mardi, 27 février 2024
Puzzle
« Ton texte est un puzzle, que tu résous lentement, mois après moi, année après année. » : Marc Pautrel
Photo : Klaus Leidorf
12:28 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marc pautrel, klaus leidorf
samedi, 17 février 2024
La splendeur de la vie
"Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde ; - qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C'est là l'essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque."
Franz Kafka, Journal. 18 octobre 1921
19:09 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka
samedi, 20 janvier 2024
Apprendre
« S’instruire sans jamais s’estimer satisfait, et enseigner sans jamais se lasser, telle doit être notre attitude. » « Notre méthode principale, c’est d’apprendre à faire la guerre en la faisant. » « Sur une feuille blanche, tout est possible, on peut y écrire et dessiner ce qu’il y a de plus nouveau et de plus beau. »
Mao Zedong, cité par Philippe Sollers, dans Le Nouveau
19:27 Publié dans Grands textes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mao
Proust va gagner
"C’était les événements qui survenaient dans le livre que je lisais ; il est vrai que les personnages qu’ils affectaient n’étaient pas « réels », comme disait Françoise. Mais tous les sentiments que nous font éprouver la joie ou l’infortune d’un personnage réel ne se produisent en nous que par l’intermédiaire d’une image de cette joie ou de cette infortune ; l’ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que dans l’appareil de nos émotions, l’image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. Un être réel, si profondément que nous sympathisions avec lui, pour une grande part est perçu par nos sens, c’est-à-dire nous reste opaque, offre un poids mort que notre sensibilité ne peut soulever. Qu’un malheur le frappe, ce n’est qu’en une petite partie de la notion totale que nous avons de lui que nous pourrons en être émus ; bien plus, ce n’est qu’en une partie de la notion totale qu’il a de soi qu’il pourra l’être lui-même. La trouvaille du romancier a été d’avoir l’idée de remplacer ces parties impénétrables à l’âme par une quantité égale de parties immatérielles, c’est-à-dire que notre âme peut s’assimiler. Qu’importe dès lors que les actions, les émotions de ces êtres d’un nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons faites nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent, qu’elles tiennent sous leur dépendance, tandis que nous tournons fiévreusement les pages du livre, la rapidité de notre respiration et l’intensité de notre regard. Et une fois que le romancier nous a mis dans cet état, où comme dans tous les états purement intérieurs, toute émotion est découplée, où son livre va nous troubler à la façon d’un rêve mais d’un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu’il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dons nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques uns."19:22 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
mercredi, 27 décembre 2023
Conformiste
« Car qu’est-ce qu’un/qu’une conformiste ? De l’enfer inconscient. C’est quelqu’un/quelqu’une qui n’ose pas s’avouer que son désir, c’est l’enfer. C’est pour cela qu’un/qu’une conformiste fonctionne dans la malveillance permanente, la calomnie généralisée sans se rendre compte qu’elles sont la cause de sa jouissance. Inconscient, le/la conformiste est tout simplement un corps qui ne sait pas, et n’a probablement aucune chance de savoir que son mouvement n’est rien d’autre que de la spectralité. C’est un corps du sigle, non du nom. »16:16 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moises levy, philippe sollers, conformiste
vendredi, 22 décembre 2023
Ecouter
"Se taire et écouter, pas un être sur cent n'en est capable, ne conçoit même ce que cela signifie."09:59 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : samuel beckett, inox lord
vendredi, 15 décembre 2023
L'autre
"Il y a quelque chose de violent dans la définition de l’identité. Au lieu de demander qui nous sommes, demandons-nous qui est l’autre."12:14 Publié dans Grands textes, Philo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mona ozouf
lundi, 04 décembre 2023
L'écriture
"On écrit comme on respire, comme on fait les choses quotidiennes de la vie. Mais l'écriture est sans doute la vie la plus vraie, la vie la plus proche de la vie intérieure."
Antonio Tabucchi
Gargouille au livre, Balliol college, Oxford
15:03 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antonio tabucchi
mardi, 28 novembre 2023
Si vous marchez sur mes rêves
Si vous marchez sur mes rêves, amis, soyez moins lourds ! Hélas, très peu de vous ont la légèreté voulue. Seuls quittent leurs semelles de plomb ceux qui traversent leur vie en enfants, en poètes, ces ingénieurs d'amour. Ils posent leurs pattes nues sur mon tapis bleu comme un moineau, un hérisson, un petit animal inconnu. Ce tapis qui depuis toujours est censé ne servir à rien.
20:59 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yves heurté
samedi, 25 novembre 2023
Quel reste ?
" Personne n'a une vie facile. Le seul fait d'être vivant nous porte immédiatement au plus difficile. Les liens que nous nouons dès la naissance, dès la première brûlure de l'âme au feu du souffle, ces liens sont immédiatement difficiles, inextricables, déchirants. La vie n'est pas chose raisonnable. On ne peut, sauf à se mentir, la disposer devant soi sur plusieurs années comme une chose calme, un dessin d'architecte. La vie n'est rien de prévisible ni d'arrangeant. Elle fond sur nous comme le fera plus tard la mort, elle est affaire de désir et le désir nous voue au déchirant et au contradictoire. Ton génie est de t'accommoder une fois pour toute de tes contradictions, de ne rien gaspiller de tes forces à réduire ce qui ne peut l'être, ton génie est d'avancer dans la déchirure, ton génie c'est de traiter avec l'amour sans intermédiaire, d'égal à égal, et tant pis pour le reste. D'ailleurs quel reste ?"
