jeudi, 22 avril 2010
« C’est de la poésie » devient l’équivalent de « C’est très bien mais ce n’est pas à lire, merci ».
Extrait de l'Odyssée : « Le messager aux rayons clairs se hâte d’obéir : il noue sous ses pieds ses divines sandales qui, brodées de bel or, le portent sur les ondes et la terre sans bornes, vite comme le vent, et plongeant de l’azur il tombe sur la mer, puis court sur les flots, pareil au goéland qui chasse les poissons dans les terribles creux de la mer inféconde et va mouillant dans les embruns son lourd plumage. Pareil à cet oiseau, Hermès était porté sur les vagues sans nombre. »
Ce rythme, cette façon de faire avec la physique des mots, nous accusent. De quoi ? De ne pas penser, de ne pas vivre, de répéter des clichés d’actualité, des bobards, des lâchetés, des fausses croyances, des malveillances, des insignifiances.
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mardi, 10 mars 2009
Michel Arbatz samedi 14 mars salle Rabelais à Montpellier
On a découvert Michel Arbatz dans les années 90 avec son disque consacré à Robert Desnos, auquel Télérama attribua ses ffff. Depuis, il a multiplié les expériences de théâtre musical et produit de nombreux spectacles et albums de chanson.
Son style : Jongleur de mots, funambule du sens, Raymond Devos de la chanson selon certains.
Sur scène, il est accompagné selon diverses formules par des musiciens virtuoses qui empruntent au jazz sa grande liberté d’improvisation, et citent sans complexe java, flamenco ou rythmes maghrébins.
Samedi 14 mars à 21 H salle Rabelais à Montpellier, résa au 04 67 63 60 30 ou :
Michel Arbatz
chant, textes, guitare, bandonéon, oud, percussions
Olivier Roman Garcia
Guitares, mandoline, sanzas, percussions
Guetteur de la mûrisserie : Philippe Goudard
Régie : Charlie Thicot
Voici donc venir un nouveau spectacle, avec une quinzaine de chansons, poésongs, et sketches originaux. et je me suis enfermé pour pondre cette heure de music-hall.
Je ne savais pas d’avance ce qui allait sortir de ma tête, de mes doigts, et de la scène. Effrayant, n’est-ce pas ?
Bien sûr, je savais quand même deux ou trois choses : mon amour des mots, mon amour des oiseaux, des abeilles et des femmes (les hommes aussi, vous fâchez pas), des poètes, des guitares, et de mon Orient prénatal. Je pratique toujours l’escroquerie instrumentale (bandonéon, oud et percussions), je clame, je brâme, je slamme parfois et… je rame, aussi, beaucoup.
Je sais aussi que je serai sur scène avec un guitariste qui n’a pas froid aux doigts, Olivier Roman Garcia, un jeune fou échappé d’Alcatraz entre Pat Metheny et le flamenco. Et qu’on aime tous les deux la légèreté, car il faut être très léger, en ces temps de lourdeur, si on veut chanter plus pour rêver plus. Je vous envoie quelques textes. Bons baisers de Sibérie »
Michel Arbatz
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vendredi, 16 janvier 2009
La Perle (en clin d'oeil à Lionel André)
Voici dans le repli de notre substance la perle qui est le grain métaphysique, soustrait à la fois par le silence en lui de toute vocation terrestre à la menace du germe intérieur comme de la critique externe, une condensation de la valeur, une goutte de lait, un fruit détaché et sans tige, une solidification de la conscience, l'abstraction jusqu'à la lumière de toutes les couleurs, une conception immaculée. L'âme blessée et fécondée possède au fond d'elle même un appareil qui lui permet de solidifier le temps en éternité. C'est la perle, c'est cette réalisation de l'essence, c'est cet un nécessaire, c'est ce résumé entre nos doigts de toute possession qui sert de porte, nous dit l'Apocalypse, à la Jérusalem céleste. Elle ne brille pas, elle ne brûle pas, elle touche : fraîche et vivifiante caresse pour l'oeil, pour l'épiderme et pour l'âme. Nous avons contact avec elle. Telle est l'étoile polaire que le pèlerin taoïste va cueillir dans le moyeu même de la roue universelle : tel est le limpide joyau qui est enchâssé entre les deux sourcils de Bouddha.
