dimanche, 03 février 2013
Les hommes vont de multiples chemins
« Les hommes vont de multiples chemins. Celui qui les suit et qui les compare verra naître des figures qui semblent appartenir à une grande écriture chiffrée qu’il entrevoit partout : sur les ailes, la coquille des œufs, dans les nuages, dans la neige, dans les cristaux et dans la conformation des roches, sur les eaux qui se prennent en glace, au-dedans et au-dehors des montagnes, des plantes, des animaux, des hommes, dans les lumières du ciel, sur les disques de verre et les gâteaux de résine qu'on a touchés et frottés, dans les limailles autour de l'aimant et dans les conjonctures singulières du hasard. On pressent que là est la clé de cette écriture merveilleuse, sa grammaire même ; mais ce pressentiment ne peut prendre aucune forme précise et arrêtée, et il semble se refuser à devenir la clé dernière. Sur les sens des hommes, il semble qu’un alkahest* a été versé. Leurs désirs, leurs pensées ne se condensent qu’un instant seulement. Ainsi leurs intuitions naissent-elles ; mais peu après tout flotte de nouveau, comme auparavant, devant leurs regards.»
* Dissolvant universel des alchimistes
Novalis, Les Disciples à Saïs, début du texte
Rembrandt, autoportrait
02:07 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : novalis, rembrandt
samedi, 02 février 2013
Et la PSA (Procréation Spirituellement assistée) ?
Peinture de Frithjof Schuon
04:39 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frithjof schuon
vendredi, 01 février 2013
Une des plus grandes opérations de l’histoire
- L’espionnage fonctionne de cette façon, ça me rappelle une des plus grandes opérations de l’histoire, qui a permis à la Russie soviétique naissante d’asseoir son pouvoir, tu en as entendu parler ?
- Non, raconte !
C’est un certain Dzerjinski, espion de Lénine, qui l’a montée, dans les années 20. Un groupe de dissidents, avec des membres du gouvernement, annonçaient la fin prochaine du régime. Ils se firent peu à peu connaître, au point de devenir une référence et un passage obligé pour tous les opposants, y compris à l’extérieur du pays. C’était en fait un coup monté de toutes pièces ; par ce moyen, ils faisaient passer tout un tas de fausses infos aux services secrets des pays occidentaux qu’ils infiltrèrent. Et à l’intérieur, ils réunirent autour d’eux tout ce qui se faisait en termes d’adversaires du communisme. Au bout de longues années, le subterfuge a été découvert, mais trop tard, la plupart des « contre-révolutionnaires » identifiés et mis hors d’état de nuire, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Le leurre avait parfaitement fonctionné. Le nouveau régime s’était ainsi constitué une base très solide, qui allait lui permettre de durer si longtemps.
Raymond Alcovère, extrait de "Rien compris au rock and roll", polar, Clairdeplume34 éditions, nov 2011
Photo de Samuel Pujol
23:41 Publié dans Rien compris au rock and roll | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 31 janvier 2013
Il n’y a pas de vie tranquille
"Les corps engourdis commençaient à s’ébrouer, au ralenti. Une aube semblable à tous les matins du monde. Pour la plupart c’était la fin des vacances, d’autres partaient en voyage hors temps scolaires. Lui n’appartenait à aucun de ces univers balisés. Si les gens savaient se dit-il. Il les regardait avec tendresse se déplacer maladroitement dans la carlingue. Sans doute vaut-il mieux ne pas savoir. Il rêva un instant d’une petite vie tranquille, d’ « expat » comme on les appelle, puis il se dit, bien sûr que non, il n’y a pas de vie tranquille, pour personne."
Extrait de "Rien compris au rock and roll", polar, Raymond Alcovère, Clair de plume 34 édtions, 2011
23:24 Publié dans Rien compris au rock and roll | Lien permanent | Commentaires (0)
Le changement c'est maintenant !