La plus que vive/Christian Bobin
17:42 Publié dans amour, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christian bobin
samedi, 18 novembre 2023
Des puissances autres
« L'intelligence n'est pas l'instrument le plus subtil, le plus puissant, le plus approprié pour saisir le Vrai...20:05 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
vendredi, 10 novembre 2023
Jour
"Et il allait, semblable à la nuit."09:50 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : homère, l'iliade, mark littlejohn
mercredi, 08 novembre 2023
Au fond
« Au fond, un écrivain – un véritable écrivain – est quelqu’un qui voue sa vie à l’impossible. Quelqu’un qui fait une expérience fondamentale avec la parole (qui trouve dans la parole un passage pour l’impossible). Quelqu’un à qui il arrive quelque chose qui n’a lieu que sur le plan de l’impossible. Et ce n’est pas parce que cette chose est impossible qu’elle ne lui arrive pas : au contraire, l’impossible lui arrive parce que sa solitude (c’est-à-dire son expérience avec la parole) est telle que ce genre de chose inconcevable peut avoir lieu, et qu’elle a lieu à travers les phrases, à travers les livres qu’il écrit, phrases et livres qui, même s’ils ont l’air de parler d’autre chose, ne parlent secrètement que de ça. (…) Quelqu’un dont la solitude manifeste un rapport avec la vérité et qui s’y voue à chaque instant, même si cet instant relève de la légère tribulation, même si cette vérité lui échappe et lui paraît obscure, voire démente ; un écrivain est quelqu’un qui, même s’il existe à peine aux yeux du monde, sait entendre au cœur de celui-ci la beauté en même temps que le crime, et qui porte en lui, avec humour ou désolation, à travers les pensées les plus révolutionnaires ou les plus dépressives, un certain destin de l’être. (…) Qu’y-a-t-il de plus important que d’engager sa vie dans l’être et de veiller à chaque instant de sa vie un dialogue avec cette dimension ? Car alors, nous n’avons plus seulement une vie, mais une existence : nous existons enfin. (…) Quelqu’un qui fait coïncider son expérience de la parole avec une expérience de l’être ; et qu’au fond, grâce à une disponibilité permanente à la parole – à ce qui vient quand il écrit –, il ouvre son existence toute entière, qu’il le veuille ou non, à une telle expérience. Que celle-ci soit illuminée par Dieu ou au contraire par la mort de Dieu, qu’elle soit habitée ou désertée, qu’elle consiste à se laisser absorber par le tronc d’un arbre ou par des sillons dans la neige, à s’ouvrir au cœur démesuré d’une femme étrange ou à déchiffrer des signes sur les murs, elle porte en elle quelque chose d’illimité qui la destine à être elle-même un monde, et donc à modifier l’histoire du monde. »18:30 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yannick haenel
lundi, 30 octobre 2023
Je suis un homme ancien
« Je suis un homme ancien, qui a lu les classiques, qui a récolté les raisins dans la vigne, qui a contemplé le lever et le coucher du soleil sur les champs. Je ne sais donc pas quoi faire d'un monde créé par la violence, par la nécessité de la production et de la consommation. Je déteste tout de ce monde: la précipitation, le bruit, la vulgarité, l’arrivisme… Je suis un homme qui préfère perdre plutôt que de gagner par des manières déloyales et impitoyables. Et la beauté c'est que j'ai l'effronterie de défendre cette culpabilité, de la considérer comme une vertu. »18:33 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pier paolo pasolini
Proust toujours

11:57 Publié dans amour, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : proust
lundi, 23 octobre 2023
Le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité
« J’ai étudié, en dehors de tout esprit de système et sans parti pris, l’art des anciens et l’art des modernes. Je n’ai pas plus voulu imiter les uns que copier les autres. Ma pensée n’a pas été davantage d’arriver au but oiseux de l’art pour l’art. Non ! J’ai voulu tout simplement puiser dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité. »
Gustave Courbet
Portrait de Charles Baudelaire Musée Fabre, Montpellier
20:33 Publié dans Art, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gustave courbet, baudelaire
samedi, 23 septembre 2023
"Conseils aux jeunes littérateurs"
" Plusieurs de ceux que j’aime et que j’estime s’emportent contre les popularités actuelles, - Eugène Sue, Paul Féval, - des logogriphes en action ; mais le talent de ces gens, pour frivole qu’il soit, n’en existe pas moins, et la colère de mes amis n’existe pas, ou plutôt elle existe en moins, - car elle est du temps perdu, la chose du monde la moins précieuse. La question n’est pas de savoir si la littérature du cœur ou de la forme est supérieure à celle en vogue. Cela est trop vrai, pour moi du moins. Mais cela ne sera qu’à moitié juste, tant que vous n’aurez pas dans le genre que vous voulez installer autant de talent qu’Eugène Sue dans le sien. Allumez autant d’intérêt avec des moyens nouveaux ; possédez une force égale et supérieure dans un sens contraire ; doublez, triplez, quadruplez la dose jusqu’à une égale concentration, et vous n’aurez plus le droit de médire du bourgeois, car le bourgeois sera avec vous. "16:59 Publié dans Atelier d'écriture, Critique, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire
samedi, 09 septembre 2023
Octobre
"Elle était belle comme cinq heures de l'après-midi en octobre"10:58 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roger nimier, isadora duncan, arnold genthe
mercredi, 06 septembre 2023
Tout ce qui continue
"Ce qui compte c'est la vérité. Et j'appelle vérité tout ce qui continue."09:41 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, massimo listri
lundi, 04 septembre 2023
La liberté
La liberté avait de tout temps exigé des sacrifices, mais il ne m'était jamais venu à l'esprit qu'aimer une femme pouvait être aussi un apprentissage de liberté.
Romain Gary
21:17 Publié dans amour, Grands textes, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : romain gary

















