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vendredi, 17 mai 2024

Plus je vieillis

F7Qc5XoWwAErZpd.jpg"Plus je vieillis moi-même et plus je constate que l’enfance et la vieillesse non seulement se rejoignent, mais encore sont les deux états les plus profonds qui nous soient donnés de vivre. L’essence d’un être s’y révèle, avant ou après les efforts, les aspirations, les ambitions de la vie. Les yeux de l’enfant et ceux du vieillard regardent avec la tranquille candeur de qui n’est pas encore entré dans le bal masqué ou en est déjà sorti. Et tout l'intervalle semble un tumulte vain, une agitation à vide, un chaos inutile par lequel on se demande pourquoi on a dû passer."

Marguerite Yourcenar

lundi, 13 mai 2024

A la façon d’un rêve…

Platon"Socrate : — Ainsi donc, chez celui qui ne sait pas, il existe, concernant telles choses qu’il se trouve ne pas savoir, des pensées vraies concernant ces choses qu’il ne sait pas ?
Ménon : — Bien sûr !
Socrate : — Et à présent ces pensées elles viennent de se lever en lui, à la façon d’un rêve…"
Platon, Ménon

10:21 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : platon

mardi, 26 mars 2024

Amour

Roland Barthes« Sentiment raisonnable : tout s'arrange - mais rien ne dure.
Sentiment amoureux : rien ne s'arrange - et pourtant cela dure. »
Roland Barthes ( né le 12 novembre 1915 à Cherbourg, et décédé le 26 mars 1980 à Paris)

vendredi, 15 mars 2024

Le français

Philippe Sollers"L'avantage du français, c'est sa concision et sa commotion. Il n'est pas fait pour communiquer, mais pour dégager, abréger, juger et tuer."
Philippe Sollers (Médium)
Photo : Gabor Dvornik

mercredi, 13 mars 2024

Insomnies

"J'aime les insomnies de trois heures du matin, les plus dures, les plus inquiétantes, les plus éclairantes. C'est tout de suite, en sursaut, le choix entre la vie et la mort. Il faut vite saisir la vie, malgré ses brûlures, car la mort est trop longue et désespérément ennuyeuse. La mort est une condamnation éternelle à l'ennui."
Incipit de l'ultime roman de Philippe Sollers, "La Deuxième Vie"; postface de Julia KristevaFc2S0kxWIAABh1U.jpg

dimanche, 03 mars 2024

Nous sommes tout

rêve, Borges, David Galistan« Quand on rêve, la pensée prend des formes dramatiques. C’est ce que disait Dryden. La nuit, lorsque nous rêvons, nous sommes l’acteur, l’auteur, le spectateur et le théâtre. Nous sommes tout. »
Jorge Luis Borges, Conversations à Buenos Aires
Photo : David Galistan

vendredi, 01 mars 2024

Pas sot !

Jean Piaget

20:36 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean piaget

mardi, 27 février 2024

Puzzle

Marc Pautrel« Ton texte est un puzzle, que tu résous lentement, mois après moi, année après année. » : Marc Pautrel

Photo : Klaus Leidorf

samedi, 17 février 2024

La splendeur de la vie

Kafka"Il est parfaitement concevable que la splendeur de la vie se tienne prête à côté de chaque être et toujours dans sa plénitude, mais qu’elle soit voilée, enfouie dans les profondeurs, invisible, lointaine. Elle est pourtant là, ni hostile, ni malveillante, ni sourde ; - qu’on l’invoque par le mot juste, par son nom juste, et elle vient. C'est là l'essence de la magie, qui ne crée pas, mais invoque."

