samedi, 04 mai 2013
Quel bon pays !
"Quel bon pays est la France, à tous les escrocs, les aventuriers et les fripons !"
Mémoires (1829)
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon
23:43 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : saint-simon
jeudi, 02 mai 2013
Loisible
Une saison en enfer se termine par la phrase suivante : « Et il me sera loisible de posséder la vérité dans une âme et un corps. » Qu’est-ce que ça veut dire : posséder la vérité dans une âme et un corps ? « Loisible », quel mot ! Et puis « posséder » ? Ah,posséder la vérité ! Comment ne pas se faire posséder ? C’est l’expérience de Dostoïevski : dans les souterrains, vous avez affaire à des possédés. Vous les laissez se demander pourquoi ils le sont. C’est à eux de trouver la réponse. J’aime ce mot-là, même argotiquement : être possédé ou non. Un style, on n’arrive pas à le posséder du dehors. Hôlderlin dit, par exemple, que le poète est un demi-dieu. Sa position est très difficile, parce que d’un côté il a affaire à la jalousie rituelle des dieux qui peuvent le rendre fou. Mais il a aussi à se défendre des mortels qui sont par rapport à lui (pour autant que ce verbe est fait de chair) dans une avidité particulière, provoquant des désirs passionnels qui peuvent aller jusqu’à la mise à mort. Alors, entre devenir fou et se faire crucifier par désir, par appropriation désirante, la voie est assez étroite, n’est-ce pas ? Le verbe fait chair est l’objet d’un violent investissement érotique, qui peut déboucher assez facilement sur le meurtre. Comme dit un libertin chez Sade : il ne faut pas que je vous désire trop, autrement vous allez y passer. Il dit cela à Juliette. Je ne vais pas vous regarder trop parce que, sinon, cela ira jusqu’au bout, je vous tuerai. Sade effraie parce qu’il dévoile, au fond, que tout corps veut la mort de l’autre. Peut-il y avoir un Éros, indépendant de la pulsion de mort, un Éros qui ne serait pas le « jumeau » de Thanatos ? Mais oui : c’est cela, le style.C’est un don, une grâce, une musique qui, au fond, n’ont rien d’humain. D’où la jalousie qu’il provoque. C’est ainsi.
Philippe Sollers, Eloge de l'infini (Intervi
23:38 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 29 avril 2013
Bois tournés
Présentent
45, avenue Louis Tudesq- 34140 Bouzigues
lepetitbouzigues@orange.fr
20:46 Publié dans Evénements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : elisabeth molimard
Funambule 32
Le magazine Funambule n° 32 est en ligne, avec ces inédits, chroniques, entretiens, riche et divers comme d'habitude... J'y chronique le polar de Maurice Gouiran : "Marseille, la ville où est mort Kennedy"
http://www.autour-des-auteurs.net/magazine/new_mag.html
12:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : funambule, magazine autour des auteurs
jeudi, 25 avril 2013
Romancier
"Un romancier est quelqu'un qui a vu, au moins deux fois, quelque chose qu'il ne devait pas voir, et qui en triomphe. C'est tout."
Philippe Sollers, Grand beau temps
04:16 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe sollers
lundi, 22 avril 2013
Montpellier autrefois...

23:13 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : montpellier
samedi, 20 avril 2013
Egalité !

20:54 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 17 avril 2013
Bouche bée

14:10 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (2)
Voltairien
"Point d'injure ; beaucoup d'ironie et de gaieté. Les injures révoltent ; l'ironie fait rentrer les gens en eux-mêmes, la gaieté désarme."
Voltaire
12:59 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)
Ramuz
12:52 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : charles-ferdinand ramuz
dimanche, 14 avril 2013
Etoile
"Mêlez-vous de vos affaires, et les imposteurs s'évanouiront d'eux-mêmes"
Philippe Sollers, L'étoile des amants
04:49 Publié dans amour, illuminations | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 12 avril 2013
Soyons réalistes !

12:48 Publié dans humour, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
Hasard
"
Le hasard est en Chine la plus belle matérialisation qui se puisse voir de la qualité particulière de l'instant. Loin d'être haïssable, il est au contraire apprécié puisqu'on peut y lire la configuration qu'à chaque instant le flux du Tao prend spontanément lorsque lui est laissé libre cours."
Cyrille Javary, Les Rouages du Yi Jing, Philippe Picquier éditions
Photo de Gildas Pasquet
03:27 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : yi jing
lundi, 08 avril 2013
Ca ne vous rappelle rien ?
Un état totalitaire vraiment "efficient" serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude.
Aldous Huxley
21:26 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0)
Frapper
Frapper quelqu'un, c'est se placer à son point de vue
Paul Valéry, Tel quel
21:24 Publié dans Papillote | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 06 avril 2013
Le sud
"Le Sud n'est pas un mythe... C'est peut-être en cela aussi qu'il les supporte tous..."
Marcelin Pleynet
In "Situation", L'infini n° 96 automne 2006
02:14 Publié dans Lumière, Paysages, Philo, Poésie, Voyage | Lien permanent | Commentaires (0)
Ruth St. Denis 1915