Paul Claudel, L'oeil écoute
Une perle brillante exprime la réalité sans la nommer réellement ; c'est le nom de l'univers. Elle contient le passé inépuisable existant à travers le temps et parvenant jusqu'au présent. Dans le présent existent corps et esprit qui sont la perle brillante. Un brin d'herbe, les arbres, les montagnes, les rivières de ce monde ne sont pas seulement ce qu'ils sont, ils sont la perle brillante.
Dogen
Photo de Lionel André (voir ici son site : Fleuves et montagnes sans fin)
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jeudi, 15 janvier 2009
Minuit vingt
Minuit vint
Minuit disparut
Minuit dix parut
Minuit vingt.
André de Richaud
Mart, Collezione L.F., Rovereto
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vendredi, 19 décembre 2008
Chant de guerre parisien
La Grand’ville a le pavé chaud,
Malgré vos douches de pétrole,
Et décidément, il nous faut
Vous secouer dans votre rôle...
J’ai résolu de vous donner une heure de littérature nouvelle. je commence de suite par un psaume d’actualité
Rimbaud, Chant de guerre parisien, Charleville, 15 mai 1871. à Paul Demeny
Verlaine par Courbet
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lundi, 15 décembre 2008
Poèmes de Sandy Bel
Doux vent
Imprégné du levant
La nuit
Est-elle finie ?
La ville comme une bête noyée
Sommeille
Dans l’immense corbeille
Un chat retient la vie
D’une souris
Prête à s’échapper
****
Hier
Dans l’île
Ce n’était pas possible
Maintenant
Je suis imaginaire
Les derniers rayons de soleil
Surtout ceux qui dérivent
Avec le vent
Et arrivent
A ma fenêtre
Certains, pas tous.
S’arrêtent
Et se projettent
Sur mon corps
En me transfigurant
Un instant
De silence
Ils me font belle
Comme dans un conte de fée
Et je prends cette chance
Sans remords
Heureuse j’avale une étoile
Exilée du ciel
Sandy Bel, poète amérindienne
Joan Miro
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vendredi, 28 novembre 2008
Lys
ô balançoire ! ô lys ! Clysopompes d'argent !
Dédaigneux des travaux, dédaigneux des famines !
L'aurore vous emplit d'un amour détergent !
Une douceur de ciel beurre vos étamines !
Rimbaud, Album zutique
Photo de Jean-Jacques Marimbert, Cathédrale d'Albi
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samedi, 15 novembre 2008
Tels qu'un dieu
Tels qu’un dieu aux énormes yeux bleus et aux formes de neige, la mer et le ciel attirent aux terrasses de marbre la foule des jeunes et fortes roses
Rimbaud, Illluminations
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samedi, 25 octobre 2008
Mon île
J’aime la regarder par la fenêtre
Quand je suis seule
Sans bruit
Je crains toujours qu’ils puissent me surprendre du dehors Quand ils retournent à leur maison
Et qu’ils découvrent que je brûle pour elle
Ce sont des craintes inutiles, je ne veux pas, mais qu'y faire ?
Elles me dominent à jeun
C’est la vérité
Comme vous sans doute à cet instant
En train de me lire et de sourire sans lever les yeux vers la mer
Vous n’aimez pas les exilés. Non
Ils n’ont pas de patrie et traînent des maladies
J’entends vos murmures croisés, votre compassion provisoire
Mais vous la verrez forcement à un moment ou à un autre
Elle n’est pas pour moi seule, mais pour tous ceux qui attendent comme moi aux périphéries d’autres villes
Si je l’étouffe
Elle renaîtra au milieu des vagues
Et je regretterai longtemps mon geste
Mais je n’en ai pas l’intention tant qu’elle ne m’a pas renié
Je n’ai lieu qu’en elle, je l’avoue
Chaque matin, me lever tôt et être la première à la regarder
A six heures et demie, à la fin de l’été il n’y a personne
La rue est humide de l’odeur de la nuit
Tournée vers elle, que mes yeux puissent la toucher
Je prie que la mer reste calme dans l’archipel
J’attends à l’orée du doute
Puis elle se détache et flotte sur l’eau comme une tache.
