mardi, 28 novembre 2023
Si vous marchez sur mes rêves
20:59 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yves heurté
samedi, 25 novembre 2023
Quel reste ?
" Personne n'a une vie facile. Le seul fait d'être vivant nous porte immédiatement au plus difficile. Les liens que nous nouons dès la naissance, dès la première brûlure de l'âme au feu du souffle, ces liens sont immédiatement difficiles, inextricables, déchirants. La vie n'est pas chose raisonnable. On ne peut, sauf à se mentir, la disposer devant soi sur plusieurs années comme une chose calme, un dessin d'architecte. La vie n'est rien de prévisible ni d'arrangeant. Elle fond sur nous comme le fera plus tard la mort, elle est affaire de désir et le désir nous voue au déchirant et au contradictoire. Ton génie est de t'accommoder une fois pour toute de tes contradictions, de ne rien gaspiller de tes forces à réduire ce qui ne peut l'être, ton génie est d'avancer dans la déchirure, ton génie c'est de traiter avec l'amour sans intermédiaire, d'égal à égal, et tant pis pour le reste. D'ailleurs quel reste ?"
La plus que vive/Christian Bobin
17:42 Publié dans amour, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : christian bobin
samedi, 18 novembre 2023
Des puissances autres
20:05 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marcel proust
vendredi, 10 novembre 2023
Jour
09:50 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : homère, l'iliade, mark littlejohn
mercredi, 08 novembre 2023
Au fond
18:30 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yannick haenel
lundi, 30 octobre 2023
Je suis un homme ancien
18:33 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pier paolo pasolini
Proust toujours
11:57 Publié dans amour, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : proust
lundi, 23 octobre 2023
Le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité
« J’ai étudié, en dehors de tout esprit de système et sans parti pris, l’art des anciens et l’art des modernes. Je n’ai pas plus voulu imiter les uns que copier les autres. Ma pensée n’a pas été davantage d’arriver au but oiseux de l’art pour l’art. Non ! J’ai voulu tout simplement puiser dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité. »
Gustave Courbet
Portrait de Charles Baudelaire Musée Fabre, Montpellier
20:33 Publié dans Art, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gustave courbet, baudelaire
samedi, 23 septembre 2023
"Conseils aux jeunes littérateurs"
16:59 Publié dans Atelier d'écriture, Critique, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : baudelaire
samedi, 09 septembre 2023
Octobre
10:58 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roger nimier, isadora duncan, arnold genthe
mercredi, 06 septembre 2023
Tout ce qui continue
09:41 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus, massimo listri
lundi, 04 septembre 2023
La liberté
La liberté avait de tout temps exigé des sacrifices, mais il ne m'était jamais venu à l'esprit qu'aimer une femme pouvait être aussi un apprentissage de liberté.
Romain Gary
21:17 Publié dans amour, Grands textes, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : romain gary
mercredi, 30 août 2023
Une page de Vialatte
L’homme date d’une si lointaine époque qu’il est affreusement fatigué.
L’appendicite, les guerres mondiales, le souci d’une nombreuse famille lui ont fait les idées floues et le genou hésitant.
Il a tellement poussé de brouettes sur les routes gluantes de l’automne qu’il en garde les reins courbés (car il a la manie d’attendre toujours l’automne pour ramasser les feuilles mortes des squares au pied de la statue de Blaise Pascal ou de Marguerite de Navarre, parfois même de Charles le Simple).
Il y a aussi tous ces paniers de terre qu’il lui faut remonter dans les Alpes où les jardins sont en terrasses, un peu moins larges qu’un trottoir, au flanc des falaises verticales ; et dans les vignobles du Rhin qui sont bâtis en escaliers ; les suisses aussi, d’ailleurs (c’est une idée gothique).
On ne saurait y cueillir une grappe où une laitue qui ne représente une centaine de petits paniers remontés à bras par un soleil de plomb sur des falaises vertigineuses. Successivement. Et redescendus ! C’est un va-et-vient incessant. Pour une laitue chétive ou une grappe comme trois billes, qui donne un vin acide et rêche comme du sapin mal raboté.
Sans compter les casseroles en cuivre. Quel homme que l’homme ! Il a fallu qu’il invente ça ! Toutes ces casseroles à astiquer.
Etonnez-vous de son épuisement. On voit par là qu’il ne meurt pas, il se tue.
S’il ne se tue pas, il meurt quand même.
Son sort est triste.
Heureusement, un rien l’en distrait.
(L’allegretto de la Septième - La Montagne – 12 juillet 1960)
11:11 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre vialatte
dimanche, 30 juillet 2023
l'épaisseur de l'ombre
“ Écrire, c'est comme craquer une allumette au cœur de la nuit en plein milieu d'un bois.
