lundi, 28 janvier 2013
Amants, heureux amants...
Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines.
Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu de tout, tenez pour rien le reste.
Jean de la Fontaine
03:59 Publié dans amour, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour, jean de la fontaine
L'inattendu
"Les choses divines ont bien des aspects. Souvent les dieux accomplissent ce qu'on n'attendait pas. Ce qu'on attendait demeure inachevé. A l'inattendu les dieux livrent passage."
Euripide, Les Bacchantes
Tiepolo, Jeune femme au perroquet
03:55 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : euripide, tiepolo, inattendu
vendredi, 25 janvier 2013
Carnet de Balagne, d'Hélène Ourties
Elle le présentera à Marseille ce week-end, à la maison de la Corse
12:23 Publié dans Blog, Photo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hélène ourties, carnet de balagne
mercredi, 23 janvier 2013
Une amitié
Iles de Union (Antilles), le 28/12/1974 au soir. A bord de la "Korrig"
Cher Lino,
Plus de deux mois en mer déjà sur ce petit bateau, du vent, des orages, de la pluie qui lave et ce soir l'envie de te parler.
Tu sais, Lino, je suis plus jeune que toi mais je crois tout de même être autorisé à te dire que je t'aime bien.
J'ai rencontré si peu d'hommes en 45 ans qu'il me semble une faute de ne pas les serrer un peu contre moi, même si en échange, j'ai bien peu à donner.
Tu vois, je ne sais ni ce que sera ta vie ni ce que sera la mienne mais je trouverais désolant que nous nous perdions trop. C'est si rare la tendresse.
Bientôt j'aurai un bateau et je veux que tu saches que tu y seras toujours le très bienvenu.
Je te souhaite heureux et fier d'être.
Et je pense que de deviner tes fragilités je sais aussi ta force.
Tu sais Lino, nous avons 15 ans et je crains que nous n'en sortions jamais.
Au fond je vais très bien sur ce bateau. ça n'est pas le grand confort et c'est bien fatigant mais il y a des moments formidables.
Bien sûr l'Atlantique c'est long mais avec la lune par-dessus et du vent dans les voiles, cela ressemble à une chanson d'amour. Et je ne sais encore rien de mieux que cela. Dans huit jours, je retrouverai ma Doudou à Point-à-Pitre puis nous rentrerons en France. Peut-être seras-tu à Paris fin janvier ? Je serais bien heureux de pouvoir te voir un soir.
Pour ne parler de rien et juste se comprendre.
A bientôt Lino, je t'embrasse de loin, il fait nuit et l'eau a 27°.
Sincèrement, Jacques.
En 1987, Lino vit un rêve de gosse. La marine nationale l'a invité à bord du sous-marin nucléaire "Le terrible".
Il confie, mélancolique à Christian Brincourt : "J'avais deux amis. Ils s'appelaient Georges Brassens et Jacques Brel. Chaque soir de ma vie, je pense à eux."
"Un homme qui n'a plus un ami pour lui dire la vérité est un homme perdu". "J'avais avec Jacques Brel une complicité intérieure. Celle du coeur, qui meublait nos éclats de rire et nos silences. Tu sais, en amitié, on n'a pas besoin de grand chose. C'est un courant continu, quelque chose de mystérieux. On se parlait, même en ne se disant rien."
Brel et Ventura se rencontre en 1971 pour le tournage de "l"aventure c'est l'aventure". A priori tout semble les opposer.
Lelouch se souvient de la première poignée de main et du long regard appuyé qu'ont échangés les deux futurs amis.
00:02 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lino ventura, jacques brel, amitié
mardi, 22 janvier 2013
Remercier le ciel
" Pour moi, voici le principe : on a toujours affaire à des canailles. On est toujours trompé, dupé, calomnié, bafoué. Mais il faut s'y attendre. Et quand l'exception se présente, remercier le ciel. "
Flaubert
13:34 Publié dans Instantané, Papillote | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : gustave flaubert
dimanche, 20 janvier 2013
Ronde, elle n’est jamais sphérique
Étonnante amitié entre Cézanne et Zola, nouée dans l’enfance. Zola a pressenti le génie de Cézanne, il l’a encouragé, poussé à persévérer. Puis comme s’il avait reconnu en lui sa part maudite, ses doutes, sa difficulté à créer, il ne l’a plus supporté.
Il le tue symboliquement dans L’Œuvre, ce roman qui provoquera la rupture, où Cézanne découvre son portrait déformé. Après avoir lu le livre, il écrit sa dernière lettre à Zola et termine par ses mots : Tout à toi sous l’impulsion des temps écoulés. La vie de l’écrivain était devenue de plus en plus publique, celle du peintre retirée. Au début, c’était le contraire.
Tout avait commencé avec les pommes. Zola adolescent chétif, renfermé, italien par son père et parisien par son accent, est mal accepté ; il est mis en quarantaine par les autres. Un jour, Cézanne, plutôt solide, bien dans son corps et de deux ans son aîné, transgresse l’interdit : “ Je ne pouvais m’empêcher de lui parler quand même ”. Il reçoit une raclée de toute la cour, petits et grands. Le lendemain, pour le remercier, Zola lui offre un plateau de pommes. Lesquelles reviendront constamment dans sa peinture. Leur amitié venait de naître, elle ne cesserait pas. Malgré la rupture, l’éloignement, quand il apprendra sa mort, bien des années plus tard, Cézanne, fou de douleur, s’enfermera dans sa chambre.