Parfois à un orage passager
Elle se plie comme une ombre sous les rafales du vent presque noyé
Saisie de panique je me dis que je devrais la chercher
J’implore plus d'une fois le vent de ne pas trop appuyer son souffle sur les vagues, tendant le cou pour essayer de l’apercevoir entièrement
Et j’ai mal
Plus je m’approche plus je la vois entr’ouverte, offerte par la mer
Je me se réjouis de l’apercevoir de ma fenêtre, de me jeter dans sa nudité
Comme une prairie claire posée sur l’eau
Elle est superbe à cette distance
Elle vient parfois jusqu'à moi, comme un insecte
Et quand la mer infinie l’avale en chantant, elle s'esquive.
Je hurle : reviens ! Puis je descends le store, ferme les yeux
Et refoule un long soupir
Je me dis: « Malheur au père qui a exilé tout un peuple !
Malheur à l’Amérique, cause de ma perte ! »
Et le passé, par bribes floues se réveille
Tel un serpent qui sort de la paille
Il ramène les choses sans les avoir cherchées
A cet instant
La mer pose sa main sur mon épaule
Elle me prépare
Que je sois prête
Lorsqu’elle va réapparaître sur ma rétine
Je ne sais pas si je suis en train de perdre mon temps ou d’y vivre de quelque façon
Je n’ai pas la réponse
Mais je dois me raisonner, ne pas me laisser aller
Est-ce une hallucination qui me nargue depuis l’enfance
Son appel persistant surplombe la mer et vient en moi
A cette force mystérieuse qui nous entraîne l’un vers l’autre
Je n’ai pas la réponse
Je dois vendre la maison pour acheter un bateau et embarquer vers l’île
Mon île
Sandy Bel, poète amérindienne
Photo de Jacques-Henri Lartigue
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dimanche, 19 octobre 2008
Ma patrie, un bout de l’éternité
Ma patrie, un bout de l’éternité.
Un lieu sans lieu peint sur un mirage, ailleurs.
J’ai oublié ses rives.
Je n’ai aucun moyen de les revoir, ni d’ailleurs aucune envie.
A cause du pain qui est cher et l’hystérie des colons.
Je me souviens de la nuit où je suis partie.
Il faisait noir.
J’avançais courbée à travers les fleuves taris, le front étincelant de désespoir et les mains implorant du ciel une chose qui me précède.
Et plus tard quand une mémoire de larmes me prendra par le cou, comment y retourner ?
Comment retrouver, l’absurde territoire au milieu des cendres ?
La guerre est terrible.
Elle a tout décimé.
L’avenir, le présent et le passé.
Souvent entre les eaux du sommeil, mon rêve entrouvre une porte sur une terre entourée de paysages où tout est changé pour le mieux…
Du haut de mon nid d ‘aigle, je vois des fleurs sur les tables dans les cafés, au cœur de la foule le méchant Bascom qui est devenu aveugle, distribue tout son argent , mettant fin à son règne tyrannique depuis deux mille ans mais marquant son retour à Dieu.
Quelle effervescence dans la ville au répit qui se maquille ?
Et je sens comme un feu s’allumer au coin de mon cœur et réchauffer mon visage.
Je ne m’étonne de rien mais avant d’entrer à l’aurore je m’approche avec le désir du partage.
A l’improviste, le vent se lève et arrête le mouvement impétueux de mes yeux.
Une poussière se met à danser autour de ma tête.
Chuchotement de défaite. Silence de l’énigme qui crache son étrangeté. Perte des repères de la ligne du cœur.
Dans l'impatience tout demeure inaccessible.
Sans parvenir à m’éloigner, triste je tourne, je tourne encore à la recherche d’un autre chemin de la plaine reconquise qu’on raconte dans les légendes.
A l’heure ou Les ampoules s’éteignent, l‘aube tombe le rêve sur la grève, sa douleur retient une ombre qui dort toute nue. Il n’y a ni distance entre nous ni vent.
Est-ce mon image ce rêve qui porte un visage familier?
Un soir je reviendrai dans la lumière électrique.
J’y courrai avec les oiseaux migrateurs en brassant l’air comme dans un rêve.