01:56 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : ruth st. denis
vendredi, 05 avril 2013
Hollande est sympathique
Par Philippe Sollers dans le Point
Ce Cahuzac m'épate. Quel joueur de poker ! Les yeux dans les yeux, la Suisse, Singapour, les laboratoires pharmaceutiques, l'aveu comme comble d'opacité, l'indignité nationale et la honte morale, voilà du grand art. Faut-il pour autant en vouloir à François Hollande? Mais non, et je comprends de moins en moins les attaques réactionnaires dont il est l'objet. Hollande, là est son mystère, est tout simplement Hollande, pas plus, pas moins. Il a été élu, il occupe sa fonction, et il n'est pas sûr que le peuple français mérite mieux que ce Français calme. Hollande-Ayrault, voilà un couple de bonne volonté, et les injures du type "Hollandouille" ou "Jean-Marc Zéro" me semblent lamentables. Ils font du mieux qu'ils peuvent, ces deux-là, de façon honnête et sacrificielle, à l'image du pape François plébiscité pour cela. Le Figaro, très sévère pour Hollande, exige de lui un remaniement gouvernemental. En revanche, pour le pape, cet éloge : "Aux yeux de la société du spectacle a surgi un nouvel acteur sympathique et doué." Pourquoi donc ne pas admettre, laïquement, que Hollande est sympathique et doué ?
La suite à lire ici :
18:45 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : françois hollande
Bo Juyi
"Le grand ermite réside à la cour, le petit ermite retourne dans ses collines encloses.
Les collines encloses sont trop désolées, la cour trop tumultueuse.
Mieux vaut être un ermite moyen, ermite tout en demeurant en charge,
Semblant absent tout en étant présent, ni trop occupé, ni trop oisif,
Sans souci ni labeur, échappant à la faim et au froid.
La vie réside en ce seul monde, et par principe il est difficile d'unir deux contraires.
Pauvre on endure le gel et la famine, riche l'anxiété et l'inquiétude abondent.
Seul le lettré ermite médian se retire, en demeurant heureux et tranquille.
Insuccès ou réussite, abondance ou misère, il réside dans l'intermédiaire des quatre."
Bo Juyi (829)
04:52 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bo juyi
jeudi, 04 avril 2013
La mer au plus près
" J'ai grandi dans la mer et la pauvreté m'a été fastueuse, puis j'ai perdu la mer, tous les luxes alors m'ont paru gris, la misère intolérable. Depuis, j'attends. J'attends les navires du retour, la maison des eaux, le jour limpide.[...]
J'attends longtemps. Parfois, je trébuche, je perds la main, la réussite me fuit. Qu'importe, je suis seul alors. Je me réveille ainsi, dans la nuit, et, à demi endormi, je crois entendre un bruit de vagues, la respiration, des eaux. Réveillé tout à fait, je reconnais le vent dans les feuillages et la rumeur malheureuse de la ville déserte. Ensuite, je n'ai pas trop de tout mon art pour cacher ma détresse ou l'habiller à la mode. [...]
Point de patrie pour le désespéré et moi, je sais que la mer me précède et me suis, j'ai une folie toute prête. Ceux qui s'aiment et qui sont séparés peuvent vivre dans la douleur, mais ce n'est pas le désespoir: ils savent que l'amour existe. Voilà pourquoi je souffre, les yeux secs, de l'exil. J'attends encore. [...]
Le soir venu, sous le ciel qui verdit et recule, la mer, si calme pourtant, s'apaise encore. De courtes vagues soufflent une buée d'écume sur la grève tiède. Les oiseaux de mer ont disparu. Il ne reste qu'un espace, offert au voyage immobile.
Certaines nuits dont la douceur se prolonge, oui, cela aide à mourir de savoir qu'elles reviendront après nous sur la terre et la mer. Grande mer, toujours labourée, toujours vierge, ma religion avec la nuit! Elle nous lave et nous rassasie dans ses sillons stériles, elle nous libère et nous tient debout. [...]
A minuit, seul sur le rivage. Attendre encore, et je partirai. [...] L'espace et le silence pèsent d'un seul poids sur le cœur. [...] Délicieuse angoisse d'être, proximité exquise d'un danger dont nous ne connaissons pas le nom, vivre, alors, est-ce courir à sa perte? A nouveau, sans répit, courons à notre perte.
J'ai toujours eu l'impression de vivre en haute mer, menacé, au cœur d'un bonheur royal. "
(Albert Camus, La mer au plus près)
00:06 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : albert camus


















" J'ai vécu hors du monde, ce qui m'a permis d'échapper à certaines désillusions des hommes de mon âge. Ils étaient attachés à des idées que les événements ont cruellement démenties. De sorte qu'ou bien ils ne sont plus attachés à rien ou bien ils ne le sont qu'à des formes vides auxquelles, seule, leur situation officielle, car ils appartiennent à la génération qui aujourd'hui détient le pouvoir, leur permet de maintenir un semblant de vie. N'ayant pas suivi la mode, il se trouve que je ne suis pas démodé. N'ayant pas été attaché, il se trouve que je ne suis pas détaché. Ni libéral, ni radical, ni bourgeois, ni capitaliste (surtout pas capitaliste). "