vendredi, 25 août 2006
Aux terrasses de marbre
Oui je suis à Venise quand je suis heureux, le soir tombe sur la lagune, la lumière est grise et humide, les violons du Florian s'allument, le lion de Saint-Marc veille, l'ombre de Vivaldi glisse, Proust, Manet et Nietzsche sont attablés, la conversation est vive, Proust défend la splendeur orientale "Baudelaire, comme c'est supérieur à tout ce qui a jamais été écrit", Nietzsche rêve "cet instant se répétera à l'infini", Manet peint le Grand Canal comme personne, un autre illuminé, en ce moment à Aden, mais il est là aussi, un peu plus tôt a écrit : "tels qu'un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses".
19:00 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : Venise, Proust, Manet, Nietzsche, Baudelaire
Commentaires
Alors que le bonheur dure ! Et tu sais aussi que jamais Marcel ne pense aussi bien à Venise que lorsqu'il est loin, sous la pluie, en plein hiver, et réciproquement… Ciao !
Écrit par : J.-J. M. | vendredi, 25 août 2006
Eh oui, Venise est bien au centre !
Écrit par : Ray | vendredi, 25 août 2006
Au centre du champ ? (oups! j'ai une lacune) et la statue de l'écrivain, alors !
Vous en avez dit peu, vous, Ray.
Écrit par : aa | samedi, 26 août 2006
Tout simplement Venise est centrale, entre l'Orient et l'Occident, entre le rêve et la réalité, entre la terre et l'eau, entre l'art et l'art de la guerre, etc.
Écrit par : Ray | samedi, 26 août 2006
je n'ai pas cette géo-poétique là, pour Venise que je ne connais qu'à travers les auteurs, mais effectivement l'Italie pèse de tout son poids en occident. J'aime beaucoup Rome et je compte bien aller explorer Venise, l'eau et ses pierres de ville.
Écrit par : aa | samedi, 26 août 2006
Moi qui croyais que Venise n'était pas «là-bas», fût-ce au centre, mais «là-haut»…
Écrit par : P.L. | samedi, 26 août 2006
Quantitativement, c'est là-bas, mais qualitativement, c'est là-haut. D'ac ?
Écrit par : Ray II | samedi, 26 août 2006
Ce Ray II que je ne connais pas me paraît un peu abrupt, mais point faux, pas mauvais sur le fond. Venise est en haut bien sûr, car être au centre c'est être aussi en haut, comme dit Nicolas Bouvier, on ne tombe pas amoureux, monter serait plus juste, l'amour est ascentionnel...
Écrit par : Ray | dimanche, 27 août 2006
Dans l'imaginaire de la verticalité (je reprends l'idée de Bachelard), il y a aussi la chute .... quelle angoisse !
Écrit par : aa | lundi, 28 août 2006
On tombe à deux, éblouis. On monte ensemble, glorieux, croit-on. Quelquefois plus dure est la chute. Angoisse!
Et pourtant que ne cherche-t-on pas jour après jour cette épiphanique rencontre...
Écrit par : Bona | lundi, 28 août 2006
Et puis Fanny...
Écrit par : Ray | lundi, 28 août 2006
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