Sandy Bel, poète amérindienne
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dimanche, 28 septembre 2008
La poésie Tang, vue par JLK
02:50 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : chine, poésie, tang, jean-louis kuffer
samedi, 27 septembre 2008
Solaris
Tu te souviens de la voix recréée hors de toi
L'enfance au bout des doigts ...... la peau doublée plus loin
Plus loin l'image de tes yeux derrière tes yeux
Clos
S'absente .... tu étais vol au dessus
Des mares de glace proche du sommeil
Vol au dessus statues ravies vite défaites
Tombées
Les traces au seuil portes ouvertes
Portes fermées comme l'irrigation séculaire
De ta langue pulmonaire
Charbon
Remué et charrié jusque dans le ventre
A l'abri de l'écume tu étais toi
Et toi à l'aller sombre ..... toi dormant
Scelle le temps
Bernini, détail, Sainte-Thérèse
08:23 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, juliette guerreiro, bernini
Ce premier matin de liberté
Je n’ose pas y croire
Ce premier matin de liberté découpe la lumière en aubes nouvelles
Le parfum d’espoir remplit le ciel de juillet
Les revenants arrivent ivres de fatigue, les mains posées sur leurs plaies qui saignent encore
Ils marchent vers nous baisant à chaque pas les lèvres de la terre
Les volontaires déverrouillent les portes des huttes
Les femmes déformées par leur grossesse chantent pour le plaisir de chanter
Les vieux que l’on croyait éteints s’éveillent de leur torpeur et hurlent à pleins poumons « liberté »
Sandy Bel, poète amérindienne
Nikki de Saint Phalle
08:11 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : littérature, poésie, sandy bel, nikki de saint phalle
vendredi, 26 septembre 2008
Les anges ont faim
Je ne veux pas les couleurs
Pas les croyances, pas l’autre
Boire la terre
Boire la terre indifférente
Je ne veux pas la terre
Pas la terre
Les amas, les sculptures d’os
Des fleuves de sang coulent
Jusque moi et je ne peux
T’oublier
Je ne veux pas la peau
Pas de sens, pas moi
Croire les rêves
Croire les rêves insouciants
Je ne veux pas des rêves
Pas les rêves
Des miroirs brisés entament
Fragiles, fragile ma joue
S’écaille et coule le bleu tout
Contre toi
Je ne veux pas le temps
Pas de volets, pas toi
Fermer les paupières
Fermer les paupières déliées
Je ne veux pas les paupières
Pas les paupières
Des tempêtes lissées courent
Tendues, tendu le sein
Brûlent nouées nos estomacs
Mutilés
Juliette Guerreiro
06:29 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, juliette guerreiro, nina houzel
dimanche, 21 septembre 2008
Tenir le monde entre mes doigts de silence
Terre de collines. Ocre et rouge. Achevalé sur ma monture, je parcours les steppes. Les ombres jouent avec les replis de la terre, le gris de la roche avec le bleu des montagnes.
Alpha et oméga du monde, rien ne semble avoir été posé ici par hasard. Ni les vallées, ni les lacs, ni les temples. Vallées fumeuses de brume, étagées de rizières. Pays cosmique. Vérité inscrite dans les pierres. Élan de la pensée. Le tumulte s’est arrêté.
Le dénuement de la pierre, de la terre ici, me plaît, j’aime ce désordre lent des vallées, l’air de solitude qui flotte sur les collines.
Reflets velours, incarnat du couchant, montagnes au loin, calquées en lignes bleues. Grand remuement de vagues, statufiées.
Oiseaux blancs qui couvent la terre spongieuse, virevoltant. D’autres lignes, d’autres montagnes donnent de l’épaisseur au ciel safran, une profondeur de champ.
Les grandes étendues désertiques de la Chine du Nord sont le lit de mes rêves. Une harmonie bienveillante s’est posée ici. Je peux rester des heures entières seul au milieu des plaines, à fouir du regard les détours de l’horizon.
Blondeur des collines. Pureté froide, odeurs de sapins. Grandes étendues dorées du pays des glaces. Vagues de givre giflant la peau tendue de froid. Lucidité coupante de l’air.
