mardi, 06 décembre 2005
Pas d'enfer, pas de connaissance dans la jouissance
Baudelaire à propos de George Sand : "Elle a de bonnes raisons pour vouloir supprimer l'enfer". "Chaque fois que je la vois, j'ai envie de lui jeter un bénitier à la tête". La poésie fondamentale implique qu'on maintienne l'enfer, je crois. Pas d'enfer, pas de connaissance dans la jouissance.
Philippe Sollers, La Divine Comédie
Jean-Honoré Fragonard
22:20 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (23)
Le Même
"La grande question n'est pas l'Autre, comme on nous en rebat les oreilles, mais le Même. C'est sur le Même qu'il faut penser. Le Même n'est pas le pareil. C'est aussi la fameuse métaphore proustienne ou borgésienne, selon laquelle il n'y aurait qu'un seul écrivain, parfois contradictoire, vivant aussi longtemps que l'humanité."
Philippe Sollers, La Divine Comédie
09:05 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 29 novembre 2005
Enfin tout
quand on s'éveille enfin a la claire compréhension
Et que l'on sent qu'il n'y a aucune frontière
Qu'il n'y en a jamais eu
On se rend compte qu’on est tout.
Les montagnes, les rivières,
L'herbe, les arbres, le soleil, la lune, les étoiles
Et l'univers enfin
Ne sont autres que nous-mêmes.
Rien ne nous distingue
Rien ne nous sépare les uns des autres
L'aliénation, la peur, la jalousie, la haine
Sont évanouies.
On sait en pleine lumière
Que rien n'existe en dehors de soi
Que par conséquent rien n'est a craindre.
Etre conscient de cet état
Engendre la compassion,
Les gens et les choses
Ne sont plus séparés de nous
Mais sont au contraire
Comme notre propre corps.
Genpo Sensei, Moine Zen japonais
12:43 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (12)
dimanche, 16 octobre 2005
Si du moins il m'était laissé assez de temps
Si du moins il m'était laissé assez de temps pour accomplir mon oeuvre, je ne manquerais pas de la marquer au sceau de ce Temps dont l'idée s'imposait à moi avec tant de force aujourd'hui, et j'y décrirais les hommes, cela dût-il les faire ressembler à des êtres monstrueux, comme occupant dans le Temps une place autrement considérable que celle si restreinte qui leur est réservée dans l'espace, une place, au contraire, prolongée sans mesure, puisqu'ils touchent simultanément, comme des géants, plongés dans les années, à des époques vécues par eux, si distantes, - entre lesquelles tant de jours sont venus se placer - dans le Temps.
Marcel Proust, Le temps retrouvé (dernier paragraphe)
21:40 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (4)
lundi, 10 octobre 2005
Journal de Cendrars, suite
Et à lire le journal
Christ
Vie crucifiée dans le journal grand ouvert que je tiens les bras tendus
Envergures
Fusées
Ébullition
Cris.
On dirait un aéroplane qui tombe.
C’est moi.
Passion
Feu
Roman-feuilleton
Journal
On a beau ne pas vouloir parler de soi-même
Il faut parfois crier
Je suis l’autre
Trop sensible
Août 1913
22:04 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0)