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samedi, 30 octobre 2021

Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites

Evelyn Beatrice Hall, VoltaireJe ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. Phrase d’Evelyn Beatrice Hall, dans Les Amis de Voltaire (1906). Evelyn Hall est la véritable autrice de cette phrase faussement attribuée à Voltaire.

mardi, 28 avril 2020

Candide (Voltaire)

Voltaire, CandideS’il fallait donner un nom à l’intelligence, ce serait sans doute le sien. Un monstre de lucidité. Son récit de bataille dans Candide est jubilatoire : « Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons, formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. La baïonnette fut aussi la raison suffisante de la mort de quelques milliers d'hommes. Le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes. Candide, qui tremblait comme un philosophe, se cacha du mieux qu'il put pendant cette boucherie héroïque. » Ou encore : « Après le tremblement de terre qui avait détruit les trois quarts de Lisbonne, les sages du pays n'avaient pas trouvé un moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple un bel autodafé : il était décidé par l'université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à vif, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler (…) Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable ». Roland Barthes a brillamment analysé l’ironie voltairienne : « Nul mieux que lui n’a donné au combat de la Raison l’allure d’une fête. Tout était spectacle dans ses batailles : le nom de l’adversaire, toujours ridicule, la doctrine combattue, réduite à une proposition (l’ironie voltairienne est toujours la mise en évidence d’une disproportion) ; la multiplication des coups, fusant dans toutes les directions, au point d’en paraître un jeu, ce qui dispense de tout respect et de toute pitié. » Dans les Lettres philosophiques écrites lors de son premier voyage à Londres, Voltaire note : « J’ai toujours préféré la liberté à tout le reste ». Il a été beaucoup attaqué, détesté. « Dès que j’eus l’air d’un homme heureux, tous mes confrères les beaux esprits de Paris se déchaînèrent contre moi ». Ses épigrammes pouvaient être venimeuses : « L’autre jour au fond d’un vallon/ Un serpent piqua Jean Fréron/ Que pensez-vous qu’il arriva ?/ C’est le serpent qui creva. » Tout en lui est détours, esquive, subtilité et humour : « Je crois que j’étais né plaisant, et que c’est dommage que je me sois adonné parfois au sérieux. » Ou encore : « Je crois que la meilleure manière de tomber sur l’Infâme est de paraître n’avoir nulle envie de l’attaquer, de faire voir combien on nous a trompé en tout, combien ce qu’on nous a donné comme respectable est ridicule ; de laisser le lecteur tirer lui-même les conséquences. » Et enfin : « Je vais vite parce que la vie est courte et que j’ai bien des choses à faire. » Dans Le Mondain, il écrit : « J'aime le luxe, et même la mollesse, tous les plaisirs, les arts de toute espèce. La propreté, le goût, les ornements: Tout honnête homme a de tels sentiments (…) Tout sert au luxe, aux plaisirs de ce monde. Ah! Le bon temps que ce siècle de fer ! Le superflu, chose très nécessaire. » Ironie encore dans cette lettre à Rousseau, du 30 août 1755 : « J'ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain ; je vous en remercie ; vous plairez aux hommes à qui vous dites leurs vérités, et vous ne les corrigerez pas. Vous peignez avec des couleurs bien vraies les horreurs de la société humaine dont l'ignorance et la faiblesse se promettent tant de douceurs. On n'a jamais tant employé d'esprit à vouloir nous rendre bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant comme il y a plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre. Et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes que vous et moi. Je ne peux non