vendredi, 17 février 2006
Ah ! Voyez comme les humains mettent les dieux en cause !
Ah ! Voyez comme les humains mettent les dieux en cause !
C'est de nous que viendraient tous leurs malheurs.
Quand ce sont eux qui aggravent leur sort du fait de leur propre sottise.
Homère - l'Odyssée
Titien, L'amour sacré et l'amour profane (détail)
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samedi, 04 février 2006
Dionysos et le Crucifié-Ressuscité en parfait accord
"Chaque homme qui se ferme au divin est par lui bientôt consumé dans la destruction" écrit Philippe Sollers dans "La mutation du divin" (in revue L'infini n° 93, hiver 2005). Quelle est donc cette conception du divin qui en irrite beaucoup ? Cela passe par Venise nous dit Sollers, de son vrai nom : Sérénissime : "Ce terme n'est pas tombé là par hasard. Au féminin, bien sûr. Venise, la plus dangereuse des villes... Qui sait voir, sous son masque, Dionysos et le Crucifié-Ressuscité en parfait accord ?"
Claude Monet, 1908
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mercredi, 01 février 2006
Ce fameux point de l’attention
Ainsi - me disais-je - c’est à un des moments les plus désolés de ma vie que j’aurai trouvé le hasard et la force d’exprimer, mais non : de capter ou d’entrevoir ce fameux point de l’attention où tout est décidément interchangeable. ’La pensée défilait devant moi ; ma propre personne et ’moi’ capable non seulement de voir tout cela dans une sorte de lumineuse absence, mais de le soupeser, de le juger, d’en rire... Et, dans ce détachement passionné, l’absurdité, enfin, devenait merveilleux : une réalité merveilleusement absurde.
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mardi, 31 janvier 2006
Fleuron
Le Connaisseur affecte, selon les circonstances, le comportement d'un homme privé de raison, celui d'un enfant ou celui d'un génie des ténèbres. On le prend tantôt pour un insensé, tantôt pour un sage ; Parfois il est investi d'une splendeur royale ; parfois ce n'est plus qu'un moine itinérant : Parfois, comme un python, il gît, immobile ; parfois son visage s'éclaire d'un bienveillant sourire ; Tantôt les hommes lui rendent les honneurs, tantôt ils l'insultent ; tantôt ils ne le remarquent même pas. (...) Tout en agissant il reste inactif ; tout en cueillant le fruit d'actions antérieurement accomplies, il n'en est pas affecté ; Tout en ayant un corps de chair, il ne s'identifie pas avec lui ; tout en étant limité, il est omniprésent.
Photo : Jean-Louis Sieff
22:16 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0)
Tension
"On a souvent parlé de la couleur et de la saveur des mots. Mais on n’a jamais rien dit de leur tension, de l’état de tension de l’esprit qui les profère, dont ils sont l’indice et l’index, de leur chargement."
Paul Claudel
04:25 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 30 janvier 2006
Morale
Toute morale repose, en définitive, sur la propriété humaine de jouer plusieurs personnages
Paul Valéry, Tel quel
Paul Delaroche, Herodias
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dimanche, 29 janvier 2006
Frapper
Frapper quelqu'un, c'est se placer à son point de vue
Paul Valéry, Tel quel
21:15 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1)
Exprimer
"L'homme tend à nier ce qu'il ne sait pas affirmer (exprimer)."
Paul Valéry, Tel quel.
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Le mensonge
Le mensonge consiste à présenter la vérité comme triste
Philippe Sollers, Une vie divine
(Bon dimanche !)
10:18 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (11)
samedi, 28 janvier 2006
Criminels
"L'art et l'amour sont criminels en puissance, - ou ne sont pas"
Paul Valéry
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vendredi, 27 janvier 2006
Un certain point de l'esprit
Tout porte à croire qu'il existe un certain point de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas cessent d'être perçus contradictoirement.
André Breton
Soutine
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dimanche, 22 janvier 2006
Presque
"Alors ? Tout est fini, le désespoir et le néant triomphent ? Presque. Ce presque est la note fondamentale, inattendue, inespérée, gratuite, donnée."
