Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 30 juin 2021

Jouer cœur est simple

jean cocteau, Voula PapaioannouIl n’existe que deux manières de gagner la partie : jouer cœur, ou tricher. Tricher est difficile ; un tricheur pris est battu. Jouer cœur est simple. Il faut en avoir, voilà tout. Vous vous croyez sans cœur. Vous regardez mal vos cartes.
Jean Cocteau
Photo : Voula Papaioannou

vendredi, 25 juin 2021

Dévoiler

« Il y a une roue de l'espèce humaine, et elle est voilée. Que vous appeliez ça le péché originel, diable au travail, mauvais arrangement des atomes, discordance entre les sexes, chute dans les phénomènes, exil de l'âge d'or, oubli de l'Être, volonté dévastatrice de l'univers, complot des cellules et, finalement, peur de la mort, on aboutit toujours à la même conclusion dans cette vallée de larmes. Dévoiler veut alors dire simplement remettre la roue en roue libre, à tombeau fermé, redresser le bâton que vous percevez tordu dans l'eau, rectifier la vue dans le temps, apprendre à voir en courbe : « Apprendre à voir en courbe, afin d'anticiper du regard la vue de la Terre promise, où mène une voie sinueuse, un chemin à travers la prairie du malheur », comme me le souffle mon ami Empédocle »

Philippe Sollers, Une vie divinePhilippe Sollers, Empédocle

mardi, 08 juin 2021

Au loup ! Au loup !

Nabokov, Ruvim NogaLa littérature est née le jour où un jeune garçon a crié Au loup ! Au loup ! alors qu'il n'y avait aucun loup derrière lui.

Vladimir Nabokov

Image de Ruvim Noga

mercredi, 02 juin 2021

Curiosité

E2jckgDX0AMGQjx.jpgUne sorte de pessimisme fondamental qui est en moi me protège contre toute inquiétude, et je suis doué d'une indifférence étonnante à l'égard de ce qui se passe ou qui va se passer, malgré ma curiosité, qui est au moins aussi forte que mon indifférence.

A. P. de Mandiargues

Tel quel ... (Paul Valéry, 1941)

Paul Valéry

02:47 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul valéry

lundi, 24 mai 2021

La culture

Jean Rostand"La culture ce n'est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c'est la qualité du jugement, l'exigence logique, l'appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l'arduité des problèmes. C'est l'habitude du doute …"

Jean Rostand

11:08 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean rostand

mercredi, 05 mai 2021

Qui s'adonne à la lecture

hermann hesseQui s'adonne à la lecture comme on écoute un ami verra les livres s'ouvrir à lui et devenir siens. Leur substance ne s'évanouira pas, ne se perdra pas ; elle l'accompagnera, elle lui appartiendra, le réjouira et le consolera comme seuls les amis savent le faire.
Hermann Hesse

vendredi, 30 avril 2021

De l'amour (Stendhal, 1822)

Stendhal

03:20 Publié dans amour, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stendhal

jeudi, 29 avril 2021

La conversation : Larochefoucauld

Larochefoucauld

samedi, 06 mars 2021

à lever les yeux

Dostoïevski"Le ciel était si étoilé, un ciel si lumineux, qu'à lever les yeux vers lui on devait malgré soi se demander : se peut-il que sous un pareil ciel vivent des hommes irrités et capricieux ?"
Dostoïevski
Ponte Vecchio, Florence

20:29 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dostoïevski

mercredi, 03 février 2021

Ulysse

James Joyce« L'ombre des forêts flottait dans la paix du matin entre la tour et la mer que regardait Stephen. Au creux de la baie et au large blanchissait la mer miroitante, éperonnée par des pieds fugaces et légers. Sein blanc de la mer nébuleuse. Les accents enlacés deux à deux. Une main cueillant les cordes de la harpe et mêlant leurs accords jumeaux. Vagues couplées du verbe, vif-argent qui vacille sur la sombre marée. »
Ulysse, James Joyce, trad. Valéry Larbaud

21:15 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : james joyce

samedi, 02 janvier 2021

« Et nous avons des nuits plus belles que vos jours » Lettre XIV de Jean Racine à M. Vitart du 17 janvier 1662

Eqt0OncWMAEJqPK.jpg

21:23 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : racine

lundi, 21 décembre 2020

Mieux mesurer l'épaisseur de l'ombre

william faulkner

mercredi, 09 décembre 2020

Ecrire

EnQpvJCXIAIoM35.jpg"Il faut être plus fort que soi pour aborder l'écriture, il faut être plus fort que ce qu'on écrit."

M. Duras, Écrire

Navigation

herman melville"J’ai navigué par les océans et les bibliothèques"
Herman Melville
(Bibliothèque Shakespeare & Co, Paris)

lundi, 23 novembre 2020

Ces points magnétiques du monde

Henri Bosco« J'ai écrit des récits. Le récit m'est indispensable pour atteindre indirectement à la poésie. C'est la poésie que je cherche, c'est-à-dire la création de fictions, tirées du plus profond de l'âme et dont la vie fictive, observée, analysée avec soin, me permette d'étudier et de connaître cette âme elle-même, par cette sorte de reflet. Or pour que ces reflets soient bien vivants, pour qu'ils s'animent, il faut mettre l'âme en présence de ces points magnétiques du monde qui, par leurs radiations, excitent le plus intensément les puissances intérieures : la terre, les bêtes, le vent, l'eau, le feu, l'air, certaines créatures privilégiées, intermédiaires étranges entre nous et l'inconnu. C'est la quête des secrets. Or que nous laissent supposer ces secrets multiples, sinon que tout se tient, que tout voit, que tout communique, que tout a un sens, et qu'on erre à ne pas croire en cette unité de la vie ; bien plus que vie et mort sont deux branches d'un même tronc, et que finalement tout aboutit à l'unité de l'être, qui, lui-même, fondu dans le non-être, est mystérieusement contenu par Dieu. Tout mythe poétique est un mythe religieux. Chercher à travers ces secrets, découvrir les communications invisibles au commun c'est aller vers ce que j'appelle le Paradis terrestre. »
Henri Bosco, lettre à Jean Steinmann, 1948

16:57 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : henri bosco

lundi, 16 novembre 2020

Nostalgique et précis à la fois

Françoise SaganIl est beau le visage des gens heureux (d'aimer et d'être aimé) ; ils ont quelque chose de lointain, un regard – je ne sais pas – nostalgique et précis à la fois.
Françoise Sagan, Je ne renie rien

samedi, 14 novembre 2020

Journal de Kafka

Kafka"Quand je dis quelque chose, cette chose perd immédiatement et définitivement son importance, quand je la note, elle la perd aussi, mais en gagne parfois une autre." 3 juillet 1913

« Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde, qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C’est là l’essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque. » 18 octobre 1921

09:31 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka

mardi, 01 septembre 2020

C’est calme ! C’est calme !

Gustave Flaubert« Ce qui me semble à moi, le plus haut dans l’Art (et le plus difficile), ce n’est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d’agir à la façon de la nature, c’est-à-dire de faire rêver. Aussi les très belles œuvres ont ce caractère. Elles sont sereines d’aspect et incompréhensibles. Quant au procédé, elles sont immobiles comme des falaises, houleuses comme l’Océan, pleines de frondaisons, de verdures et de murmures comme des bois, tristes comme le désert, bleues comme le ciel. Homère, Rabelais, Michel-Ange, Shakespeare, Goethe m’apparaissent impitoyables. Cela est sans fond, infini, multiple. Par de petites ouvertures on aperçoit des précipices ; il y a du noir en bas, du vertige. Et cependant quelque chose de singulièrement doux plane sur l’ensemble ! C’est l’éclat de la lumière, le sourire du soleil, et c’est calme ! C’est calme ! »
Gustave Flaubert, 26 août 1853

jeudi, 20 août 2020

Ô bizarre suite d’événements

Eft6OV-XgAE8TkD.jpg" Ô bizarre suite d’événements ! Comment cela m’est-il arrivé ? Pourquoi ces choses et non pas d’autres ? Qui les a fixées sur ma tête ? Forcé de parcourir la route où je suis entré sans le savoir, comme j’en sortirai sans le vouloir, je l’ai jonchée d’autant de fleurs que ma gaieté me l’a permis ; encore je dis ma gaieté, sans savoir si elle est à moi plus que le reste, ni même quel est ce Moi dont je m’occupe : un assemblage informe de parties inconnues ; puis un chétif être imbécile ; un petit animal folâtre ; un jeune homme ardent au plaisir, ayant tous les goûts pour jouir, faisant tous les métiers pour vivre ; maître ici, valet là, selon qu’il plaît à la fortune ! ambitieux par vanité, laborieux par nécessité, mais paresseux… avec délices ! orateur selon le danger ; poète par délassement ; musicien par occasion ; amoureux par folles bouffées, j’ai tout vu, tout fait, tout usé. "
Figaro, scène 3 de l’acte V du Mariage de Figaro de Beaumarchais

10:18 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beaumarchais