Franz Kafka, Journal. 18 octobre 1921

19:09 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kafka

samedi, 20 janvier 2024

Apprendre

Mao« S’instruire sans jamais s’estimer satisfait, et enseigner sans jamais se lasser, telle doit être notre attitude. » « Notre méthode principale, c’est d’apprendre à faire la guerre en la faisant. » « Sur une feuille blanche, tout est possible, on peut y écrire et dessiner ce qu’il y a de plus nouveau et de plus beau. »

Mao Zedong, cité par Philippe Sollers, dans Le Nouveau

19:27 Publié dans Grands textes, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mao

Proust va gagner

Marcel Proust"C’était les événements qui survenaient dans le livre que je lisais ; il est vrai que les personnages qu’ils affectaient n’étaient pas « réels », comme disait Françoise. Mais tous les sentiments que nous font éprouver la joie ou l’infortune d’un personnage réel ne se produisent en nous que par l’intermédiaire d’une image de cette joie ou de cette infortune ; l’ingéniosité du premier romancier consista à comprendre que dans l’appareil de nos émotions, l’image étant le seul élément essentiel, la simplification qui consisterait à supprimer purement et simplement les personnages réels serait un perfectionnement décisif. Un être réel, si profondément que nous sympathisions avec lui, pour une grande part est perçu par nos sens, c’est-à-dire nous reste opaque, offre un poids mort que notre sensibilité ne peut soulever. Qu’un malheur le frappe, ce n’est qu’en une petite partie de la notion totale que nous avons de lui que nous pourrons en être émus ; bien plus, ce n’est qu’en une partie de la notion totale qu’il a de soi qu’il pourra l’être lui-même. La trouvaille du romancier a été d’avoir l’idée de remplacer ces parties impénétrables à l’âme par une quantité égale de parties immatérielles, c’est-à-dire que notre âme peut s’assimiler. Qu’importe dès lors que les actions, les émotions de ces êtres d’un nouveau genre nous apparaissent comme vraies, puisque nous les avons faites nôtres, puisque c’est en nous qu’elles se produisent, qu’elles tiennent sous leur dépendance, tandis que nous tournons fiévreusement les pages du livre, la rapidité de notre respiration et l’intensité de notre regard. Et une fois que le romancier nous a mis dans cet état, où comme dans tous les états purement intérieurs, toute émotion est découplée, où son livre va nous troubler à la façon d’un rêve mais d’un rêve plus clair que ceux que nous avons en dormant et dont le souvenir durera davantage, alors, voici qu’il déchaîne en nous pendant une heure tous les bonheurs et tous les malheurs possibles dons nous mettrions dans la vie des années à connaître quelques uns."
Marcel Proust

mercredi, 27 décembre 2023

Conformiste

Moises Levy.jpg« Car qu’est-ce qu’un/qu’une conformiste ? De l’enfer inconscient. C’est quelqu’un/quelqu’une qui n’ose pas s’avouer que son désir, c’est l’enfer. C’est pour cela qu’un/qu’une conformiste fonctionne dans la malveillance permanente, la calomnie généralisée sans se rendre compte qu’elles sont la cause de sa jouissance. Inconscient, le/la conformiste est tout simplement un corps qui ne sait pas, et n’a probablement aucune chance de savoir que son mouvement n’est rien d’autre que de la spectralité. C’est un corps du sigle, non du nom. »
Philippe Sollers
Photo de Moises Levy

vendredi, 22 décembre 2023

Ecouter

samuel beckett, Inox Lord"Se taire et écouter, pas un être sur cent n'en est capable, ne conçoit même ce que cela signifie."
Samuel Beckett, Molloy
Beckett est décédé le 22 décembre 1989
Photo de Inox Lord

vendredi, 15 décembre 2023

L'autre

Mona Ozouf"Il y a quelque chose de violent dans la définition de l’identité. Au lieu de demander qui nous sommes, demandons-nous qui est l’autre."
Mona Ozouf

12:14 Publié dans Grands textes, Philo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mona ozouf

lundi, 04 décembre 2023

L'écriture

antonio tabucchi"On écrit comme on respire, comme on fait les choses quotidiennes de la vie. Mais l'écriture est sans doute la vie la plus vraie, la vie la plus proche de la vie intérieure."

Antonio Tabucchi

Gargouille au livre, Balliol college, Oxford

mardi, 28 novembre 2023

Si vous marchez sur mes rêves

yves heurtéSi vous marchez sur mes rêves, amis, soyez moins lourds ! Hélas, très peu de vous ont la légèreté voulue. Seuls quittent leurs semelles de plomb ceux qui traversent leur vie en enfants, en poètes, ces ingénieurs d'amour. Ils posent leurs pattes nues sur mon tapis bleu comme un moineau, un hérisson, un petit animal inconnu. Ce tapis qui depuis toujours est censé ne servir à rien.
Yves Heurté

 

20:59 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yves heurté

samedi, 25 novembre 2023

Quel reste ?