plus m'embarquer pour aller trouver les sauvages du Canada, premièrement parce que les maladies auxquelles je suis condamné me rendent un médecin d'Europe nécessaire, secondement parce que la guerre est portée dans ce pays-là, et que les exemples de nos nations ont rendu les sauvages presque aussi méchants que nous. Je me borne à être un sauvage paisible dans la solitude que j'ai choisie auprès de votre patrie où vous devriez être. » La réponse de Rousseau n’est pas moins intéressante : « C'est à moi, Monsieur, de vous remercier à tous égards. En vous offrant l'ébauche de mes tristes rêveries, je n'ai point cru vous faire un présent digne de vous, mais m'acquitter d'un devoir et vous rendre un hommage que nous vous devons tous comme à notre chef. Sensible, d'ailleurs, à l'honneur que vous faites à ma patrie, je partage la reconnaissance de mes Concitoyens, et j'espère qu'elle ne fera qu'augmenter encore, lorsqu'ils auront profité des instructions que vous pouvez leur donner. Embellissez l'asile que vous avez choisi : éclairez un Peuple digne de vos leçons ; et, vous qui savez si bien peindre les vertus de la liberté, apprenez-nous à les chérir dans nos murs comme dans vos Écrits. Tout ce qui vous approche doit apprendre de vous le chemin de la gloire. Vous voyez que je n'aspire pas à nous rétablir dans notre bêtise, quoique je regrette beaucoup, pour ma part, le peu que j'en ai perdu. À votre égard, Monsieur, ce retour serait un miracle, si grand à la fois et si nuisible, qu'il n'appartiendrait qu'à Dieu de le faire et qu'au Diable de le vouloir. Ne tentez donc pas de retomber à quatre pattes ; personne au monde n'y réussirait moins que vous. Vous nous redressez trop bien sur nos deux pieds pour cesser de vous tenir sur les vôtres. » : Voilà comment on écrivait au XVIIIe ! Voltaire a su jouer de tous les pouvoirs, il incarne les Lumières. Sublime Correspondance. Au duc de Richelieu « Vous savez très bien que les hommes ne méritent pas qu’on recherche leur suffrage ; cependant, on a la faiblesse de le désirer, ce suffrage qui n’est que du vent. L’essentiel est d’être bien avec soi-même et de regarder le public comme des chiens qui tantôt vous mordent, tantôt vous lèchent. » « La grande affaire et la seule qu’on doive avoir, c’est de vivre heureux. » Et ce magnifique : « Le paradis terrestre est où je suis. » Et même : « Je ne sais comment j’ai fait pour être aussi heureux. » Son œuvre est beaucoup plus diverse qu’on ne l’entend en général. Il s’est donné les moyens de s’exprimer, on lui a beaucoup reproché de s’être enrichi : « J’ai vu tant de gens de lettres pauvres et méprisés, que j’ai conclu dès longtemps que je ne devais pas en augmenter le nombre. » Il avait compris que pour mener les combats qu’il voulait, il avait besoin de cette indépendance ; et des combats, il en a menés et avec succès, mettant sa notoriété au service de l’affaire Calas ou du chevalier de la Barre notamment. Son ennemi était le fanatisme, et le détachement son arme, comme ici dans Candide : « Le souper fut comme la plupart des soupers de Paris : d’abord du silence, ensuite un bruit de paroles qu’on ne distingue point, puis des plaisanteries dont la plupart sont insipides, de fausses nouvelles, de mauvais raisonnements, un peu de politique et beaucoup de médisance ; on parla même de livres nouveaux. » À Madame du Deffand : « Quand je vous aurai bien répété que la vie est un enfant qu’il faut bercer jusqu’à ce qu’il s’endorme, j’aurais dit tout ce que je sais. » Paul Morand : «Tachez donc de n'avoir pas toujours raison», écrit, en 1752, Voltaire à Frédéric II. C'est ce qu'on a envie de dire à Voltaire, dont chacune des trois mille lettres est si convaincante. » Nietzsche le vénérait au-delà de tout : « Voltaire était avant tout, au contraire de tout ce qui a tenu la plume après lui, un grand seigneur de l’intelligence. »