Ce que vous comprenez alors, c'est combien il y a d'obscurité partout. La littérature ne sert pas à mieux voir. Elle sert seulement à mieux mesurer l'épaisseur de l'ombre. “
William Faulkner
Photo : Anh Nguyen
22:03 Publié dans écriture, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : william faulkner, anh nguyen
jeudi, 27 juillet 2023
La mémoire est une formidable faussaire
11:51 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antonio tabucchi
mercredi, 26 juillet 2023
Regard
10:32 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : antonio tabucchi, pantelis palierakis
jeudi, 22 juin 2023
Solitude
“Les œuvres d'art sont d'une infinie solitude ; rien n'est pire que la critique pour les aborder. Seul l'amour peut les saisir, les garder, être juste envers elles. ”
Rainer Maria Rilke
Photo : Claudia d'Auria
11:36 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rainer maria rilke, claudia d'auria
samedi, 10 juin 2023
Un personnage de roman
09:38 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : georges simenon
dimanche, 04 juin 2023
Ce que Lautréamont condamne dans ses Poésies
Les perturbations, les anxiétés, les dépravations, la mort, les exceptions dans l’ordre physique ou moral, l’esprit de négation, les abrutissements, les hallucinations servies par la volonté, les tourments, la destruction, les renversements, les larmes, les insatiabilités, les asservissements, les imaginations creusantes, les romans, ce qui est inattendu, ce qu’il ne faut pas faire, les singularités chimiques de vautour mystérieux qui guette la charogne de quelque illusion morte, les expériences précoces et avortées, les obscurités à carapace de punaise, la monomanie terrible de l’orgueil, l’inoculation des stupeurs profondes, les oraisons funèbres, les envies, les trahisons, les tyrannies, les impiétés, les irritations, les acrimonies, les incartades agressives, la démence, le spleen, les épouvantements raisonnés, les inquiétudes étranges, que le lecteur préférerait ne pas éprouver, les grimaces, les névroses, les filières sanglantes par lesquelles on fait passer la logique aux abois, les exagérations, l’absence de sincérité, les scies, les platitudes, le sombre, le lugubre, les enfantements pires que les meurtres, les passions, le clan des romanciers de cours d’assises, les tragédies, les odes, les mélodrames, les extrêmes présentés à perpétuité, la raison impunément sifflée, les odeurs de poule mouillée, les affadissements, les grenouilles, les poulpes, les requins, le simoun des déserts, ce qui est somnambule, louche, nocturne, somnifère, noctambule, visqueux, phoque parlant, équivoque, poitrinaire, spasmodique, aphrodisiaque, anémique, borgne, hermaphrodite, bâtard, albinos, pédéraste, phénomène d’aquarium et femme à barbe, les heures soûles du découragement taciturne, les fantaisies, les âcretés, les monstres, les syllogismes démoralisateurs, les ordures, ce qui ne réfléchit pas comme l’enfant, la désolation, ce mancenillier intellectuel, les chancres parfumés, les cuisses aux camélias, la culpabilité d’un écrivain qui roule sur la pente du néant et se méprise lui-même avec des cris joyeux, les remords, les hypocrisies, les perspectives vagues qui vous broient dans leurs engrenages imperceptibles, les crachats sérieux sur les axiomes sacrés, la vermine et ses chatouillements insinuants, les préfaces insensées, comme celles de Cromwell, de Mlle de Maupin et de Dumas fils, les caducités, les impuissances, les blasphèmes, les asphyxies, les étouffements, les rages, — devant ces charniers immondes, que je rougis de nommer, il est temps de réagir enfin contre ce qui nous choque et nous courbe si souverainement.
Lautréamont, Poésies, extrait
18:30 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lautréamont
lundi, 08 mai 2023
Que disent les vieux textes ?
« Qu’il faut atteindre la calme fermeté du corps. Qu’il convient de choisir un endroit bien pourvu en eau, agrémenté de toutes sortes de fleurs, riche en racines et en fruits, et qui produit même spontanément toutes sortes de fruits. Qu’il n’y a pas de différence entre se trouver dans un temple ou près d’une rivière, ou encore dans un village, ou même dans une ville. Il suffit que le lieu soit agréable et permette de faire garder conscience de tout. Que l’important est de rester toujours satisfait du style de vie qu’on a choisi. Que, par la méditation, on peut percevoir parfaitement le remède décisif contre la servitude. Que les signes, à l’intérieur et à l’extérieur, indiquent le moment opportun. Que la racine du mot « homme » signifie jouer, s’amuser. Qu’il faut ouvrir le crâne, élever le chant. Que le chant de la syllabe est analogue à la régulation du souffle. Que si la pratique orale n’est pas transmise par ceux qui chantent à voix basse, et si le chant n’est pas d’abord une écoute, il ne pourra y avoir de fruits. Que l’être favorable et subtil, plein de félicité, se trouve dans une chambre secrète, plein de lumière. Que la libération procède du secret. »
Philippe Sollers, l’Étoile des amants.
Photo : Luisa del Valle
10:39 Publié dans Grands textes, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers