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mardi, 12 septembre 2006

Maîtres

« Quand on ne sait pas, on croit que ce sont ceux qui savent qui vous arrêtent. Alors qu’au contraire, si on les fréquente, au lieu de vous encombrer, ils vous prennent par la main et vous font gentiment balbutier votre petite histoire. »

Cézanne visitant le Louvre avec Joachim Gasquet, à propos des « Vénitiens et des Espagnols »

08:45 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cézanne

lundi, 11 septembre 2006

Chaque matin est le premier du monde à nos yeux

medium_resultat.jpgNous ne possédons pas la durée, mais nous vivons l’instant, qui est le vrai mode d’être de la beauté. Cézanne revient cent fois devant la montagne Sainte Victoire, à chaque instant différente, comme chaque matin est le premier du monde à nos yeux. L’Univers existe depuis des milliards d’années, mais chacun de nous le découvre comme pour la première fois. Or la beauté que nous y percevons est à l’origine du sacré. L’intuition du sacré correspond au sentiment profond que l’Univers tend vers quelque chose, comme une fleur tend vers la plénitude de sa présence en beauté.
(Extrait d'une interview de François Cheng par Jean-Louis Kuffer, à lire dans son intégralité ici, à propos de son livre : Cinq méditations sur la beauté)

dimanche, 10 septembre 2006

Veuille-le

medium_MAROC_48_.JPG 

" Ce que tu veux, veuille-le de telle manière que tu puisses en vouloir le retour éternel "                           Nietzsche

Photo : Gildas Pasquet

vendredi, 25 août 2006

Aux terrasses de marbre

medium_venise.jpgOui je suis à Venise quand je suis heureux, le soir tombe sur la lagune, la lumière est grise et humide, les violons du Florian s'allument, le lion de Saint-Marc veille, l'ombre de Vivaldi glisse, Proust, Manet et Nietzsche sont attablés, la conversation est vive, Proust défend la splendeur orientale "Baudelaire, comme c'est supérieur à tout ce qui a jamais été écrit", Nietzsche rêve "cet instant se répétera à l'infini", Manet peint le Grand Canal comme personne, un autre illuminé, en ce moment à Aden, mais il est là aussi, un peu plus tôt a écrit : "tels qu'un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses".

mardi, 15 août 2006

Le frisson lumineux du Sud

medium_cezanne-golfe-marseille.jpg"Les pieds ailés, l’esprit, la flamme, la grâce, la grande logique, la danse des étoiles, la pétulance intellectuelle, le frisson lumineux du Sud, - la mer lisse – la perfection "

Nietzsche

Cézanne, La Mer vue du golfe de l'Estaque

lundi, 14 août 2006

Lumière des arbres

medium_van-gogh-pieta.jpgLumière des arbres, dans un ciel gris de fin d'été, à Paris.

Van Gogh, Pieta, d'après Delacroix, 1889

18:00 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : van Gogh

dimanche, 06 août 2006

Dévoiler

medium_01planet.jpg"Il y a une roue de l'espèce humaine, et elle est voilée. Que vous appeliez ça le péché originel, diable au travail, mauvais arrangement des atomes, discordance entre les sexes, chute dans les phénomènes, exil de l'âge d'or, oubli de l'Etre, volonté dévastatrice de l'univers, complot des cellules et, finalement, peur de la mort, on aboutit toujours à la même conclusion dans cette vallée de larmes. Dévoiler veut alors dire simplement remettre la roue en roue libre, à tombeau fermé, redresser le bâton que vous percevez tordu dans l'eau, rectifier la vue dans le temps, apprendre à voir en courbe : "Apprendre à voir en courbe, afin d'anticiper du regard la vu de la Terre promise, où mène une voie sinueuse, un chemin à travers la prairie du malheur", comme me le souffle mon ami Empédocle"

Philippe Sollers, Une vie divine

Tiepolo, Allégorie du ciel et des planètes.

jeudi, 20 juillet 2006

Hors du monde

" J'ai vécu hors du monde, ce qui m'a permis d'échapper à certaines désillusions des hommes de mon âge. Ils étaient attachés à des idées que les événements ont cruellement démenties. De sorte qu'ou bien ils ne sont plus attachés à rien ou bien ils ne le sont qu'à des formes vides auxquelles, seule, leur situation officielle, car ils appartiennent à la génération qui aujourd'hui détient le pouvoir, leur permet de maintenir un semblant de vie. N'ayant pas suivi la mode, il se trouve que je ne suis pas démodé. N'ayant pas été attaché, il se trouve que je ne suis pas détaché. Ni libéral, ni radical, ni bourgeois, ni capitaliste (surtout pas capitaliste). "

Ramuz

lundi, 17 juillet 2006

La liberté de dire et d'écrire ce que nous pensons

"La liberté de dire et d'écrire ce que nous pensons est une faveur trop précieuse pour ne pas provoquer la jalousie du destin" : Alina Reyes note cette phrase de Julien Green dans son Journal, une de ces phrases - et ça a été le cas pour elle - qui relancent l'écriture d'un texte, comme la clé magique qu'on attendait au bon moment pour continuer d'avancer. Celle-ci est parfaite justement, forte, énigmatique, elle ouvre des espaces, donne envie de lutter justement, de plonger dans ce mouvement d'adhésion et de combat simultané qu'est l'écriture.

dimanche, 16 juillet 2006

Aucune métaphore plus appropriée...

medium_fragonard-abbe.jpg« Aucune métaphore plus appropriée n’ayant été trouvée pour traduire certaines nuances d’ordre émotionnel, j’affirme que les dieux existent ! » : Ezra Pound.

Jean-Honoré Fragonard, portrait de l'abbé de Saint-Non

lundi, 10 juillet 2006

Par cet impossible que la vérité touche au réel

« Je dis toujours la vérité, pas toute parce que, toute la dire, on n’y arrive pas, c’est impossible, ce sont les mots qui y manquent, c’est même par cet impossible que la vérité touche au réel. »

Lacan

13:54 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Lacan, vérité

Sots

"La gravité est le plaisir des sots" : Alexandre Vialatte

 

jeudi, 06 juillet 2006

Une île

"Une île est comme un doigt posé sur une bouche invisible et l'on sait depuis Ulysse que le temps n'y passe pas comme ailleurs" : Nicolas Bouvier

jeudi, 29 juin 2006

Du général au particulier

"Cézanne dira, là-dessus, quelque chose de lumineux : les mauvais peintres voient l'arbre, le visage, le chien, mais pas cet arbre, ce visage, ce chien. Ils ne voient rien. Les lois passent parfois plus rapidement que les phénomènes. Cet arbre n'est pas "un arbre". C'est celui-là. En ce moment."

Philippe Sollers, Le cavalier du Louvre.

 

mercredi, 28 juin 2006

Impossible d'entrevoir le terme du voyage

Nous enfilions la grande route du sentiment, et la reprenions de si haut, qu'il était impossible d'entrevoir le terme du voyage.

Vivant Denon, Point de lendemain, 1812

dimanche, 18 juin 2006

Bataille vivant

A voir et à entendre ici, sur le site remarquable de Stephane Zagdanski"Bataille vivant", une video qui peut être une bonne introduction à l'oeuvre de cet immense écrivain.

mercredi, 07 juin 2006

Le caractère d’un homme fait son destin

Cette citation célèbre de Démocrite m'est venue à l'esprit en lisant l'excellente interview de Duong Thu Huong sur le site de Calou

samedi, 06 mai 2006

Clin d'oeil

Freud est né le 6 mai 1856. Je repense souvent à cette anecdote citée par Philippe Sollers dans un de ses livres. Le jeune Freud assiste à la Salpêtrière aux cours de Charcot ; celui-ci lui glisse à l'oreille : "chez les hystériques, c'est toujours la chose sexuelle qui est en jeu". Réflexion de Freud : Oui mais alors, pourquoi n'avoir rien dit !

dimanche, 30 avril 2006

Que l'on nomme caractère

"Il faut croire solidement à la vérité supérieure des principes éprouvés et ne pas oublier que, dans leur vivacité, les impressions momentanées détiennent une vérité d'un caractère inférieur. Grâce à cette prérogative que nous accordons dans les cas douteux à nos convictions antérieures, grâce à la fermeté à laquelle nous nous y tenons, notre action acquiert cette stabilité et cette continuité que l'on nomme caractère."

Clausewitz

 

jeudi, 27 avril 2006

Autant d'esprits qu'il y a d'animaux dans la mer

L'homme abrite autant d'esprits qu'il y a d'animaux dans la mer - ils luttent les uns contre les autres pour l'esprit "moi" ; ils l'aiment, ils souhaitent qu'il s'installe sur leur dos, ils se haïssent au nom de cet amour."

Nietzsche