonitions...
18:46 Publié dans Grands textes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marguerite duras