16:54 Publié dans humour, Politique | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 30 janvier 2013
Ouvrons l'oeil !
10:17 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
Théâtre
« Le théâtre ne résout rien. »
Michel Vinaver
00:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 28 janvier 2013
Amants, heureux amants...
Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ?
Que ce soit aux rives prochaines.
Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu de tout, tenez pour rien le reste.
Jean de la Fontaine
03:59 Publié dans amour, Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour, jean de la fontaine
L'inattendu
"Les choses divines ont bien des aspects. Souvent les dieux accomplissent ce qu'on n'attendait pas. Ce qu'on attendait demeure inachevé. A l'inattendu les dieux livrent passage."
Euripide, Les Bacchantes
Tiepolo, Jeune femme au perroquet
03:55 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : euripide, tiepolo, inattendu
vendredi, 25 janvier 2013
Carnet de Balagne, d'Hélène Ourties
Elle le présentera à Marseille ce week-end, à la maison de la Corse
12:23 Publié dans Blog, Photo | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : hélène ourties, carnet de balagne
mercredi, 23 janvier 2013
Une amitié
Iles de Union (Antilles), le 28/12/1974 au soir. A bord de la "Korrig"
Cher Lino,
Plus de deux mois en mer déjà sur ce petit bateau, du vent, des orages, de la pluie qui lave et ce soir l'envie de te parler.
Tu sais, Lino, je suis plus jeune que toi mais je crois tout de même être autorisé à te dire que je t'aime bien.
J'ai rencontré si peu d'hommes en 45 ans qu'il me semble une faute de ne pas les serrer un peu contre moi, même si en échange, j'ai bien peu à donner.
Tu vois, je ne sais ni ce que sera ta vie ni ce que sera la mienne mais je trouverais désolant que nous nous perdions trop. C'est si rare la tendresse.
Bientôt j'aurai un bateau et je veux que tu saches que tu y seras toujours le très bienvenu.
Je te souhaite heureux et fier d'être.
Et je pense que de deviner tes fragilités je sais aussi ta force.
Tu sais Lino, nous avons 15 ans et je crains que nous n'en sortions jamais.
Au fond je vais très bien sur ce bateau. ça n'est pas le grand confort et c'est bien fatigant mais il y a des moments formidables.
Bien sûr l'Atlantique c'est long mais avec la lune par-dessus et du vent dans les voiles, cela ressemble à une chanson d'amour. Et je ne sais encore rien de mieux que cela. Dans huit jours, je retrouverai ma Doudou à Point-à-Pitre puis nous rentrerons en France. Peut-être seras-tu à Paris fin janvier ? Je serais bien heureux de pouvoir te voir un soir.
Pour ne parler de rien et juste se comprendre.
A bientôt Lino, je t'embrasse de loin, il fait nuit et l'eau a 27°.
Sincèrement, Jacques.
En 1987, Lino vit un rêve de gosse. La marine nationale l'a invité à bord du sous-marin nucléaire "Le terrible".
Il confie, mélancolique à Christian Brincourt : "J'avais deux amis. Ils s'appelaient Georges Brassens et Jacques Brel. Chaque soir de ma vie, je pense à eux."
"Un homme qui n'a plus un ami pour lui dire la vérité est un homme perdu". "J'avais avec Jacques Brel une complicité intérieure. Celle du coeur, qui meublait nos éclats de rire et nos silences. Tu sais, en amitié, on n'a pas besoin de grand chose. C'est un courant continu, quelque chose de mystérieux. On se parlait, même en ne se disant rien."
Brel et Ventura se rencontre en 1971 pour le tournage de "l"aventure c'est l'aventure". A priori tout semble les opposer.
Lelouch se souvient de la première poignée de main et du long regard appuyé qu'ont échangés les deux futurs amis.