Raymond Alcovère

samedi, 10 mars 2018

« Aime la vérité, mais pardonne à l'erreur. » Voltaire

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samedi, 23 décembre 2017

Voie

"L'écriture est la peinture de la voix."
Voltaire

Photo : Monica Denevan

L’image contient peut-être : arbre, ciel, plein air, nature et eau

jeudi, 23 octobre 2014

Mémoire

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« Ce qui touche le cœur se grave dans la mémoire. » : Voltaire

 

lundi, 16 septembre 2013

à Paris

"Le souper fut comme la plupart des soupers de Paris, d’abord du silence, ensuite un bruit de paroles qu’on ne distingue point, puis des plaisanteries dont la plupart sont insipides, de fausses nouvelles, de mauvais raisonnements, un peu de politique, et beaucoup de médisance : on parla même de livres nouveaux."

Voltaire, Candide

09:07 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire

vendredi, 22 mars 2013

La vision de la justice

Marché-aux-esclaves-avec-apparition-du-buste-invisible-de-Voltaire-1940.jpg"Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes; mais la vision de la justice est le plaisir de Dieu seul."
Rimbaud, Une saison en enfer
Dali, Marché aux esclaves avec apparition du buste invisible de Voltaire, 1940

lundi, 14 décembre 2009

Voltaire à la baguette

voltaireatable.gifL’autre jour au fond d’un vallon,
Un serpent piqua Jean Fréron ;
Que croyez-vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva.
Voltaire
Sur Fréron, lire ici
Voltaire à table

 

00:15 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, fréron

vendredi, 25 septembre 2009

L'amour...

1976-Willy-RONIS_zoom_width.jpg"L'amour, dans un pays d'athées, ferait adorer la divinité."  : Rochester, cité par Voltaire dans son Dictionnaire philosophique (au mot amour)
Photo de Willy Ronis (1976)

vendredi, 19 juin 2009

Gaieté

06.jpg"Point d'injure ; beaucoup d'ironie et de gaieté. Les injures révoltent ; l'ironie fait rentrer les gens en eux-mêmes, la gaieté désarme."

Voltaire

mardi, 07 octobre 2008

Variété

« Variété, c’est ma devise. » : Voltaire

jeudi, 12 juin 2008

Pourquoi ?

"Pourquoi dit-on toujours, mon dieu et notre-dame ?"

Voltaire

15:03 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dieu, voltaire

samedi, 16 décembre 2006

Tant de contradictions

medium_Lichtenstein_Crak3.jpg« Il n’y a je crois, nul pays au monde où l’on trouve tant de contradictions qu’en France »

Voltaire, Lettres Anglaises.

Roy Lichtenstein

mercredi, 11 octobre 2006

Plaisirs des Lumières

Week-end Vauvenargues/Voltaire Au Château de la Roche-Guyon
Infos ici

samedi, 30 septembre 2006

A quel excès se porte le zèle de la religion dans les dames!

medium_picasso.3.jpgIl s'adressa ensuite à un homme qui venait de parler tout seul une heure de suite sur la charité dans une grande assemblée. Cet orateur, le regardant de travers, lui dit: «Que venez-vous faire ici? y êtes-vous pour la bonne cause? - Il n'y a point d'effet sans cause, répondit modestement Candide; tout est enchaîné nécessairement, et arrangé pour le mieux. Il a fallu que je fusse chassé d'auprès de mademoiselle Cunégonde, que j'aie passé par les baguettes, et il faut que je demande mon pain, jusqu'à ce que je puisse en gagner; tout cela ne pouvait être autrement. - Mon ami, lui dit l'orateur, croyez-vous que le pape soit l'Antéchrist? - je ne l'avais pas encore entendu dire, répondit Candide; mais, qu'il le soit ou qu'il ne le soit pas, je manque de pain. - Tu ne mérites pas d'en manger, dit l'autre; va, coquin; va, misérable, ne m'approche de ta vie.» La femme de l'orateur ayant mis la tête à la fenêtre, et avisant un homme qui doutait que le pape fût antéchrist, lui répandit sur le chef un plein . . . O ciel! à quel excès se porte le zèle de la religion dans les dames!

Voltaire, Candide
Picasso, Les Demoiselles d'Avignon

vendredi, 29 septembre 2006

Jouir

« Voltaire me fait jouir »

Céline

jeudi, 28 septembre 2006

Allegro vivace

« Monsieur et cher ami, quoiqu’il y ait beaucoup de livres, croyez-moi, peu de gens lisent, et parmi ceux qui lisent, il y en a beaucoup qui ne se servent que de leurs yeux. »

Voltaire

medium_iro113_fragonard.jpgRenaud dans le jardin d’Armide

Fragonard

Tomber sur l’Infâme

« Je crois que la meilleure manière de tomber sur l’Infâme est de paraître n’avoir nulle envie de l’attaquer, de faire voir combien on nous a trompé en tout, combien ce qu’on nous a donné comme respectable est ridicule ; de laisser le lecteur tirer lui-même les conséquences. »

Voltaire

10:14 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Voltaire, Infâme

mercredi, 27 septembre 2006

Je crois que j’étais né plaisant

« Je crois que j’étais né plaisant, et que c’est dommage que je me sois adonné parfois au sérieux. »

Voltaire

Et autres trésors à découvrir dans l'excellente revue Ironie