Philippe Sollers, Une vie divine
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Les événements les plus grands
Voici ce que personne ne veut croire : "Les plus grandes pensées sont les événements les plus grands"
Philippe Sollers, Une vie divine
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samedi, 21 janvier 2006
Sans le vrai deux, il n’y a pas de vrai trois
" je crois que la Chine peut amener quelque chose à l’Occident avec son intuition ternaire. L’Occident a privilégié la logique duelle, ce qui constitue sa grandeur. Cette séparation du sujet et de l’objet fut sa démarche originale. Cela étant, maintenant qu’on a conquis la matière et le monde entier, il est peut-être temps de valoriser la dimension ternaire. La Chine n’a peut-être pas assez privilégié le deux, qui représente le droit, le respect de l’autre, la démocratie et la liberté. Or sans le vrai deux, il n’y a pas de vrai trois."
21:46 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1)
jeudi, 19 janvier 2006
L'issue
Au-delà du nord, de la glace, de la mort — notre vie, notre bonheur… Nous avons découvert le bonheur, nous connaissons le chemin, nous avons trouvé l'issue de ces milliers d'années de labyrinthe.
Nietzsche
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mercredi, 18 janvier 2006
L'éternel retour
« Qu'arriverait-il si, de jour ou de nuit un démon te suivait une fois dans la plus solitaire de tes retraites, et te disait : "Cette vie, telle que tu l'as vécue, il faudra que tu la revives encore une fois, et une quantité innombrable de fois ; et il n'y aura en elle rien de nouveau, au contraire. Il faut que chaque douleur et chaque joie, chaque pensée et chaque soupir, tout l'infiniment grand et l'infiniment petit de ta vie, reviennent pour toi, et tout cela dans la même suite et le même ordre et aussi cette araignée et ce clair de lune entre les arbres, et aussi cet instant et moi-même. L'éternel sablier de l'existence sera toujours retourné de nouveau, - et toi avec lui, poussière des poussières ". Ne te jetterais-tu pas contre terre en grinçant des dents et ne maudirais-tu pas le démon qui parlerait ainsi ? Ou bien as-tu déjà vécu l'instant prodigieux où tu lui répondrais : " Tu es un dieu, et jamais je n'ai entendu parole plus divine. » (Nietzsche, Le Gai Savoir).
« Si cette pensée prenait corps en toi, elle te transformerait peut-être, mais peut-être aussi t'anéantirait-elle ; la question " veux-tu cela encore une fois et une quantité innombrable de fois ", cette question, en tout et pour tout, pèserait sur toutes tes actions d'un poids formidable. Comme il te faudrait alors aimer la vie, comme il faudrait que tu t'aimes toi-même, pour ne plus désirer autre chose que cette suprême et éternelle confirmation ! » (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra).
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lundi, 09 janvier 2006
Ce qu'il y a au monde de plus silencieux et de plus léger
Un jour, ce qu'il y a au monde de plus silencieux et de plus léger est venu à moi
Nietzsche
03:18 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (3)
dimanche, 08 janvier 2006
Paradis
" Dans sa partie principale, l’expulsion du paradis est éternelle : ainsi il est vrai que l’expulsion du Paradis est définitive, que la vie en ce monde est inéluctable, mais l’éternité de l’événement (ou plutôt en termes temporels : la répétition éternelle de l’événement) rend malgré tout possible que non seulement nous puissions continuellement rester au Paradis, mais que nous y soyons continuellement en fait, peu importe que nous le sachions ou non ici ".
Kafka, Préparatifs de noce à la campagne
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mardi, 27 décembre 2005
Un nouveau corps amoureux
Devant une neige un Etre de Beauté de haute taille. Des sifflements de mort et des cercles de musique sourde font monter, s'élargir et trembler comme un spectre ce corps adoré, des blessures écarlates et noires éclatent dans les chairs superbes. Les couleurs propres de la vie se foncent, dansent, et se dégagent autour de la Vision, sur le chantier. Et les frissons s'élèvent et grondent et la saveur forcenée de ces effets se chargeant avec les sifflements mortels et les rauques musiques que le monde, loin derrière nous, lance sur notre mère de beauté, - elle recule, elle se dresse. Oh ! nos os sont revêtus d'un nouveau corps amoureux.
Rimbaud, Being beauteous
Marc Chagall
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lundi, 12 décembre 2005
L'esprit
Vous verrez alors que le pays de la pureté et le pays de la souillure ne sont que bavardage, que dès l'origine il n'y a rien qui demande commentaire ou explication, que l'esprit n'est pas quelque chose appartenant à un domaine de la conscience ni à un objet de compréhension
22:41 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1)