00:02 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lino ventura, jacques brel, amitié
mardi, 22 janvier 2013
Remercier le ciel
" Pour moi, voici le principe : on a toujours affaire à des canailles. On est toujours trompé, dupé, calomnié, bafoué. Mais il faut s'y attendre. Et quand l'exception se présente, remercier le ciel. "
Flaubert
13:34 Publié dans Instantané, Papillote | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : gustave flaubert
dimanche, 20 janvier 2013
Ronde, elle n’est jamais sphérique
Étonnante amitié entre Cézanne et Zola, nouée dans l’enfance. Zola a pressenti le génie de Cézanne, il l’a encouragé, poussé à persévérer. Puis comme s’il avait reconnu en lui sa part maudite, ses doutes, sa difficulté à créer, il ne l’a plus supporté.
Il le tue symboliquement dans L’Œuvre, ce roman qui provoquera la rupture, où Cézanne découvre son portrait déformé. Après avoir lu le livre, il écrit sa dernière lettre à Zola et termine par ses mots : Tout à toi sous l’impulsion des temps écoulés. La vie de l’écrivain était devenue de plus en plus publique, celle du peintre retirée. Au début, c’était le contraire.
Tout avait commencé avec les pommes. Zola adolescent chétif, renfermé, italien par son père et parisien par son accent, est mal accepté ; il est mis en quarantaine par les autres. Un jour, Cézanne, plutôt solide, bien dans son corps et de deux ans son aîné, transgresse l’interdit : “ Je ne pouvais m’empêcher de lui parler quand même ”. Il reçoit une raclée de toute la cour, petits et grands. Le lendemain, pour le remercier, Zola lui offre un plateau de pommes. Lesquelles reviendront constamment dans sa peinture. Leur amitié venait de naître, elle ne cesserait pas. Malgré la rupture, l’éloignement, quand il apprendra sa mort, bien des années plus tard, Cézanne, fou de douleur, s’enfermera dans sa chambre.
Toute sa vie il peindra des pommes. La pomme, cet objet idéal pour qui veut régler simultanément par la modulation les problèmes du volume, de l’espace, de la lumière et de la couleur, a écrit Jean Arrouye ; ronde, elle n’est jamais sphérique.
Raymond Alcovère, extrait de "Le Sourire de Cézanne", roman, n&b éditions, 2007
04:48 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le sourire de cézanne, emile zola, cézanne, pomme
Cézanne, à la fin...
Le vent âpre de novembre déjà l’entoure, odeur du froid qui s’insinue, feu de la terre. Cézanne, à la fin, ne peint plus que des couleurs. Un vent de folie balaye ses toiles. La couleur est le lieu où notre cerveau et l’univers se rencontrent. La lumière absolue, irradiante, déborde tout. Le dessin et la couleur ne sont plus distincts, quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude.
Raymond Alcovère, extrait du roman "Le Sourire de Cézanne", éditions n & b
00:07 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le sourire de cézanne
vendredi, 18 janvier 2013
Bien en jambes !
21:01 Publié dans humour | Lien permanent | Commentaires (0)
Maxime
"La maxime n’a pas besoin d’elle pour se prouver. Un raisonnement demande un raisonnement. La maxime est une loi qui renferme un ensemble de raisonnements. Un raisonnement se complète à mesure qu’il s’approche de la maxime. Devenu maxime, sa perfection rejette les preuves de la métamorphose."
Lautréamont, Poésies II
05:12 Publié dans Grands textes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, lautréamont
mercredi, 16 janvier 2013
La poésie
"La poésie doit avoir pour but la vérité pratique."
Lautréamont
22:53 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lautréamont
Clarté
"La pensée n'est pas moins claire que le cristal"
Lautréamont, Poésies II
22:48 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lautréamont
Réveil
"L'histoire est un cauchemar dont j'essaie de me réveiller."
James Joyce
04:11 Publié dans illuminations | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : james joyce
mardi, 15 janvier 2013
Une photo de Solve Sundsbo
15:45 Publié dans Photo | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : solve sundsbo