Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud : René Char

Nicolas de Staël, "Marine à Dieppe", 1952

"Nicolas de Staël nous met en chemise et au vent la pierre fracassée.
Dans l'aven des couleurs, il la trempe, il la baigne, il l'agite, il la fronce.
Les toiliers de l'espace lui offrent un orchestre.
Ô toile de rocher, qui frémis, montrée nue sur la corde d'amour !
En secret un grand peintre va te vêtir, pour tous les yeux, du désir le plus entier et le moins exigeant."
René Char

Si je savais

Si je savais ce qu’est Rimbaud pour moi, je saurais ce qu’est

la poésie devant moi, et je n’aurais plus à l’écrire...

René Char / Préface Une saison en enfer, 1965

Illustration de Giovanni Esposito

Merveilleux

Merveilleux. Entre ciel et terre, sur l’herbe. Rouge ou bleue, une tonne de muscles voltige en plein oubli de soi avec toute la présence que cela requiert, en toute invraisemblance.

Nicolas de Staël à René Char.

Ayant été ailleurs suffisamment silencieux

"- Vous sentez-vous assez robuste et bien pourvu de souffle diagonal pour parcourir le trajet qu'elle vous a assigné dans ses steppes sans égales ?

- Oui, je me sens capable, ayant été ailleurs suffisamment silencieux."

René Char, Chants de la Balandrane

Peinture : Frédérique Azaïs