Christian Bobin" Personne n'a une vie facile. Le seul fait d'être vivant nous porte immédiatement au plus difficile. Les liens que nous nouons dès la naissance, dès la première brûlure de l'âme au feu du souffle, ces liens sont immédiatement difficiles, inextricables, déchirants. La vie n'est pas chose raisonnable. On ne peut, sauf à se mentir, la disposer devant soi sur plusieurs années comme une chose calme, un dessin d'architecte. La vie n'est rien de prévisible ni d'arrangeant. Elle fond sur nous comme le fera plus tard la mort, elle est affaire de désir et le désir nous voue au déchirant et au contradictoire. Ton génie est de t'accommoder une fois pour toute de tes contradictions, de ne rien gaspiller de tes forces à réduire ce qui ne peut l'être, ton génie est d'avancer dans la déchirure, ton génie c'est de traiter avec l'amour sans intermédiaire, d'égal à égal, et tant pis pour le reste. D'ailleurs quel reste ?"
La plus que vive/Christian Bobin

samedi, 18 novembre 2023

Des puissances autres

F-vkot_XcAADOl5.jpg« L'intelligence n'est pas l'instrument le plus subtil, le plus puissant, le plus approprié pour saisir le Vrai...
c'est la vie qui peu à peu, cas par cas, nous permet de remarquer que ce qui est le plus important pour notre cœur, ou pour notre esprit, ne nous est pas appris par le raisonnement mais par des puissances autres.»
Marcel Proust

vendredi, 10 novembre 2023

Jour

Mark Littlejohn34.jpg"Et il allait, semblable à la nuit."
Homère, l'Iliade
Photo de Mark Littlejohn

mercredi, 08 novembre 2023

Au fond

yannick haenel« Au fond, un écrivain – un véritable écrivain – est quelqu’un qui voue sa vie à l’impossible. Quelqu’un qui fait une expérience fondamentale avec la parole (qui trouve dans la parole un passage pour l’impossible). Quelqu’un à qui il arrive quelque chose qui n’a lieu que sur le plan de l’impossible. Et ce n’est pas parce que cette chose est impossible qu’elle ne lui arrive pas : au contraire, l’impossible lui arrive parce que sa solitude (c’est-à-dire son expérience avec la parole) est telle que ce genre de chose inconcevable peut avoir lieu, et qu’elle a lieu à travers les phrases, à travers les livres qu’il écrit, phrases et livres qui, même s’ils ont l’air de parler d’autre chose, ne parlent secrètement que de ça. (…) Quelqu’un dont la solitude manifeste un rapport avec la vérité et qui s’y voue à chaque instant, même si cet instant relève de la légère tribulation, même si cette vérité lui échappe et lui paraît obscure, voire démente ; un écrivain est quelqu’un qui, même s’il existe à peine aux yeux du monde, sait entendre au cœur de celui-ci la beauté en même temps que le crime, et qui porte en lui, avec humour ou désolation, à travers les pensées les plus révolutionnaires ou les plus dépressives, un certain destin de l’être. (…) Qu’y-a-t-il de plus important que d’engager sa vie dans l’être et de veiller à chaque instant de sa vie un dialogue avec cette dimension ? Car alors, nous n’avons plus seulement une vie, mais une existence : nous existons enfin. (…) Quelqu’un qui fait coïncider son expérience de la parole avec une expérience de l’être ; et qu’au fond, grâce à une disponibilité permanente à la parole – à ce qui vient quand il écrit –, il ouvre son existence toute entière, qu’il le veuille ou non, à une telle expérience. Que celle-ci soit illuminée par Dieu ou au contraire par la mort de Dieu, qu’elle soit habitée ou désertée, qu’elle consiste à se laisser absorber par le tronc d’un arbre ou par des sillons dans la neige, à s’ouvrir au cœur démesuré d’une femme étrange ou à déchiffrer des signes sur les murs, elle porte en elle quelque chose d’illimité qui la destine à être elle-même un monde, et donc à modifier l’histoire du monde. »
Yannick Haenel