Voici un temple taoïste, juché sur une colline. Encorbellements de la pierre. Les rizières au loin dessinent leurs courbes lentes. Après-midi tiède et vert.
Seuls les temples, juchés sur des collines, tracent le passage de l’homme. Le désir d’immobilité et de silence innervé dans cette terre est proche de l’hallucination. Mon existence tout d’un coup me semble artificielle. L’action que je mène bien vaine. Découverte de l’espace. Le temps est une pluie de guirlandes sur la mer.
Pourquoi être si près du monde et si loin des siens ? Rien ne peut me retenir à la terre. Devant cette solitude étoilée, mes pensées vont vers vous, si loin, et que j’aime. Puissé-je traverser ces océans et tenir à nouveau le monde entre mes doigts de silence.
Raymond Alcovère, texte écrit pour une
exposition à la chapelle Sainte-Anne à Arles en novembre 2002 autour de l’œuvre du poète et diplomate Saint-John Perse
Taonoir : peinture de François Plazy
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mercredi, 30 juillet 2008
Encore, toujours, être à soi
J’attends dans mon lit, bientôt la nuit viendra et je serais morte pour le monde
Le soir arpente les trottoirs, il s’éteint, se perd
Le songe est assis sur mes rives et se hâte de remplir ma tête
Le vide est un ogre avide qui hante ma mémoire
En silence, je regarde la lune
Son regard est si pur, si doux que je veux le conserver sur tout mon corps et les moindres plis de mes draps
Doucement la nuit s’évanouit, se fond lentement jusqu'à l’invisible
Je ne sais plus si je rêve ou…
Un temps de chien
L’aube ramène un jour gris
La pensée de la mort m’effleure
La nature entière s'anime
Une poussière d’oiseaux de papiers envahit l’air
Je me retourne, heureuse d’être vivante
Encore, toujours, être à soi
Sandy Bel, poète amérindienne
Edouard Manet
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jeudi, 26 juin 2008
Derrière une porte de pluie
Derrière une porte de pluie
Un bruit de caresse d’étoffe arrive sur mes rives et je rêve de l’océan
Des hommes silencieux retenus depuis l’enfance
Entre eux et le feu
Une femme parle avec peine de ce qui vient
Elle cherche un sens qui l’aide à vivre
Elle aimerait arrêter cette pluie, lui indiquer un autre lieu
Un flux continu de mots l’assaille, sa voix intérieure
L’immense paysage de la mort
L’automne infini où habitent les hommes et les arbres dépourvus de sang
La pluie jaune de l’oubli
Quitter ce lieu inconnu
Elle aimerait se reposer
S’échapper là haut et s’exercer à rêver
Elle a mangé la soupe froide des morts
Derrière une porte de pluie
Une lueur d’espoir danse dans ses yeux
Sandy Bel, poète amérindienne
03:16 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, sandy bel, poésie amérindienne, gildas pasquet
samedi, 21 juin 2008
Vois
"Vois : j'ai posé sur le papier un point d'encre très
noire; ce feu sombre est l'eau même de la nuit; un
silence d'étoiles échevelées"
Roger Kowalski
00:15 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : littérature, poésie, roger kowalski
vendredi, 20 juin 2008
La poésie
« L’homme propose et dispose. Il ne tient qu’à lui de s’appartenir tout entier, c’est-à-dire de maintenir à l’état anarchique la bande chaque jour plus redoutable de ses désirs. La poésie le lui enseigne. Elle porte en elle la compensation parfaite des misères que nous endurons... Il y aura encore des assemblées sur les places publiques et des mouvements auxquels vous n’avez pas espéré prendre part. »
André Breton, 1924
Delbar Shahbaz, Inside the remembrance 1, 2008
11:38 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, andré breton, delbar shahbaz
vendredi, 30 mai 2008
Pour les "Lumières"
« Il s’agit de militer activement (modestement mais efficacement) pour les "lumières" et contre l’obscurantisme, cet obscurantisme qui risque à nouveau de nous submerger au XXe siècle du fait du retour à la barbarie voulu par la bourgeoisie comme le seul moyen de sauver ses privilèges. »
Francis Ponge (en 1941)
(Né à Montpellier en 1899)
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