Toute sa vie il peindra des pommes. La pomme, cet objet idéal pour qui veut régler simultanément par la modulation les problèmes du volume, de l’espace, de la lumière et de la couleur, a écrit Jean Arrouye ; ronde, elle n’est jamais sphérique.
Raymond Alcovère, extrait de "Le Sourire de Cézanne", roman, n&b éditions, 2007
04:48 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le sourire de cézanne, emile zola, cézanne, pomme
Cézanne, à la fin...
Le vent âpre de novembre déjà l’entoure, odeur du froid qui s’insinue, feu de la terre. Cézanne, à la fin, ne peint plus que des couleurs. Un vent de folie balaye ses toiles. La couleur est le lieu où notre cerveau et l’univers se rencontrent. La lumière absolue, irradiante, déborde tout. Le dessin et la couleur ne sont plus distincts, quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne", éditions n & b
00:07 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le sourire de cézanne
vendredi, 18 janvier 2013
Bien en jambes !
21:01 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)
Maxime
"La maxime n’a pas besoin d’elle pour se prouver. Un raisonnement demande un raisonnement. La maxime est une loi qui renferme un ensemble de raisonnements. Un raisonnement se complète à mesure qu’il s’approche de la maxime. Devenu maxime, sa perfection rejette les preuves de la métamorphose."
Lautréamont, Poésies II
05:12 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, lautréamont
mercredi, 16 janvier 2013
La poésie
"La poésie doit avoir pour but la vérité pratique."
Lautréamont
22:53 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lautréamont
Clarté
"La pensée n'est pas moins claire que le cristal"
Lautréamont, Poésies II
22:48 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lautréamont
Réveil
"L'histoire est un cauchemar dont j'essaie de me réveiller."
James Joyce
04:11 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : james joyce
mardi, 15 janvier 2013
Une photo de Solve Sundsbo
15:45 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : solve sundsbo
Non mais !
11:30 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel galabru, mariage pour tous
jeudi, 10 janvier 2013
Au commencement
« Ici, maintenant, au commencement, est le verbe
Et le verbe est avec dieu
Et le verbe est dieu.
Il est sans cesse, sans commencement ni fin, avec dieu.
Tout est par lui,
Et sans lui rien n’est.
Ce qui est en lui est la vie,
Et la vie est la lumière des hommes,
Et la lumière luit dans les ténèbres
Et les ténèbres ne la saisissent pas »
22:15 Publié dans Grands textes, illuminations | Lien permanent | Commentaires (2)
Logos
"Si l'acte de penser, qui est dans l'acte même d'être, ne se caractérise pas par un engagement de tout l'être, le Logos devient un os à ronger."
Philippe Sollers, Guerres secrètes,
13:55 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1)
Un article sur "Le Sourire de Cézanne"
"Cézanne m’apprit à regarder la nature chinoise"
11:53 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le sourire de cézanne
Vanité
« Le roi de France est le plus puissant prince de l'Europe. Il n'a point de mines d'or, comme le roi d'Espagne son voisin ; mais il a plus de richesses que lui, parce qu'il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. »
Montesquieu, Les Lettres persanes
02:58 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 07 janvier 2013
Fragilité
"L'amour ne donne aucune assurance, rend tout fragile, menacé, miraculeux, inespéré, et c'est comme écrire : une page de plus et une journée change de sens. Vous ne ferez croire à personne que vous avez passé des heures à choisir ou à déplacer tel ou tel mot, telle série de syllabes. On vous tiendrait pour fou, et avec raison. Fou comme il fallait l'être, sans doute, pour entretenir jour et nuit le feu d'une cuisson de métaux et passer à travers la matière afin de trouver la pierre philosophale, la poudre de projection, l'or du temps."
Philippe Sollers, Passion fixe
Photo de Jerry Uelsmann
15:58 Publié dans amour, Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jerry uelsmann, philippe sollers
dimanche, 06 janvier 2013
Maigret
Il est massif, placide, entêté, rugueux parfois mais détaché, on dirait qu’il survole les situations ; il n’est pas vraiment là, on croirait qu’il rêve ; pourtant son quotidien c’est le tragique, la bassesse de l’existence, mais lui c’est un bloc, une montagne, il trimballe dans tout Paris son allure de promeneur, la pipe à la bouche. Son truc numéro un c’est l’imprégnation, les rues, les bistrots, les loges de concierge. Un commissaire qui fait le boulot d’un inspecteur, aujourd’hui ce ne serait plus possible, il s’agit bien d’un monde révolu.
Mais quel charme, ce Paris de l’entre-deux guerres ou de l’immédiat après-guerre, qu’il nous fait traverser mieux que quiconque. Simenon a campé là un des personnages les plus attachants de notre littérature, avec sa femme dans son ombre, l'absence d’enfants, et son amour pour les déshérités ; il est capable de tricher devant la loi pour protéger les faibles et les innocents quand ils sont menacés.
Et puis il y a ce talent inouï de Simenon dans tous ses romans ; en quelques lignes, les premières, il plante le décor, l’ambiance, et il n’y aura pas un seul instant de relâchement jusqu’au bout : « C’était un de ces mois de mai exceptionnels comme on n’en connaît que deux ou trois dans sa vie et qui ont la luminosité, le goût, l’odeur des souvenirs d’enfance. » (incipit de Maigret et les vieillards).
Raymond Alcovère
Article paru dans le Magazine "Autour des auteurs" n° 29, septembre 2012
03:07 Publié dans Critique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maigret, georges simenon